Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
J'arrive, Glacefeu ^^ Avec un bon petit chapitre dans la poche !
désolé, je ne prends pas le temps d'écrire en ce moment, mais je vais m'y remettre très bientôt avec plus de sérieux
La traversée dura moins de trois jours, au bout des-quels ils atteignirent Meonas. Il leur fallut cinq jours en prenant leur temps pour rallier Pokke à cheval. Legolas avait discrètement payé un charretier pour transporter ses « bagages », et les autres n’avaient apparemment pas remarqué son manège.
L’automne n’avait pas tardé à reprendre ses droits sur le cours de la vie et les feuilles des arbres chutaient peu à peu pour rejoindre l’humus et la terre. Une pluie fine et chaude tombait par intermittence sur la région.
À leur retour, Pokke était vide. À l’approche de l’hiver, les chasseurs étrangers étaient repartis chez eux, sur leur terrain de chasse hivernal.
Ils filèrent droit vers la maison d’Arturo, ou Blake et Schlyte les accueillirent à bras ouverts, à grand renfort de ronronnements chaleureux. Un feu brûlait dans l’âtre et illuminait le salon d’une lueur chaleureuse.
Chacun déposa ses affaires dans sa chambre, sauf Savraël qui les déposa dans celle d’Arturo. Il était devenu de notoriété publique qu’ils dormaient ensemble dorénavant. Un calme cristallin, repectueux, flottait dans l’air du chalet de bois. C’est en silence, et même avec déférence que nos amis reprirent leurs repères, leurs habitudes. Legolas était assis sur un banc devant la maison, la pipe au bec et le regard planté dans les étoiles. Arturo somnolait dans son fauteuil en attendant d’aller se coucher. Savraël se plongeait dans la contemplation des armures de l'appentis. Alexia dormait, encore épuisée, toute habillée sur son lit.
La soirée fut courte, mais chacun put retrouver sa sérénité, et méditer sur leur récent voyage.
Ils avaient tous changés, ils le savaient bien. Leurs liens d’amitié étaient maintenant devenus de lourdes et incassables chaînes, inébranlables.
La nuit fut longue, et le sommeil du groupe bien paisible. Il était près de midi lorsqu’ils se réunirent dans le salon, les traits engourdis, une tasse de thé brulante entre les doigts. Legolas avait évoqué la veille la nécessité de faire le point et tous avaient acquiescé.
Le vétéran se racla la gorge avant de commencer :
-Je voudrais tout d’abord faire le point sur notre situation générale, et celle de chacun. Arturo, ou en sont tes économies ?
-Au ras des pâquerettes. Notre séjour à Katchan à été à mes frais, et il me reste le contenu de ma bourse et un fond de Z à la banque.
-Et tes armes ?
-Mon armure neuve est fichue. Il me manque une épaulière et une jambière. La moitié du torse est brisée, et je…Pourquoi riez-vous, les filles ?!
Alexia et Savraël se tordaient de rire, gesticulant sur leurs fauteuils.
-Et…et ça se dit rang…rang trois ! hoqueta la jeune femme, qui reprit son fou rire avec une ardeur renouvelée.
Arturo rougit jusqu’aux oreilles. Il attendit que ses amies se calment pour continuer :
-Donc, comme je disais, mon seul sabre valable est fendu sur toute sa longueur. Il me reste mon Tireur de la reine, mais à part ça…
Les deux filles faillirent repartir de plus belle.
Legolas reprit :
-Somme toute, tu ne peux plus chasser. Savra ! Cesse de glousser comme un dindon et dis, ou en es-tu de ton coté ?
-Ha ha… heu, et bien, c'est-à-dire que… je n’ai pas d’argent, mon armure est encore pleine de sable et mon marteau aussi, mais rien d’irrécupérable.
-Je vois… je sens que de nombreux forgerons de Dondruma vont faire fortune. Nos armes n’étaient pas adaptées au sable, il va falloir en remplacer une grande partie. Alexia, tu n’as plus rien comme équipement, je ne me trompe pas ?
-Non. J’ai du tout laisser dans la grotte, au moment de partir. Ce n’était pas grave pour l’armure mais pour le fouet, seul mon oncle sait les fabriquer…
-Nous le ferons venir, il sera ravi de te voir, je pense. Ça fait tout-de même plus de six mois que tu ne l’a pas vu il me semble ?
-Super ! c’est génial !
-Combien d’argent te reste-t-il, Alexia ?
- 23000z, ou quelque-chose comme ça.
Le regard de reproche que l’homme jeta à Arturo et Savraël les fit se recroqueviller dans leur fauteuil…
-Bon. Heureusement que je suis là, encore une fois, avec ma modestie coutumière et mon talent habituel, n’est ce pas ? demanda-t-il, un grand sourire sur les lèvres. Vaquez à vos occupations, rangez vos chambres, le nouvel appentis et le reste de la maison, moi je vais voir Libarion. Bon après-midi !
Il se leva et sortit de la maison, vêtu d’un large pantalon de combat,d’une veste fourrée et de bottes de chasse.
Savraël déménagea ses affaires dans la chambre d’Arturo, devenue la sienne et sortit courir en montagne avec Alexia, qui avait besoin de se ré-muscler après sa convalescence.
Le jeune homme, quand à lui, attelle à la lourde tâche de ranger leur armurerie commune. Il jeta un coup d’oeil à ses anciens sabres et arcs, à ses pièces d’armure éparses et à ses flèches qui prenaient la poussière. Il soupira.
-Bon, au travail ! dit-il pour se donner du courage.
Il empila armes et armures devenues inutiles sur une charrette et étala le matériel de ses compagnons d’arme sur une couverture, dans la cour intérieur de sa maison, qui avait été agrandie elle aussi.
Il sortit les établis, les ateliers et les portiques pour armure, jeta les déchets et se mit à nettoyer l’ancienne partie de sa poussière et la nouvelle partie de ses copeaux et de ses gravats.
Il bricola avec quelques planches de nouveaux râteliers et portes-armure pour ses amis, réinstalla le tout à l’intérieur, et partit revendre son matériel inutilisable ou trop vieux à l’armurier de Pokke, Slith.
Legolas s’en alla à la volière envoyer un message à Paladius, récupéra ses matériaux arrivés le matin même et partit en direction de l’atelier de son vieil ami Libarion. Le convoyeur qui avait acheminé ses trésors le suivit sur sa charrette à travers le petit village de Pokke. Les bruits familiers du marteau et de l’enclume leur parvinrent bientôt. Le chasseur entra dans la bâtisse.
-Attendez-moi là, fit-il au conducteur.
Il faisait sombre à l’intérieur, les fenêtres étaient fermées et le peu de lumière provenait de la forge, au fond. Libarion martelait une Grande épée de Carbalite au marteau pilon. Les éclats volaient dans tout l’atelier, mais le petit homme ne semblait pas s’en soucier. Il ne remarqua Legolas que lorsqu’il remit sa lame dans le foyer ardent de sa forge à charbon. Il éteint la ventilation, retira ses gants et s’avança pour serrer la main de son ami.
-Legolas ! comment va-tu ? Tu as encore fait parler de toi, tu sais !
-La célébrité est innée, que veux-tu que je te dise ! fit-il en s’esclaffant. Je t’ai ramené quelque-chose. Il faudrait qu’on le décharge dans ton atelier, à l’abri. C’est possible ?
-Bien sur !
-Parfait. Le chariot est dehors.
Il vidèrent rapidement ce dernier, payèrent le charretier et rentrèrent à l’intérieur. Libarion souleva fébrilement la toile qui protégeait les matériaux de Jhen Morhan. Il hurla de surprise et ouvrit de grands yeux étonnés.
-Tu les a volés ?... souffla-t-il.
-Oui. Le cadavre était échoué sur le bord de la mer. J’ai eu de la chance de ne pas avoir eu d’ennuis avec les braconniers de la région.
-Tu peux le dire ! Sans parler de ces chiens de la guilde… Mais si je te fabrique quelque-chose avec ça, nous serons tout les deux jetés en prison dès que quelqu’un te verra ! C’est du vol, mon ami !
-Tu pourrais les maquiller. Les transformer, les enduire de résine, il y a tant de façons de faire que tu connais bien mieux que moi.
-Que veux-tu exactement ?
-Une armure pour chacun des membres de l’équipe. Un sabre et un arc pour Arturo, un marteau pour Savra et un fouet pour Alexia. Tu auras assez ?
Libarion jeta un coup d’oeil à la montagne de matériaux qui trônait dans son atelier. Il poussa un soupir.
-Oui, mais je n’ai jamais étudié les fouets. Je doute pouvoir en créer un rapidement.
-Ce n’est pas un problème. J’ai demandé à Paladius, l’oncle d’Alexia, de venir. Vous pourrez échanger, et il en profitera pour fabriquer le fouet dans un atelier plus décent que le sien. J’ai tout l’argent qu’il faut, et je compte en récupérer encore bientôt.
-Bien…dans ce cas, j’accepte. Mais il me faut les mensurations de tes collègues. Et j’ai un autre projet en cours, aussi, en accord avec la guilde.
-Quel est-il ?
-Je t’en parlerai en temps voulu. J’aurai aussi besoin de ton aide à ce sujet, mais plus tard. À propos, je suis retourné au cimetière d’os dont nous avions parlé. J’y ai retrouvé des choses plus qu'intéressantes… suis-moi.
Le forgeron se dirigea vers son bureau. À l’intérieur, rien n’avait changé. Une grande armoire pleine de livres, un bureau de chêne massif, des fauteuils de cuir… Il s’approcha de l’armoire, retira deux livres et actionna un levier caché derrière. Le meuble coulissa et s’ouvrit sur un escalier en spiral qui s’enfonçait vers les sous-sols.
Legolas siffla de stupeur.
-Par ma barbe ! En voila un secret bien gardé ! Drackus et moi l’avions toujours cherché, impossible !
-Même les plus vieux n’ont pas eu le temps de dévoiler tous leurs secrets, mon ami. Viens.
Ils descendirent au niveau inférieur. Libarion alluma dans le noir une lampe à pétrole, et dévoila une pièce carrée, aux murs de roche lisses et au sol dallé de pierre. Au fond trônait une grande porte d’acier de deux mètres de large sur deux de haut. Une serrure à l’embouchure compliquée ornait son centre, imposante.
-C’est là que je conserve tout ce qui m’est le plus précieux. C’était avant une simple caverne que j’ai trouvé en damant le sol pour mon bureau. La terre s’était effondrée devant moi et voila. J’ai juste posé des dalles de granit et creusé une cavité supplémentaire. La porte qui la ferme fait vingt-deux centimètres d’épaisseur. Un mécanisme de ma conception la bloque simultanément avec cinq pennes.
-Tu n’a pas fait dans la demi-mesure.
-Si tu savais ce que j’y cache…
Le vieil homme décrocha une énorme clef qui pendait à son cou et l’inséra dans la serrure. Il lui fit faire trois tour et il tira l’énorme vantail.
De nombreuses cages d’acier y étaient empilées, comme des casiers.
-Attend voir… je crois que c’est celui-là.
Il prit un casier et l’ouvrit.
-J’en étais sûr !
Il sortit une gigantesque griffe blanche comme la neige, veinée de bleu.
Legolas la contempla un instant, figé.
-C’est le même monstre que mon épée, je me trompe ?
-Non, tu ne te trompe pas. C’est la même race, mais aussi le même monstre. Les mêmes proportions, les mêmes veines bleues, les mêmes traces d’usure… J’en ai une autre comme celle-ci, là-haut. Je suis en train de m’en servir.
-Bien. Mais ça ne nous en dit pas plus sur leur origine. Que t’a dit ton ami dracologue à ce sujet ?
-Il ne sait pas. Il faudra bien voir par vous-même. À part ça, il m’a donné des infos intéressantes. Un Fatalis noir a fait une violente apparition du coté de Moga, et une étrange Lunastra à été repérée du coté de la Jungle sauvage ou je suis allé récemment. Des enquêtes sont en cours.
-D’accord. C’est toujours utile à savoir, merci. Mais évite de parler du Fatalis à Arturo. J’ai cru comprendre qu’il voulait absolument en tuer un.
-Oui. Je sais.
-Bon. Remontons, il nous faut fixer un prix.
-Certes… Allons-y.
désolé, je ne prends pas le temps d'écrire en ce moment, mais je vais m'y remettre très bientôt avec plus de sérieux
Chapitre 36 : Le Retour
La traversée dura moins de trois jours, au bout des-quels ils atteignirent Meonas. Il leur fallut cinq jours en prenant leur temps pour rallier Pokke à cheval. Legolas avait discrètement payé un charretier pour transporter ses « bagages », et les autres n’avaient apparemment pas remarqué son manège.
L’automne n’avait pas tardé à reprendre ses droits sur le cours de la vie et les feuilles des arbres chutaient peu à peu pour rejoindre l’humus et la terre. Une pluie fine et chaude tombait par intermittence sur la région.
À leur retour, Pokke était vide. À l’approche de l’hiver, les chasseurs étrangers étaient repartis chez eux, sur leur terrain de chasse hivernal.
Ils filèrent droit vers la maison d’Arturo, ou Blake et Schlyte les accueillirent à bras ouverts, à grand renfort de ronronnements chaleureux. Un feu brûlait dans l’âtre et illuminait le salon d’une lueur chaleureuse.
Chacun déposa ses affaires dans sa chambre, sauf Savraël qui les déposa dans celle d’Arturo. Il était devenu de notoriété publique qu’ils dormaient ensemble dorénavant. Un calme cristallin, repectueux, flottait dans l’air du chalet de bois. C’est en silence, et même avec déférence que nos amis reprirent leurs repères, leurs habitudes. Legolas était assis sur un banc devant la maison, la pipe au bec et le regard planté dans les étoiles. Arturo somnolait dans son fauteuil en attendant d’aller se coucher. Savraël se plongeait dans la contemplation des armures de l'appentis. Alexia dormait, encore épuisée, toute habillée sur son lit.
La soirée fut courte, mais chacun put retrouver sa sérénité, et méditer sur leur récent voyage.
Ils avaient tous changés, ils le savaient bien. Leurs liens d’amitié étaient maintenant devenus de lourdes et incassables chaînes, inébranlables.
La nuit fut longue, et le sommeil du groupe bien paisible. Il était près de midi lorsqu’ils se réunirent dans le salon, les traits engourdis, une tasse de thé brulante entre les doigts. Legolas avait évoqué la veille la nécessité de faire le point et tous avaient acquiescé.
Le vétéran se racla la gorge avant de commencer :
-Je voudrais tout d’abord faire le point sur notre situation générale, et celle de chacun. Arturo, ou en sont tes économies ?
-Au ras des pâquerettes. Notre séjour à Katchan à été à mes frais, et il me reste le contenu de ma bourse et un fond de Z à la banque.
-Et tes armes ?
-Mon armure neuve est fichue. Il me manque une épaulière et une jambière. La moitié du torse est brisée, et je…Pourquoi riez-vous, les filles ?!
Alexia et Savraël se tordaient de rire, gesticulant sur leurs fauteuils.
-Et…et ça se dit rang…rang trois ! hoqueta la jeune femme, qui reprit son fou rire avec une ardeur renouvelée.
Arturo rougit jusqu’aux oreilles. Il attendit que ses amies se calment pour continuer :
-Donc, comme je disais, mon seul sabre valable est fendu sur toute sa longueur. Il me reste mon Tireur de la reine, mais à part ça…
Les deux filles faillirent repartir de plus belle.
Legolas reprit :
-Somme toute, tu ne peux plus chasser. Savra ! Cesse de glousser comme un dindon et dis, ou en es-tu de ton coté ?
-Ha ha… heu, et bien, c'est-à-dire que… je n’ai pas d’argent, mon armure est encore pleine de sable et mon marteau aussi, mais rien d’irrécupérable.
-Je vois… je sens que de nombreux forgerons de Dondruma vont faire fortune. Nos armes n’étaient pas adaptées au sable, il va falloir en remplacer une grande partie. Alexia, tu n’as plus rien comme équipement, je ne me trompe pas ?
-Non. J’ai du tout laisser dans la grotte, au moment de partir. Ce n’était pas grave pour l’armure mais pour le fouet, seul mon oncle sait les fabriquer…
-Nous le ferons venir, il sera ravi de te voir, je pense. Ça fait tout-de même plus de six mois que tu ne l’a pas vu il me semble ?
-Super ! c’est génial !
-Combien d’argent te reste-t-il, Alexia ?
- 23000z, ou quelque-chose comme ça.
Le regard de reproche que l’homme jeta à Arturo et Savraël les fit se recroqueviller dans leur fauteuil…
-Bon. Heureusement que je suis là, encore une fois, avec ma modestie coutumière et mon talent habituel, n’est ce pas ? demanda-t-il, un grand sourire sur les lèvres. Vaquez à vos occupations, rangez vos chambres, le nouvel appentis et le reste de la maison, moi je vais voir Libarion. Bon après-midi !
Il se leva et sortit de la maison, vêtu d’un large pantalon de combat,d’une veste fourrée et de bottes de chasse.
Savraël déménagea ses affaires dans la chambre d’Arturo, devenue la sienne et sortit courir en montagne avec Alexia, qui avait besoin de se ré-muscler après sa convalescence.
Le jeune homme, quand à lui, attelle à la lourde tâche de ranger leur armurerie commune. Il jeta un coup d’oeil à ses anciens sabres et arcs, à ses pièces d’armure éparses et à ses flèches qui prenaient la poussière. Il soupira.
-Bon, au travail ! dit-il pour se donner du courage.
Il empila armes et armures devenues inutiles sur une charrette et étala le matériel de ses compagnons d’arme sur une couverture, dans la cour intérieur de sa maison, qui avait été agrandie elle aussi.
Il sortit les établis, les ateliers et les portiques pour armure, jeta les déchets et se mit à nettoyer l’ancienne partie de sa poussière et la nouvelle partie de ses copeaux et de ses gravats.
Il bricola avec quelques planches de nouveaux râteliers et portes-armure pour ses amis, réinstalla le tout à l’intérieur, et partit revendre son matériel inutilisable ou trop vieux à l’armurier de Pokke, Slith.
Legolas s’en alla à la volière envoyer un message à Paladius, récupéra ses matériaux arrivés le matin même et partit en direction de l’atelier de son vieil ami Libarion. Le convoyeur qui avait acheminé ses trésors le suivit sur sa charrette à travers le petit village de Pokke. Les bruits familiers du marteau et de l’enclume leur parvinrent bientôt. Le chasseur entra dans la bâtisse.
-Attendez-moi là, fit-il au conducteur.
Il faisait sombre à l’intérieur, les fenêtres étaient fermées et le peu de lumière provenait de la forge, au fond. Libarion martelait une Grande épée de Carbalite au marteau pilon. Les éclats volaient dans tout l’atelier, mais le petit homme ne semblait pas s’en soucier. Il ne remarqua Legolas que lorsqu’il remit sa lame dans le foyer ardent de sa forge à charbon. Il éteint la ventilation, retira ses gants et s’avança pour serrer la main de son ami.
-Legolas ! comment va-tu ? Tu as encore fait parler de toi, tu sais !
-La célébrité est innée, que veux-tu que je te dise ! fit-il en s’esclaffant. Je t’ai ramené quelque-chose. Il faudrait qu’on le décharge dans ton atelier, à l’abri. C’est possible ?
-Bien sur !
-Parfait. Le chariot est dehors.
Il vidèrent rapidement ce dernier, payèrent le charretier et rentrèrent à l’intérieur. Libarion souleva fébrilement la toile qui protégeait les matériaux de Jhen Morhan. Il hurla de surprise et ouvrit de grands yeux étonnés.
-Tu les a volés ?... souffla-t-il.
-Oui. Le cadavre était échoué sur le bord de la mer. J’ai eu de la chance de ne pas avoir eu d’ennuis avec les braconniers de la région.
-Tu peux le dire ! Sans parler de ces chiens de la guilde… Mais si je te fabrique quelque-chose avec ça, nous serons tout les deux jetés en prison dès que quelqu’un te verra ! C’est du vol, mon ami !
-Tu pourrais les maquiller. Les transformer, les enduire de résine, il y a tant de façons de faire que tu connais bien mieux que moi.
-Que veux-tu exactement ?
-Une armure pour chacun des membres de l’équipe. Un sabre et un arc pour Arturo, un marteau pour Savra et un fouet pour Alexia. Tu auras assez ?
Libarion jeta un coup d’oeil à la montagne de matériaux qui trônait dans son atelier. Il poussa un soupir.
-Oui, mais je n’ai jamais étudié les fouets. Je doute pouvoir en créer un rapidement.
-Ce n’est pas un problème. J’ai demandé à Paladius, l’oncle d’Alexia, de venir. Vous pourrez échanger, et il en profitera pour fabriquer le fouet dans un atelier plus décent que le sien. J’ai tout l’argent qu’il faut, et je compte en récupérer encore bientôt.
-Bien…dans ce cas, j’accepte. Mais il me faut les mensurations de tes collègues. Et j’ai un autre projet en cours, aussi, en accord avec la guilde.
-Quel est-il ?
-Je t’en parlerai en temps voulu. J’aurai aussi besoin de ton aide à ce sujet, mais plus tard. À propos, je suis retourné au cimetière d’os dont nous avions parlé. J’y ai retrouvé des choses plus qu'intéressantes… suis-moi.
Le forgeron se dirigea vers son bureau. À l’intérieur, rien n’avait changé. Une grande armoire pleine de livres, un bureau de chêne massif, des fauteuils de cuir… Il s’approcha de l’armoire, retira deux livres et actionna un levier caché derrière. Le meuble coulissa et s’ouvrit sur un escalier en spiral qui s’enfonçait vers les sous-sols.
Legolas siffla de stupeur.
-Par ma barbe ! En voila un secret bien gardé ! Drackus et moi l’avions toujours cherché, impossible !
-Même les plus vieux n’ont pas eu le temps de dévoiler tous leurs secrets, mon ami. Viens.
Ils descendirent au niveau inférieur. Libarion alluma dans le noir une lampe à pétrole, et dévoila une pièce carrée, aux murs de roche lisses et au sol dallé de pierre. Au fond trônait une grande porte d’acier de deux mètres de large sur deux de haut. Une serrure à l’embouchure compliquée ornait son centre, imposante.
-C’est là que je conserve tout ce qui m’est le plus précieux. C’était avant une simple caverne que j’ai trouvé en damant le sol pour mon bureau. La terre s’était effondrée devant moi et voila. J’ai juste posé des dalles de granit et creusé une cavité supplémentaire. La porte qui la ferme fait vingt-deux centimètres d’épaisseur. Un mécanisme de ma conception la bloque simultanément avec cinq pennes.
-Tu n’a pas fait dans la demi-mesure.
-Si tu savais ce que j’y cache…
Le vieil homme décrocha une énorme clef qui pendait à son cou et l’inséra dans la serrure. Il lui fit faire trois tour et il tira l’énorme vantail.
De nombreuses cages d’acier y étaient empilées, comme des casiers.
-Attend voir… je crois que c’est celui-là.
Il prit un casier et l’ouvrit.
-J’en étais sûr !
Il sortit une gigantesque griffe blanche comme la neige, veinée de bleu.
Legolas la contempla un instant, figé.
-C’est le même monstre que mon épée, je me trompe ?
-Non, tu ne te trompe pas. C’est la même race, mais aussi le même monstre. Les mêmes proportions, les mêmes veines bleues, les mêmes traces d’usure… J’en ai une autre comme celle-ci, là-haut. Je suis en train de m’en servir.
-Bien. Mais ça ne nous en dit pas plus sur leur origine. Que t’a dit ton ami dracologue à ce sujet ?
-Il ne sait pas. Il faudra bien voir par vous-même. À part ça, il m’a donné des infos intéressantes. Un Fatalis noir a fait une violente apparition du coté de Moga, et une étrange Lunastra à été repérée du coté de la Jungle sauvage ou je suis allé récemment. Des enquêtes sont en cours.
-D’accord. C’est toujours utile à savoir, merci. Mais évite de parler du Fatalis à Arturo. J’ai cru comprendre qu’il voulait absolument en tuer un.
-Oui. Je sais.
-Bon. Remontons, il nous faut fixer un prix.
-Certes… Allons-y.
Paladin7- Nombre de messages : 373
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Localisation : Chez moi, dans un chateau qui vaut la peine d'être vu.
Rang : Bah... je croix que je touche le plafond, il reste plus qu'a le traverser à coup de GS.
Date d'inscription : 29/07/2011
Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Bon, on sait déja que vas-y avoir des représailles de la guilde contre la petite équipe. Eh oui, si ils se baladent avec du Jhen braconné, quelqu'un finira par capter. Mais bon, a part ça....
C'est quoi comme bestiole, qui a donné la griffe et l'épée de Légolas? Un truc que t'a inventé, ou une variante d'une monstre?
C'est quoi comme bestiole, qui a donné la griffe et l'épée de Légolas? Un truc que t'a inventé, ou une variante d'une monstre?
GlaceFeu974- Nombre de messages : 238
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Date d'inscription : 13/07/2009
Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Bon chapitre, de supers révélations! Je préfère attendre le prochain chapitre que de poser pleins de questions, hein, GlaceFeu ?
arzak16- Nombre de messages : 650
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Questions qui, jamais au grand jamais, ne trouveront de réponse autre part que dans mes chapitres, je le crains ^^
Paladin7- Nombre de messages : 373
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Quel dommage. On a pas droit a un éventuel indice?
Arzak, si tu regarde bien, c'est en gros qu'une seule question que j'ai posé
Arzak, si tu regarde bien, c'est en gros qu'une seule question que j'ai posé
GlaceFeu974- Nombre de messages : 238
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Une question, c'est trop! Miais je rigole, c'est juste pour te charrier rapidos... Je m'amuse et me moque, c'est tout, mais on n'a pas le droit à l'indice.
arzak16- Nombre de messages : 650
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
J'prendrais un membre de la famille de Pala en otage. Et on aura notre indice.
GlaceFeu974- Nombre de messages : 238
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Enfin le suivant ! désolé, 43 h semaine c'est un peu long et j'ai encore moins le temps avec mes 2 h de cours par soir ><
Chapitre 37 : Une bouffée d’air…
Arturo n’avait tiré que peu d’argent pour ses vieilles armes, mais ça lui suffisait bien. Un poids était tombé de ses épaules, comme si… Une nouvelle étape commençait dans sa vie. Sa relation avec Savraël l’épanouissait chaque jour un peu plus, et il lui semblait qu’une porte s’ouvrait peu à peu devant lui. Il avait 21 ans, et cela en faisait trois qu’il avait l’impression de stagner. La plupart des grands chasseurs basaient la progression sur expérience, mais en trois ans, Arturo n’avait pas l’impression d’avoir progressé le moins du monde. Il en avait parlé avec Legolas et son oncle lui avait dit qu’une phase de ce genre lui était arrivée à lui aussi, que c’était nécessaire pour assimiler tout ce que l’on avait apprit auparavant.
Arturo ne l’avait pas cru au début. Aujourd’hui, si. Il se sentait d’humeur à pouvoir tout accomplir, tout faire au mieux. C’était un sentiment étrange qu’il n’avais jamais éprouvé.
Sur le chemin du retour il croisa Legolas.
-Alors ?
-J’ai commandé les armures et les armes. Il faut qu’on y retourne cet après-midi pour donner des détails et vos mensurations, mais on devrait les avoir dans les deux prochains mois.
-C’est correct. C’est même très court comme délai pour autant de matériel.
-Il aura Paladius avec lui.
-Ah, je vois. Alexia sera contente. Tu as pris quels matériaux ?
-Du minerai rare de ma réserve et d’autres petits objets. Vous verrez bien.
Arturo releva un sourcil.
-Ok. Je te fais confiance. Legolas ?
-Oui ?
-J’ai l’intention de m’entraîner dur ces prochains mois. Pourras-tu m’y aider ?
-Bien sur. Ce sera avec joie.
-Merci beaucoup, mon ami.
-Mais de rien.
Ils poursuivirent leur route jusqu’à la maison en silence. Savraël et Alexia les attendaient devant le porche, affalées sur un banc, essoufflées.
-Alors mesdames, on bronze ? Fit Arturo.
-Nous nous reposons après cinq kilomètres de parcours en montagne, jeune impudent. Qu’ont donné vos expéditions respectives au cœur du dangereux labyrinthe Pokkien ? répondit Savraël avec effronterie.
-Pour ma part, j’ai récolté un total de 40200z en vendant mes précieuses armes.
-Pas mal. Et vous, cher Vieil ami ? Elle avait appuyé sur le « Vieil ».
-J’ai récolté des informations, préparé notre programme pour les deux prochains mois, rendu visite à Libarion pour commander vos armes et armures et envoyé un message à Paladius pour lui dire de venir au plus vite.
-Pas mal, pour quelqu’un d’aussi vénérable que vous.
« Décidément, Savraël était d’humeur joueuse ce matin…, songea Arturo. »
Elle poursuivit :
-Je devrais vous féliciter d’avoir réussi ces périlleuses missions, mais je doute que cela aie une autre utilité que de voir vos viriles chevilles gonfler plus encore. Qu’en penses-tu, Alexia ?
-Je crains que vous n’ayez raison, très chère. Ces messieurs n’ont pas besoin de voir leur orgueil grimper en flèche une nouvelle fois.
Les deux hommes ouvrirent de grand yeux ronds devant ceux, pétillants de malice, de leurs amies.
-Mon neveu, je crois que c’est une grave atteinte à la pérennité légendaire du sexe masculin. Crois-tu qu’il serait bon de faire comprendre à ces impudentes demoiselles que leur insolence à dépassé les bornes ?
-Je le crois, mon oncle. Que pensez vous de la baignade forcée ? Le large ruisseau glacé qui coule derrière ma demeure serait parfaitement approprié pour ce traitement radical.
-Excellent ! Aidez-moi à me saisir prestement de ces agressives opposantes.
Savraël poussa un cri lorsque le grand chasseur la souleva de terre comme si elle n’avait rien pesé et la posa sur son épaule, comme un vulgaire sac.
-Lâche-moi, grande brute ! Affreux personnage ! Je te déteste ! Macho fini ! Brailla-t-elle.
Arturo se saisit d’Alexia de la même façon, qui hurla de la même manière.
Ils les portèrent dans de grands éclats de rire jusqu’au ruisseau, derrière la maison et les jetèrent dans l’eau fraîche. Elles hurlèrent au contact de l’eau, et se mirent à rire avec leurs deux amis. Lorsque leur hilarité se fut enfin calmée, Legolas reprit les choses en main, comme à son habitude. Ils se changèrent en vitesse et filèrent chez Libarion après avoir mangé un morceau.
Il y prit leurs mensurations et discuta des détails à approfondir. Arturo voulait une armure plus mobile, ou il pouvait faire tous les mouvements possibles, maniement de l'arc et du Katana oblige. Ses armes seraient un arc à 8 poulies en corne et un grand katana à lame courbe au tranchant incomparable.
Savraël, elle, avait une idée plus complexe en tête. Elle désirait une tenue de combat résistante et légère qui épousait les formes et les courbes de son corps, tout en alliant design et classe.
-Tu n'as pas peur de déconcentrer Arturo en plein combat, toi ! Fit Legolas avec ironie.
La jeune fille lui jeta un regard noir qui le fit taire. Libarion soupira et accepta à contrecœur le défi.
Le vieux chasseur demanda, avec une originalité à couper le souffle, une armure blindée. Épaisse au point que même qu'une corne de Monoblos ne pourrait la traverser.
Lorsque Alexia déclara qu'elle la voulait identique, le vénérable forgeron tomba des nues.
-Mais... Tu ne pourras jamais la porter, pauvre folle !
-Vous ne m'empêcherez pas de porter la même armure que mon maître, vieil homme. Mes épaules seront tout-à fait à même de la porter.
-Jamais je ne fabriquerai une armure inutile, et surtout pas de ce calibre ! Éclata Libarion
-Laisse, le coupa Legolas.
-... d'accord, mon ami. Si c'est toi qui le dis. Mais qu'elle ne vienne pas se plaindre après !...
Libarion s'engagea après les dernières mises au point sur un sujet pour le moins surprenant...
-Mes amis, j'ai quelque chose d'important à vous annoncer. J'ai un projet en cours, en accord avec la guilde de Dondruma. Ma dernière œuvre va s'achever, et j'ai besoin de votre aide pour préparer notre village à sa venue. Connaissez vous l'histoire des six armes légendaires, mes plus grands chefs d’œuvre ?
Tous acquiescèrent, sauf Alexia.
-Bien, je vais te la raconter alors... La première, l’Épée de Colère. Une épée unique, en Kirin Roi, à mi chemin entre la grande épée et le katana, se combinant avec un haut et léger bouclier en V.
La seconde, Frappe de Lave, un marteau d'Akantor. Celui qui a tué ta mère, Arturo...
La troisième, Noir faucheuse. Une faux faite de Fatalis noir, celui-là même qu’a tué Drackus. En raison de sa puissance phénoménale et surtout incontrôlable, elle à été saisie par la guilde. J'ignore ou elle est maintenant.
La quatrième, Perce-Sang, une lance en corne de Monoblos blanc. Son tranchant est incomparable.
La, ou plutôt les cinquième, Chante-Brume et Chante-Vent, des doubles sabres taillés dans une mue de Kashoela Daenren. Un de tes amis si je ne m'abuse, Legolas...
Puis la sixième et dernière à ce jour, celle de ton Maître, Porte-Cristal. Je pense que tu la connais assez bien maintenant.
Voila donc le travail de toute ma vie, travail qui s'achèvera comme je vous l'ai dit, très bientôt. La septième et ultime arme de cette remarquable série. Mais je n'en puis plus. Je suis débordé par les multiples commandes qu'il faut que je termine, par vos armes et armures qui doivent être prêtes au plus tôt cela va sans dit, par la préparation de l'évènement qui va désigner le porteur de ce puissant outil de chasse...
-Quel est-il ? Le coupa Savraël.
-C'est un tournoi, tout simplement. Mais le plus grand tournoi que notre belle contrée ai jamais connu, probablement même le plus gigantesque rassemblement de chasseurs d'élite de ce monde... Et il se déroulera ici, à Pokke. Et je sollicite votre aide afin de m'appuyer dans cette lourde et décisive tâche.
Tous tombaient des nues. Un championnat de chasse... Ici, dans le petit village de Pokke... impensable. Tout bonnement incroyable.
-Je sais que ça paraît fou, mais c'est la vérité vraie. Le maire est au courant et fait son annonce demain. Seulement, il reste à porter la nouvelle dans tout Dondruma, de vive voix, que tout le monde sache ce qui se déroulera ici, dans moins de trois mois, et tous viennent... Il reste la capture des monstres nécessaires aux épreuves, la supervision des travaux, du travail à la forge... Tant de tâches que seul, je ne puis accomplir. Alors, m'aiderez vous ? M'aiderez vous, mes amis, à bâtir comme il se doit cet évènement exceptionnel ?
Arturo répondit pour tous.
-Nous t'aiderons, Libarion. Nous t'aiderons parce que tu nous donne l'occasion de montrer au monde la gloire de la chasse et l'idéal de vie qu'elle représente. Parce que de notre vivant, ce sera sans doute le seul évènement qui fera vibrer toute la terre des guerriers. Oui, nous te suivrons.
Arturo ne l’avait pas cru au début. Aujourd’hui, si. Il se sentait d’humeur à pouvoir tout accomplir, tout faire au mieux. C’était un sentiment étrange qu’il n’avais jamais éprouvé.
Sur le chemin du retour il croisa Legolas.
-Alors ?
-J’ai commandé les armures et les armes. Il faut qu’on y retourne cet après-midi pour donner des détails et vos mensurations, mais on devrait les avoir dans les deux prochains mois.
-C’est correct. C’est même très court comme délai pour autant de matériel.
-Il aura Paladius avec lui.
-Ah, je vois. Alexia sera contente. Tu as pris quels matériaux ?
-Du minerai rare de ma réserve et d’autres petits objets. Vous verrez bien.
Arturo releva un sourcil.
-Ok. Je te fais confiance. Legolas ?
-Oui ?
-J’ai l’intention de m’entraîner dur ces prochains mois. Pourras-tu m’y aider ?
-Bien sur. Ce sera avec joie.
-Merci beaucoup, mon ami.
-Mais de rien.
Ils poursuivirent leur route jusqu’à la maison en silence. Savraël et Alexia les attendaient devant le porche, affalées sur un banc, essoufflées.
-Alors mesdames, on bronze ? Fit Arturo.
-Nous nous reposons après cinq kilomètres de parcours en montagne, jeune impudent. Qu’ont donné vos expéditions respectives au cœur du dangereux labyrinthe Pokkien ? répondit Savraël avec effronterie.
-Pour ma part, j’ai récolté un total de 40200z en vendant mes précieuses armes.
-Pas mal. Et vous, cher Vieil ami ? Elle avait appuyé sur le « Vieil ».
-J’ai récolté des informations, préparé notre programme pour les deux prochains mois, rendu visite à Libarion pour commander vos armes et armures et envoyé un message à Paladius pour lui dire de venir au plus vite.
-Pas mal, pour quelqu’un d’aussi vénérable que vous.
« Décidément, Savraël était d’humeur joueuse ce matin…, songea Arturo. »
Elle poursuivit :
-Je devrais vous féliciter d’avoir réussi ces périlleuses missions, mais je doute que cela aie une autre utilité que de voir vos viriles chevilles gonfler plus encore. Qu’en penses-tu, Alexia ?
-Je crains que vous n’ayez raison, très chère. Ces messieurs n’ont pas besoin de voir leur orgueil grimper en flèche une nouvelle fois.
Les deux hommes ouvrirent de grand yeux ronds devant ceux, pétillants de malice, de leurs amies.
-Mon neveu, je crois que c’est une grave atteinte à la pérennité légendaire du sexe masculin. Crois-tu qu’il serait bon de faire comprendre à ces impudentes demoiselles que leur insolence à dépassé les bornes ?
-Je le crois, mon oncle. Que pensez vous de la baignade forcée ? Le large ruisseau glacé qui coule derrière ma demeure serait parfaitement approprié pour ce traitement radical.
-Excellent ! Aidez-moi à me saisir prestement de ces agressives opposantes.
Savraël poussa un cri lorsque le grand chasseur la souleva de terre comme si elle n’avait rien pesé et la posa sur son épaule, comme un vulgaire sac.
-Lâche-moi, grande brute ! Affreux personnage ! Je te déteste ! Macho fini ! Brailla-t-elle.
Arturo se saisit d’Alexia de la même façon, qui hurla de la même manière.
Ils les portèrent dans de grands éclats de rire jusqu’au ruisseau, derrière la maison et les jetèrent dans l’eau fraîche. Elles hurlèrent au contact de l’eau, et se mirent à rire avec leurs deux amis. Lorsque leur hilarité se fut enfin calmée, Legolas reprit les choses en main, comme à son habitude. Ils se changèrent en vitesse et filèrent chez Libarion après avoir mangé un morceau.
Il y prit leurs mensurations et discuta des détails à approfondir. Arturo voulait une armure plus mobile, ou il pouvait faire tous les mouvements possibles, maniement de l'arc et du Katana oblige. Ses armes seraient un arc à 8 poulies en corne et un grand katana à lame courbe au tranchant incomparable.
Savraël, elle, avait une idée plus complexe en tête. Elle désirait une tenue de combat résistante et légère qui épousait les formes et les courbes de son corps, tout en alliant design et classe.
-Tu n'as pas peur de déconcentrer Arturo en plein combat, toi ! Fit Legolas avec ironie.
La jeune fille lui jeta un regard noir qui le fit taire. Libarion soupira et accepta à contrecœur le défi.
Le vieux chasseur demanda, avec une originalité à couper le souffle, une armure blindée. Épaisse au point que même qu'une corne de Monoblos ne pourrait la traverser.
Lorsque Alexia déclara qu'elle la voulait identique, le vénérable forgeron tomba des nues.
-Mais... Tu ne pourras jamais la porter, pauvre folle !
-Vous ne m'empêcherez pas de porter la même armure que mon maître, vieil homme. Mes épaules seront tout-à fait à même de la porter.
-Jamais je ne fabriquerai une armure inutile, et surtout pas de ce calibre ! Éclata Libarion
-Laisse, le coupa Legolas.
-... d'accord, mon ami. Si c'est toi qui le dis. Mais qu'elle ne vienne pas se plaindre après !...
Regard fugace qui s'efface
Esquisse d'un sourire mourant
Fierté
Esquisse d'un sourire mourant
Fierté
Libarion s'engagea après les dernières mises au point sur un sujet pour le moins surprenant...
-Mes amis, j'ai quelque chose d'important à vous annoncer. J'ai un projet en cours, en accord avec la guilde de Dondruma. Ma dernière œuvre va s'achever, et j'ai besoin de votre aide pour préparer notre village à sa venue. Connaissez vous l'histoire des six armes légendaires, mes plus grands chefs d’œuvre ?
Tous acquiescèrent, sauf Alexia.
-Bien, je vais te la raconter alors... La première, l’Épée de Colère. Une épée unique, en Kirin Roi, à mi chemin entre la grande épée et le katana, se combinant avec un haut et léger bouclier en V.
La seconde, Frappe de Lave, un marteau d'Akantor. Celui qui a tué ta mère, Arturo...
La troisième, Noir faucheuse. Une faux faite de Fatalis noir, celui-là même qu’a tué Drackus. En raison de sa puissance phénoménale et surtout incontrôlable, elle à été saisie par la guilde. J'ignore ou elle est maintenant.
La quatrième, Perce-Sang, une lance en corne de Monoblos blanc. Son tranchant est incomparable.
La, ou plutôt les cinquième, Chante-Brume et Chante-Vent, des doubles sabres taillés dans une mue de Kashoela Daenren. Un de tes amis si je ne m'abuse, Legolas...
Puis la sixième et dernière à ce jour, celle de ton Maître, Porte-Cristal. Je pense que tu la connais assez bien maintenant.
Voila donc le travail de toute ma vie, travail qui s'achèvera comme je vous l'ai dit, très bientôt. La septième et ultime arme de cette remarquable série. Mais je n'en puis plus. Je suis débordé par les multiples commandes qu'il faut que je termine, par vos armes et armures qui doivent être prêtes au plus tôt cela va sans dit, par la préparation de l'évènement qui va désigner le porteur de ce puissant outil de chasse...
-Quel est-il ? Le coupa Savraël.
-C'est un tournoi, tout simplement. Mais le plus grand tournoi que notre belle contrée ai jamais connu, probablement même le plus gigantesque rassemblement de chasseurs d'élite de ce monde... Et il se déroulera ici, à Pokke. Et je sollicite votre aide afin de m'appuyer dans cette lourde et décisive tâche.
Tous tombaient des nues. Un championnat de chasse... Ici, dans le petit village de Pokke... impensable. Tout bonnement incroyable.
-Je sais que ça paraît fou, mais c'est la vérité vraie. Le maire est au courant et fait son annonce demain. Seulement, il reste à porter la nouvelle dans tout Dondruma, de vive voix, que tout le monde sache ce qui se déroulera ici, dans moins de trois mois, et tous viennent... Il reste la capture des monstres nécessaires aux épreuves, la supervision des travaux, du travail à la forge... Tant de tâches que seul, je ne puis accomplir. Alors, m'aiderez vous ? M'aiderez vous, mes amis, à bâtir comme il se doit cet évènement exceptionnel ?
Arturo répondit pour tous.
-Nous t'aiderons, Libarion. Nous t'aiderons parce que tu nous donne l'occasion de montrer au monde la gloire de la chasse et l'idéal de vie qu'elle représente. Parce que de notre vivant, ce sera sans doute le seul évènement qui fera vibrer toute la terre des guerriers. Oui, nous te suivrons.
Paladin7- Nombre de messages : 373
Age : 28
Localisation : Chez moi, dans un chateau qui vaut la peine d'être vu.
Rang : Bah... je croix que je touche le plafond, il reste plus qu'a le traverser à coup de GS.
Date d'inscription : 29/07/2011
Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Pas d'avis sur ce chapitre ? et bien, ma foi, je posterai le prochain ce we probablement alors
Paladin7- Nombre de messages : 373
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Rang : Bah... je croix que je touche le plafond, il reste plus qu'a le traverser à coup de GS.
Date d'inscription : 29/07/2011
Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
j ai eu peur de ne pas voir la suite , merci !
psmoi- Nombre de messages : 24
Age : 48
Localisation : ici ou aillieurs ( 21)
Date d'inscription : 20/02/2010
Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Il y a toujours une suite
Paladin7- Nombre de messages : 373
Age : 28
Localisation : Chez moi, dans un chateau qui vaut la peine d'être vu.
Rang : Bah... je croix que je touche le plafond, il reste plus qu'a le traverser à coup de GS.
Date d'inscription : 29/07/2011
Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Chose promise, chose, due ! En avance, même. N'hésitez pas à poster des commentaires, ou même à m'envoyer un message auquel je répondrai avec le plus grand des plaisirs. Je change souvent de style d'écriture et en ce moment j'essaye de nouvelles chose alors toute remarque, positive ou négative sera la bienvenue !
Merci d'avance et bonne lecture,
Paladin7
Chapitre 38: A chacun son rôle
Merci d'avance et bonne lecture,
Paladin7
Chapitre 38: A chacun son rôle
Arturo et Savraël partirent à cheval le lendemain, à l'aube. Ils allaient chevaucher jusqu'à la frontière et revenir en passant par tous les villages, villes et agglomérations possibles pour répandre la grande nouvelle.
Legolas s'arma de patience et s'en alla capturer, ou faire capturer-l'argent nécessaire était donné par Libarion, fortuné, ainsi que par le maire, qui soutenait le projet avec enthousiasme-la totalité des monstres nécessaires au fonctionnement de l'arène.
Alexia, de ses quelques connaissances en armement qui lui venaient de Paladius, soutint et épaula du mieux qu'elle put le vieux forgeron. Ce dernier travaillait sans relâche, abattant des montagnes de travail en une journée, il ne dormait que quelques heures par nuit et se nourrissait peu. Il acheva toutes ses commandes mineures en moins d'une semaine.
Legolas revenait d'une "séance capture" de Ceanautaurs Shoguns et traversait le village lorsqu'il rencontra... Paladius ! Il venait d'arriver et descendait de son cheval. Le vieux chasseur le salua chaleureusement, et ils se dirigèrent vers l'atelier de Libarion, ou se trouvait comme bien souvent ces derniers temps la jeune Alexia.
Elle tenait avec des gants une pièce de son armure chauffée au jaune que le forgeron martelait à la masse pour former un large cintre qui devait devenir plus tard une épaulière. Elle aperçut très vite son Oncle et dès qu'elle eut remis sa pièce dans le foyer, elle courut se jeter dans ses bras grands ouvert. Voila presque un an qu'ils ne s'étaient pas revus. Legolas et son ami les laissèrent discuter quelques instant seul-à-seul. Paladius, rayonnant, serra avec respect la main du vieil artisan.
-Maître, fit il avec la plus grande déférence.
-Appelez moi Libarion, jeune homme. Et restons sur le même pied d'égalité, j'ai horreur qu'on me vieillisse répondit-il avec humour.
Son interlocuteur sourit.
-Alors, quel est la tâche pour laquelle vous m'avez fait venir ici ?
-Legolas ne vous a pas expliqué ?!
-Et bien... à vrai dire, je n'ai pas donné d'explication dans ma lettre, veuillez m'excuser dit ce dernier.
-Ce n'est pas grave, reprit Paladius. Alors ?
Libarion reprit:
-Il s'agit de la fabrications urgente d'armures pour leur groupe, dans un matériau assez insolite que vous découvrirez plus tard, et de la confection d'un fouet pour votre nièce. Je ne suis pas au fait de votre technique de fabrication, et je ne peut le faire seul.
Le jeune forgeron gonfla le torse de fierté.
-Alors, je pense que nous allons bien nous entendre.
Et ils se mirent au travail, tandis que Legolas tentait d'apprendre en quelque jours à Alexia comment porter, utiliser et entretenir sa future armure.
-Je sais que ça te paraît rébarbatif, mais c'est nécessaire, lui dit-il au bout de cinq jours alors qu'elle ne cessait de soupirer. Cette carapace qui bientôt reposera sur tes épaules n'est pas banale, elle est même unique. Tu ne peux pas te permettre de laisser un seul détail au hasard, suis-je bien clair, jeune fille ?
-Oui, Legolas. Mais je ne veux plus supporter tant de technique, de théorie. Il me faut du combat, de l'adrénaline... la passion de la chasse me dévore, maître, je n'en peut plus... Voila des mois que je n'ai pas chassée pour de bon, c'est insupportable...
Les traits de Legolas se figèrent sous l'impact des mots qui avaient claqués, brutaux.
Le chasseur baissa les yeux vers le plancher de chêne patiné par le temps. Cette maison portait ses premiers pas, poussiéreux, depuis bien longtemps... sa respiration ralentit. Il soupira de tristesse et sortit de la pièce sans qu'un seul son ne sorte de sa bouche.
Cela marqua la fin des cours théoriques de la jeune fille. Le lendemain, Libarion la fit venir dans son atelier.
L'armure achevée était d'une magnificence comme il en existe peu. Une preuve vivante de la perfection incarnée par les mains des hommes. Les lourdes et épaisses plaques plus dures que l'acier se chevauchaient avec une redoutable précision. Large aux épaules, fine à la taille et bien sur moulée aux hanches ainsi qu'à la poitrine elle dégageait, même vide, une aura de sensualité presque féline, animale. En s'approchant un peu, Alexia pu remarquer que dans la résine de camouflage qui recouvrait la carapace de Jhen Morhan étaient gravés des glyphes étranges.
-Que signifient-ils ? Souffla-t-elle, assommée devant la majesté de l’œuvre.
-Ce sont des runes Antiques. Elle marquent l'étape qui précède l'apparition des wyveriens, un peuple aujourd'hui disparu. C'est un langage puissant, qui a porté le monde de longs siècles durant avec pour seul but d'y maintenir l'équilibre. On l'appelle aussi "Le souffle du Lion", va savoir pourquoi. C'est la langue des Dragons, Alexia. Celle qu'ils murmurent en dormant, celle que leur souffle leurs rêves, celle qu'ils entendent lorsque les Dragons anciens les appellent...
La jeune fille effleura respectueusement du bout des doigts le pectoral de l'armure. De Son armure. Lors d'une infime seconde, déjà disparue avant même d'exister, elle crut apercevoir un bref scintillement. Le simple murmure, l'esquisse d'une image fugitive et éphémère que lui apportaient un ouvrage né du temps et de l'espace même. Un cadeau inestimable que lui faisait homme aux yeux verts imprégnés de mystère...
Elle était lourde. Cinquante-trois kilos aux dires de Libarion. Elle était Très lourde. Alexia lui en aurait donné le double.
-Tu vas t'y habituer, petite, disait le forgeron. Dis-toi que celle de Legolas pèse plus lourd que lui.
Cela n'était pas pour la rassurer. Libarion mit un temps fou à lui expliquer la gestuelle adaptée mais il garda le meilleur pour la fin :
-Ton heaume est équipé d'une visière. Tu peux l'abaisser grâce à une discrète poignée sur le coté. C'est une fausse corne. En la touchant, tu verra qu'elle est mobile. Monte-la.
L'adolescente s’exécuta et une vitre polie noire comme la nuit tomba devant ses yeux. Elle ne pouvait pas voir au travers.
-Ne panique pas. Tu ne peux voir que la nuit avec. C'est du verre d'Onyx, on ne peut pas voir les couleurs avec mais il sépare et donne une forme aux ombres. On distingue alors des silhouettes relativement nettes, même par une nuit sans lune.
-Merveilleux ! S'exclama Alexia. Comment avez-vous trouvé ça ?
-Oh, en faisant deux-trois tests, par-ci par-là, répondit Libarion, évasif.
Alexia n'insista pas davantage, et la séance interrompit là.
Elle n'eut que quelques jours pour s'y habituer, Libarion n'était pas patient. Et Paladius non-plus, d'ailleurs. Son fouet fut bientôt prêt...
Si l'armure était magnifique, le fouet était sublime. On pouvait qualifier son apparence de "Fine", ou bien encore de "Sauvage", mais il était impossible de traduire en mots la splendeur de l'ouvrage.
La poignée dorée ornée de nacre et d'Ambre pourpre longue pour trois mains se prolongeait en un pommeau en losange serti d'une pierre rouge-sang. L'anneau à son opposé marquait le départ de la longue chaîne dentelée. Les lames, ou les maillons prenaient la forme de goutte d'eau. Une plaque de léger cartilage de Jhen Morhan au centre soutenait un tranchant en Pelagicite Bleue sur tout le contour de la pièce. La jeune fille en dénombra quatre-vingt-six, soit vingt-et-un de plus que sa précédente arme. Elle était accompagnée d'un long fourreau fourreau de bois, recouvert d'un entrelacs de cuir couleur de rubis et de dorures en laiton polies. Il se fixait sur son armure grâce à des encoches et des fixations prévues à cet effet.
Alexia planta ses yeux verts dans ceux de ses débiteurs. Il n'était à ce stade plus utile de prononcer un seul mot. Le scintillement dans ses prunelles d'émeraude suffisait amplement.
Le lendemain, elle partait en mission. Le forgeron avait besoin d'un liquide contenu dans le foi des Khezus et il l'avait chargée d'en récupérer deux litres. Mais on ne pouvait en trouver cette quantité que sur les plus anciens, et par définition les plus rusés...
L'homme était assis avec ses amis, ivre comme de coutume à cette heure du jour. Il ne l'avait pas vu rentrer, le bonhomme. C'est qu'il était discret, boudiou ! Il dégageait, outre sa grosse armure de plaques posée sur ses un mètre quatre-vingt et son long bouclier, quelque-chose de gênant, d'animal, de ...menaçant. Ses amis l'avaient senti aussi et ils renversèrent leurs bancs en se levant, main au fourreau. L'inconnu se retourna vers eux, lentement. Son casque était impressionnant. Quatre cornes fines, partant du bord du visage vers l'arrière du crâne et remontant à l’extrémité enserraient un visière sombre en large V, posée sur une structure de métal sombre. Toute la partie basse en épousait la forme, ainsi que l'arrête au centre.
Il se retourna vers le tableau de quêtes et les hommes se figèrent.
Dans son dos, bien visible malgré l'épée qu'il portait - longue d'un mètre soixante et large de dix centimètres - était gravé un symbole. Une tête de Dragon sombre tenant dans sa gueule une gigantesque épée bleuté, sur fond de Lune blanche.
Pas un chasseur sur cette terre n'ignorait sa signification. Pas même un enfant. Les Chasseurs de Légende. Ceux qui avaient accompli un exploit colossal voyaient frappé sur leur armure ce sigle mythique. La signature des Rois-Chasseurs. La marque de Anges-de-Guerre. Le Vrai Nom de la Chasse.
Tous reculèrent en silence. Une chope de bière était bien moins dangereuse que cet homme. Que ce monstre.
Legolas s'arma de patience et s'en alla capturer, ou faire capturer-l'argent nécessaire était donné par Libarion, fortuné, ainsi que par le maire, qui soutenait le projet avec enthousiasme-la totalité des monstres nécessaires au fonctionnement de l'arène.
Alexia, de ses quelques connaissances en armement qui lui venaient de Paladius, soutint et épaula du mieux qu'elle put le vieux forgeron. Ce dernier travaillait sans relâche, abattant des montagnes de travail en une journée, il ne dormait que quelques heures par nuit et se nourrissait peu. Il acheva toutes ses commandes mineures en moins d'une semaine.
Legolas revenait d'une "séance capture" de Ceanautaurs Shoguns et traversait le village lorsqu'il rencontra... Paladius ! Il venait d'arriver et descendait de son cheval. Le vieux chasseur le salua chaleureusement, et ils se dirigèrent vers l'atelier de Libarion, ou se trouvait comme bien souvent ces derniers temps la jeune Alexia.
Elle tenait avec des gants une pièce de son armure chauffée au jaune que le forgeron martelait à la masse pour former un large cintre qui devait devenir plus tard une épaulière. Elle aperçut très vite son Oncle et dès qu'elle eut remis sa pièce dans le foyer, elle courut se jeter dans ses bras grands ouvert. Voila presque un an qu'ils ne s'étaient pas revus. Legolas et son ami les laissèrent discuter quelques instant seul-à-seul. Paladius, rayonnant, serra avec respect la main du vieil artisan.
-Maître, fit il avec la plus grande déférence.
-Appelez moi Libarion, jeune homme. Et restons sur le même pied d'égalité, j'ai horreur qu'on me vieillisse répondit-il avec humour.
Son interlocuteur sourit.
-Alors, quel est la tâche pour laquelle vous m'avez fait venir ici ?
-Legolas ne vous a pas expliqué ?!
-Et bien... à vrai dire, je n'ai pas donné d'explication dans ma lettre, veuillez m'excuser dit ce dernier.
-Ce n'est pas grave, reprit Paladius. Alors ?
Libarion reprit:
-Il s'agit de la fabrications urgente d'armures pour leur groupe, dans un matériau assez insolite que vous découvrirez plus tard, et de la confection d'un fouet pour votre nièce. Je ne suis pas au fait de votre technique de fabrication, et je ne peut le faire seul.
Le jeune forgeron gonfla le torse de fierté.
-Alors, je pense que nous allons bien nous entendre.
Et ils se mirent au travail, tandis que Legolas tentait d'apprendre en quelque jours à Alexia comment porter, utiliser et entretenir sa future armure.
-Je sais que ça te paraît rébarbatif, mais c'est nécessaire, lui dit-il au bout de cinq jours alors qu'elle ne cessait de soupirer. Cette carapace qui bientôt reposera sur tes épaules n'est pas banale, elle est même unique. Tu ne peux pas te permettre de laisser un seul détail au hasard, suis-je bien clair, jeune fille ?
-Oui, Legolas. Mais je ne veux plus supporter tant de technique, de théorie. Il me faut du combat, de l'adrénaline... la passion de la chasse me dévore, maître, je n'en peut plus... Voila des mois que je n'ai pas chassée pour de bon, c'est insupportable...
Les traits de Legolas se figèrent sous l'impact des mots qui avaient claqués, brutaux.
Regard en arrière.
Volte serrée dans la trame du temps.
Souvenirs brumeux...
Volte serrée dans la trame du temps.
Souvenirs brumeux...
Le chasseur baissa les yeux vers le plancher de chêne patiné par le temps. Cette maison portait ses premiers pas, poussiéreux, depuis bien longtemps... sa respiration ralentit. Il soupira de tristesse et sortit de la pièce sans qu'un seul son ne sorte de sa bouche.
Cela marqua la fin des cours théoriques de la jeune fille. Le lendemain, Libarion la fit venir dans son atelier.
L'armure achevée était d'une magnificence comme il en existe peu. Une preuve vivante de la perfection incarnée par les mains des hommes. Les lourdes et épaisses plaques plus dures que l'acier se chevauchaient avec une redoutable précision. Large aux épaules, fine à la taille et bien sur moulée aux hanches ainsi qu'à la poitrine elle dégageait, même vide, une aura de sensualité presque féline, animale. En s'approchant un peu, Alexia pu remarquer que dans la résine de camouflage qui recouvrait la carapace de Jhen Morhan étaient gravés des glyphes étranges.
-Que signifient-ils ? Souffla-t-elle, assommée devant la majesté de l’œuvre.
-Ce sont des runes Antiques. Elle marquent l'étape qui précède l'apparition des wyveriens, un peuple aujourd'hui disparu. C'est un langage puissant, qui a porté le monde de longs siècles durant avec pour seul but d'y maintenir l'équilibre. On l'appelle aussi "Le souffle du Lion", va savoir pourquoi. C'est la langue des Dragons, Alexia. Celle qu'ils murmurent en dormant, celle que leur souffle leurs rêves, celle qu'ils entendent lorsque les Dragons anciens les appellent...
La jeune fille effleura respectueusement du bout des doigts le pectoral de l'armure. De Son armure. Lors d'une infime seconde, déjà disparue avant même d'exister, elle crut apercevoir un bref scintillement. Le simple murmure, l'esquisse d'une image fugitive et éphémère que lui apportaient un ouvrage né du temps et de l'espace même. Un cadeau inestimable que lui faisait homme aux yeux verts imprégnés de mystère...
Connaissances d'un autre âge
Mains et cœur en guise d'outils
Talent qui devient cadeau
Mains et cœur en guise d'outils
Talent qui devient cadeau
Elle était lourde. Cinquante-trois kilos aux dires de Libarion. Elle était Très lourde. Alexia lui en aurait donné le double.
-Tu vas t'y habituer, petite, disait le forgeron. Dis-toi que celle de Legolas pèse plus lourd que lui.
Cela n'était pas pour la rassurer. Libarion mit un temps fou à lui expliquer la gestuelle adaptée mais il garda le meilleur pour la fin :
-Ton heaume est équipé d'une visière. Tu peux l'abaisser grâce à une discrète poignée sur le coté. C'est une fausse corne. En la touchant, tu verra qu'elle est mobile. Monte-la.
L'adolescente s’exécuta et une vitre polie noire comme la nuit tomba devant ses yeux. Elle ne pouvait pas voir au travers.
-Ne panique pas. Tu ne peux voir que la nuit avec. C'est du verre d'Onyx, on ne peut pas voir les couleurs avec mais il sépare et donne une forme aux ombres. On distingue alors des silhouettes relativement nettes, même par une nuit sans lune.
-Merveilleux ! S'exclama Alexia. Comment avez-vous trouvé ça ?
-Oh, en faisant deux-trois tests, par-ci par-là, répondit Libarion, évasif.
Alexia n'insista pas davantage, et la séance interrompit là.
Elle n'eut que quelques jours pour s'y habituer, Libarion n'était pas patient. Et Paladius non-plus, d'ailleurs. Son fouet fut bientôt prêt...
Si l'armure était magnifique, le fouet était sublime. On pouvait qualifier son apparence de "Fine", ou bien encore de "Sauvage", mais il était impossible de traduire en mots la splendeur de l'ouvrage.
La poignée dorée ornée de nacre et d'Ambre pourpre longue pour trois mains se prolongeait en un pommeau en losange serti d'une pierre rouge-sang. L'anneau à son opposé marquait le départ de la longue chaîne dentelée. Les lames, ou les maillons prenaient la forme de goutte d'eau. Une plaque de léger cartilage de Jhen Morhan au centre soutenait un tranchant en Pelagicite Bleue sur tout le contour de la pièce. La jeune fille en dénombra quatre-vingt-six, soit vingt-et-un de plus que sa précédente arme. Elle était accompagnée d'un long fourreau fourreau de bois, recouvert d'un entrelacs de cuir couleur de rubis et de dorures en laiton polies. Il se fixait sur son armure grâce à des encoches et des fixations prévues à cet effet.
Alexia planta ses yeux verts dans ceux de ses débiteurs. Il n'était à ce stade plus utile de prononcer un seul mot. Le scintillement dans ses prunelles d'émeraude suffisait amplement.
Le lendemain, elle partait en mission. Le forgeron avait besoin d'un liquide contenu dans le foi des Khezus et il l'avait chargée d'en récupérer deux litres. Mais on ne pouvait en trouver cette quantité que sur les plus anciens, et par définition les plus rusés...
∆
L'homme était assis avec ses amis, ivre comme de coutume à cette heure du jour. Il ne l'avait pas vu rentrer, le bonhomme. C'est qu'il était discret, boudiou ! Il dégageait, outre sa grosse armure de plaques posée sur ses un mètre quatre-vingt et son long bouclier, quelque-chose de gênant, d'animal, de ...menaçant. Ses amis l'avaient senti aussi et ils renversèrent leurs bancs en se levant, main au fourreau. L'inconnu se retourna vers eux, lentement. Son casque était impressionnant. Quatre cornes fines, partant du bord du visage vers l'arrière du crâne et remontant à l’extrémité enserraient un visière sombre en large V, posée sur une structure de métal sombre. Toute la partie basse en épousait la forme, ainsi que l'arrête au centre.
Il se retourna vers le tableau de quêtes et les hommes se figèrent.
Dans son dos, bien visible malgré l'épée qu'il portait - longue d'un mètre soixante et large de dix centimètres - était gravé un symbole. Une tête de Dragon sombre tenant dans sa gueule une gigantesque épée bleuté, sur fond de Lune blanche.
Pas un chasseur sur cette terre n'ignorait sa signification. Pas même un enfant. Les Chasseurs de Légende. Ceux qui avaient accompli un exploit colossal voyaient frappé sur leur armure ce sigle mythique. La signature des Rois-Chasseurs. La marque de Anges-de-Guerre. Le Vrai Nom de la Chasse.
Tous reculèrent en silence. Une chope de bière était bien moins dangereuse que cet homme. Que ce monstre.
Paladin7- Nombre de messages : 373
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
De la po-é-sie mar-chombre... Génial!! Excellents chapitres, splendides! Je me demande comment tu en fais des aussi longs avec tes cours du soir...
PS : A comme Association (le premier en tout cas) est sympa, et j'ai adoré Tour B2 mon amour, même si ce n'est pas mon style. Enfin, c'est du Bottero, donc c'est génial...
PS : A comme Association (le premier en tout cas) est sympa, et j'ai adoré Tour B2 mon amour, même si ce n'est pas mon style. Enfin, c'est du Bottero, donc c'est génial...
arzak16- Nombre de messages : 650
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Je prends sur mes heures de sommeil ou pendant mes dimanches libres ^^'
Et le prochain est beaucoup, beaucoup plus long ^^
merci pour tes commentaires, ils sont précieux
A tous les autres, plus ou moins nombreux, faites de même ! Tant que c'est constructif
Et le prochain est beaucoup, beaucoup plus long ^^
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Paladin7- Nombre de messages : 373
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Plus long .
Beaucoup plus long .
Comment ça peut être beaucoup plus long que ça
Beaucoup plus long .
Comment ça peut être beaucoup plus long que ça
arzak16- Nombre de messages : 650
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Celui ci fait trois pages Word, l'autre en fait cinq. Mais ça ne fait pas beaucoup de lecture, tout compte fait.
Paladin7- Nombre de messages : 373
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
c est bon, je suis accro
j aime bien , pas besoin de gros détails sur les combat mais faire durez un peu serai bien , j ai vue qu il n utilisai pas de piège !!!! un faite exprès ? les petit chapitre qui raconte une partie de leur vie passez serai bien en plus des intrigues que tu y ajoute , ça te donnera du temps pour les plus long chapitre et pour nous on aura l impression de ne pas avoir attendu !
j aime bien , pas besoin de gros détails sur les combat mais faire durez un peu serai bien , j ai vue qu il n utilisai pas de piège !!!! un faite exprès ? les petit chapitre qui raconte une partie de leur vie passez serai bien en plus des intrigues que tu y ajoute , ça te donnera du temps pour les plus long chapitre et pour nous on aura l impression de ne pas avoir attendu !
psmoi- Nombre de messages : 24
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Localisation : ici ou aillieurs ( 21)
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Haaa, lire ta fic me manquait, cher ami ! On va enfin avoir un peu de choses intéressantes au programme
Vice98- Nombre de messages : 1150
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Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Avec mes excuses les plus sincères pour n'avoir pas su maintenir cette fic en vie lors des précédents mois !
Chapitre 39: Gueule de Guerre
Alexia, fin prête, se rendit à l'aube au hall. Elle n'y avait pas mit les pieds depuis sa rénovation complète et elle avait hâte de le visiter. Elle fut ébahie devant la taille de la salle commune. Une trentaine de tables, dont peu étaient occupées, laissaient encore assez de place pour installer un buffet, une piste de danse ou même une estrade. De nombreuses portes donnaient sur des couloirs, desservant à leur tour salles de réunion, bureaux, chambres fortes, réserves et autres locaux divers et variés. La jeune fille n'eut pas le temps de tout voir, le travail attendait.
Elle apposa son sceau sur une quête classée A, c'est à dire incomplète ou inachevée depuis plus de dix ans. Il s'agissait de tuer un Khezu qui empêchait depuis trop longtemps des éleveurs de Kelbi, ces chèvres des montagnes, de s'installer dans une zone herbeuse très riche. La récompense était grasse, proportionnelle à la difficulté évidemment, mais la jeune fille n'avait d’intérêt que pour l'âge du monstre.
-Savez vous depuis combien de temps ce Khezu habite ces montagnes ? Demanda-t-elle à l'hôtesse concernée.
-Depuis une vingtaine d'années, il est arrivé dans ma jeunesse. Mais il est vicieux et particulièrement rusé. On dit que le Pic sur lequel il demeure est saturé d’électricité statique, ce qui le rend particulièrement ardu à abattre. De nombreux chasseurs y ont laissé leur vie. Je vous conseille de fuir en cas de danger, la récompense n'en vaut pas la peine.
-Je vous remercie pour ces informations. Au-revoir.
-Mais de rien.
Puis, lorsque l'adolescente fut partie, la jeune femme poussa un long soupir et souffla à sa collègue:
-Encore une qui va se faire manger tout cru...
Pas de chance pour elle, Alexia arriva sur place en milieu de journée, alors qu'une tempête de neige des plus agressives battait son plein.
-Nom d'un tonneau ! Je finirai par croire que j'ai la poisse, moi !
Cela ne la découragea pas outre mesure et la lente et froide ascension du pic débuta.
Il lui fallut trois heures pour atteindre le sommet et deux de plus pour trouver sa proie. La bête somnolait paisiblement au fond d'une grotte humide et glaciale. Le Khezu était Aveugle mais possédait l'ouïe surdéveloppement, et Alexia ne fit pas trois pas dans la caverne avant d'être repérée. Il faisait sombre à l'intérieur, et elle ne tarda pas abaisser sa visière. En effet, on voyait les silhouettes, mais pas de couleur. Seulement un dégradé de gris, du blanc au noir.
Le monstre, surnommé Gueule de guerre, portait bien son nom. Il avait la tête et le cou saturé de cicatrices et d'énormes crocs jaunes sortaient de sa bouche, fait anormal pour sa race. Il resta silencieux, écoutant, sentant les mouvements de son adversaire dans la grotte. Le fouet d'Alexia cliqueta en sortant de son fourreau, et il n'attendit pas de recevoir le coup. Une boule de foudre frappa la jeune fille de plein fouet et la projeta contre le mur. Sonnée, elle tituba et se reprit vite. Cette fois, la balle - de taille bien anormale – ne fit que lui frôler la cuisse. A travers son armure, elle pouvait sentir la chaleur de l’électricité lui brûler la peau...
Elle riposta avec adresse, évitant le bombardement continu de boulets lumineux et traça sa route jusqu'à la bête, slalomant coude au corps, genoux fléchis. Il faut dire que son armure était peu adaptée à ce genre de mouvements et elle ne l'aidait pas beaucoup dans cette situation. Mais elle parvint à lacérer malgré tout la face défigurée de son adversaire.
Ce dernier ne se laissa néanmoins pas maltraiter et il déclencha une onde de choc bleutée qui frappa Alexia de plein fouet, encore une fois. La résine qui camouflait la lourde carapace de Jhen Morhan grésillait sous la chaleur, et la jeune fille n'avait dorénavant besoin d'aucun breuvage chaud pour se maintenir en vie...
Cette dernière, enragée plus qu'autre chose, était bien décidée à abattre son ennemi au plus vite. Elle évita pourtant ses attaques avec patience, cherchant la faille. Le Khezu, probablement lassé de ce petit jeu, s'envola sans plus attendre.
L'adolescente le retrouva plus haut dans la montagne, se dandinant dans la neige, reniflant l'air... Plus haut dans le ciel s'amoncelaient de lourds nuages noirs et crépitants.
-"Mauvais, ça..." Songea Alexia. "Si la foudre s'abat sur la montagne, je ne pourrait même plus m'aventurer dehors."
Brisant net le fil de ses pensées, la bête se retourna vers elle et cracha une boule de foudre d'un intimidant calibre dans sa direction. Elle n'était pas surprise et qui plus est, ce genre d'attaque n'était pas d'une grande complexité tactique.
Elle en évita bien d'autres, tournant autour de sa proie comme un chat qui a repéré une souris...
Elle lança quelques assauts, visant à épuiser l'animal au plus vite et à le renvoyer dans sa grotte. Au bout d'une demi-heure, il se mit à baver et à piétiner péniblement dans la neige devenue boue.
Petite bête... maline... moins que moi...
L'impact frappa Alexia au niveau de la gorge. Le goût du sang envahit sa bouche avec une écœurante sensation de vomissement et un violent vertige. Le Khezu avait attendu patiemment, juste le temps de duper suffisamment son adversaire. Au moment ou cette dernière l'attaquait, il avait déclenché un choc électrique puissant qui l'avait jetée au sol. Puis il l'avait dévorée. Essayé, du moins.
Des étoiles et des lueurs pâles éblouissaient la jeune fille. Elle cligna des paupières mais elle n'eut pas le temps de se remettre d'avantage de son agression. Le monstre l'avait attrapée par les jambes et tentait de l'avaler tout rond. Mais l'armure était volumineuse, et les dents de la bête crissaient sur la carapace protectrice. Alexia était encore sonnée et une furieuse envie de vomir la prenait par à-coups. Mais ses réflexes restaient bien ancrés, et elle réagit promptement. Son précieux fouet était tombé dans la neige et il ne lui restait que sa dague.
"Tant pis, songea-t-elle. C'est déjà ça..."
Elle enfonça la large lame dans une des plaies ouvertes du Khezu, qui la recracha et rugit de douleur. La suite, vous la connaissez sans doute et il n'est guère utile de la représenter, mais je vais faire un effort...
Alexia avait enfin sentit l'adrénaline monter en elle, marée sourde qui devient torrent bruyant. Son ennemi avait pour lui l'avantage du terrain, du temps, de l'expérience... mais elle avait pour elle une armure que rien ne pouvait traverser, un fouet qu'aucun Artisan n'avait jamais osé forger et une passion, une soif pour la chasse que rien ne pouvait étancher.
Elle l'avait d'abord lacéré, avait déchiqueté peau et os dans des gerbes de sang et de chair. Chaque fois qu'il tentait par un ultime effort de s'envoler, elle le rattrapait et l'envoyait rouler au sol comme une poupée de chiffon.
Puis elle avait entamé les os, plus profondément encore. Les lames du fouet tranchaient avec aisance fémur, omoplates et rotules, comme si pour elles la dureté et la densité n'était que des dimensions éphémères et transparentes, presque sans importance.
Une heure ou la jeune fille se laissa emporter par ses émotions.
Une heure ou Alexia déversa sa rage.
Une heure ou le Khezu ne put que subir et encaisser avec hargne.
Dans une dernière parabole scintillante, l'arme létale s'abattit sur la gorge de la bête, qui s'écroula, sans vie.
L'adolescente, épuisée, soupira de fatigue. De lassitude. Dans le ciel grondait le tonnerre et la foudre, l'ire des Dieux. Il fallait se hâter.
Elle récupéra un maximum de ce fluide bleuâtre en dépeçant le monstre et courut se réfugier dans la grotte la plus proche et resta là, assise sur la pierre nue, grelotant de froid. Elle attendit ainsi de longues heures durant, écoutant le bruit de la pluie sur la roche et le grondement du tonnerre, parfois proche.
Profitant d'une accalmie, elle sortit de sa cachette à la nuit tombée et fila sans se retourner vers Pokke. La descente fut périlleuses, toutes les pentes étaient devenues glissantes et la neige s'était transformée en boue. Elle parvint à destination à l'aube, épuisée. L'armure lui pesait et ses muscles engourdis semblaient grincer à chacun de ses pas.
Elle se rendit chez Libarion après avoir été récupérer sa récompense et livra la substance désirée, qui fut accueillie avec des cris de joie.
La jeune fille fut chaleureusement remerciée et, au vu de son état de fatigue, dispensée de travail par Legolas jusqu'au surlendemain...
Elle se réveilla aux alentours de deux heures, reposée mais loin d'être alerte. Pour la première fois depuis des mois, elle prit son temps. Pour se laver, pour se coiffer, pour s'habiller, pour prendre soin d'elle. Des choses futiles dans la vie d'un chasseur, pas dans celle d'une femme. C'est ainsi qu'elle sortit de la maison vêtue d'une robe fendue de couleur bleu roi unie qui brillait sous ce tardif soleil d'Automne. Ses cheveux bruns étaient coiffés en une longue tresse qui tombait dans son dos et un pendentif en argent trônait autour de son cou dénudé.
Avec une remarquable sobriété elle avait su allier simplicité, élégance et charme en mettant en valeur ses formes harmonieuses, de moins en moins discrètes et qui attirait sur son passage le regard de nombreux jeunes hommes. Elle traversa le village, plus agité qu'une fourmilière et s'accouda à une grande pierre qui surplombait la plaine. Le camp des centaines de chasseurs qui venaient ici pour le tournoi se dressait là, sur plus de quatorze hectares de champs et de forêt. Arturo et Savraël s’acquittaient à merveille de leur tâche, semblait-il.
Des tentes flottaient à perte de vue dans le vent, des rouges aux blasons dorés, des bleues aux étendards d'argent, des noires et des blanches aux drapeaux de bronze..
Une certaine effervescence agitait le camp, à l'instar du village. Des apprentis et des pages couraient dans tous les sens, des charrettes et leurs Apnoths encombraient les allés, transportant matériel, équipement, vivres et bien d'autres choses encore. Des rixes entre chasseurs rivaux éclataient ça et là, stoppées aussitôt par d'autres, plus sérieux. Des stocks entiers de nourriture apportée par des marchands étaient conservés dans de grandes et grossières cabanes en troncs. On entendait les cris des chefs d'équipe, le hennissement des chevaux, le choc du marteau sur l'enclume, le brouhaha des bagarres, les braillements des vendeurs...
Des feux s'allumèrent un peu partout à l'approche de la nuit, embaumant l'air d'une douce odeur de charbon brûlant et de pierre chaude. Des torches les accompagnèrent, plus nombreuses. L'agitation se calma très vite, ne laissant qu'un fond sonore discret couvert par le bruissement du vent dans l'herbe haute.
Alexia sentait la brise lui caresser le visage, lui murmurer des secrets, la bercer sous le ciel, entre les nuages et la terre...
Des cris éclatèrent devant elle, en contrebas. Ils provenaient des tentes ou une bagarre supplémentaire avait éclatée. Un combat inégal. À une cinquantaine de mètres à l'aplomb de la jeune fille, contre la falaise, était coincé un jeune homme d'une vingtaine d'années, vêtu d'une tunique et d'un pantalon de toile blanche. Il portait sur lui des pièces d'armure éparses aux avant-bras, aux mains, aux tibias et aux pieds. Il tournait le dos à la pente abrupte et cachait derrière lui une jeune fille, à peine plus vieille qu'Alexia. Cette dernière parvint à lire sur son visage, à travers le tissus opaque de la nuit, la peur. Cette peur qui vous broie les entrailles, vous tord les tripes à vous en faire vomir, cette peur de la soumission, cet absence totale de courage ou de vaillance. Cette peur qui ne trouve sur son chemin qu'une chose: la confiance. Le réconfort. La protection. Protection apportée par un homme, seul contre dix.
Les brutes -épaisses- à en juger par leur apparence, dépassaient tous d'une tête le garçon. Et malgré le fait que la musculature de ce dernier soit taillée pour la guerre, ils étaient tous plus larges que lui.
Plus larges. Pas plus forts.
Ils firent un pas en avant.
-Ne vous avisez pas d'avancer plus encore.
La voix du jeune homme avait claqué, sèche. Dissuasive.
Un grand gaillard avec un tonneau à la place du ventre s'avança en ricanant
-Et tu vas nous faire quoi si on avance, microbe ? Allez, laisse nous la fille et on te laissera rentrer chez ta mère pour le gouter.
Les autres éclatèrent d'un rire gras et tonitruant. La niveau de la boutade était apparemment assez élevé pour eux.
Il était vif. Pour ne pas dire véloce.
L'impact du coup porté par la paume au niveau du plexus avait repoussé leur "chef" en arrière. Il était maintenant agenouillé, la respiration bloquée. Tous restèrent paralysés une poignée secondes. Trop longtemps en tous cas. Un coup de pied sauté en avait projeté un autre à terre, la forme de la grève tatouée sur la joue et un troisième était allongé sur le dos, un genou dans la gorge.
Une mêlée chaotique à souhait s'ensuivit. Le garçon frappait sans relâche ses assaillants, ne s'éloignant jamais à plus de quelques pas de sa protégée. Il plongeait, sautait, roulait à terre et se relevait sans qu'aucun mouvement ne soit inutile. Il jouait. Il jouait avec ses adversaires, avec son intuition, sa sensibilité. Tout n'était que mouvement, action, vitesse, temps... C'était une paume qui effleurait un menton, puis un avant bras tout entier qui s'enfonçait dans une série de côtes, et s'achevait en un balayage létal qui n'autorisait personne à tenir debout.
Le temps n'est pas une dimension majeure. Juste une distorsion de l'espace utilisée pour mesurer la durée d'une vie.
Le combat ne fit aucun mort et sa durée ne put donc être mesurée. Chaque impact, lui, l'avait été, chaque coup avait été calculé. Alexia avait observé la scène, immobile. Paralysée devant le spectacle. Incapable d’appeler de l'aide. Aide qui aurait quoi qu'il en soit été tardif et inutile.
Le jeune homme s'écarta du cercle privé de lumière en compagnie de la fille et entra un bref instant dans une flaque lumineuse produite par la lueur tremblotante d'une torche de suif. Il avait les cheveux longs, bruns, et il était beaucoup plus jeune que ne l'avait cru Alexia au départ. Dix-sept, peut-être dix-huit ans. Sa carrure et ses traits graves lui en donnaient plus.
L'adolescente, toujours appuyée sur sa pierre, le contempla alors qu'il s'en allait vers le centre du campement. Elle soupira et sourit.
"Ce tournoi promettait d'être palpitant", songea-t-elle en retournant vers la maison...
Paladin7- Nombre de messages : 373
Age : 28
Localisation : Chez moi, dans un chateau qui vaut la peine d'être vu.
Rang : Bah... je croix que je touche le plafond, il reste plus qu'a le traverser à coup de GS.
Date d'inscription : 29/07/2011
Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Le style de Botterro se retrouve tellement dans ton écriture, dans tes combats...
J'adore.
J'adore.
arzak16- Nombre de messages : 650
Age : 24
Localisation : Auprès d'un Garuga... mort.
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Date d'inscription : 31/12/2012
Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Le style de Bottero se retrouve tellement dans ton écriture, dans tes combats...
J'adore.
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arzak16- Nombre de messages : 650
Age : 24
Localisation : Auprès d'un Garuga... mort.
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Date d'inscription : 31/12/2012
Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
Merci, Arzak Je fais de mon mieux, comme je suis, Bottero est mort mais j'essaye de me souvenir de lui un peu comme ça...
Paladin7- Nombre de messages : 373
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Date d'inscription : 29/07/2011
Re: Chasseurs de Légendes épisode 1:Ombre
J'ai commencé ta fic il y a une semaine à peu près (je suis assez loin d'avoir tout rattrapé ) mais pour ce que j'en lis, c'est captivant. ^^
Je vais me grouiller de rattraper bonne continuation
Je vais me grouiller de rattraper bonne continuation
BlackSusanoo- Nombre de messages : 136
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