Swords and Symphony - Tome 03
+6
[BDC]Vuzz
arzak16
Dexter
Yvette
Kono
SheperdOfSouls
10 participants
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Swords and Symphony - Tome 03
ATTENTION : il est capital d'avoir lu les trois tomes précédents (tome 01, tome 02 et tome 02 bis) pour apprécier les chapitres suivants !
-----------------------
Episode 01 - "Un nouveau départ"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
A peine Womak a-t-il été chassé de Pokke avec succès qu'une nouvelle menace surgit : Red Sun, un psychopathe que le pPp n'a pas su arrêter, refait surface. Tanar, Homok, Orkan, Lovag et Fény sont donc partis pour Yukumo pour mettre fin à ses agissements.
-----------------------
Que leur périple leur avait semblé long !!! Ils ne comptaient plus les semaines depuis leur départ de Pokke. Les abcès avaient été crevés, les cheveux avaient poussé, les bains avaient été rares, la nourriture vite engloutie (et principalement par Orkan…). Et c'est quasiment à bout de forces que les cinq hunters ne se trouvaient plus qu'à quelques kilomètres du village de Yukumo. Soudain, et alors qu'ils n'avaient pas croisé le moindre animal depuis des jours, ils firent leur première rencontre avec la faune de ce nouveau monde !
Lovag : Waouh, regardez là-bas, c'est quoi ces bêtes bizarres ??? On dirait des autruches blanches !
Fény : Bof, j'aurais plutôt dit que ça ressemble à de grosses poules, non ?
Lovag : Hmm… on n'a qu'à dire que c'est des poultruches ?
Orkan, les dépassant à la vitesse de la lumière en salivant : Autruche ou poule, une chose est sure, c'est que ça se bouffe ! Le buffet est ouvert et le dernier rassasié est un pignouf !!!
Mais alors qu'Orkan s'apprêtait à sauter sur la plus grasse du troupeau, *BANG* , un coup de feu retentit et une balle vint exploser un caillou juste devant le pied d'Orkan qui bondit aussitôt en arrière puis roula sur le côté pour se mettre à couvert. Fény courut vers Lovag et brandit son bouclier pour le protéger tandis que Tanar, dégainant son arc, la main sur les flèches, avertit ses camarades : "ça venait du nord, restez sur vos gardes !"
Homok, scrutant les environs : Je vois de la fumée, certainement un fusarbalète léger là-bas !
Les "poultruches", effrayées, partaient dans tous les sens et s'enfuirent en piaillant ; l'une d'elle, plus téméraire, voulut charger Orkan et se dressa sur ses pattes, le bec en l'air, *BLAM*, la poultruche fut perforée en plein poitrail.
Tanar : Cette fois ça venait de l'ouest ; ils sont plusieurs, attention !!!
Homok : Au bruit de la détonation, c'était définitivement un fusarbalète lourd cette fois-ci...
Côté nord, une voix d'homme détendu se fit alors entendre : C'est bon, y'a plus de danger, tout le monde peut se calmer ! On va se montrer ! Ne tirez pas !
L'homme sortit alors des buissons, son arme bien en l'air ; c'était un grand brun plutôt charmant, d'une trentaine d'années. Il portait un T-shirt rouge sous une veste grise, un pantalon noir et d'élégantes chaussures noires. Son arme était un fusarbalète léger en forme de gros revolver. Il fut immédiatement suivi d'une femme un peu plus jeune que lui, les cheveux roux et très courts, étrangement, elle ne semblait pas disposer de la moindre arme sur elle. Côté ouest, c'est une montagne qui se montra au grand jour. Un colosse chauve encore plus grand et plus massif qu'Homok, vêtu d'un treillis militaire et d'une paire de lunettes de soleil noires.
Alors que Tanar s'avança pour faire les présentations en leur tendant la main, la jeune femme lui passa devant sans même lui adresser le moindre regard, fonçant droit sur Orkan d'un pas visiblement énervé.
La femme, hurlant à pleins poumons : Mais vous êtes complètement barrés ma parole ?! Ça va pas bien vous !!!
La jeune équipe de hunters resta littéralement bouche bée devant cet accueil ; Orkan fut le premier à se remettre du choc.
Orkan, sur le même ton : Non mais là j'hallucine, on est où ? J'ai jamais rien vu de pareil ! Me faire traiter de barge quand c'est vous qui avez failli me faire sauter le gros orteil !
La femme, toujours en hurlant : Faut être sacrément stupide pour sauter sur une Gagua sauvage comme ça ! Vous auriez pu y rester, grand malade ! On t'a sauvé la vie alors baisse d'un ton mon garçon !!!
Fény, éberluée : ...? Alors ces grosses poules sont... dangereuses ?!
L'homme au T-shirt rouge sous sa veste, visiblement le leader, intervint rapidement en se glissant tout près d'elle, lui passant son bras autour du cou et, alors que Fény resta stupéfaite, il planta son regard de braises dans ses yeux et prit son ton le plus mielleux pour lui expliquer : "Mais tout à fait, les Gaguas sont les pires prédateurs de la région car elles paraissent inoffensives mais disposent de griffes acérées et d'un venin toxique qui vous tue un Zuppo en deux minutes et..."
Fény, très irritée par l'audace de cet étranger dont elle retira la main de son épaule, le stoppa net : Mais vous êtes qui vous ???
Le leader, ponctuant de mimes et de chorégraphies : Aucun danger ne m'impressionne, comme l'éclair je tourbillonne, surtout si la fille est mignonne, Kincy Ralson ne craint personne !
De pirouette en pirouette, il s'était retrouvé nez-à-nez avec Fény mais fut interrompu dans son élan par sa coéquipière...
Coéquipière énervée, en hurlant : tu la vois ma massue ?!?!
Elle avait mystérieusement sorti une masse gigantesque sur laquelle était écrit "200 tonnes" et qu'elle abattit avec violence sur son camarade, lui plantant la tête dans le sol… puis elle se tourna, toute souriante, vers ses interlocuteurs comme si de rien n'était : "Coucou, moi c'est Urlaa !"
Kincy, ramassant ses dents, murmura discrètement : … et fous afez fertainement comfris fourquoi...
Tout le monde se tourna alors vers le dernier membre du trio. Le colosse aux lunettes noires ne baissa pas les yeux, conservant la tête haute et le regard lointain. Il s'exprima sur un ton monocorde et très sérieux : Moi c'est Popo.
Kincy, subitement remis sur pied, ponctua cette présentation en scandant fièrement : Et à nous trois, on forme... la City Hunter Team !
Les jeunes hunters restèrent médusés devant ce numéro grotesque. Un gros corbeau difforme passa lentement derrière Kincy en croassant à chaque battement d'ailes.
Lovag murmura vers Fény : C'est pas "Monster Hunter" le trip normalement ?...
Kincy, toujours dynamique et de bonne humeur, enchaîna : Allez, trêve de bavardages, vous n'avez pas l'air du coin, je me trompe ? Que diriez-vous d'un bon repas à notre campement ? Vous nous raconterez d'où vous venez et on vous en dira un peu plus sur la région, ok ?
Tout le monde acquiesça.
Avant de se mettre en route, Homok remarqua que Popo s'était approché du cadavre de Gagua et alla le rejoindre.
Homok : Il y a des composants intéressants à dépecer sur les Gaguas ?
A sa grande surprise, Popo, penché sur la carcasse, n'était muni que d'un appareil photo ...!
Popo : Non, pas vraiment, mais regarde bien la plaie, tu vois comme mon obus a parfaitement traversé en laissant un trou impeccable ?
Homok, intrigué : Euh... oui... et alors ?
Popo, fier de lui : Bah c'est mon plus bel Hollow ! Ça s'immortalise !
Et alors que Popo s'écartait, tout content de lui, en fredonnant "Nobody knows who I really am, I never fell so empty before...", Tanar rejoignit Homok qui était resté figé.
Tanar : Alors ?...
Homok : C'est... C'est une autre culture...
Un peu plus tard, au campement de Kincy et de sa bande, Urlaa s'occupait du barbecue alors que les autres échangeaient sur le fonctionnement de leurs armes et de leurs équipements respectifs. Ce fut surtout Kincy qui monopolisait la parole en bombardant les jeunes de questions, mais sans attendre leurs réponses pour autant ! Quand Urlaa apporta les assiettes et que tout le monde eut commencé à déguster la viande de Gagua, c'est Tanar qui interrogea Kincy.
Tanar, la bouche pleine : Et sinon, à part les Gaguas, il y a d'autres pièges à éviter dans cette région ?
Kincy : Excellente question mon garçon ! Et je pourrais effectivement passer des heures à te parler des monstres du coin, mais malheureusement, ça ne va pas pouvoir se faire...
Tanar : ...? Pardon ? Je ne comprends pas...
Kincy, dont le visage affichait maintenant un sourire diabolique : Bah, tu vois, sachant que, d'ici quelques secondes, toi et tes potes vous serez en train de roupiller, je pense pas que ça vous serve à grand-chose, tu comprends mieux là ? Mais bon, je peux toujours te dire qu'une Gagua, c'est pas méchant ; ça pince un peu mais c'est tout... Ce qui est dangereux, en revanche, c'est de se faire péter la panse à coups de steaks de Gagua truffés de somnifères... Et puis, pour les pièges de la région, je pense qu'il est important que vous sachiez qu'il y a de méchants voleurs qui trainent dans les parages... Allez, faites de beaux rêves les morveux...
Ce n'est que quelques heures plus tard, au petit matin, que Tanar émergea, réveillé par le rap d'Orkan : "En m'habillant je palpais mes poches : vides ! Plus d'DS, plus de stuff, plus de zénys ! Le plan est très simple et sans accroc : si on rattrape les pillards on les éclate à coups de marteaux !!!"
Fény, fouillant dans tous leurs sacs : Ils nous ont tout piqué !!! Nos armes, nos armures, nos joyaux, notre argent... et ce pervers m'a même volé des sous-vêtements !!!
Lovag, bien plus serein que ses camarades : Allons, allons, ne soyons pas matérialistes, nous sommes toujours en vie et c'est le principal non ? M'enfin... c'est vrai que je suis soulagé que Dalama ait refusé de me laisser son cor de chasse finalement, je ne sais pas comment j'aurais réagi car ça doit foutre bien la rage de perdre son précieux équipement, non ?
Homok parvint in extremis à retenir Orkan qui avait bondi sur Lovag pour l'étrangler.
Homok, tenant Orkan d'une main et le poing serré de rage de l'autre, s'adressa à Tanar : T'en penses quoi, on les piste ?
Tanar, dégoûté : Non... l'urgence est d'arriver au village, on ne devrait plus être bien loin maintenant. On continue, et tant pis pour le matos… Suivons la route que l'on a vue hier et qui montait dans la montagne.
La fine équipe se remit alors en marche, avec un goût amer dans la bouche.
Lovag : N'empêche, vous trouvez pas que les sacs sont nettement plus légers comme ça ?
Tous les autres, en chœur : La ferme...
Plus tard, alors que les cinq hunters longeaient la route en file indienne, Orkan contenait difficilement sa frustration : "Bah moi ça m'fout les boules de me retrouver comme un clochard ! Une main devant une main derrière, comme si on était de retour à la case départ !". Et alors que Tanar se retourna pour lui répondre, il vit une lueur d'espoir à l'horizon : "Tiens, une charrette !".
Prochain épisode : "Arrivée à l'aveuglette", enfin les portes de Yukumo !
-----------------------
Episode 01 - "Un nouveau départ"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
A peine Womak a-t-il été chassé de Pokke avec succès qu'une nouvelle menace surgit : Red Sun, un psychopathe que le pPp n'a pas su arrêter, refait surface. Tanar, Homok, Orkan, Lovag et Fény sont donc partis pour Yukumo pour mettre fin à ses agissements.
-----------------------
Que leur périple leur avait semblé long !!! Ils ne comptaient plus les semaines depuis leur départ de Pokke. Les abcès avaient été crevés, les cheveux avaient poussé, les bains avaient été rares, la nourriture vite engloutie (et principalement par Orkan…). Et c'est quasiment à bout de forces que les cinq hunters ne se trouvaient plus qu'à quelques kilomètres du village de Yukumo. Soudain, et alors qu'ils n'avaient pas croisé le moindre animal depuis des jours, ils firent leur première rencontre avec la faune de ce nouveau monde !
Lovag : Waouh, regardez là-bas, c'est quoi ces bêtes bizarres ??? On dirait des autruches blanches !
Fény : Bof, j'aurais plutôt dit que ça ressemble à de grosses poules, non ?
Lovag : Hmm… on n'a qu'à dire que c'est des poultruches ?
Orkan, les dépassant à la vitesse de la lumière en salivant : Autruche ou poule, une chose est sure, c'est que ça se bouffe ! Le buffet est ouvert et le dernier rassasié est un pignouf !!!
Mais alors qu'Orkan s'apprêtait à sauter sur la plus grasse du troupeau, *BANG* , un coup de feu retentit et une balle vint exploser un caillou juste devant le pied d'Orkan qui bondit aussitôt en arrière puis roula sur le côté pour se mettre à couvert. Fény courut vers Lovag et brandit son bouclier pour le protéger tandis que Tanar, dégainant son arc, la main sur les flèches, avertit ses camarades : "ça venait du nord, restez sur vos gardes !"
Homok, scrutant les environs : Je vois de la fumée, certainement un fusarbalète léger là-bas !
Les "poultruches", effrayées, partaient dans tous les sens et s'enfuirent en piaillant ; l'une d'elle, plus téméraire, voulut charger Orkan et se dressa sur ses pattes, le bec en l'air, *BLAM*, la poultruche fut perforée en plein poitrail.
Tanar : Cette fois ça venait de l'ouest ; ils sont plusieurs, attention !!!
Homok : Au bruit de la détonation, c'était définitivement un fusarbalète lourd cette fois-ci...
Côté nord, une voix d'homme détendu se fit alors entendre : C'est bon, y'a plus de danger, tout le monde peut se calmer ! On va se montrer ! Ne tirez pas !
L'homme sortit alors des buissons, son arme bien en l'air ; c'était un grand brun plutôt charmant, d'une trentaine d'années. Il portait un T-shirt rouge sous une veste grise, un pantalon noir et d'élégantes chaussures noires. Son arme était un fusarbalète léger en forme de gros revolver. Il fut immédiatement suivi d'une femme un peu plus jeune que lui, les cheveux roux et très courts, étrangement, elle ne semblait pas disposer de la moindre arme sur elle. Côté ouest, c'est une montagne qui se montra au grand jour. Un colosse chauve encore plus grand et plus massif qu'Homok, vêtu d'un treillis militaire et d'une paire de lunettes de soleil noires.
Alors que Tanar s'avança pour faire les présentations en leur tendant la main, la jeune femme lui passa devant sans même lui adresser le moindre regard, fonçant droit sur Orkan d'un pas visiblement énervé.
La femme, hurlant à pleins poumons : Mais vous êtes complètement barrés ma parole ?! Ça va pas bien vous !!!
La jeune équipe de hunters resta littéralement bouche bée devant cet accueil ; Orkan fut le premier à se remettre du choc.
Orkan, sur le même ton : Non mais là j'hallucine, on est où ? J'ai jamais rien vu de pareil ! Me faire traiter de barge quand c'est vous qui avez failli me faire sauter le gros orteil !
La femme, toujours en hurlant : Faut être sacrément stupide pour sauter sur une Gagua sauvage comme ça ! Vous auriez pu y rester, grand malade ! On t'a sauvé la vie alors baisse d'un ton mon garçon !!!
Fény, éberluée : ...? Alors ces grosses poules sont... dangereuses ?!
L'homme au T-shirt rouge sous sa veste, visiblement le leader, intervint rapidement en se glissant tout près d'elle, lui passant son bras autour du cou et, alors que Fény resta stupéfaite, il planta son regard de braises dans ses yeux et prit son ton le plus mielleux pour lui expliquer : "Mais tout à fait, les Gaguas sont les pires prédateurs de la région car elles paraissent inoffensives mais disposent de griffes acérées et d'un venin toxique qui vous tue un Zuppo en deux minutes et..."
Fény, très irritée par l'audace de cet étranger dont elle retira la main de son épaule, le stoppa net : Mais vous êtes qui vous ???
Le leader, ponctuant de mimes et de chorégraphies : Aucun danger ne m'impressionne, comme l'éclair je tourbillonne, surtout si la fille est mignonne, Kincy Ralson ne craint personne !
De pirouette en pirouette, il s'était retrouvé nez-à-nez avec Fény mais fut interrompu dans son élan par sa coéquipière...
Coéquipière énervée, en hurlant : tu la vois ma massue ?!?!
Elle avait mystérieusement sorti une masse gigantesque sur laquelle était écrit "200 tonnes" et qu'elle abattit avec violence sur son camarade, lui plantant la tête dans le sol… puis elle se tourna, toute souriante, vers ses interlocuteurs comme si de rien n'était : "Coucou, moi c'est Urlaa !"
Kincy, ramassant ses dents, murmura discrètement : … et fous afez fertainement comfris fourquoi...
Tout le monde se tourna alors vers le dernier membre du trio. Le colosse aux lunettes noires ne baissa pas les yeux, conservant la tête haute et le regard lointain. Il s'exprima sur un ton monocorde et très sérieux : Moi c'est Popo.
Kincy, subitement remis sur pied, ponctua cette présentation en scandant fièrement : Et à nous trois, on forme... la City Hunter Team !
Les jeunes hunters restèrent médusés devant ce numéro grotesque. Un gros corbeau difforme passa lentement derrière Kincy en croassant à chaque battement d'ailes.
Lovag murmura vers Fény : C'est pas "Monster Hunter" le trip normalement ?...
Kincy, toujours dynamique et de bonne humeur, enchaîna : Allez, trêve de bavardages, vous n'avez pas l'air du coin, je me trompe ? Que diriez-vous d'un bon repas à notre campement ? Vous nous raconterez d'où vous venez et on vous en dira un peu plus sur la région, ok ?
Tout le monde acquiesça.
Avant de se mettre en route, Homok remarqua que Popo s'était approché du cadavre de Gagua et alla le rejoindre.
Homok : Il y a des composants intéressants à dépecer sur les Gaguas ?
A sa grande surprise, Popo, penché sur la carcasse, n'était muni que d'un appareil photo ...!
Popo : Non, pas vraiment, mais regarde bien la plaie, tu vois comme mon obus a parfaitement traversé en laissant un trou impeccable ?
Homok, intrigué : Euh... oui... et alors ?
Popo, fier de lui : Bah c'est mon plus bel Hollow ! Ça s'immortalise !
Et alors que Popo s'écartait, tout content de lui, en fredonnant "Nobody knows who I really am, I never fell so empty before...", Tanar rejoignit Homok qui était resté figé.
Tanar : Alors ?...
Homok : C'est... C'est une autre culture...
Un peu plus tard, au campement de Kincy et de sa bande, Urlaa s'occupait du barbecue alors que les autres échangeaient sur le fonctionnement de leurs armes et de leurs équipements respectifs. Ce fut surtout Kincy qui monopolisait la parole en bombardant les jeunes de questions, mais sans attendre leurs réponses pour autant ! Quand Urlaa apporta les assiettes et que tout le monde eut commencé à déguster la viande de Gagua, c'est Tanar qui interrogea Kincy.
Tanar, la bouche pleine : Et sinon, à part les Gaguas, il y a d'autres pièges à éviter dans cette région ?
Kincy : Excellente question mon garçon ! Et je pourrais effectivement passer des heures à te parler des monstres du coin, mais malheureusement, ça ne va pas pouvoir se faire...
Tanar : ...? Pardon ? Je ne comprends pas...
Kincy, dont le visage affichait maintenant un sourire diabolique : Bah, tu vois, sachant que, d'ici quelques secondes, toi et tes potes vous serez en train de roupiller, je pense pas que ça vous serve à grand-chose, tu comprends mieux là ? Mais bon, je peux toujours te dire qu'une Gagua, c'est pas méchant ; ça pince un peu mais c'est tout... Ce qui est dangereux, en revanche, c'est de se faire péter la panse à coups de steaks de Gagua truffés de somnifères... Et puis, pour les pièges de la région, je pense qu'il est important que vous sachiez qu'il y a de méchants voleurs qui trainent dans les parages... Allez, faites de beaux rêves les morveux...
Ce n'est que quelques heures plus tard, au petit matin, que Tanar émergea, réveillé par le rap d'Orkan : "En m'habillant je palpais mes poches : vides ! Plus d'DS, plus de stuff, plus de zénys ! Le plan est très simple et sans accroc : si on rattrape les pillards on les éclate à coups de marteaux !!!"
Fény, fouillant dans tous leurs sacs : Ils nous ont tout piqué !!! Nos armes, nos armures, nos joyaux, notre argent... et ce pervers m'a même volé des sous-vêtements !!!
Lovag, bien plus serein que ses camarades : Allons, allons, ne soyons pas matérialistes, nous sommes toujours en vie et c'est le principal non ? M'enfin... c'est vrai que je suis soulagé que Dalama ait refusé de me laisser son cor de chasse finalement, je ne sais pas comment j'aurais réagi car ça doit foutre bien la rage de perdre son précieux équipement, non ?
Homok parvint in extremis à retenir Orkan qui avait bondi sur Lovag pour l'étrangler.
Homok, tenant Orkan d'une main et le poing serré de rage de l'autre, s'adressa à Tanar : T'en penses quoi, on les piste ?
Tanar, dégoûté : Non... l'urgence est d'arriver au village, on ne devrait plus être bien loin maintenant. On continue, et tant pis pour le matos… Suivons la route que l'on a vue hier et qui montait dans la montagne.
La fine équipe se remit alors en marche, avec un goût amer dans la bouche.
Lovag : N'empêche, vous trouvez pas que les sacs sont nettement plus légers comme ça ?
Tous les autres, en chœur : La ferme...
Plus tard, alors que les cinq hunters longeaient la route en file indienne, Orkan contenait difficilement sa frustration : "Bah moi ça m'fout les boules de me retrouver comme un clochard ! Une main devant une main derrière, comme si on était de retour à la case départ !". Et alors que Tanar se retourna pour lui répondre, il vit une lueur d'espoir à l'horizon : "Tiens, une charrette !".
Prochain épisode : "Arrivée à l'aveuglette", enfin les portes de Yukumo !
- BONUS:
- Kincy Larson/Urlaa/Popo, la massue, le corbeau etc. : Nicky Larson avec des anagrammes pour Nicky et Laura et "Mammouth" devient "Popo" pour rester dans le thème. A noter que le manga se nomme "City Hunter"
Hollow avec trou dans le torse + chanson : Bleach avec les paroles de l'ending de la saison 1 de l'anime (je viens de commencer !)
"C'est une autre culture" : Astérix mission Cléopâtre
"En m'habillant je palpais mes poches..." : IAM - Elle donne son corps avant son nom
Petite route de montagne + charrette : Intro de MHP3rd
Dernière édition par SheperdOfSouls le Lun 1 Déc 2014 - 13:43, édité 2 fois
Re: Swords and Symphony - Tome 03
J'ai beaucoup aimé la référence à City Hunter Celle de Bleach était moins bien intégré je trouve M'enfin, tout le monde aura reconnu le générique de fin de la 1ère saison ! (Au hasard )
M'enfin, ça fait plaisir de voir que t'es de retour SoS
M'enfin, ça fait plaisir de voir que t'es de retour SoS
Re: Swords and Symphony - Tome 03
Saucisson is back
Comme d'hab du super boulot, si ce n'est plus!
J'ai aimé la référence à Nicky Larson et à Laura et sa massue *0*
Et va savoir pourquoi, Orkan me fait penser à Bee dans Naruto, c'est grave docteur?
EDIT: J'avais pas vu que t'avais mis les références en bas ^^'
Comme d'hab du super boulot, si ce n'est plus!
J'ai aimé la référence à Nicky Larson et à Laura et sa massue *0*
Et va savoir pourquoi, Orkan me fait penser à Bee dans Naruto, c'est grave docteur?
EDIT: J'avais pas vu que t'avais mis les références en bas ^^'
Yvette- Nombre de messages : 835
Age : 30
Localisation : Trying to find out the life's mystery
Rang : All clear
Date d'inscription : 05/05/2009
Re: Swords and Symphony - Tome 03
J'suis tombé sur ton tome 3 par hasard, certes avec un peu de retard ^^
Mais c'est pas le plus important, ce qui compte c'est que c'était encore géant !
Hâte de voir la suite, j'espère que tu feras vite
EDIT : ... J'ai dû avaler un Orkan moi... oO
Mais c'est pas le plus important, ce qui compte c'est que c'était encore géant !
Hâte de voir la suite, j'espère que tu feras vite
EDIT : ... J'ai dû avaler un Orkan moi... oO
Dexter- Modérateur
- Nombre de messages : 1581
Age : 32
X-Tag : GentleKnight
Date d'inscription : 24/02/2010
Re: Swords and Symphony - Tome 03
-----------------------
Episode 02 - "Arrivée à l'aveuglette"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Alors que Yukumo ne semble plus très loin, Tanar, Homok, Orkan, Lovag et Fény se retrouvent sans argent ni équipement après avoir rencontré la City Hunter Team.
-----------------------
Tanar : "Tiens, une charette !"
A l'horizon, en effet, une petite charette tirée par une Gagua grimpait la route, secouée par les irrégularités de la piste. Le visage du conducteur n'était pas visible car il portait un sugegasa, un chapeau plat légèrement conique typiquement utilisé par les paysans travaillant dans les champs pour se protéger du soleil ou de la pluie. La fine équipe, encore sous le choc du racket dont ils avaient été victimes, s'était regroupée et attendait le convoi avec appréhension, mâchoires et poings serrés.
Arrivé à leur hauteur, le conducteur tira sur les rênes pour arrêter la Gagua et souleva légèrement son chapeau en guise de politesse. Qu'elle ne fut pas la surprise des jeunes hunters de découvrir le visage d'une jeune femme !
Inconnue, en souriant : Bonjour à vous, étrangers, il reste de la place à l'arrière si vous voulez monter. Où allez-vous ?
Fény, suspicieuse : Nous allons à Yukumo, mais des brigands nous ont dérobé nos armes et notre argent donc n'avons pas de quoi payer...
Inconnue : Je suis navrée pour cette mésaventure, mais je rentre justement à Yukumo donc montez ; ça me ferait plaisir de vous aider.
Lovag, enthousiaste, bondit dans la charette en premier, prenant place derrière la conductrice : Super ! Merci beaucoup mademoiselle !
Les cinq chasseurs prirent alors place dans la remorque et la Gagua repartit... avec un peu de mal...
Tout en faisant face à la route, l'inconnue s'adressa à ses passagers : "Il serait peut-être bon de faire les présentations, non ? Je m'appelle Toula. A vous maintenant !"
Lovag, mal à l'aise : Euh... juste une question avant... Tu es vraiment... aveugle ?
Toula tourna légèrement sa tête vers Lovag de telle sorte qu'il distingua parfaitement l'oeil complètement blanc qu'elle découvrit en soulevant son bandeau.
Lovag, pas rassuré, murmura à Fény : C'est peut-être pas une bonne idée qu'elle conduise alors, non ?...
Toula éclata de rire : Ne vous inquiétez pas, je conduis tout à l'oreille ! Et puis, sans vouloir me vanter, je suis une Draconienne avec quelques années d'expérience... Vous voyez la brindille qui dépasse de la bouche de ma Gagua ?
Sur ces mots, elle dégaina un couteau de lancer de sa ceinture et l'envoya dans un même mouvement droit devant. La brindille fut sectionnée nette, à quelques centimètres de la pauvre bête qui sursauta en voyant passer le poignard qui se planta dans la terre quelques mètres plus loin. Puis Toula sembla tirer brusquement sur un fil invisible à l'oeil nu et le couteau de lancer lui revint dans la main. Dans la charette, tout le monde fut surpris.
Toula : Bah quoi, ça coûte cher ces petits couteaux ! Vous ne récupérez jamais les poignards que vous lancez, vous ?!? Enfin bref, comment vous appelez-vous ?
Une fois que les jeunes étrangers se furent présentés, Toula leur fit une rapide présentation du village et de la situation.
Toula : ... bref, presque tous les hunters ont préféré quitter le village depuis qu'on a retrouvé les derniers cadavres...
Lovag, un peu inquiet : Il reste des teams du coup ?
Toula : Hmm... Oui, je pense qu'ILS seront les derniers.
Lovag, pas certain de comprendre : Ah, donc il n'y a plus de team ?
Toula : Bah si, il en reste une.
Lovag, perdu : ?!...T'as dit que vous aviez retrouvé les cadavres de la dernière team...
Toula : Non, eux je les compte plus, mais ILS sont encore là ! C'est clair, tu vois ?
Orkan : Il est peut-être un peu tôt pour les vannes sur ta cessité, Toula ; mais là j'crois qu'on peut dire qu'on y voit aussi clair que toi...
Voyant Lovag s'arracher les cheveux en hurlant, Tanar tenta sa chance.
Tanar à Lovag : Je peux essayer ?
Lovag acquiéça, tout en restant prostré sur lui-même au fond de la calèche.
Tanar à Toula : Les derniers hunters restants, qui sont-ils ?
Toula, étonné : tu sais pas qui sont ILS ?
Tanar, gardant son calme : Non. Ils s'appellent comment ?
Toula, comprenant soudainement le quiproco : Ah mais oui ! C'est vrai que vous n'êtes pas d'ici ! Les ILS, ce sont les Ignore Listed Scums ! Des gens qu'on préfère ignorer quand on les croise... Tiens, on est arrivé ; voici Yukumo !
Le village était tout en hauteur, construit à la verticale, il semblait se tenir droit comme un i. L'entrée était somptueuse et donnait sur l'escalier principal. Pourtant, Toula ne s'arrêta pas : "Si ça ne vous dérange pas, on va aller directement garer ma charette à la ferme". Ce n'est donc qu'un peu plus loin que le convoi fit halte.
Toula, souriante : Terminus, tout le monde descend !
La jeune équipe resta médusée par l'ampleur de cette ferme comparée à celle de Pokke ; c'était sans commune mesure. Alors qu'ils traversaient les lieux en marchant derrière Toula, tous regardaient avec émerveillement les différents ateliers construits.
Homok : A quoi sert cette planche sous cet arbre ? C'est pour que vos félynes s'amusent ?
Toula : Pas du tout, c'est pour faire des économies d'échelle et puis...
Mais leur guide n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'une querelle retentit entre deux villageois dont l'un menaçait l'autre avec une arme étrange :
Lovag : Je rêve où ce mec a mis des ... non, ça peut pas être ça...
Tanar : Si, si, c'est bien ça, le garçon torse nu a bel et bien mis des rouleaux de papier toilette trempés sur une énorme broche...
De loin, on entendait l'homme hurler :
Villageois : Mais tu crois quoi, mec ??? Tu te ramènes ici avec ton pote en vous croyant tout permis ?! C'est pas des wesh-wesh qui vont faire la loi alors dégagez ! Tu sais pas de quoi je suis capable moi, je suis Night Félix, je suis un gue-din mec !!!
Toula, souriant discrètement : Comme vous pouvez le constater, tout le monde est un peu tendu en ce moment... Enfin bref, je vais aller demander une audience à la chef du village, pendant ce temps, vous pouvez vous balader un peu et on se retrouve dans 10 minutes là-bas, d'accord ? Je vous conseille de faire un tour à l'armurerie pour apprécier l'artisanat local dont on est très fier ici ! A tout à l'heure.
Toula laissa donc le petit groupe sur la place centrale du village et se dirigea au nord. Lovag, entendant retentir les coups de marteau, alla directement voir le forgeron pour en apprendre plus sur les armes de cette contrée lointaine.
Lovag : Bien le bonjour l'ami ! Je voudrais jeter un coup d'oeil sur l'équipement du coin, aurais-tu queqlues pièces à me montrer ?
Forgeron, parlant avec un accent british très prononcé : Hello moun ami ! Smith a touw ce qu'il te fow ! Qu'elle est toun arme pwréféwrée ?
Lovag : Je suis plutôt branché cors de chasse mais je ne sais pas si tu connais...
Smith, visiblement ravi : Hunter horns !?!? Fuck yeah !!!
Lovag : Ah bah oui, tu sembles connaître finalement...
Smith : Of course je connais ! Les hunter horns viennent des bagpipes de mon pays, des cowrnemiouz, j'en ai touwt une collection, viens dans la wremise !
Lovag, suivant le forgeron dans l'arrière boutique : Ton pays ? C'est quoi ton pays ?
Smith, tout fier : Scotland !
Mais Lovag ne l'écoutait plus, tellement il était subjugué par la petite pièce dans laquelle il se trouvait. Accrochés aux murs et pendus au plafond, des dizaines de cors de chasse, tous plus étranges les uns que les autres, étaient admirablement conservés.
Lovag : Waouh... c'est impressionnant...
Smith : I know, right ?
Lovag : C'est carrément un musée !!!
Smith, présentant chaque pièce : Les cowrs sont d'owrigine écossaise et voici mes favowris. Tu as un Mac Intosh : une lawrge gamme de notes, si tu veux les bonus les plus popiulaires, il y a uneapplication pawrtition pour ça ! Ici c'est un Mac Donald : I'm loving it ! Là c'est un Mac Gyver : il fait tiwre-bouchon, ciuwrre-dents, balance, catapulte...
Lovag : OK, j'ai compris... et celui-ci ?
Smith : Ah, ça c'est un Mac Beth : il peut tuer le wroi des wyverns mais il est maudit pawr une soif tragique de power... Là, c'est un Mac Gee : un peu jeune mais twrès pwrometteur. Regawrde plutôt celui-là, un Mac Aaron : étwrangement, il pawraît que les monsters adowrent en bouffer.
Lovag : Tiens, ceux-ci sont très différents...
Smith : In deed, c'est un autwre style de fabwrication. Tu as un O'Reilly, un horn pawrfait pour la suwrvie en milieu oz-tile ; ici c'est un O'Malley...
Lovag : On dirait qu'il y a une inscription dessus, c'est écrit quoi ?
Smith : "Qui joue aujoudw'hui goûte hier", je dois t'avouer ne jamais avoir vwraiment compwris...
Lovag, passant au suivant : Waouh ! Il est trop classe celui-là ! On peut le toucher ?
Smith : Yes we can, c'est un O'Bama black edition. Et à côté c'est un O'Happyday avec des mélodies pawrticulièrement entwraînantes.
Lovag, soudainement intrigué par une très vielle pièce : Et celui tout au fond, c'est quoi ?
Smith : Ah... ça c'est un Mac Leod, mais il ne m'en wreste qu'un...
Lovag, admiratif : C'est vraiment une sublime collection que vous avez là...
Smith : Tu sais, il existe beaucoup de notes, alors c'est nowrmal qu'il y ait beaucoup de cowrs.
Lovag : Mouais, ils sont jolis mais aucun ne remplacera jamais le cor en Lao qui pouvait jouer toutes les mélodies...
Smith, éberlué : What ?! Jouer twoutes les mélodies ? One horn to play them all ???
Lovag, quittant la pièce en haussant les épaules : Ouais, un cor plutôt... précieux...
A l'extérieur, Fény l'attendait ; le moment était venu d'aller voir la chef du village. Mais, tandis que le petit couple montait l'escalier principal, Lovag fut violemment bousculé par un coursier en panique qui courrait en hurlant : "Message urgent ! Message urgent ! Les ILS ont disparu !!! Dégagez le passage !!!".
Ailleurs...
Plongés dans le noir, les quatre garçons sursautèrent quand des projecteurs s'allumèrent soudainement. La lumière blanche était tellement vive qu'ils furent tous aveuglés. Soudain, un déclic résonna et après quelques secondes de grésillements bruyants, ils entendirent une voix qui les glaça d'effroi :
"Kia, Cyan, Dark 22, Dark Wave... ... ... On va jouer... à un jeu."
Prochain épisode : "Team crushing", une équipe mise à l'épreuve...
Episode 02 - "Arrivée à l'aveuglette"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Alors que Yukumo ne semble plus très loin, Tanar, Homok, Orkan, Lovag et Fény se retrouvent sans argent ni équipement après avoir rencontré la City Hunter Team.
-----------------------
Tanar : "Tiens, une charette !"
A l'horizon, en effet, une petite charette tirée par une Gagua grimpait la route, secouée par les irrégularités de la piste. Le visage du conducteur n'était pas visible car il portait un sugegasa, un chapeau plat légèrement conique typiquement utilisé par les paysans travaillant dans les champs pour se protéger du soleil ou de la pluie. La fine équipe, encore sous le choc du racket dont ils avaient été victimes, s'était regroupée et attendait le convoi avec appréhension, mâchoires et poings serrés.
Arrivé à leur hauteur, le conducteur tira sur les rênes pour arrêter la Gagua et souleva légèrement son chapeau en guise de politesse. Qu'elle ne fut pas la surprise des jeunes hunters de découvrir le visage d'une jeune femme !
Inconnue, en souriant : Bonjour à vous, étrangers, il reste de la place à l'arrière si vous voulez monter. Où allez-vous ?
Fény, suspicieuse : Nous allons à Yukumo, mais des brigands nous ont dérobé nos armes et notre argent donc n'avons pas de quoi payer...
Inconnue : Je suis navrée pour cette mésaventure, mais je rentre justement à Yukumo donc montez ; ça me ferait plaisir de vous aider.
Lovag, enthousiaste, bondit dans la charette en premier, prenant place derrière la conductrice : Super ! Merci beaucoup mademoiselle !
Les cinq chasseurs prirent alors place dans la remorque et la Gagua repartit... avec un peu de mal...
Tout en faisant face à la route, l'inconnue s'adressa à ses passagers : "Il serait peut-être bon de faire les présentations, non ? Je m'appelle Toula. A vous maintenant !"
Lovag, mal à l'aise : Euh... juste une question avant... Tu es vraiment... aveugle ?
Toula tourna légèrement sa tête vers Lovag de telle sorte qu'il distingua parfaitement l'oeil complètement blanc qu'elle découvrit en soulevant son bandeau.
Lovag, pas rassuré, murmura à Fény : C'est peut-être pas une bonne idée qu'elle conduise alors, non ?...
Toula éclata de rire : Ne vous inquiétez pas, je conduis tout à l'oreille ! Et puis, sans vouloir me vanter, je suis une Draconienne avec quelques années d'expérience... Vous voyez la brindille qui dépasse de la bouche de ma Gagua ?
Sur ces mots, elle dégaina un couteau de lancer de sa ceinture et l'envoya dans un même mouvement droit devant. La brindille fut sectionnée nette, à quelques centimètres de la pauvre bête qui sursauta en voyant passer le poignard qui se planta dans la terre quelques mètres plus loin. Puis Toula sembla tirer brusquement sur un fil invisible à l'oeil nu et le couteau de lancer lui revint dans la main. Dans la charette, tout le monde fut surpris.
Toula : Bah quoi, ça coûte cher ces petits couteaux ! Vous ne récupérez jamais les poignards que vous lancez, vous ?!? Enfin bref, comment vous appelez-vous ?
Une fois que les jeunes étrangers se furent présentés, Toula leur fit une rapide présentation du village et de la situation.
Toula : ... bref, presque tous les hunters ont préféré quitter le village depuis qu'on a retrouvé les derniers cadavres...
Lovag, un peu inquiet : Il reste des teams du coup ?
Toula : Hmm... Oui, je pense qu'ILS seront les derniers.
Lovag, pas certain de comprendre : Ah, donc il n'y a plus de team ?
Toula : Bah si, il en reste une.
Lovag, perdu : ?!...T'as dit que vous aviez retrouvé les cadavres de la dernière team...
Toula : Non, eux je les compte plus, mais ILS sont encore là ! C'est clair, tu vois ?
Orkan : Il est peut-être un peu tôt pour les vannes sur ta cessité, Toula ; mais là j'crois qu'on peut dire qu'on y voit aussi clair que toi...
Voyant Lovag s'arracher les cheveux en hurlant, Tanar tenta sa chance.
Tanar à Lovag : Je peux essayer ?
Lovag acquiéça, tout en restant prostré sur lui-même au fond de la calèche.
Tanar à Toula : Les derniers hunters restants, qui sont-ils ?
Toula, étonné : tu sais pas qui sont ILS ?
Tanar, gardant son calme : Non. Ils s'appellent comment ?
Toula, comprenant soudainement le quiproco : Ah mais oui ! C'est vrai que vous n'êtes pas d'ici ! Les ILS, ce sont les Ignore Listed Scums ! Des gens qu'on préfère ignorer quand on les croise... Tiens, on est arrivé ; voici Yukumo !
Le village était tout en hauteur, construit à la verticale, il semblait se tenir droit comme un i. L'entrée était somptueuse et donnait sur l'escalier principal. Pourtant, Toula ne s'arrêta pas : "Si ça ne vous dérange pas, on va aller directement garer ma charette à la ferme". Ce n'est donc qu'un peu plus loin que le convoi fit halte.
Toula, souriante : Terminus, tout le monde descend !
La jeune équipe resta médusée par l'ampleur de cette ferme comparée à celle de Pokke ; c'était sans commune mesure. Alors qu'ils traversaient les lieux en marchant derrière Toula, tous regardaient avec émerveillement les différents ateliers construits.
Homok : A quoi sert cette planche sous cet arbre ? C'est pour que vos félynes s'amusent ?
Toula : Pas du tout, c'est pour faire des économies d'échelle et puis...
Mais leur guide n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'une querelle retentit entre deux villageois dont l'un menaçait l'autre avec une arme étrange :
Lovag : Je rêve où ce mec a mis des ... non, ça peut pas être ça...
Tanar : Si, si, c'est bien ça, le garçon torse nu a bel et bien mis des rouleaux de papier toilette trempés sur une énorme broche...
De loin, on entendait l'homme hurler :
Villageois : Mais tu crois quoi, mec ??? Tu te ramènes ici avec ton pote en vous croyant tout permis ?! C'est pas des wesh-wesh qui vont faire la loi alors dégagez ! Tu sais pas de quoi je suis capable moi, je suis Night Félix, je suis un gue-din mec !!!
Toula, souriant discrètement : Comme vous pouvez le constater, tout le monde est un peu tendu en ce moment... Enfin bref, je vais aller demander une audience à la chef du village, pendant ce temps, vous pouvez vous balader un peu et on se retrouve dans 10 minutes là-bas, d'accord ? Je vous conseille de faire un tour à l'armurerie pour apprécier l'artisanat local dont on est très fier ici ! A tout à l'heure.
Toula laissa donc le petit groupe sur la place centrale du village et se dirigea au nord. Lovag, entendant retentir les coups de marteau, alla directement voir le forgeron pour en apprendre plus sur les armes de cette contrée lointaine.
Lovag : Bien le bonjour l'ami ! Je voudrais jeter un coup d'oeil sur l'équipement du coin, aurais-tu queqlues pièces à me montrer ?
Forgeron, parlant avec un accent british très prononcé : Hello moun ami ! Smith a touw ce qu'il te fow ! Qu'elle est toun arme pwréféwrée ?
Lovag : Je suis plutôt branché cors de chasse mais je ne sais pas si tu connais...
Smith, visiblement ravi : Hunter horns !?!? Fuck yeah !!!
Lovag : Ah bah oui, tu sembles connaître finalement...
Smith : Of course je connais ! Les hunter horns viennent des bagpipes de mon pays, des cowrnemiouz, j'en ai touwt une collection, viens dans la wremise !
Lovag, suivant le forgeron dans l'arrière boutique : Ton pays ? C'est quoi ton pays ?
Smith, tout fier : Scotland !
Mais Lovag ne l'écoutait plus, tellement il était subjugué par la petite pièce dans laquelle il se trouvait. Accrochés aux murs et pendus au plafond, des dizaines de cors de chasse, tous plus étranges les uns que les autres, étaient admirablement conservés.
Lovag : Waouh... c'est impressionnant...
Smith : I know, right ?
Lovag : C'est carrément un musée !!!
Smith, présentant chaque pièce : Les cowrs sont d'owrigine écossaise et voici mes favowris. Tu as un Mac Intosh : une lawrge gamme de notes, si tu veux les bonus les plus popiulaires, il y a une
Lovag : OK, j'ai compris... et celui-ci ?
Smith : Ah, ça c'est un Mac Beth : il peut tuer le wroi des wyverns mais il est maudit pawr une soif tragique de power... Là, c'est un Mac Gee : un peu jeune mais twrès pwrometteur. Regawrde plutôt celui-là, un Mac Aaron : étwrangement, il pawraît que les monsters adowrent en bouffer.
Lovag : Tiens, ceux-ci sont très différents...
Smith : In deed, c'est un autwre style de fabwrication. Tu as un O'Reilly, un horn pawrfait pour la suwrvie en milieu oz-tile ; ici c'est un O'Malley...
Lovag : On dirait qu'il y a une inscription dessus, c'est écrit quoi ?
Smith : "Qui joue aujoudw'hui goûte hier", je dois t'avouer ne jamais avoir vwraiment compwris...
Lovag, passant au suivant : Waouh ! Il est trop classe celui-là ! On peut le toucher ?
Smith : Yes we can, c'est un O'Bama black edition. Et à côté c'est un O'Happyday avec des mélodies pawrticulièrement entwraînantes.
Lovag, soudainement intrigué par une très vielle pièce : Et celui tout au fond, c'est quoi ?
Smith : Ah... ça c'est un Mac Leod, mais il ne m'en wreste qu'un...
Lovag, admiratif : C'est vraiment une sublime collection que vous avez là...
Smith : Tu sais, il existe beaucoup de notes, alors c'est nowrmal qu'il y ait beaucoup de cowrs.
Lovag : Mouais, ils sont jolis mais aucun ne remplacera jamais le cor en Lao qui pouvait jouer toutes les mélodies...
Smith, éberlué : What ?! Jouer twoutes les mélodies ? One horn to play them all ???
Lovag, quittant la pièce en haussant les épaules : Ouais, un cor plutôt... précieux...
A l'extérieur, Fény l'attendait ; le moment était venu d'aller voir la chef du village. Mais, tandis que le petit couple montait l'escalier principal, Lovag fut violemment bousculé par un coursier en panique qui courrait en hurlant : "Message urgent ! Message urgent ! Les ILS ont disparu !!! Dégagez le passage !!!".
Ailleurs...
Plongés dans le noir, les quatre garçons sursautèrent quand des projecteurs s'allumèrent soudainement. La lumière blanche était tellement vive qu'ils furent tous aveuglés. Soudain, un déclic résonna et après quelques secondes de grésillements bruyants, ils entendirent une voix qui les glaça d'effroi :
"Kia, Cyan, Dark 22, Dark Wave... ... ... On va jouer... à un jeu."
Prochain épisode : "Team crushing", une équipe mise à l'épreuve...
- BONUS:
- chapeau sugegasa : les fameux chapeaux chinois qu'on a tous déjà vus mais dont je me suis rendu compte que je ne connaissais pas le nom officiel, donc voilà, pour votre culture, c'est cadeau !
Bandeau d'aveugle : Fate Stay Night (j'avais beaucoup aimé le chara-design de l'aveugle) et Mortal Kombat (un aveugle dont je ne me souviens pas le nom mais qui a la classe avec son bandeau sur les yeux).
"Toula" : Impossible de vous révéler l'origine du prénom pour le moment...
Récupération des couteaux : j'ai toujours trouvé ça irréaliste de ne pas ramasser les couteaux qu'on lance IQ !
"Ignore Listed Scums" : référence à mon Ignore List perso, le "Scums" est juste là pour pouvoir le jeu de mots oral ILS/ils.
Garer la charette à la ferme : la charette tirée par une Gagua pour les quêtes félynes.
"économies d'échelle" : jeu de mots sur l'expression économique et la hauteur de l'arbre.
Night Félix : anecdote de soirée de Light Phenix. Si la broche a été ajoutée, le PQ reste véridique !
Smith le forgeron : cf. terme anglais générique "weaponsmith" pour désigner les fabricants d'armes.
cor Mac Intosh - "il y a une application pour ça": campagne de pub de l'iPhone.
cor Mac Donald - "I'm loving it" : campagne de pub pour McDo.
cor Mc Gyver qui fait plein de trucs : série de ma jeunesse mais je pense que la référence traverse les âges.
cor Mc Beth : c'est du Shakespeare, je vous laisse vous renseigner si besoin.
cor Mc Gee : personnage de la série NCIS.
cor Mc Aaron : macaron, pâtisserie qui déchire.
cor O'Reilly / milieu oz-tile: personnage de la série OZ.
cor O'Malley / goûte hier : O'malley, le chat de gouttière dans les Aristochats (Walt Disney de 1970).
cor O'bama black edition / Yes we can : pas besoin de précisions, si ?...
cor O'Happyday : pareil... une musique bien connue, Florent Pagny en avait même fait une reprise.
cor Mc Leod / "il ne doit en rester qu'un" : Highlander.
"One horn to play them all" / précieux : Le Seigneur des Anneaux et l'Anneau "one ring to rule them all".
Présence de Kia dans les I.L.S. : Plus un clin d'oeil amical suite à une remarque qu'il a faite sur une autre fic en indiquant que c'était sa fic préférée (et non la mienne !!!).
Présence de Cyan dans les I.L.S. : Pareil : il ne fait pas partie de mon Ignore List, juste une mini-revanche .
Présence de Dark 22 dans les I.L.S. : Inutile de charger un membre ayant quitté le forum mais bon, c'est une vieille histoire d'amour...
Présence de Dark Wave dans les I.L.S. : Embrouilles CB + MPs, bref, un membre que je ne porte pas vraiment dans mon coeur...
Re: Swords and Symphony - Tome 03
Je suis déçu ! Personne n'a posté avant moi ! Dès que j'ai vu ce nouveau chapitre dans les nouveaux messages, j'ai sauté dessus ! Et quelle ne fût pas ma surprise de voir un chapitre tout riquiqui ! M'enfin, bourré de référence je dois dire ^^ L'histoire n'avance pas énormément dans ce chapitre, c'est plus pour le fun je trouve ^^ Tu t'es déchainé sur les Mac, et j'ai beaucoup aimé le Mc Leod xD D'ailleurs le Play them all, m'a plus fait penser à Beat them all qu'au Seigneur des anneaux je dois dire ^^ En tout cas, ça manquait un chapitre de ta fic SoS !
Re: Swords and Symphony - Tome 03
Toutes mes plus plates excuses pour ce (très long !) retard.
Pour me faire pardonner, je vous offre un chapitre un peu à part...
C'est certainement le chapitre qui m'a demandé le plus de travail ; tant sur l'élaboration de l'intrigue que sur les "à-côté"
Enfin, permettez-moi de souligner que ce chapitre est assez "dense" et ne supportera pas une lecture en diagonale donc je ne saurais trop vous conseiller de bien prendre le temps de le lire car il vous demandera un tantinet de concentration.
Assez d'avertissement et bonne lecture !
___________________________________________________________
-----------------------
Episode 03 - "Team crushing"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Alors que Fény, Lovag, Tanar, Homok et Orkan sont arrivés à Yukumo, c'est cette fois tout une team que Red Sun a capturée pour une nouvelle mise à l'épreuve.
-----------------------
Plongés dans le noir, les quatre garçons furent réveillés en sursaut quand des projecteurs s'activèrent soudainement. Les lumières blanches étaient tellement vives qu'ils furent tous aveuglés. Soudain, un déclic résonna et après quelques secondes de grésillements bruyants, ils entendirent une voix qui les glaça d'effroi : "Kia, Cian, Dark 22, DarkWave... ... On va jouer... à un jeu."
Leurs réactions furent immédiates. Cian, terrifié, fondit en pleurs bruyamment. Kia et Dark Wave, affolés, tambourinaient sur les murs en hurlant au secours. Dark22, résigné, serra les dents. Il fit signe à ses compagnons de se taire pour qu'ils puissent tous entendre clairement la suite du message ; il savait qu'une cruelle épreuve allait maintenant leur être annoncée. Ils restèrent donc quelques secondes à attendre, là, sans faire de bruit. Ils en profitèrent pour regarder un peu partout autour d'eux mais il n'y avait strictement rien. Ils étaient vraiment seuls, tous les quatre, en sous-vêtements sommaires et avec un appareil étrange greffé sur la tête ; un mini écran translucide se tenait devant leur oeil gauche, tenu par une sorte de serre-tête en métal qui passait par dessus l'oreille, redescendait le long du crâne jusqu'à la nuque puis remontait au-dessus de l'autre oreille. L'engin était tenu par des vis inaccessibles positionnées au niveau des tampes. Il était visiblement impossible de le retirer. Tout à coup, un écran de télévision s'alluma et un énorme casque de Mélynx apparut : "... Depuis toujours vous avez été considérés comme des rebuts de la société, des pariats qu'on préfère ignorer et qui n'inspirent rien d'autre que le plus pitoyable des mépris... ... Aujourd'hui, je vous offre l'occasion de montrer ce que vous valez réellement... ... Aujourd'hui pourrait être le jour de votre renaissance... ... Mais qui, parmis vous, mérite réellement de voir son nom en haut de l'affiche et non plus en bas de la liste ?... ... Et lesquels d'entre vous ne trouveront pas la force nécessaire pour survivre à cette journée ?... ... Les ténèbres du néant ou la lumière de la gloire ? ... Cela ne tient qu'à vous..." Soudain quatre petits déclics résonnèrent et leurs mini-écrans se mirent en route, affichant un charabia informatique incompréhensible. "DarkWave, ceci devrait vous plaire... ... Vous avez certainement reconnu l'écran HPD ... mais les modèles que vous portez comportent quelques légères modifications à commencer par leur nom. J'ai renommé cet HPD le Hell Progress Display car il vous permettra de prendre conscience de ce qui vous sépare des enfers avec exactitude." L'initialisation des machines semblait être terminée, seules les lignes suivantes étaient affichées :
"Et maintenant... que la partie commence !"
Le masque de Melynx disparut instantanément de l'écran, remplacé par l'image suivante :
Au même moment, quatre compartiments imbriqués dans les murs pivotèrent pour laisser apparaître des tenues de chasse respectivement éclairés par une lumière rouge, verte, bleue et jaune. Chacun se dirigea donc vers sa couleur et s'habilla en silence.
Leur HPD fut rafraîchit :
Kia, étudiant la carte tout en enfilant ses jambières de chasseur : Non... ça parait trop simple... le plus court chemin serait de foncer tout droit mais il doit forcémenrt y avoir un piège...
Dark 22, ajustant sa taille en Jinouga : Ouais, c'est trop évident, restez sur vos gardes... ça va Cian ?
Cian mettait son armure Loc Lac en sanglottant tandis que DarkWave, l'air grave, resserrait ses gants en cuir sans rien dire.
Lorsque les quatre compagnons eurent refermé leurs compartiments respectifs, l'écran de télévision s'éteignit et pivota, découvrant un tunnel qu'ils empruntèrent l'un après l'autre dans un silence pesant. Aussitôt que le dernier eut quitté la pièce, le passage se referma brutalement derrière eux, rendant impossible tout retour en arrière.
Le tunnel débouchait sur une partie du volcan qu'ils ne connaissaient pas. Ils se trouvaient sur une zone relativement petite, visiblement très en hauteur par rapport au campement dont ils distinguaient la fumée au loin. Voilà qui expliquait le "piège" du chemin le plus court : pour aller tout droit, il fallait commencer par descendre une falaise abrupte alors que les autres chemins étaient plus faciles mais plus longs. La zone était adossée à la montagne et, dans le mur de roche, quatre croix de couleur avaient été dessinées à la peinture ; de plus, un tas de pioches avait été déposé. Le message était clair : chacun devait piocher pour extraire sa pierre à apporter au campement. Les quatre chasseurs se mirent donc au travail et attaquèrent la roche volcanique.
Alors que tous les autres brisaient pioche sur pioche, ce fut DarkWave qui, le premier, réussit à récupérer son précieux sésame.
A peine eut-il pris sa pierre dans ses bras que les HPD se mirent à jour :
Il n'hésita pas une seconde et opta pour la falaise. Il avançait très prudemment, en faisant très attention à chacun de ses pas. Comme la pente était quasi raide, la distance sur son HPD n'évoluait pas beaucoup mais il savait que l'important était de ne surtout pas faire la moindre erreur. De toute façon, l'épreuve n'était pas chronométrée donc il pouvait prendre tout son temps.
Bientôt ce fut au tour de Dark22 de dégager sa pierre. Lui aussi opta pour la falaise mais ne prit pas le même chemin que DarkWave. En effet, il savait ce qu'il faisait et marchait d'un pas sûr et décidé, tant et si bien qu'il finit par dépasser DarkWave au premier tiers de la gigantesque paroi. DarkWave lut sur son HPD que son compagnon lui était passé devant mais resta calme et concentré. Après tout, ce n'était pas une course.
Quelques minutes plus tard, Cian déclencha lui aussi son compteur. Il avait eut le temps de réfléchir à la situation et se disait qu'il était fort probable que son équipement à base de Loc Lac lui permette de bénéficier du talent de Transporteur. Si tel était le cas, il pouvait se risquer à passer par la falaise, car, en quelques sauts, il pourrait prendre un net avantage sur les autres. Sa décision était prise et il tenta le tout pour le tout ; il se tint au bord de la paroi pour repérer la trajectoire la plus pertinente puis sauta... Il lui sembla que son coeur s'arrêta jusqu'à ce qu'il réussisse une réception impeccable plusieurs mètres plus bas ; il avait vu juste ! Soulagé et plein d'espoir, il enchaîna les bonds avec le sourire aux lèvres. Il bondissait tant et si bien qu'il finit par dépasser DarkWave, lequel n'en était qu'à la moitié de la falaise. Puis, quelques sauts plus tard, il doubla Dark22, lequel en était aux trois quarts.
Finalement, ce fut donc Cian qui arriva le premier en bas de ce premier obstacle. Il avait remarqué que le couloir qui menait directement au campement était infesté de Rhenoplos mais il était décidé à foncer. Il s'élança donc en courant le plus vite possible mais, comme il s'en doutait, il fut rapidement repéré. Bientôt tous les petits monstres se mirent à le charger farouchement ! Il réussit à en esquiver un, puis deux, puis trois... Il fonçait en zig-zag pour tromper ses nombreux ennemis... quatre !... cinq !... Soudain, à quelques dizaines de mètres devant lui, il aperçut un Rangurotora. Instinctivement, il s'arrêta net et fut subitement violemment fauché par derrière, à tel point qu'il partit en saut périlleux arrière, lâchant sa pierre pour amortir la réception avec ses mains.
Dark22, qui en avait fini avec la falaise, avait pu tout voir et décida de faire un détour pour contourner les ennemis. Ainsi il esquiva le troupeau de Rhenoplos sans effort. Il pensait passer le plus loin possible du Rangurotora pour ne pas risquer d'attirer son attention... en vain. Bien de que très loin du monstre et sans pour autant avoir fait le moindre bruit, le monstre le repéra immédiatement. Il se mit alors en boule et chargea Dark22 qui n'eut d'autre choix que de laisser tomber sa pierre afin d'esquiver en plongeant sur le côté.
En voyant la mise à jour sur son HPD, DarkWave paniqua ; il accéléra pour terminer les derniers mètres de falaise qu'il lui restait à parcourir.
Malheureusement pour lui, il trébucha dans sa précipitation... Il perdit l'équilibre et, comprenant qu'il allait chuter, eut le réflexe de plonger en avant et jeter sa pierre de toutes ses forces loin devant lui. DarkWave fit quelques tonneaux sur les cailloux et finit par s'écraser en bas de la falaise ; il s'en tira avec quelques égratignures relativement superficielles. Son HPD était intact et s'était mis à jour :
Alors que Cian et Dark22 s'étaient réfugiés au campement en attendant la fin de l'épreuve, DarkWave restait ahuri car la situation était catastrophique... Concrètement, il suffisait que Kia descende la falaise pour qu'il termine dernier de l'épreuve ! Mais, alors que tout semblait perdu, il remarqua un phénomène étrange sur son HPD :
Le point de départ, là où se trouvaient les pierres, était à moins de 500 mètres de la ligne d'arrivée ; cependant la distance de Kia était nettement supérieure. Comment se faisait-il qu'il s'éloigna du but au lieu de s'en rapprocher ????
Kia transportait soigneusement sa pierre en faisant attention à chacun de ses pas. Grâce à son équipement de chasseur, il pouvait distinguer les monstres et l'emplacement des pierres de ses collègues. Il avait ainsi pu repérer le Rangurotora qui attendait en contre-bas et avait donc fait le choix du chemin le plus sûr, quitte à faire un léger détour.
Kia continuait d'avancer prudemment mais sereinement. Plus que quelques mètres et il aurait dépassé la distance de DarkWave, s'assurant ainsi la qualification à l'étape suivante. En effet, l'objectif de Kia n'était pas de rejoindre le campement, mais juste de faire mieux que son camarade pour ne pas être éliminé. Il ne restait que 5 mètres à faire à Kia quand il reçut un caillou derrière la tête. Le choc lui fit laisser tomber sa pierre.
Et alors qu'il se retournait pour découvrir DarkWave dissimulé derrière un rocher, il entendit un clic à l'arrière de son casque puis un bruit de mélanges de liquides. Kia fut pris d'une attaque de panique. Peu importait si DarkWave venait de le trahir, le plus important était de se débarrasser de cet appareil. Il eut beau essayer de l'arracher de son crâne, les deux liquides se mélangeaient à l'arrière de sa tête. La dernière chose que sentit Kia fut une fine aiguille lui transpercer la nuque. Il s'effondra à terre instantanément, tel un pantin désarticulé. DarkWave avait tout vu, partagé entre la culpabilité et l'effroi de voir la mort de son ami de si près. Bien entendu, il n'avait pas le temps de s'éterniser et devait se dépêcher pour rejoindre les autres au campement et ainsi ne pas éveiller leurs soupçons. Alors qu'il courait à en prendre haleine, les larmes s'échappaient de ses yeux, plus par la tristesse que par la vitesse...
Une fois les trois survivants réunis au point d'arrivée, l'athmosphère était lourde de chagrin.
Cian : Il a dû prendre le détour pour jouer la sécurité...
DarkWave : A mon avis, c'était encore un piège de Red Sun ; je suis certain qu'il devait y avoir un second Rangurotora...
Cian, la mâchoire serrée de rage : Je jure que si je croise cet enfoiré de Red Sun, je n'hésiterai pas une seule seconde...
Dark22 le coupa séchement : Arrêtez. On savait tous qu'à partir du moment où il nous avait capturés ça se terminerait comme ça...
Cian : Mais enfin, on vient de perdre un ami et c'est tout ce que tu trouves à dire ?!
Dark22 : Je dis juste que c'est inutile de s'appitoyer sur notre sort...
DarkWave : Je suis d'accord... Faisons-nous la promesse que celui qui s'en sortira honorera convenablement les autres...
Un long silence s'en suivit car oui, ils le savaient parfaitement, tous ne survivraient pas à cette journée.
Ce fut une mise à jour de leur HPD qui les ramena à la dure réalité.
Une fois de plus, les murs de la pièce pivotèrent pour dévoiler les issues. Contrairement à la première épreuve, cette fois il y avait quatre passages ; un pour chaque couleur. Visiblement, il fallait oter tout son équipement avant de pouvoir avancer. Chacun s'exécuta sans rien dire et ils s'engagèrent dans leur couloir attitré.
Au bout de chaque tunnel se trouvait un arc accompagné d'un carquois rempli. La sortie était verrouillée par un minuteur pour s'assurer que tous les participants entrent dans la zone au même moment. Sur les HPDs, un compte à rebours de 5 minutes se déclencha instantanément lorsque la voie fut dégagée. Dark22 se rua en avant pour ne pas perdre la moindre seconde. La zone était relativement large, entourée de lave, et il y avait une bonne vingtaine d'Uroktors ça et là. Il y avait une porte à l'autre bout de la zone, mais équipée d'un minuteur en synchronisation avec le compte-à-rebours de l'épreuve. Le chasseur fut rapidement repéré et les monstres, qui se déplaçaient aisément dans le magma, plongèrent sous terre pour masquer leurs trajectoires. Dark22 le savait parfaitement et commença à courir en cercle tout en encochant une première flèche et en bandant son arc au maximum. A peine le premier Uroktor jaillit-il du sol qu'il se fit littéralement percer la gorge.
Cian, de son côté, avait opté pour une toute autre technique. Plutôt que de se concentrer sur chaque flèche en les tirant une par une, il tirait des salves de 4 flèches sur plusieurs Uroktors à la fois. Bien que chaque projectile ne soit pas mortel, il parvenait à venir à bout des Uroktors par petit groupe. L'inconvénient majeur de sa méthode était qu'il gaspillait beaucoup de flèches d'un coup ; il devait donc, de temps en temps, aller en ramasser ou en extirper des cadavres des Uroktors. Malgré tout, il parvenait tout de même à rester au coude-à-coude avec Dark22.
DarkWave, lui, peinait à tuer ces maudites bestioles qui n'arrêtaient pas de disparaître. Ce jeu de cache-cache ne l'amusait pas du tout car il voyait très bien qu'il commençait sérieusement à se faire distancer. Chaque chasseur étant dans une zone isolée, il lui était impossible de tricher cette fois ; il ne pouvait que compter sur lui-même... malheureusement... Soudain, sans qu'il ne l'ait vu venir, un Uroktor qui s'était glissé dans son dos lui cracha une boule de feu, laquelle embrasa le carquois que DarkWave portait ! Pour ne pas être brûlé, il se débarrassa de l'étui en flammes tout en réalisant les terribles conséquences de ce coup du sort : "Oh non, non, NON !!!! Pas ça !!!" Il piétina les flèches pour essayer d'arrêter le feu qui les consummait mais tout son stock était bel et bien perdu... il n'avait plus une seule flèche en état pour poursuivre l'épreuve. Les larmes aux yeux et la peur au ventre, il perdit les pédales et devint complètement fou furieux. Il s'emparra d'une poignée de flèches, les sectionna contre son genou pour ne garder que les pointes et quelques centimètres de bois, puis il glissa ses pics improvisés entre ses doigts. Ses poings ainsi armés, il se rua sur le premier Uroktor qu'il trouva et le roua de coups avec une férocité animale extraordinaire. Le monstre périt rapidement et il passa au suivant en hurlant de toutes ses forces.
Il restait moins d'une minute quand DarkWave n'eut plus aucune flèche à utiliser. Mais la bête qu'il était devenu ne pouvait plus s'arrêter dans sa folie meurtrière. Il brisa son arc et enroula la fine corde entre ses mains pour étrangler un Uroktor. Malheureusement, il était trop tard et quand le compte à rebours afficha zéro, DarkWave était toujours le dernier au score... Lui aussi, au bruit des liquides se mélangeant à l'arrière de sa tête, chercha à arracher son casque de son crâne... en vain. Il se laissa tomber à genoux en criant à pleins poumons ; la piqûre qu'il reçut dans la nuque mit un terme immédiat à son calvaire.
Dans toutes les zones, les portes initialement bloquées se dévérouillèrent. Dark22 et Cian empruntèrent donc chacun leur tunnel et se retrouvèrent dans une nouvelle pièce commune. Ils se félicitèrent mutuellement du regard mais ne savaient pas trop quoi se dire car ils étaient, en quelque sorte, des ennemis pour ce tout dernier test et la perte de DarkWave, aussi triste soit-elle, était, d'une certaine façon, une bonne nouvelle pour eux... Leur HPD se mit alors à jour :
Encore une fois, des caissons encastrés dans les murs pivotèrent pour dévoiler des équipements préparés. Cette fois-ci, il n'y avait pas de couleur attribuée à chaque set et ils étaient visiblement libres de choisir.
Dark22 : Bon, qu'avons-nous là.... un cor de chasse et une armure en Rathalos argenté ? Bof...
Cian : Je pense que je vais prendre la GunLance et l'armure Urukususu... enfin, si tu n'y vois pas d'inconvénient...
Dark22 : Non, c'est bon, tu peux y aller, je crois que j'ai trouvé mon bonheur.
Cian : Tu vas prendre le fusarbalète ?
Dark22 : Non, plutôt le marteau et la full DevilJho...
Les deux amis s'équipèrent puis Dark22 s'approcha de Cian.
Dark22 : Je te souhaite bonne chance...
Cian : Merci... à toi aussi...
Dark22 : Ecoute, je sais bien que tout ceci est injuste mais nous n'avons pas le choix...
Cian : Oui... je sais... alors disons que le meilleur gagne...
Dark22, avec un sourire troublé : Voilà, que le meilleur gagne... et, dans tous les cas, adieu Cian...
Ils auraient souhaité avoir un peu plus de temps mais le compte à rebours se mit en marche et une porte s'ouvrit vers la nouvelle map.
Dans un premier temps, il leur fallait trouver leur cible respective. Chacun partit de son côté pour explorer les lieux. Avant de se perdre de vue, Dark22 repéra de la bouse fraîche et le cria à son ami en mettant ses mains en porte-voix : "Cian ! Il y a de la bouse ici ! Il est fort probable que l'on croise les Uragaans prévus pour DarkWave et Kia, donc tu devrais en prendre au cas où !"
Cian le remercia d'un signe de tête mais, à peine s'était-il élancé pour le rejoindre qu'un Uragaan fit son apparition juste derrière lui. Alors que le monstre poussa un cri, les chasseurs distinguèrent très clairement une marque rouge sous son ventre ; pas de doute, c'était bien la cible prévue pour Cian. Le jeune hunter fit donc volte-face et dégaina sa GunLance pour engager le combat. Dark22 comprit qu'il devait maintenant se dépêcher et il quitta la zone précipitamment. Par chance, son Uragaan à lui se trouvait effectivement dans la zone voisine ; il put donc lui aussi passer à l'attaque. Dark22 savait que le plus gros point faible des Uragaans était leur menton une fois celui-ci brisé. Par conséquent, son plan était simple : il devait se focaliser dessus pour le casser le plus rapidement possible.
Dark22 chargea son arme tout en courant dans les pattes de son opposant, lequel, agaçé, se concentra avant de lâcher un nuage de gaz. Le hunter s'y attendait et put ainsi abattre son marteau de toutes ses forces sur la gueule du monstre avant de poursuivre par une triple combinaison tout en percussions. Il répéta ce schéma plusieurs fois, déstabilisant l'Uragaan pour le forcer à faire des attaques qui permettaient au chasseur de placer des coups chargés. Dark22 jeta un coup d'oeil à son HPD :
Etrangement, à sa prochaine attaque, Dark22 remarqua que son arme ne parvenait plus à porter des coups efficaces. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il réalisa son erreur... Son armure en DevilJho lui donnait un malus particulièrement handicapant : le tranchant de son arme s'usait beaucoup plus vite que d'habitude ! Il dut donc prendre de la distance et guetter une opportunité pour se mettre à l'abri afin de pouvoir aiguiser en toute sécurité puis retourna à l'offensive.
A la moitié du temps imparti, Dark22 était toujours à la traîne. Cela ne l'inquiétait pas encore car il savait qu'une fois le menton de son Uragaan explosé, il ferait beaucoup plus de dégâts. Pour autant, il avait beau concentrer tous ses assauts sur cette partie, aucune fissure ne laissait présager de la destruction de son objectf. De plus, chaque fois qu'il devait aiguiser, l'Uragaan enchaînait les longs déplacements en roulades les uns après les autres ; Dark22 ne pouvait que lui courir après en rageant. Il éprouvait donc beaucoup de difficultés à retrouver son rythme et des ouvertures intéressantes. Malheureusement pour lui, le temps filait et, de son côté, Cian semblait très bien s'en sortir :
Cian, de son côté, gérait parfaitement son adversaire. Il avait bien reçu la visite des autres Uragaans mais les avait fait fuir avec la bouse que lui avait indiquée Dark22. Tirant profit des avantages de sa GunLance, Cian tenait fermement sa garde contre tous les assauts et attendait les opportunités sans risque pour placer une salve de tirs à bout portant. Ce n'était que lorsque l'Uragaan était déstabilisé qu'il se tentait à utiliser sa lame dans les jambes et sous le ventre du monstre. Malgré les circonstances et l'enjeu de cette épreuve, Cian était patient et méthodique. Pour autant, il le savait, il n'avait pas le droit à l'erreur... En effet, le poids de sa GunLance associé à son armure en Urukususu rendait la chaleur épouvantable. Il crevait littéralement de chaud et sentait bien que le moindre coup qu'il se prendrait lui serait certainement fatal.
Pour Dark22, les choses allaient de pire en pire ! Déconcentré par l'affichage du HPD qui montrait l'écart qui se creusait inéxorablement, il multipliait les erreurs stupides et s'en voulait à lui-même. A maintes reprises il fut stoppé dans son élan : les hurlements stridents de l'Uragaan ainsi que les séismes qu'il provoquait l'empêchaient de charger ses coups comme il le souhaitait. Il se contentait de simples swings mais ses attaques manquaient de puissance pour être réellement efficaces. Et, alors qu'il était sur le point de baisser les bras, le menton du monstre explosa sous l'effet d'un superpound heureux. Enfin ! Cette lueur d'espoir lui redonna force, courage et motivation. Il s'empressa d'aiguiser une nouvelle fois et se rua à l'assaut de sa cible. Son point faible à découvert, la bête fit la douloureuse expérience de la véritable souffrance et tomba rapidement dans les pommes sous l'effet des puissants coups de massue. Dark22 martelait avec rage la gueule de l'Uragaan, mais, au fond de lui-même, il savait que cela ne serait pas suffisant pour rattraper Cian... Alors, quand son Uragaan tourna les talons pour changer de zone, Dark22, tout en lui courant après, se mit à paniquer intérieurement : "Alors ça y est ? Je vais mourir ?..."
L'Uragaan de Dark22 arriva dans la zone où Cian combattait le sien. Le chasseur entendit le monstre faire son entrée. Malheureusement, il ne lui restait plus de bouse sous la main et, pire encore, il se trouvait dans une très mauvaise situation : avec un Uragaan en face de lui et un autre dans son dos, il était pris en étau. Ce qui devait arriver arriva et les deux créatures le chargèrent de concert en roulant ! Le chasseur, suffoquant de chaleur sous son armure, choisit d'orienter sa garde vers l'Uragaan le plus près. A l'impact, il dévia légèrement la trajectoire du monstre qui tomba un peu plus loin. Pour autant, Cian n'eut pas le temps de se retourner et fut violemment percuté dans le dos par le second Uragaan. Le choc fut terrible, et, comme il était déjà très affaibli par la chaleur, il ne trouva même pas la force de se relever. Il accepta son sort et resta allongé sur le sol, attendant qu'un des monstres vienne l'achever...
C'est à ce moment-là que Dark22 arriva dans la zone à son tour et comprit immédiatement que son ami était mal en point. Sans la moindre seconde d'hésitation, il ramassa des pierres et les jeta sur les Uragaans pour détourner leur attention de Cian. Mission accomplie : les deux monstres se retournèrent vers lui et le prirent pour cible alors que Dark22 envoya un breuvage frais en direction de son coéquipier. Grâce à la diversion de son ami, Cian put se remettre sur pieds et interpela son frère d'armes :
Cian : Pourquoi ?...
Dark22 : Il faut se rendre à l'évidence : tu as été meilleur que moi sur cette épreuve, tu mérites de gagner...
Cian, ne trouvant pas ses mots : ...?! Alors... tu te sacrifies pour moi ?!...
Dark22, souriant : On avait dit "que le meilleur gagne", non ? Ce serait dommage qu'on meurt tous les deux alors reste concentré jusqu'à la fin du combat.
Cian, revigoré par cet échange, reprit les choses en main. Il se rua sur son Uragaan qui lui tournait le dos et, dégainant à la dernière seconde, planta sa GunLance profondément à l'arrière du postérieur gauche. Il exécuta ensuite une rotation pour agraver la blessure puis tira une munition. Non content d'infliger de sévères dégâts à l'animal, le tendon de ce-derniner avait visiblement était pulvérisé car il s'effondra à terre et ne put se relever qu'en boitant vers une des issues de la zone. Tout en esquivant l'Uragaan au menton brisé que Dark22 occupait, Cian jeta un coup d'oeil à son HPD :
En guise de remerciement à Dark22, Cian voulut en finir avec sa cible, en hommage à son camarade. Il chargea donc son Uragaan en lui empalant une nouvelle fois la patte ; dans un hurlement de douleur, le monstre s'écroula à terre ; il gigotait, éprouvant les plus grandes difficultés à se relever. Cian vint alors se positionner juste devant sa gueule, ancra ses pieds dans le sol et chargea sa terrible attaque spéciale. Il ne restait qu'une dizaine de secondes au compteur, cela suffisait pour tirer. 5, 4, 3,... l'arme, fumante, était prête à faire feu... 2.. 1...
Soudain, Dark22 surgit de nulle part, attrapa le tronc de la GunLance à bras le corps et l'orienta vers son propre Uragaan - que Cian n'avait pas vu - *PFRBOUUM* le monstre se prit le feu de Wyvern à bout portant, à la pointe de son menton fragilisé. Le temps imparti était écoulé, et alors que les deux Uragaans mal en point quittaient la zone en boitant, les HPD se mirent à jour :
C'est donc le casque de Cian qui s'activa. Malgré le bruit angoissant des liquides qui se mélangeaient près de sa nuque, le jeune chasseur restait comme pétrifié. Il était immobile, ses yeux grands ouverts fixaient Dark22 avec autant d'effroi que d'incompréhension. Aucun mot ne sortait de sa bouche bée ; paralysé qu'il était par la trahison de son ami, lequel avait baissé la tête, incapable de le regarder en face. Ce n'est qu'une fois que la piqûre fut déclenchée que Dark22 s'approcha du corps à terre pour lui fermer les paupières en murmurant "Désolé...".
Après quelques minutes à sangloter sur la dépouille de son camarade, Dark22 se leva d'un bond et hurla en pleurant : "Voilà ! Vous êtes content ?! Ils sont morts ! Ils sont tous morts !!! Je suis le dernier ! Je suis le survivant !!!" En guise de réponse, son HPD se mit à jour :
Il entendit à son tour un déclic à l'arrière de son casque et le bruit de liquides se mélangeant bruyamment.
Dark22, effaré : QUOI ?! Mais ?!?! Qu'est-ce que ça veut dire ?!?! Non !!! C'est impossible !!! J'ai gagné !!! C'est moi qui ai ga*PFIT*
Une aiguille lui avait pénétré la nuque.
Dark22 se réveilla avec un violent mal de crâne. Il émergea dans une cage métallique qui descendait lentement, affublé d'un équipement de chasseur ; mais il n'avait plus de casque piégé sur la tête ni de HPD à sa disposition. Alors qu'il retrouvait petit à petit ses esprits, il pensait intérieurement : "Je suis vivant malgré la piqûre ? Mais alors... ça doit vouloir dire que les autres aussi le sont certainement !..." Mais pas le temps de réfléchir, devant lui, un mini-écran s'alluma et une carte s'afficha :
Alors que Dark22 étudiait la map, il entendit de petits cris stridents ; en regardant sous lui, il vit tout un groupe de froggis qui crachaient du poison dans sa direction. La cage n'était pas encore à leur portée mais elle descendait petit à petit. Dark22 comprit rapidement : son armure activait un malus de résistance aux toxines et il était évident qu'il serait infecté ; il devait donc rejoindre le campement marqué sur la carte le plus rapidement possible, avant que le poison ne le tue pour de bon. Il prit une grande inspiration pour gagner un maximum de temps car des nuages violacés l'entouraient complètement maintenant. La cage toucha enfin le sol mais ne s'ouvrait toujours pas alors que les froggis continuaient à cracher leur venin tout en essayant de donner des coups de griffes et des coups de crocs à travers le grillage. Au bout de ses capacités d'apnée, il dut reprendre son souffle et inhala malgré lui une grande quantité de poison. Cette fois, la cage se déverrouilla et il se rua à l'extérieur, assommant un froggi en poussant violemment la porte. Il prit ses jambes à son cou car, connaissant la difficulté des épreuves de Red Sun, il n'avait pas la moindre seconde à perdre.
Il arriva bientôt au bord d'une falaise qu'il lui fallait descendre ; c'était le plus court chemin. En regardant autour de lui, il eut la surprise de distingua ses coéquipiers au loin ! Ils se trouvaient tous les trois bel et bien vivants, mais baillonnés et ligotés sur une zone à l'opposé du chemin qu'il devait prendre. Pour aller les rejoindre, il fallait que Dark22 fasse un détour... un très grand détour... Le jeune chasseur hésita un instant mais trancha : il n'avait pas le temps, il reviendrait les chercher après s'être guéri. Il se jeta donc dans la pente, courant comme il le pouvait malgré la vitesse, trébuchant, se relevant, faisant quelques tonneaux...
Il arriva en bas quelque peu blessé mais en un seul morceau ; il s'en était sorti avec quelques égratignures et des douleurs à l'épaule et à la cheville, mais rien de très sérieux... en tout cas rien qui ne puisse l'empêcher de continuer sa course. Soudain il réalisa qu'il n'était plus suivi par les froggis. Il leva les yeux et constata avec horreur qu'un Grand Froggi se tenait dans la zone de ses camarades prisonniers. L'animal avait certainement appelé à lui tout le reste du clan. Dark22 eut à nouveau une hésitation car la situation était sans issue pour ses compagnons : s'il n'intervenait pas maintenant, ils allaient se faire dévorer... Le dilemne était déchirant mais il n'avait pas le temps d'aller les secourir, d'autre part le Grand Froggi représentait une menace encore plus grande en termes de poison donc il n'aurait certainement plus le temps de retourner au campement pour se soigner... Dark22 tourna les talons, mais, se sentant coupable, se justifia intérieurement : c'était chacun pour soi, ils le savaient tous depuis le début de cette maudite journée... Et puis, sacrifier sa vie pour en sauver trois autres, ce n'était bon que pour les histoires qu'on racontait aux mômes au coin du feu ; la réalité, c'était que l'instinct primal de survie prenait toujours le dessus sur les beaux sentiments. Dark22 reprit sa route vers le campement le plus rapidement qu'il le pouvait.
Enfin il l'aperçut au loin !!! Le campement était là, devant lui ! Le poison le dévorait de l'intérieur mais le chasseur sentait qu'il lui restait quelques minutes ; pour autant, il accéléra le pas. L'entrée semblait se trouver à l'arrière donc il fit le tour de ce qui ressemblait à un bunker.
Malheureusement, ce qu'il vit lui glaça le sang... En effet, sur la porte été dessiné le désormais tristement célèbre symbôle de Red Sun ; ce smiley rouge ne présageait rien de bon... Dark22 ouvrit la porte avec fracas et son mauvais présentiment se confirma : pas de lit, pas de coffre à fournitures... Ce n'était qu'un atelier de travail avec des écrans allumés, des plans épinglés aux murs, des cartes annotées, des outils de mécanique et plein de papiers sur plusieurs bureaux. Le chasseur fouilla en panique en pleurant toutes les larmes de son corps mais s'effondra rapidement, se rendant à l'évidence... il n'y avait aucun antidote ici.
Soudain la porte claqua derrière lui et une lumière s'alluma derrière une vitre teintée qu'il avait prise pour un simple mur. Une silhouette s'avança alors : une gigantesque tête de Mélynx et un kimono sombre avec une multitude de bandeaux de Hunters qu'on devinait sur tout son corps. Red Sun se tenait là, juste là, de l'autre côté de cette vitre.
Red Sun, avec sa voix trafiquée : Aujourd'hui vous avez démontré que vous n'aviez strictement aucun esprit d'équipe. Vous n'avez fait preuve d'aucune solidarité au cours des épreuves. Vous n'avez fait que confirmer que vous n'étiez pas dignes d'être des hunters.
Dark22, lui coupant la parole en sanglotant : Laissez moi une seconde chance ! Je vous en prie !!!
Red Sun, imperturbable : Tss... encore à raisonner au singulier... Vous aviez toutes les cartes en main pour réussir ensemble mais vous avez préféré jouer chacun pour soi... Vous avez fait votre choix.... D'autre part, je vous ai déjà laissé une seconde chance ; vous venez tout juste de la gâcher.
La lumière s'éteignit subitement. Dark22 se rua pour tambouriner sur la vitre teintée : "Noooon !!!!" Ses efforts étaient vains, il cracha alors du sang ; preuve que le poison le consummait. Avec une frénésie qui tenait presque de la démence, il se remit alors à fouiller l'atelier en espérant trouver quelque chose.
Il ouvrait tous les tiroirs, et sortait tout leur contenu, lisait en diagonale tout ce qu'il pouvait... il lui fallait des indices car il voulait comprendre... non, il devait comprendre avant de mourir. Tout à coup, il souleva une carte et tomba sur un papier listant tous les équipements de la première épreuve. Etrangement, toutes les compétences actives étaient soulignées : provocateur, transporteur, chasseur, lubie. Dark22 relisait cette liste à voix haute : "provocateur attire les monstres... transporteur permet de courir plus vite avec une pierre... chasseur pour connaître l'emplacement des ennemis... lubie pour piocher de façon plus efficace... Mais tout ça n'a aucun sens : comment optimiser le transport de sa pierre d'un point A à un point B avec provocateur ?! Non, à la limite, ça pourrait faire diversion pour un camarade mais sinon... ...! Et si... Mais oui ! C'était évident !!! Si chacun se limitait à une tâche : celui avec lubie piochait pour extraire les pierres facilement, le transporteur les ramenait au campement en faisant des aller-retours accompagné de psy qui donnait le chemin le plus sût et le provocateur en couverture pour éviter que le transporteur ne se fasse charger ! En fonctionnant ainsi, on aurait pu ramener les 4 pierres au campement et puisque tout le monde aurait eu la meilleure distance, Kia n'aurait pas été éliminé. Cela semblait pourtant tellement évident avec un peu de recul... Et dire que, pendant leurs quêtes de chasse, chacun dans l'équipe avait sa spécialité, sa fonction dans le groupe... mais ils n'avaient pas pensé à reproduire ce schéma durant l'épreuve... Quelle erreur bête !
Dark22 poursuivit ses investigations tout en réfléchissant : "Mais oui, voilà pourquoi il y avait encore 4 issues de secours pour la seconde épreuve... et, là encore, si tout le monde avait fait le même score, alors tout le monde aurait eu le meilleur score, donc DarkWave n'aurait pas été éliminé... Il n'y avait aucune raison de se battre les uns contre les autres ; la compétition n'était pas nécessaire ! Pareil pour la troisième épreuve : il y avait encore quatre équipements disponibles... et si on avait réfléchi en équipe, on aurait combattu chaque Uragaan tous ensemble plutôt que partir chacun de son côté pour trouver le sien. On aurait été nettement plus rapide et ainsi tous les Uragaans auraient été vaincus avant la fin du chrono. Par conséquent, tout le monde aurait eu le meilleur chrono, et personne n'aurait été éliminé..."
Les paroles de Red Sun lui revinrent en flashback : "... mais qui, parmis vous, mérite réellement d'avoir son nom en haut de l'affiche...", en aucun cas cela ne signifiait qu'une seule et unique personne pouvait survivre aux épreuves..."... lesquels d'entre vous ne trouveront pas la force nécessaire pour survivre à cette journée..." la force nécessaire, c'était bien sûr l'union, car l'union fait la force !
Dark22 s'effondra sur une chaise, réalisant leur erreur commune... il murmura enfin : "Les éliminations n'étaient pas obligatoires... On aurait pu s'en sortir tous ensemble..." Malheureusement, il se remit à cracher du sang à nouveau. Dark22 avait percé l'énigme des trois premières épreuves, mais la dernière était différente. En effet, il s'agissait d'une épreuve en solo, il était parti seul, donc en quoi était-ce une seconde chance pour l'équipe ??? Il scrutait le mur de Red Sun à la recherche d'indices... en vain. Il ne trouvait aucun équipement détaillé, pas de jeu de mot sur l'objectif de l'épreuve... Il vit la carte de l'épreuve avec le point de départ, le campement, et un "X" sur ce qui correspondait à l'emplacement de ses coéquipiers. Il jeta alors un coup d'oeil aux écrans de télévision qui relayait les images de caméras de surveillance braquées à différents endroits de la map. L'un des écrans pointait sur les cadavres dévorés par les froggis ; Dark22 ne put retenir ses larmes à nouveau. Soudain, il distingua un éclat brillant sur l'image...
Il essaya tous les boutons de la console de contrôle avant de trouver le zoom qu'il dirigea alors vers ce point en tremblant. Bien que la résolution ne soit pas excellente, il n'y avait aucun doute possible : dans les mains de Kia, ligotées derrière son dos, se trouvaient des fioles d'antidotes et des potions. Dark22 explosa en sanglots ; s'il avait choisi sa team, il se serait sauvé lui et les autres avec... Soudain il vomit des gerbes de sang noirâtre.
La porte s'ouvrit ; Red Sun se tenait dans l'encadrement.
Dark22, recroquevillé sur lui-même, baignant dans une marre d'hémoglobine : Je vous en supplie, aidez moi...
Red Sun, s'approchant lentement de lui : De nos jours, le terme de "team" n'a plus aucun sens... Les teams ne sont plus que des sommes arithmétiques d'individus regroupés par intérêt et non plus humainement soudés les uns aux autres. On y entre et on y sort comme dans un moulin... Les hunters d'aujourd'hui passent d'une team à une autre comme une abeille butine d'une fleur à une autre... De nos jours, le terme de "team" n'est plus que façade stérile... un vulgaire trompe-l'oeil empreint d'hypocrisie...
Red Sun arracha alors le bandeau de Hunter du biceps de Dark22 qui était trop faible pour lutter, puis, retournant à la porte : La partie est finie. Il claqua la porte, abandonnant Dark22 à son agonie.
Tanar retrouva ses coéquipiers à l'extérieur des quartiers généraux du village.
Tanar, avec un air grave : Bon, mieux vaut partir du principe qu'ILS ont échoué.
Homok : Tu as un plan ?
Tanar, avec un petit sourire au coin des lèvres : Oui, et je vous conseille de bien vérifier votre équipement ; c'est l'heure de se remettre en chasse !
Pour me faire pardonner, je vous offre un chapitre un peu à part...
C'est certainement le chapitre qui m'a demandé le plus de travail ; tant sur l'élaboration de l'intrigue que sur les "à-côté"
Enfin, permettez-moi de souligner que ce chapitre est assez "dense" et ne supportera pas une lecture en diagonale donc je ne saurais trop vous conseiller de bien prendre le temps de le lire car il vous demandera un tantinet de concentration.
Assez d'avertissement et bonne lecture !
___________________________________________________________
-----------------------
Episode 03 - "Team crushing"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Alors que Fény, Lovag, Tanar, Homok et Orkan sont arrivés à Yukumo, c'est cette fois tout une team que Red Sun a capturée pour une nouvelle mise à l'épreuve.
-----------------------
Plongés dans le noir, les quatre garçons furent réveillés en sursaut quand des projecteurs s'activèrent soudainement. Les lumières blanches étaient tellement vives qu'ils furent tous aveuglés. Soudain, un déclic résonna et après quelques secondes de grésillements bruyants, ils entendirent une voix qui les glaça d'effroi : "Kia, Cian, Dark 22, DarkWave... ... On va jouer... à un jeu."
Leurs réactions furent immédiates. Cian, terrifié, fondit en pleurs bruyamment. Kia et Dark Wave, affolés, tambourinaient sur les murs en hurlant au secours. Dark22, résigné, serra les dents. Il fit signe à ses compagnons de se taire pour qu'ils puissent tous entendre clairement la suite du message ; il savait qu'une cruelle épreuve allait maintenant leur être annoncée. Ils restèrent donc quelques secondes à attendre, là, sans faire de bruit. Ils en profitèrent pour regarder un peu partout autour d'eux mais il n'y avait strictement rien. Ils étaient vraiment seuls, tous les quatre, en sous-vêtements sommaires et avec un appareil étrange greffé sur la tête ; un mini écran translucide se tenait devant leur oeil gauche, tenu par une sorte de serre-tête en métal qui passait par dessus l'oreille, redescendait le long du crâne jusqu'à la nuque puis remontait au-dessus de l'autre oreille. L'engin était tenu par des vis inaccessibles positionnées au niveau des tampes. Il était visiblement impossible de le retirer. Tout à coup, un écran de télévision s'alluma et un énorme casque de Mélynx apparut : "... Depuis toujours vous avez été considérés comme des rebuts de la société, des pariats qu'on préfère ignorer et qui n'inspirent rien d'autre que le plus pitoyable des mépris... ... Aujourd'hui, je vous offre l'occasion de montrer ce que vous valez réellement... ... Aujourd'hui pourrait être le jour de votre renaissance... ... Mais qui, parmis vous, mérite réellement de voir son nom en haut de l'affiche et non plus en bas de la liste ?... ... Et lesquels d'entre vous ne trouveront pas la force nécessaire pour survivre à cette journée ?... ... Les ténèbres du néant ou la lumière de la gloire ? ... Cela ne tient qu'à vous..." Soudain quatre petits déclics résonnèrent et leurs mini-écrans se mirent en route, affichant un charabia informatique incompréhensible. "DarkWave, ceci devrait vous plaire... ... Vous avez certainement reconnu l'écran HPD ... mais les modèles que vous portez comportent quelques légères modifications à commencer par leur nom. J'ai renommé cet HPD le Hell Progress Display car il vous permettra de prendre conscience de ce qui vous sépare des enfers avec exactitude." L'initialisation des machines semblait être terminée, seules les lignes suivantes étaient affichées :
- Spoiler:
"Et maintenant... que la partie commence !"
Le masque de Melynx disparut instantanément de l'écran, remplacé par l'image suivante :
- Spoiler:
Au même moment, quatre compartiments imbriqués dans les murs pivotèrent pour laisser apparaître des tenues de chasse respectivement éclairés par une lumière rouge, verte, bleue et jaune. Chacun se dirigea donc vers sa couleur et s'habilla en silence.
Leur HPD fut rafraîchit :
- Spoiler:
Kia, étudiant la carte tout en enfilant ses jambières de chasseur : Non... ça parait trop simple... le plus court chemin serait de foncer tout droit mais il doit forcémenrt y avoir un piège...
Dark 22, ajustant sa taille en Jinouga : Ouais, c'est trop évident, restez sur vos gardes... ça va Cian ?
Cian mettait son armure Loc Lac en sanglottant tandis que DarkWave, l'air grave, resserrait ses gants en cuir sans rien dire.
Lorsque les quatre compagnons eurent refermé leurs compartiments respectifs, l'écran de télévision s'éteignit et pivota, découvrant un tunnel qu'ils empruntèrent l'un après l'autre dans un silence pesant. Aussitôt que le dernier eut quitté la pièce, le passage se referma brutalement derrière eux, rendant impossible tout retour en arrière.
Le tunnel débouchait sur une partie du volcan qu'ils ne connaissaient pas. Ils se trouvaient sur une zone relativement petite, visiblement très en hauteur par rapport au campement dont ils distinguaient la fumée au loin. Voilà qui expliquait le "piège" du chemin le plus court : pour aller tout droit, il fallait commencer par descendre une falaise abrupte alors que les autres chemins étaient plus faciles mais plus longs. La zone était adossée à la montagne et, dans le mur de roche, quatre croix de couleur avaient été dessinées à la peinture ; de plus, un tas de pioches avait été déposé. Le message était clair : chacun devait piocher pour extraire sa pierre à apporter au campement. Les quatre chasseurs se mirent donc au travail et attaquèrent la roche volcanique.
Alors que tous les autres brisaient pioche sur pioche, ce fut DarkWave qui, le premier, réussit à récupérer son précieux sésame.
A peine eut-il pris sa pierre dans ses bras que les HPD se mirent à jour :
- Spoiler:
Il n'hésita pas une seconde et opta pour la falaise. Il avançait très prudemment, en faisant très attention à chacun de ses pas. Comme la pente était quasi raide, la distance sur son HPD n'évoluait pas beaucoup mais il savait que l'important était de ne surtout pas faire la moindre erreur. De toute façon, l'épreuve n'était pas chronométrée donc il pouvait prendre tout son temps.
Bientôt ce fut au tour de Dark22 de dégager sa pierre. Lui aussi opta pour la falaise mais ne prit pas le même chemin que DarkWave. En effet, il savait ce qu'il faisait et marchait d'un pas sûr et décidé, tant et si bien qu'il finit par dépasser DarkWave au premier tiers de la gigantesque paroi. DarkWave lut sur son HPD que son compagnon lui était passé devant mais resta calme et concentré. Après tout, ce n'était pas une course.
Quelques minutes plus tard, Cian déclencha lui aussi son compteur. Il avait eut le temps de réfléchir à la situation et se disait qu'il était fort probable que son équipement à base de Loc Lac lui permette de bénéficier du talent de Transporteur. Si tel était le cas, il pouvait se risquer à passer par la falaise, car, en quelques sauts, il pourrait prendre un net avantage sur les autres. Sa décision était prise et il tenta le tout pour le tout ; il se tint au bord de la paroi pour repérer la trajectoire la plus pertinente puis sauta... Il lui sembla que son coeur s'arrêta jusqu'à ce qu'il réussisse une réception impeccable plusieurs mètres plus bas ; il avait vu juste ! Soulagé et plein d'espoir, il enchaîna les bonds avec le sourire aux lèvres. Il bondissait tant et si bien qu'il finit par dépasser DarkWave, lequel n'en était qu'à la moitié de la falaise. Puis, quelques sauts plus tard, il doubla Dark22, lequel en était aux trois quarts.
Finalement, ce fut donc Cian qui arriva le premier en bas de ce premier obstacle. Il avait remarqué que le couloir qui menait directement au campement était infesté de Rhenoplos mais il était décidé à foncer. Il s'élança donc en courant le plus vite possible mais, comme il s'en doutait, il fut rapidement repéré. Bientôt tous les petits monstres se mirent à le charger farouchement ! Il réussit à en esquiver un, puis deux, puis trois... Il fonçait en zig-zag pour tromper ses nombreux ennemis... quatre !... cinq !... Soudain, à quelques dizaines de mètres devant lui, il aperçut un Rangurotora. Instinctivement, il s'arrêta net et fut subitement violemment fauché par derrière, à tel point qu'il partit en saut périlleux arrière, lâchant sa pierre pour amortir la réception avec ses mains.
- Spoiler:
Dark22, qui en avait fini avec la falaise, avait pu tout voir et décida de faire un détour pour contourner les ennemis. Ainsi il esquiva le troupeau de Rhenoplos sans effort. Il pensait passer le plus loin possible du Rangurotora pour ne pas risquer d'attirer son attention... en vain. Bien de que très loin du monstre et sans pour autant avoir fait le moindre bruit, le monstre le repéra immédiatement. Il se mit alors en boule et chargea Dark22 qui n'eut d'autre choix que de laisser tomber sa pierre afin d'esquiver en plongeant sur le côté.
- Spoiler:
En voyant la mise à jour sur son HPD, DarkWave paniqua ; il accéléra pour terminer les derniers mètres de falaise qu'il lui restait à parcourir.
Malheureusement pour lui, il trébucha dans sa précipitation... Il perdit l'équilibre et, comprenant qu'il allait chuter, eut le réflexe de plonger en avant et jeter sa pierre de toutes ses forces loin devant lui. DarkWave fit quelques tonneaux sur les cailloux et finit par s'écraser en bas de la falaise ; il s'en tira avec quelques égratignures relativement superficielles. Son HPD était intact et s'était mis à jour :
- Spoiler:
Alors que Cian et Dark22 s'étaient réfugiés au campement en attendant la fin de l'épreuve, DarkWave restait ahuri car la situation était catastrophique... Concrètement, il suffisait que Kia descende la falaise pour qu'il termine dernier de l'épreuve ! Mais, alors que tout semblait perdu, il remarqua un phénomène étrange sur son HPD :
- Spoiler:
Le point de départ, là où se trouvaient les pierres, était à moins de 500 mètres de la ligne d'arrivée ; cependant la distance de Kia était nettement supérieure. Comment se faisait-il qu'il s'éloigna du but au lieu de s'en rapprocher ????
Kia transportait soigneusement sa pierre en faisant attention à chacun de ses pas. Grâce à son équipement de chasseur, il pouvait distinguer les monstres et l'emplacement des pierres de ses collègues. Il avait ainsi pu repérer le Rangurotora qui attendait en contre-bas et avait donc fait le choix du chemin le plus sûr, quitte à faire un léger détour.
- Spoiler:
Kia continuait d'avancer prudemment mais sereinement. Plus que quelques mètres et il aurait dépassé la distance de DarkWave, s'assurant ainsi la qualification à l'étape suivante. En effet, l'objectif de Kia n'était pas de rejoindre le campement, mais juste de faire mieux que son camarade pour ne pas être éliminé. Il ne restait que 5 mètres à faire à Kia quand il reçut un caillou derrière la tête. Le choc lui fit laisser tomber sa pierre.
- Spoiler:
Et alors qu'il se retournait pour découvrir DarkWave dissimulé derrière un rocher, il entendit un clic à l'arrière de son casque puis un bruit de mélanges de liquides. Kia fut pris d'une attaque de panique. Peu importait si DarkWave venait de le trahir, le plus important était de se débarrasser de cet appareil. Il eut beau essayer de l'arracher de son crâne, les deux liquides se mélangeaient à l'arrière de sa tête. La dernière chose que sentit Kia fut une fine aiguille lui transpercer la nuque. Il s'effondra à terre instantanément, tel un pantin désarticulé. DarkWave avait tout vu, partagé entre la culpabilité et l'effroi de voir la mort de son ami de si près. Bien entendu, il n'avait pas le temps de s'éterniser et devait se dépêcher pour rejoindre les autres au campement et ainsi ne pas éveiller leurs soupçons. Alors qu'il courait à en prendre haleine, les larmes s'échappaient de ses yeux, plus par la tristesse que par la vitesse...
Une fois les trois survivants réunis au point d'arrivée, l'athmosphère était lourde de chagrin.
Cian : Il a dû prendre le détour pour jouer la sécurité...
DarkWave : A mon avis, c'était encore un piège de Red Sun ; je suis certain qu'il devait y avoir un second Rangurotora...
Cian, la mâchoire serrée de rage : Je jure que si je croise cet enfoiré de Red Sun, je n'hésiterai pas une seule seconde...
Dark22 le coupa séchement : Arrêtez. On savait tous qu'à partir du moment où il nous avait capturés ça se terminerait comme ça...
Cian : Mais enfin, on vient de perdre un ami et c'est tout ce que tu trouves à dire ?!
Dark22 : Je dis juste que c'est inutile de s'appitoyer sur notre sort...
DarkWave : Je suis d'accord... Faisons-nous la promesse que celui qui s'en sortira honorera convenablement les autres...
Un long silence s'en suivit car oui, ils le savaient parfaitement, tous ne survivraient pas à cette journée.
Ce fut une mise à jour de leur HPD qui les ramena à la dure réalité.
- Spoiler:
Une fois de plus, les murs de la pièce pivotèrent pour dévoiler les issues. Contrairement à la première épreuve, cette fois il y avait quatre passages ; un pour chaque couleur. Visiblement, il fallait oter tout son équipement avant de pouvoir avancer. Chacun s'exécuta sans rien dire et ils s'engagèrent dans leur couloir attitré.
Au bout de chaque tunnel se trouvait un arc accompagné d'un carquois rempli. La sortie était verrouillée par un minuteur pour s'assurer que tous les participants entrent dans la zone au même moment. Sur les HPDs, un compte à rebours de 5 minutes se déclencha instantanément lorsque la voie fut dégagée. Dark22 se rua en avant pour ne pas perdre la moindre seconde. La zone était relativement large, entourée de lave, et il y avait une bonne vingtaine d'Uroktors ça et là. Il y avait une porte à l'autre bout de la zone, mais équipée d'un minuteur en synchronisation avec le compte-à-rebours de l'épreuve. Le chasseur fut rapidement repéré et les monstres, qui se déplaçaient aisément dans le magma, plongèrent sous terre pour masquer leurs trajectoires. Dark22 le savait parfaitement et commença à courir en cercle tout en encochant une première flèche et en bandant son arc au maximum. A peine le premier Uroktor jaillit-il du sol qu'il se fit littéralement percer la gorge.
- Spoiler:
Cian, de son côté, avait opté pour une toute autre technique. Plutôt que de se concentrer sur chaque flèche en les tirant une par une, il tirait des salves de 4 flèches sur plusieurs Uroktors à la fois. Bien que chaque projectile ne soit pas mortel, il parvenait à venir à bout des Uroktors par petit groupe. L'inconvénient majeur de sa méthode était qu'il gaspillait beaucoup de flèches d'un coup ; il devait donc, de temps en temps, aller en ramasser ou en extirper des cadavres des Uroktors. Malgré tout, il parvenait tout de même à rester au coude-à-coude avec Dark22.
- Spoiler:
DarkWave, lui, peinait à tuer ces maudites bestioles qui n'arrêtaient pas de disparaître. Ce jeu de cache-cache ne l'amusait pas du tout car il voyait très bien qu'il commençait sérieusement à se faire distancer. Chaque chasseur étant dans une zone isolée, il lui était impossible de tricher cette fois ; il ne pouvait que compter sur lui-même... malheureusement... Soudain, sans qu'il ne l'ait vu venir, un Uroktor qui s'était glissé dans son dos lui cracha une boule de feu, laquelle embrasa le carquois que DarkWave portait ! Pour ne pas être brûlé, il se débarrassa de l'étui en flammes tout en réalisant les terribles conséquences de ce coup du sort : "Oh non, non, NON !!!! Pas ça !!!" Il piétina les flèches pour essayer d'arrêter le feu qui les consummait mais tout son stock était bel et bien perdu... il n'avait plus une seule flèche en état pour poursuivre l'épreuve. Les larmes aux yeux et la peur au ventre, il perdit les pédales et devint complètement fou furieux. Il s'emparra d'une poignée de flèches, les sectionna contre son genou pour ne garder que les pointes et quelques centimètres de bois, puis il glissa ses pics improvisés entre ses doigts. Ses poings ainsi armés, il se rua sur le premier Uroktor qu'il trouva et le roua de coups avec une férocité animale extraordinaire. Le monstre périt rapidement et il passa au suivant en hurlant de toutes ses forces.
- Spoiler:
Il restait moins d'une minute quand DarkWave n'eut plus aucune flèche à utiliser. Mais la bête qu'il était devenu ne pouvait plus s'arrêter dans sa folie meurtrière. Il brisa son arc et enroula la fine corde entre ses mains pour étrangler un Uroktor. Malheureusement, il était trop tard et quand le compte à rebours afficha zéro, DarkWave était toujours le dernier au score... Lui aussi, au bruit des liquides se mélangeant à l'arrière de sa tête, chercha à arracher son casque de son crâne... en vain. Il se laissa tomber à genoux en criant à pleins poumons ; la piqûre qu'il reçut dans la nuque mit un terme immédiat à son calvaire.
Dans toutes les zones, les portes initialement bloquées se dévérouillèrent. Dark22 et Cian empruntèrent donc chacun leur tunnel et se retrouvèrent dans une nouvelle pièce commune. Ils se félicitèrent mutuellement du regard mais ne savaient pas trop quoi se dire car ils étaient, en quelque sorte, des ennemis pour ce tout dernier test et la perte de DarkWave, aussi triste soit-elle, était, d'une certaine façon, une bonne nouvelle pour eux... Leur HPD se mit alors à jour :
- Spoiler:
Encore une fois, des caissons encastrés dans les murs pivotèrent pour dévoiler des équipements préparés. Cette fois-ci, il n'y avait pas de couleur attribuée à chaque set et ils étaient visiblement libres de choisir.
Dark22 : Bon, qu'avons-nous là.... un cor de chasse et une armure en Rathalos argenté ? Bof...
Cian : Je pense que je vais prendre la GunLance et l'armure Urukususu... enfin, si tu n'y vois pas d'inconvénient...
Dark22 : Non, c'est bon, tu peux y aller, je crois que j'ai trouvé mon bonheur.
Cian : Tu vas prendre le fusarbalète ?
Dark22 : Non, plutôt le marteau et la full DevilJho...
Les deux amis s'équipèrent puis Dark22 s'approcha de Cian.
Dark22 : Je te souhaite bonne chance...
Cian : Merci... à toi aussi...
Dark22 : Ecoute, je sais bien que tout ceci est injuste mais nous n'avons pas le choix...
Cian : Oui... je sais... alors disons que le meilleur gagne...
Dark22, avec un sourire troublé : Voilà, que le meilleur gagne... et, dans tous les cas, adieu Cian...
Ils auraient souhaité avoir un peu plus de temps mais le compte à rebours se mit en marche et une porte s'ouvrit vers la nouvelle map.
Dans un premier temps, il leur fallait trouver leur cible respective. Chacun partit de son côté pour explorer les lieux. Avant de se perdre de vue, Dark22 repéra de la bouse fraîche et le cria à son ami en mettant ses mains en porte-voix : "Cian ! Il y a de la bouse ici ! Il est fort probable que l'on croise les Uragaans prévus pour DarkWave et Kia, donc tu devrais en prendre au cas où !"
Cian le remercia d'un signe de tête mais, à peine s'était-il élancé pour le rejoindre qu'un Uragaan fit son apparition juste derrière lui. Alors que le monstre poussa un cri, les chasseurs distinguèrent très clairement une marque rouge sous son ventre ; pas de doute, c'était bien la cible prévue pour Cian. Le jeune hunter fit donc volte-face et dégaina sa GunLance pour engager le combat. Dark22 comprit qu'il devait maintenant se dépêcher et il quitta la zone précipitamment. Par chance, son Uragaan à lui se trouvait effectivement dans la zone voisine ; il put donc lui aussi passer à l'attaque. Dark22 savait que le plus gros point faible des Uragaans était leur menton une fois celui-ci brisé. Par conséquent, son plan était simple : il devait se focaliser dessus pour le casser le plus rapidement possible.
Dark22 chargea son arme tout en courant dans les pattes de son opposant, lequel, agaçé, se concentra avant de lâcher un nuage de gaz. Le hunter s'y attendait et put ainsi abattre son marteau de toutes ses forces sur la gueule du monstre avant de poursuivre par une triple combinaison tout en percussions. Il répéta ce schéma plusieurs fois, déstabilisant l'Uragaan pour le forcer à faire des attaques qui permettaient au chasseur de placer des coups chargés. Dark22 jeta un coup d'oeil à son HPD :
- Spoiler:
Etrangement, à sa prochaine attaque, Dark22 remarqua que son arme ne parvenait plus à porter des coups efficaces. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il réalisa son erreur... Son armure en DevilJho lui donnait un malus particulièrement handicapant : le tranchant de son arme s'usait beaucoup plus vite que d'habitude ! Il dut donc prendre de la distance et guetter une opportunité pour se mettre à l'abri afin de pouvoir aiguiser en toute sécurité puis retourna à l'offensive.
A la moitié du temps imparti, Dark22 était toujours à la traîne. Cela ne l'inquiétait pas encore car il savait qu'une fois le menton de son Uragaan explosé, il ferait beaucoup plus de dégâts. Pour autant, il avait beau concentrer tous ses assauts sur cette partie, aucune fissure ne laissait présager de la destruction de son objectf. De plus, chaque fois qu'il devait aiguiser, l'Uragaan enchaînait les longs déplacements en roulades les uns après les autres ; Dark22 ne pouvait que lui courir après en rageant. Il éprouvait donc beaucoup de difficultés à retrouver son rythme et des ouvertures intéressantes. Malheureusement pour lui, le temps filait et, de son côté, Cian semblait très bien s'en sortir :
- Spoiler:
Cian, de son côté, gérait parfaitement son adversaire. Il avait bien reçu la visite des autres Uragaans mais les avait fait fuir avec la bouse que lui avait indiquée Dark22. Tirant profit des avantages de sa GunLance, Cian tenait fermement sa garde contre tous les assauts et attendait les opportunités sans risque pour placer une salve de tirs à bout portant. Ce n'était que lorsque l'Uragaan était déstabilisé qu'il se tentait à utiliser sa lame dans les jambes et sous le ventre du monstre. Malgré les circonstances et l'enjeu de cette épreuve, Cian était patient et méthodique. Pour autant, il le savait, il n'avait pas le droit à l'erreur... En effet, le poids de sa GunLance associé à son armure en Urukususu rendait la chaleur épouvantable. Il crevait littéralement de chaud et sentait bien que le moindre coup qu'il se prendrait lui serait certainement fatal.
Pour Dark22, les choses allaient de pire en pire ! Déconcentré par l'affichage du HPD qui montrait l'écart qui se creusait inéxorablement, il multipliait les erreurs stupides et s'en voulait à lui-même. A maintes reprises il fut stoppé dans son élan : les hurlements stridents de l'Uragaan ainsi que les séismes qu'il provoquait l'empêchaient de charger ses coups comme il le souhaitait. Il se contentait de simples swings mais ses attaques manquaient de puissance pour être réellement efficaces. Et, alors qu'il était sur le point de baisser les bras, le menton du monstre explosa sous l'effet d'un superpound heureux. Enfin ! Cette lueur d'espoir lui redonna force, courage et motivation. Il s'empressa d'aiguiser une nouvelle fois et se rua à l'assaut de sa cible. Son point faible à découvert, la bête fit la douloureuse expérience de la véritable souffrance et tomba rapidement dans les pommes sous l'effet des puissants coups de massue. Dark22 martelait avec rage la gueule de l'Uragaan, mais, au fond de lui-même, il savait que cela ne serait pas suffisant pour rattraper Cian... Alors, quand son Uragaan tourna les talons pour changer de zone, Dark22, tout en lui courant après, se mit à paniquer intérieurement : "Alors ça y est ? Je vais mourir ?..."
- Spoiler:
L'Uragaan de Dark22 arriva dans la zone où Cian combattait le sien. Le chasseur entendit le monstre faire son entrée. Malheureusement, il ne lui restait plus de bouse sous la main et, pire encore, il se trouvait dans une très mauvaise situation : avec un Uragaan en face de lui et un autre dans son dos, il était pris en étau. Ce qui devait arriver arriva et les deux créatures le chargèrent de concert en roulant ! Le chasseur, suffoquant de chaleur sous son armure, choisit d'orienter sa garde vers l'Uragaan le plus près. A l'impact, il dévia légèrement la trajectoire du monstre qui tomba un peu plus loin. Pour autant, Cian n'eut pas le temps de se retourner et fut violemment percuté dans le dos par le second Uragaan. Le choc fut terrible, et, comme il était déjà très affaibli par la chaleur, il ne trouva même pas la force de se relever. Il accepta son sort et resta allongé sur le sol, attendant qu'un des monstres vienne l'achever...
C'est à ce moment-là que Dark22 arriva dans la zone à son tour et comprit immédiatement que son ami était mal en point. Sans la moindre seconde d'hésitation, il ramassa des pierres et les jeta sur les Uragaans pour détourner leur attention de Cian. Mission accomplie : les deux monstres se retournèrent vers lui et le prirent pour cible alors que Dark22 envoya un breuvage frais en direction de son coéquipier. Grâce à la diversion de son ami, Cian put se remettre sur pieds et interpela son frère d'armes :
Cian : Pourquoi ?...
Dark22 : Il faut se rendre à l'évidence : tu as été meilleur que moi sur cette épreuve, tu mérites de gagner...
Cian, ne trouvant pas ses mots : ...?! Alors... tu te sacrifies pour moi ?!...
Dark22, souriant : On avait dit "que le meilleur gagne", non ? Ce serait dommage qu'on meurt tous les deux alors reste concentré jusqu'à la fin du combat.
Cian, revigoré par cet échange, reprit les choses en main. Il se rua sur son Uragaan qui lui tournait le dos et, dégainant à la dernière seconde, planta sa GunLance profondément à l'arrière du postérieur gauche. Il exécuta ensuite une rotation pour agraver la blessure puis tira une munition. Non content d'infliger de sévères dégâts à l'animal, le tendon de ce-derniner avait visiblement était pulvérisé car il s'effondra à terre et ne put se relever qu'en boitant vers une des issues de la zone. Tout en esquivant l'Uragaan au menton brisé que Dark22 occupait, Cian jeta un coup d'oeil à son HPD :
- Spoiler:
En guise de remerciement à Dark22, Cian voulut en finir avec sa cible, en hommage à son camarade. Il chargea donc son Uragaan en lui empalant une nouvelle fois la patte ; dans un hurlement de douleur, le monstre s'écroula à terre ; il gigotait, éprouvant les plus grandes difficultés à se relever. Cian vint alors se positionner juste devant sa gueule, ancra ses pieds dans le sol et chargea sa terrible attaque spéciale. Il ne restait qu'une dizaine de secondes au compteur, cela suffisait pour tirer. 5, 4, 3,... l'arme, fumante, était prête à faire feu... 2.. 1...
Soudain, Dark22 surgit de nulle part, attrapa le tronc de la GunLance à bras le corps et l'orienta vers son propre Uragaan - que Cian n'avait pas vu - *PFRBOUUM* le monstre se prit le feu de Wyvern à bout portant, à la pointe de son menton fragilisé. Le temps imparti était écoulé, et alors que les deux Uragaans mal en point quittaient la zone en boitant, les HPD se mirent à jour :
- Spoiler:
C'est donc le casque de Cian qui s'activa. Malgré le bruit angoissant des liquides qui se mélangeaient près de sa nuque, le jeune chasseur restait comme pétrifié. Il était immobile, ses yeux grands ouverts fixaient Dark22 avec autant d'effroi que d'incompréhension. Aucun mot ne sortait de sa bouche bée ; paralysé qu'il était par la trahison de son ami, lequel avait baissé la tête, incapable de le regarder en face. Ce n'est qu'une fois que la piqûre fut déclenchée que Dark22 s'approcha du corps à terre pour lui fermer les paupières en murmurant "Désolé...".
Après quelques minutes à sangloter sur la dépouille de son camarade, Dark22 se leva d'un bond et hurla en pleurant : "Voilà ! Vous êtes content ?! Ils sont morts ! Ils sont tous morts !!! Je suis le dernier ! Je suis le survivant !!!" En guise de réponse, son HPD se mit à jour :
- Spoiler:
Il entendit à son tour un déclic à l'arrière de son casque et le bruit de liquides se mélangeant bruyamment.
Dark22, effaré : QUOI ?! Mais ?!?! Qu'est-ce que ça veut dire ?!?! Non !!! C'est impossible !!! J'ai gagné !!! C'est moi qui ai ga*PFIT*
Une aiguille lui avait pénétré la nuque.
Dark22 se réveilla avec un violent mal de crâne. Il émergea dans une cage métallique qui descendait lentement, affublé d'un équipement de chasseur ; mais il n'avait plus de casque piégé sur la tête ni de HPD à sa disposition. Alors qu'il retrouvait petit à petit ses esprits, il pensait intérieurement : "Je suis vivant malgré la piqûre ? Mais alors... ça doit vouloir dire que les autres aussi le sont certainement !..." Mais pas le temps de réfléchir, devant lui, un mini-écran s'alluma et une carte s'afficha :
- Spoiler:
Alors que Dark22 étudiait la map, il entendit de petits cris stridents ; en regardant sous lui, il vit tout un groupe de froggis qui crachaient du poison dans sa direction. La cage n'était pas encore à leur portée mais elle descendait petit à petit. Dark22 comprit rapidement : son armure activait un malus de résistance aux toxines et il était évident qu'il serait infecté ; il devait donc rejoindre le campement marqué sur la carte le plus rapidement possible, avant que le poison ne le tue pour de bon. Il prit une grande inspiration pour gagner un maximum de temps car des nuages violacés l'entouraient complètement maintenant. La cage toucha enfin le sol mais ne s'ouvrait toujours pas alors que les froggis continuaient à cracher leur venin tout en essayant de donner des coups de griffes et des coups de crocs à travers le grillage. Au bout de ses capacités d'apnée, il dut reprendre son souffle et inhala malgré lui une grande quantité de poison. Cette fois, la cage se déverrouilla et il se rua à l'extérieur, assommant un froggi en poussant violemment la porte. Il prit ses jambes à son cou car, connaissant la difficulté des épreuves de Red Sun, il n'avait pas la moindre seconde à perdre.
Il arriva bientôt au bord d'une falaise qu'il lui fallait descendre ; c'était le plus court chemin. En regardant autour de lui, il eut la surprise de distingua ses coéquipiers au loin ! Ils se trouvaient tous les trois bel et bien vivants, mais baillonnés et ligotés sur une zone à l'opposé du chemin qu'il devait prendre. Pour aller les rejoindre, il fallait que Dark22 fasse un détour... un très grand détour... Le jeune chasseur hésita un instant mais trancha : il n'avait pas le temps, il reviendrait les chercher après s'être guéri. Il se jeta donc dans la pente, courant comme il le pouvait malgré la vitesse, trébuchant, se relevant, faisant quelques tonneaux...
Il arriva en bas quelque peu blessé mais en un seul morceau ; il s'en était sorti avec quelques égratignures et des douleurs à l'épaule et à la cheville, mais rien de très sérieux... en tout cas rien qui ne puisse l'empêcher de continuer sa course. Soudain il réalisa qu'il n'était plus suivi par les froggis. Il leva les yeux et constata avec horreur qu'un Grand Froggi se tenait dans la zone de ses camarades prisonniers. L'animal avait certainement appelé à lui tout le reste du clan. Dark22 eut à nouveau une hésitation car la situation était sans issue pour ses compagnons : s'il n'intervenait pas maintenant, ils allaient se faire dévorer... Le dilemne était déchirant mais il n'avait pas le temps d'aller les secourir, d'autre part le Grand Froggi représentait une menace encore plus grande en termes de poison donc il n'aurait certainement plus le temps de retourner au campement pour se soigner... Dark22 tourna les talons, mais, se sentant coupable, se justifia intérieurement : c'était chacun pour soi, ils le savaient tous depuis le début de cette maudite journée... Et puis, sacrifier sa vie pour en sauver trois autres, ce n'était bon que pour les histoires qu'on racontait aux mômes au coin du feu ; la réalité, c'était que l'instinct primal de survie prenait toujours le dessus sur les beaux sentiments. Dark22 reprit sa route vers le campement le plus rapidement qu'il le pouvait.
Enfin il l'aperçut au loin !!! Le campement était là, devant lui ! Le poison le dévorait de l'intérieur mais le chasseur sentait qu'il lui restait quelques minutes ; pour autant, il accéléra le pas. L'entrée semblait se trouver à l'arrière donc il fit le tour de ce qui ressemblait à un bunker.
Malheureusement, ce qu'il vit lui glaça le sang... En effet, sur la porte été dessiné le désormais tristement célèbre symbôle de Red Sun ; ce smiley rouge ne présageait rien de bon... Dark22 ouvrit la porte avec fracas et son mauvais présentiment se confirma : pas de lit, pas de coffre à fournitures... Ce n'était qu'un atelier de travail avec des écrans allumés, des plans épinglés aux murs, des cartes annotées, des outils de mécanique et plein de papiers sur plusieurs bureaux. Le chasseur fouilla en panique en pleurant toutes les larmes de son corps mais s'effondra rapidement, se rendant à l'évidence... il n'y avait aucun antidote ici.
Soudain la porte claqua derrière lui et une lumière s'alluma derrière une vitre teintée qu'il avait prise pour un simple mur. Une silhouette s'avança alors : une gigantesque tête de Mélynx et un kimono sombre avec une multitude de bandeaux de Hunters qu'on devinait sur tout son corps. Red Sun se tenait là, juste là, de l'autre côté de cette vitre.
Red Sun, avec sa voix trafiquée : Aujourd'hui vous avez démontré que vous n'aviez strictement aucun esprit d'équipe. Vous n'avez fait preuve d'aucune solidarité au cours des épreuves. Vous n'avez fait que confirmer que vous n'étiez pas dignes d'être des hunters.
Dark22, lui coupant la parole en sanglotant : Laissez moi une seconde chance ! Je vous en prie !!!
Red Sun, imperturbable : Tss... encore à raisonner au singulier... Vous aviez toutes les cartes en main pour réussir ensemble mais vous avez préféré jouer chacun pour soi... Vous avez fait votre choix.... D'autre part, je vous ai déjà laissé une seconde chance ; vous venez tout juste de la gâcher.
La lumière s'éteignit subitement. Dark22 se rua pour tambouriner sur la vitre teintée : "Noooon !!!!" Ses efforts étaient vains, il cracha alors du sang ; preuve que le poison le consummait. Avec une frénésie qui tenait presque de la démence, il se remit alors à fouiller l'atelier en espérant trouver quelque chose.
Il ouvrait tous les tiroirs, et sortait tout leur contenu, lisait en diagonale tout ce qu'il pouvait... il lui fallait des indices car il voulait comprendre... non, il devait comprendre avant de mourir. Tout à coup, il souleva une carte et tomba sur un papier listant tous les équipements de la première épreuve. Etrangement, toutes les compétences actives étaient soulignées : provocateur, transporteur, chasseur, lubie. Dark22 relisait cette liste à voix haute : "provocateur attire les monstres... transporteur permet de courir plus vite avec une pierre... chasseur pour connaître l'emplacement des ennemis... lubie pour piocher de façon plus efficace... Mais tout ça n'a aucun sens : comment optimiser le transport de sa pierre d'un point A à un point B avec provocateur ?! Non, à la limite, ça pourrait faire diversion pour un camarade mais sinon... ...! Et si... Mais oui ! C'était évident !!! Si chacun se limitait à une tâche : celui avec lubie piochait pour extraire les pierres facilement, le transporteur les ramenait au campement en faisant des aller-retours accompagné de psy qui donnait le chemin le plus sût et le provocateur en couverture pour éviter que le transporteur ne se fasse charger ! En fonctionnant ainsi, on aurait pu ramener les 4 pierres au campement et puisque tout le monde aurait eu la meilleure distance, Kia n'aurait pas été éliminé. Cela semblait pourtant tellement évident avec un peu de recul... Et dire que, pendant leurs quêtes de chasse, chacun dans l'équipe avait sa spécialité, sa fonction dans le groupe... mais ils n'avaient pas pensé à reproduire ce schéma durant l'épreuve... Quelle erreur bête !
Dark22 poursuivit ses investigations tout en réfléchissant : "Mais oui, voilà pourquoi il y avait encore 4 issues de secours pour la seconde épreuve... et, là encore, si tout le monde avait fait le même score, alors tout le monde aurait eu le meilleur score, donc DarkWave n'aurait pas été éliminé... Il n'y avait aucune raison de se battre les uns contre les autres ; la compétition n'était pas nécessaire ! Pareil pour la troisième épreuve : il y avait encore quatre équipements disponibles... et si on avait réfléchi en équipe, on aurait combattu chaque Uragaan tous ensemble plutôt que partir chacun de son côté pour trouver le sien. On aurait été nettement plus rapide et ainsi tous les Uragaans auraient été vaincus avant la fin du chrono. Par conséquent, tout le monde aurait eu le meilleur chrono, et personne n'aurait été éliminé..."
Les paroles de Red Sun lui revinrent en flashback : "... mais qui, parmis vous, mérite réellement d'avoir son nom en haut de l'affiche...", en aucun cas cela ne signifiait qu'une seule et unique personne pouvait survivre aux épreuves..."... lesquels d'entre vous ne trouveront pas la force nécessaire pour survivre à cette journée..." la force nécessaire, c'était bien sûr l'union, car l'union fait la force !
Dark22 s'effondra sur une chaise, réalisant leur erreur commune... il murmura enfin : "Les éliminations n'étaient pas obligatoires... On aurait pu s'en sortir tous ensemble..." Malheureusement, il se remit à cracher du sang à nouveau. Dark22 avait percé l'énigme des trois premières épreuves, mais la dernière était différente. En effet, il s'agissait d'une épreuve en solo, il était parti seul, donc en quoi était-ce une seconde chance pour l'équipe ??? Il scrutait le mur de Red Sun à la recherche d'indices... en vain. Il ne trouvait aucun équipement détaillé, pas de jeu de mot sur l'objectif de l'épreuve... Il vit la carte de l'épreuve avec le point de départ, le campement, et un "X" sur ce qui correspondait à l'emplacement de ses coéquipiers. Il jeta alors un coup d'oeil aux écrans de télévision qui relayait les images de caméras de surveillance braquées à différents endroits de la map. L'un des écrans pointait sur les cadavres dévorés par les froggis ; Dark22 ne put retenir ses larmes à nouveau. Soudain, il distingua un éclat brillant sur l'image...
Il essaya tous les boutons de la console de contrôle avant de trouver le zoom qu'il dirigea alors vers ce point en tremblant. Bien que la résolution ne soit pas excellente, il n'y avait aucun doute possible : dans les mains de Kia, ligotées derrière son dos, se trouvaient des fioles d'antidotes et des potions. Dark22 explosa en sanglots ; s'il avait choisi sa team, il se serait sauvé lui et les autres avec... Soudain il vomit des gerbes de sang noirâtre.
La porte s'ouvrit ; Red Sun se tenait dans l'encadrement.
Dark22, recroquevillé sur lui-même, baignant dans une marre d'hémoglobine : Je vous en supplie, aidez moi...
Red Sun, s'approchant lentement de lui : De nos jours, le terme de "team" n'a plus aucun sens... Les teams ne sont plus que des sommes arithmétiques d'individus regroupés par intérêt et non plus humainement soudés les uns aux autres. On y entre et on y sort comme dans un moulin... Les hunters d'aujourd'hui passent d'une team à une autre comme une abeille butine d'une fleur à une autre... De nos jours, le terme de "team" n'est plus que façade stérile... un vulgaire trompe-l'oeil empreint d'hypocrisie...
Red Sun arracha alors le bandeau de Hunter du biceps de Dark22 qui était trop faible pour lutter, puis, retournant à la porte : La partie est finie. Il claqua la porte, abandonnant Dark22 à son agonie.
Tanar retrouva ses coéquipiers à l'extérieur des quartiers généraux du village.
Tanar, avec un air grave : Bon, mieux vaut partir du principe qu'ILS ont échoué.
Homok : Tu as un plan ?
Tanar, avec un petit sourire au coin des lèvres : Oui, et je vous conseille de bien vérifier votre équipement ; c'est l'heure de se remettre en chasse !
- BONUS:
"Team crushing" : cf. expression "team building" pour les activités visant à améliorer les liens/rapports dans une équipe.
Appareil HPD : les estimateurs de force de DBZ
Code tirage au sort : RedSun utilise Linux R@S, sur le modèle@ , pour faire les initiales de RedSun mais aussi Rien A Signaler (ironique).
Rouge/Vert/Bleu/Jaune : couleurs utilisées IG quand on joue en multi.
falaise en quelques bonds : OK, IG, on peut le faire en un seul et unique saut mais c'est pas réaliste donc je préfère ne pas aller aussi loin dans ma fic.
flèches entre les doigts : mélange de poing américain et de Wolverine, et puis je me suis toujours dit que des gants pourraient faire une arme sympa, bien bourrin
étranglement par corde d'arc : la fameuse corde à piano de Hitman , mais revisitée !
"crever de chaud" : cf. IG puisque la vie descend avec la chaleur... mais difficilement transposable "réalistiquement".
critique des teams : vision perso quand je vois la construction et la gestion de la majorité des teams de ce fofo.
map de l'épreuve #4 : si vous la retournez, ça fait un casque audio avec micro et fil ! ^^
http://mhf3.free.fr/SaS/map5.bmp
Dernière édition par SheperdOfSouls le Jeu 19 Juil 2012 - 19:26, édité 1 fois
Re: Swords and Symphony - Tome 03
La taille du chapitre... o_o
En tout cas j'ai bien apprécié, du début à la fin ! Et comme tu l'as dit, il est légèrement "hors-série" si on veut, même si ça reste très agréable à lire Et je suis également sûr que ça va rester important pour la suite.
Hâte de revoir nos bons vieux persos en tout cas, et encore merci d'avoir soigné ce retour.
En tout cas j'ai bien apprécié, du début à la fin ! Et comme tu l'as dit, il est légèrement "hors-série" si on veut, même si ça reste très agréable à lire Et je suis également sûr que ça va rester important pour la suite.
Hâte de revoir nos bons vieux persos en tout cas, et encore merci d'avoir soigné ce retour.
Dexter- Modérateur
- Nombre de messages : 1581
Age : 32
X-Tag : GentleKnight
Date d'inscription : 24/02/2010
Re: Swords and Symphony - Tome 03
J'ai adoré *o*
Par contre, on remarque que tu te donnes un malin plaisir à faire souffrir ces pauvres chasseurs !
D'ailleurs, RedSun => Kuma dans Afro Samurai nan ? 'fin je veux dire tous les bandeaux de chasseurs, la grosse tête de Melynx, ça fait très Afro moi je trouve
On remarque la présence de la flèche de la souris sur les screens de ton Terminal
Tout ce chapitre m'a fait surtout penser aux mangas du style Doubt ou encore au jeu 999 sur DS, très angoissant quoi
Par contre, on remarque que tu te donnes un malin plaisir à faire souffrir ces pauvres chasseurs !
D'ailleurs, RedSun => Kuma dans Afro Samurai nan ? 'fin je veux dire tous les bandeaux de chasseurs, la grosse tête de Melynx, ça fait très Afro moi je trouve
On remarque la présence de la flèche de la souris sur les screens de ton Terminal
Tout ce chapitre m'a fait surtout penser aux mangas du style Doubt ou encore au jeu 999 sur DS, très angoissant quoi
Re: Swords and Symphony - Tome 03
@GK : Merci, et, ne t'en fais pas, toute la troupe fait son retour en fanfare au prochain chapitre !
@Kono : o_O Maousse mouse fail... surtout quand je vois le temps passé pour ces satanés screens...
Et sinon, pour Red Sun, c'était dans les bonus de sa première apparition : "Tenue de Red Sun : Mix Afro Samourai : masque/kimono en référence au personnage en kimono/tête de peluche et tous les bandeaux noués sur le corps en référence au n°1 et à la collecte de bandeaux."
Bref, je suis content que ça vous ait plu ! Maintenant il est temps de revenir à nos héros
@Kono : o_O Maousse mouse fail... surtout quand je vois le temps passé pour ces satanés screens...
Et sinon, pour Red Sun, c'était dans les bonus de sa première apparition : "Tenue de Red Sun : Mix Afro Samourai : masque/kimono en référence au personnage en kimono/tête de peluche et tous les bandeaux noués sur le corps en référence au n°1 et à la collecte de bandeaux."
Bref, je suis content que ça vous ait plu ! Maintenant il est temps de revenir à nos héros
Re: Swords and Symphony - Tome 03
-----------------------
Episode 04 - "Pour le meilleur et pour le pire"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Fény, Lovag, Tanar, Homok et Orkan sont à Yukumo.
La dernière team de hunters du village a été éliminée par Red Sun.
-----------------------
Les cinq jeunes chasseurs se trouvaient dans le bureau de la chef du village en compagnie de cette dernière et de Toula.
Après quelques discussions, les conclusions de ce brainstorming improvisé étaient les suivantes : Red Sun était vraisemblablement un hunter, et comme il n'en restait qu'une poignée dans le village, alors le plus simple était de les tester en situation réelle, en allant chasser avec eux.
Lovag : OK pour aller chasser en duo avec un hunter du village, mais si on leur dit que c'est pour voir qui est Red Sun, alors le vrai Red Sun le saura et fera attention, non ?
Tanar : Effectivement, c'est pourquoi il faut trouver un prétexte...
Chef, réfléchissant à voix haute : C'est bientôt la fête du Printemps ; on y fait traditionnellement toujours un grand banquet... ça pourrait être l'occasion d'aller chasser du petit gibier et de cueillir quelques plantes, non ?
Tanar : Excellente idée !
Toula : ... et on pourrait même en profiter pour insister sur le fait que les hunters du village vous fassent découvrir les environs
Tanar : OK, alors on fait comme ça.
Homok : Bon, passons aux choses sérieuses, qui sont les derniers chasseurs dont on parle ?
La chef du village déposa alors trois dossiers sur la table avec des photos de chaque protagoniste épinglées dedans.
Chef : Très bien, commençons par elle, Demi (prononcé [démi]). C'est la plus âgée, et donc la plus expérimentée. Elle ne part jamais seule en quête, mais change systématiquement de partenaires... avec une préférence pour les jeunes hommes... Elle montre peu d'affinité avec les autres.
Fény : OK, donc, grosso modo, elle les prend et les jette...
Chef : Euh, oui, on peut dire ça comme ça. D'autre part, elle a la quarantaine dépassée mais reste bien conservée pour son âge et est encore très habile avec sa fusarbalète.
Lovag, fixant une des photos avec le plus grand sérieux du monde : OK, je m'en charge.
Le ton solennel du coriste surprit toute l'assemblée.
Tanar : Euh... tu es sûr ??? Tu te rends comptes que tu te portes volontaire pour une mission dangereuse là ?...
Fény, prenant visiblement sur elle pour ne pas exploser : Et si la photo n'avait rien montré de plus que son visage, tu y serais quand même allé avec autant de motivation ?...
Orkan se rua derrière Lovag pour jeter un coup d'oeil : Oh ! Bah il va te falloir de solides arguments pour convaincre ta femme de vous laisser partir tous les deux. La bonne nouvelle c'est que si tu en manques, tu pourras te reposer sur ceux de Demi, ils ont l'air bien généreux !!!
Lovag, embarrassé : Non, non ! Ca n'a rien à voir !... En fait... si vous voulez tout savoir, c'est juste que je la trouve moins effrayante que les deux autres, donc je préfère me porter volontaire pour elle...
Tanar, soulagé : Aaah, tu nous as fait peur ! Bon bah pas de souci, Lovag ira avec Demi, voilà qui est réglé.
Chef : Très bien. Le second s'appelle Kadoc.
Fény, en regardant les photos : Attendez, ce gamin doit à peine avoir 12 ans, il est bien trop jeune pour être le Red Sun de la vidéo, alors quel intérêt ???
Tanar : Je suis d'accord avec toi, mais mieux vaut n'exclure aucune possibilité. Après tout, le Red Sun d'aujourd'hui pourrait très bien ne pas être le même ; il pourrait s'agir d'un copycat ou pourquoi pas de plusieurs individus...
Chef : Effectivement, Kadoc est très jeune mais ne vous fiez surtout pas aux apparences : il est redoutable...
Toula, visiblement troublée : Redoutablement effrayant surtout... moi il me met mal à l'aise...
Tanar : Pourquoi donc ? Qu'est-ce qu'il a de spécial ?
Chef : C'est un fervent utilisateur des doubles lames qui chasse uniquement en solitaire.
Homok lisant les statistiques détaillées : Tiens, c'est bizarre, je vois 0 capture sur sa fiche.
Toula : Oui... et il ne ramène jamais aucun composant de monstre non plus...
Lovag : Quoi ? Mais comment c'est possible ?
Toula : Tout simplement car il ne reste plus rien... on ne retrouve que des cadavres charcutés, une véritable boucherie...
Tanar, souriant : Ah ! Nous aussi on a notre "original" dans ce style là !...
Orkan, grommellant en se sentant visé : Pfff... Et voilà, je me retrouve avec la mission la plus pourrie à mon plus grand bonheur... Non mais, sérieux, moi j'suis un hunter, pas une babysitter !
Lovag, en regardant le dossier suivant : D'un autre côté, Orkan, je ne suis pas certain que tu te serais beaucoup plus amusé avec le dernier...
Chef : Et pour finir, le troisième et dernier hunter, Freckles (prononcé [frékeulz]). Un expert en fusarbalètes lourdes, très solitaire, voire même austère avec les gens.
Tanar : Je ne vous cacherai pas que, de mon point de vue, c'est notre suspect le plus sérieux à l'heure actuelle.
Lovag : ... et en plus il est roux...
Tanar, surpris : ...! Non mais c'est quoi ces préjugés débiles ???
Lovag : Non mais roux, "Red" Sun... et en plus Yuki avait parlé de détonations de fusarbalète lourde quand Red Sun était intervenu...
Tanar, un peu moqueur : Ce serait pas un peu trop simple, non ? Red Sun se dissimulerait certaniement plus que ça !
Lovag, constatant que personne n'allait dans son sens, murmura tout de même à voix basse : bah justement, peut-être que c'est fait exprès d'être aussi flagrant...
Toula : On ne sait que très peu de choses sur Freckles, il n'est pas très bavard...
Tanar, se tournant vers Homok avec un large sourire pleins de sous-entendus : Hum, hum, hum...
Homok, levant les yeux au ciel : C'est bon, j'ai compris...
Tanar : Très bien, voilà qui est fait, on va pouvoir passer à l'action !
Fény, pointant discrètement Toula du menton : Euh... c'est pas pour dire mais... on n'oublie personne là ?...
Tanar, confus : Comment ça ??? Qu'est-ce que tu veux dire Fény ?...
Fény : bah, je veux dire que, quitte à faire la liste des derniers bons hunters de ce village, autant être exhaustifs et il me semble que Toula devrait y figurer, non ?
Toula, arborant un franc sourire : Merci Fény ! Je prends ça pour un compliment et serais ravie de partir en quête avec toi si tu le souhaites.
Fény, toujours aussi distante : Tout le plaisir sera pour moi.
Chef : OK, j'envoie immédiatement des messagers pour prévenir Démi, Kadoc et Freckles.
Tanar restait incrédule face à l'intervention de Fény mais jugea qu'il ne servait à rien de lancer un débat ; l'heure était aux préparatifs.
Tanar : Bien, autre chose importante, voici des grenades fumigènes qui vous serviront de signaux une fois la quête terminée. Evidemment, il y a une couleur par duo.
Lovag, inquiet : D'accord pour le principe, mais, si on a un souci, vous pourrez intervenir en combien de temps ? On sera très loin du village ou pas ?
Fény : De toute façon, les autres duos seront dans les parages, donc ça devrait aller, trouillard...
Homok : Et sinon, à quoi ressemblera la zone de chasse ? On doit prévoir des vêtements chauds ? Des boissons fraîches ?
Toula : Hmm... les collines enneigées sont trop loin... le désert ne sera pas très pratique... les marais sont à éviter car la pluie risque de ne pas faire fonctionner les fumigènes et c'est la saison des amours pour les Doborus...
Lovag, craintif : Les quoi ?...
Toula, surprise : Tu n'as jamais vu de Doboru ?
Fény, murmurant tout bas : Bah toi non plus...
Lovag, après avoir donné un coup de coude à sa camarade : Non, c'est quoi ?
Tanar, coupant le hors-sujet naissant : Je vous propose de parler de tout ça une autre fois ; là, c'est le moment d'aller vous préparer avant de partir en quête !
Un peu plus tard, dans les rues du village, Lovag, visiblement tracassé, s'approcha de Fény pour lui parler discrètement.
Lovag, soucieux : Fény, je peux te demander quelque chose ?...
Fény, toujours aussi froide : Quoi ?
Lovag : Quand bien même tu aurais des soupçons sur Toula, et puisqu'elle sait qu'on cherche à démasquer Red Sun, elle va faire bien attention à ne pas se trahir, alors pourquoi l'accuser publiquement et partir en quête avec elle ?
Fény : Tout simplement car je préfère la surveiller de près et que le temps qu'elle sera en quête avec moi, elle n'aura pas la moindre opportunité de faire autre chose.
Lovag : OK mais, et toi alors ? Si c'est effectivement elle, Red Sun, alors tu cours un grand danger à partir seule avec elle ???
Fény : Ne t'inquiète pas pour moi ; je sais me défendre et, comme tout le monde sait que je la soupçonne, je doute qu'elle tente quoique ce soit sur moi, car elle se démasquerait instantanément.
Lovag, pas rassuré : Hmmm... quoiqu'il en soit, reste sur tes gardes et fais attention à toi, ok ?
Soudain, une voix de chaude et sensuelle sussura à l'oreille de Lovag : "Mmh.... Hello you..."
Lovag sursauta en poussant un cri de surprise et se retourna aussitôt pour découvrir Demi qui prit le temps de lui inspecter tout le corps du regard tout en se mordant la lèvre inférieure avant de lui jeter un regard torride : "Alors tout ça, c'est pour moi ?... Mmh..."
Lovag ne savait plus où se mettre. Il ne put que bégayer quand elle s'approcha lentement de lui... Il ne put que tremblotter quand elle posa ses mains sur ses joues.
Et, quand elle l'étreignit en lui mettant la tête dans son décolleté, il ne put plus respirer.
Fény, rouge de colère : Ca va aller, là ?! Vous me dites si je vous dérange, hein !!!
Lovag, parvenant à se libérer de cette accolade forcée : Fény, je te jure, c'est pas ce que tu crois ! J'ai rien pu faire, tu l'as bien vue !
Demi posa alors un regard dédaigneux sur Fény : Et voilà la future ex... Pfff, bien trop jeune pour savoir comment satisfaire un homme ! Allez mon chou, on est parti...
Mais, alors que Demi attirait Lovag d'un signe de son index, ce dernier déclina l'invitation en bafouillant : C'est... c'est très tentant mais je... je... je ne suis pas encore prêt...
Demi ouvrit des grands yeux gourmands : Mmmh ! Encore plus intéressant que ce que je pensais !!! Ne t'inquiète pas, c'est moi qui m'occuperais de tout...
Lovag, rouge de honte en réalisant le quiproquo : Non, non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire !!! C'est juste que je n'ai pas encore mon équipement donc on ne va partir tout de suite !
Demi, soupira de déception : Bon, très bien, alors à tout à l'heure... Tu me manques déjà...
Et lui envoya un baiser de loin avant de s'en aller dans une démarche fémininement majestueuse.
Fény, la mâchoire en compote, se contenta de siffler froidement : Il est hors de question que tu partes en quête avec elle...
Lovag, la regarda avec surprise avant d'éclater de rire : Ma parole mais tu es jalouse ?! AH AH AH !!!
Fény, paniquée, rougit comme une tomate : Quoi ?! Moi, jalouse ?! Non mais ça va pas ?! Oh et puis fais ce que tu veux, de toute façon je m'en fiche royalement !
Et elle partit à son tour dans la direction opposée, laissant Lovag à sa crise de rire.
Un peu plus tard, Tanar tint à ce que les cinq compagnons se retrouvent entre eux pour une petite réunion avant le départ des quêtes.
Tanar : Bon, je vois que vous êtes tous préparés ; les quêtes ne devraient plus tarder à être lancées. Tout le monde a révisé ses fiches ?
Lovag, levant son bras comme dans une salle de classe : Je vais m'occuper de Demi, la cougar à la fusarbalète ; et on a le fumigène bleu.
Homok : Moi, je me charge de Freckles, le sniper roux solitaire ; et on a le fumigène rouge.
Orkan : Moi j'ai pioché la fumée jaune et le mioche qui se prénomme Kadoc ; j'espère juste qu'il tiendra l'choc et qu'j'devrais pas lui changer son froc...
Fény : Et moi je pars avec le fumigène vert et Toula, la draconnienne aveugle trop souriante pour être honnête...
Tanar voulut relever mais Homok enchaîna aussitôt : Au fait, Tanar, pendant que, nous, on sera en chasse, qu'est-ce que tu vas faire, toi ?
Tanar : Je vais continuer à mener mon enquête sur place, car il n'est pas exclure que Red Sun ne soit pas l'un de vos quatre binômes.
Lovag, souriant jaune : Voilà qui ne serait pas pour me déplaire ! Je dois vous avouer que Demi me fait un peu peur...
Fény, le foudroyant du regard : C'est vrai que tu avais l'air d'avoir super peur avec ta tête entre ses seins...
Orkan, Homok et Tanar, se retournant d'un coup vers Lovag, avec autant de surprise que de jalousie dans les yeux : QUOI ???!!!
Tanar, se reprenant : Hum, hum... Un peu de sérieux s'il vous plait... Rappelez vous pourquoi nous sommes là. La situation est grave, donc restez systématiquement sur vos gardes, soyez prudents et concentrés, méfiez-vous de vos binômes et surtout, surtout, ne les perdez JAMAIS de vue !
Prochain épisode : "Round d'observation", il faudra ouvrir l'oeil, et le bon !
Voilà, un petit chapitre pour vous donner signe de vie et vous montrer que cette fic n'est pas morte !
Bien entendu, je vous demanderai de garder pour vous vos pronostics sur l'identité de Red Sun (si ça vous démange, envoyez moi un MP ).
Episode 04 - "Pour le meilleur et pour le pire"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Fény, Lovag, Tanar, Homok et Orkan sont à Yukumo.
La dernière team de hunters du village a été éliminée par Red Sun.
-----------------------
Les cinq jeunes chasseurs se trouvaient dans le bureau de la chef du village en compagnie de cette dernière et de Toula.
Après quelques discussions, les conclusions de ce brainstorming improvisé étaient les suivantes : Red Sun était vraisemblablement un hunter, et comme il n'en restait qu'une poignée dans le village, alors le plus simple était de les tester en situation réelle, en allant chasser avec eux.
Lovag : OK pour aller chasser en duo avec un hunter du village, mais si on leur dit que c'est pour voir qui est Red Sun, alors le vrai Red Sun le saura et fera attention, non ?
Tanar : Effectivement, c'est pourquoi il faut trouver un prétexte...
Chef, réfléchissant à voix haute : C'est bientôt la fête du Printemps ; on y fait traditionnellement toujours un grand banquet... ça pourrait être l'occasion d'aller chasser du petit gibier et de cueillir quelques plantes, non ?
Tanar : Excellente idée !
Toula : ... et on pourrait même en profiter pour insister sur le fait que les hunters du village vous fassent découvrir les environs
Tanar : OK, alors on fait comme ça.
Homok : Bon, passons aux choses sérieuses, qui sont les derniers chasseurs dont on parle ?
La chef du village déposa alors trois dossiers sur la table avec des photos de chaque protagoniste épinglées dedans.
Chef : Très bien, commençons par elle, Demi (prononcé [démi]). C'est la plus âgée, et donc la plus expérimentée. Elle ne part jamais seule en quête, mais change systématiquement de partenaires... avec une préférence pour les jeunes hommes... Elle montre peu d'affinité avec les autres.
Fény : OK, donc, grosso modo, elle les prend et les jette...
Chef : Euh, oui, on peut dire ça comme ça. D'autre part, elle a la quarantaine dépassée mais reste bien conservée pour son âge et est encore très habile avec sa fusarbalète.
Lovag, fixant une des photos avec le plus grand sérieux du monde : OK, je m'en charge.
Le ton solennel du coriste surprit toute l'assemblée.
Tanar : Euh... tu es sûr ??? Tu te rends comptes que tu te portes volontaire pour une mission dangereuse là ?...
Fény, prenant visiblement sur elle pour ne pas exploser : Et si la photo n'avait rien montré de plus que son visage, tu y serais quand même allé avec autant de motivation ?...
Orkan se rua derrière Lovag pour jeter un coup d'oeil : Oh ! Bah il va te falloir de solides arguments pour convaincre ta femme de vous laisser partir tous les deux. La bonne nouvelle c'est que si tu en manques, tu pourras te reposer sur ceux de Demi, ils ont l'air bien généreux !!!
Lovag, embarrassé : Non, non ! Ca n'a rien à voir !... En fait... si vous voulez tout savoir, c'est juste que je la trouve moins effrayante que les deux autres, donc je préfère me porter volontaire pour elle...
Tanar, soulagé : Aaah, tu nous as fait peur ! Bon bah pas de souci, Lovag ira avec Demi, voilà qui est réglé.
Chef : Très bien. Le second s'appelle Kadoc.
Fény, en regardant les photos : Attendez, ce gamin doit à peine avoir 12 ans, il est bien trop jeune pour être le Red Sun de la vidéo, alors quel intérêt ???
Tanar : Je suis d'accord avec toi, mais mieux vaut n'exclure aucune possibilité. Après tout, le Red Sun d'aujourd'hui pourrait très bien ne pas être le même ; il pourrait s'agir d'un copycat ou pourquoi pas de plusieurs individus...
Chef : Effectivement, Kadoc est très jeune mais ne vous fiez surtout pas aux apparences : il est redoutable...
Toula, visiblement troublée : Redoutablement effrayant surtout... moi il me met mal à l'aise...
Tanar : Pourquoi donc ? Qu'est-ce qu'il a de spécial ?
Chef : C'est un fervent utilisateur des doubles lames qui chasse uniquement en solitaire.
Homok lisant les statistiques détaillées : Tiens, c'est bizarre, je vois 0 capture sur sa fiche.
Toula : Oui... et il ne ramène jamais aucun composant de monstre non plus...
Lovag : Quoi ? Mais comment c'est possible ?
Toula : Tout simplement car il ne reste plus rien... on ne retrouve que des cadavres charcutés, une véritable boucherie...
Tanar, souriant : Ah ! Nous aussi on a notre "original" dans ce style là !...
Orkan, grommellant en se sentant visé : Pfff... Et voilà, je me retrouve avec la mission la plus pourrie à mon plus grand bonheur... Non mais, sérieux, moi j'suis un hunter, pas une babysitter !
Lovag, en regardant le dossier suivant : D'un autre côté, Orkan, je ne suis pas certain que tu te serais beaucoup plus amusé avec le dernier...
Chef : Et pour finir, le troisième et dernier hunter, Freckles (prononcé [frékeulz]). Un expert en fusarbalètes lourdes, très solitaire, voire même austère avec les gens.
Tanar : Je ne vous cacherai pas que, de mon point de vue, c'est notre suspect le plus sérieux à l'heure actuelle.
Lovag : ... et en plus il est roux...
Tanar, surpris : ...! Non mais c'est quoi ces préjugés débiles ???
Lovag : Non mais roux, "Red" Sun... et en plus Yuki avait parlé de détonations de fusarbalète lourde quand Red Sun était intervenu...
Tanar, un peu moqueur : Ce serait pas un peu trop simple, non ? Red Sun se dissimulerait certaniement plus que ça !
Lovag, constatant que personne n'allait dans son sens, murmura tout de même à voix basse : bah justement, peut-être que c'est fait exprès d'être aussi flagrant...
Toula : On ne sait que très peu de choses sur Freckles, il n'est pas très bavard...
Tanar, se tournant vers Homok avec un large sourire pleins de sous-entendus : Hum, hum, hum...
Homok, levant les yeux au ciel : C'est bon, j'ai compris...
Tanar : Très bien, voilà qui est fait, on va pouvoir passer à l'action !
Fény, pointant discrètement Toula du menton : Euh... c'est pas pour dire mais... on n'oublie personne là ?...
Tanar, confus : Comment ça ??? Qu'est-ce que tu veux dire Fény ?...
Fény : bah, je veux dire que, quitte à faire la liste des derniers bons hunters de ce village, autant être exhaustifs et il me semble que Toula devrait y figurer, non ?
Toula, arborant un franc sourire : Merci Fény ! Je prends ça pour un compliment et serais ravie de partir en quête avec toi si tu le souhaites.
Fény, toujours aussi distante : Tout le plaisir sera pour moi.
Chef : OK, j'envoie immédiatement des messagers pour prévenir Démi, Kadoc et Freckles.
Tanar restait incrédule face à l'intervention de Fény mais jugea qu'il ne servait à rien de lancer un débat ; l'heure était aux préparatifs.
Tanar : Bien, autre chose importante, voici des grenades fumigènes qui vous serviront de signaux une fois la quête terminée. Evidemment, il y a une couleur par duo.
Lovag, inquiet : D'accord pour le principe, mais, si on a un souci, vous pourrez intervenir en combien de temps ? On sera très loin du village ou pas ?
Fény : De toute façon, les autres duos seront dans les parages, donc ça devrait aller, trouillard...
Homok : Et sinon, à quoi ressemblera la zone de chasse ? On doit prévoir des vêtements chauds ? Des boissons fraîches ?
Toula : Hmm... les collines enneigées sont trop loin... le désert ne sera pas très pratique... les marais sont à éviter car la pluie risque de ne pas faire fonctionner les fumigènes et c'est la saison des amours pour les Doborus...
Lovag, craintif : Les quoi ?...
Toula, surprise : Tu n'as jamais vu de Doboru ?
Fény, murmurant tout bas : Bah toi non plus...
Lovag, après avoir donné un coup de coude à sa camarade : Non, c'est quoi ?
Tanar, coupant le hors-sujet naissant : Je vous propose de parler de tout ça une autre fois ; là, c'est le moment d'aller vous préparer avant de partir en quête !
Un peu plus tard, dans les rues du village, Lovag, visiblement tracassé, s'approcha de Fény pour lui parler discrètement.
Lovag, soucieux : Fény, je peux te demander quelque chose ?...
Fény, toujours aussi froide : Quoi ?
Lovag : Quand bien même tu aurais des soupçons sur Toula, et puisqu'elle sait qu'on cherche à démasquer Red Sun, elle va faire bien attention à ne pas se trahir, alors pourquoi l'accuser publiquement et partir en quête avec elle ?
Fény : Tout simplement car je préfère la surveiller de près et que le temps qu'elle sera en quête avec moi, elle n'aura pas la moindre opportunité de faire autre chose.
Lovag : OK mais, et toi alors ? Si c'est effectivement elle, Red Sun, alors tu cours un grand danger à partir seule avec elle ???
Fény : Ne t'inquiète pas pour moi ; je sais me défendre et, comme tout le monde sait que je la soupçonne, je doute qu'elle tente quoique ce soit sur moi, car elle se démasquerait instantanément.
Lovag, pas rassuré : Hmmm... quoiqu'il en soit, reste sur tes gardes et fais attention à toi, ok ?
Soudain, une voix de chaude et sensuelle sussura à l'oreille de Lovag : "Mmh.... Hello you..."
Lovag sursauta en poussant un cri de surprise et se retourna aussitôt pour découvrir Demi qui prit le temps de lui inspecter tout le corps du regard tout en se mordant la lèvre inférieure avant de lui jeter un regard torride : "Alors tout ça, c'est pour moi ?... Mmh..."
Lovag ne savait plus où se mettre. Il ne put que bégayer quand elle s'approcha lentement de lui... Il ne put que tremblotter quand elle posa ses mains sur ses joues.
Et, quand elle l'étreignit en lui mettant la tête dans son décolleté, il ne put plus respirer.
Fény, rouge de colère : Ca va aller, là ?! Vous me dites si je vous dérange, hein !!!
Lovag, parvenant à se libérer de cette accolade forcée : Fény, je te jure, c'est pas ce que tu crois ! J'ai rien pu faire, tu l'as bien vue !
Demi posa alors un regard dédaigneux sur Fény : Et voilà la future ex... Pfff, bien trop jeune pour savoir comment satisfaire un homme ! Allez mon chou, on est parti...
Mais, alors que Demi attirait Lovag d'un signe de son index, ce dernier déclina l'invitation en bafouillant : C'est... c'est très tentant mais je... je... je ne suis pas encore prêt...
Demi ouvrit des grands yeux gourmands : Mmmh ! Encore plus intéressant que ce que je pensais !!! Ne t'inquiète pas, c'est moi qui m'occuperais de tout...
Lovag, rouge de honte en réalisant le quiproquo : Non, non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire !!! C'est juste que je n'ai pas encore mon équipement donc on ne va partir tout de suite !
Demi, soupira de déception : Bon, très bien, alors à tout à l'heure... Tu me manques déjà...
Et lui envoya un baiser de loin avant de s'en aller dans une démarche fémininement majestueuse.
Fény, la mâchoire en compote, se contenta de siffler froidement : Il est hors de question que tu partes en quête avec elle...
Lovag, la regarda avec surprise avant d'éclater de rire : Ma parole mais tu es jalouse ?! AH AH AH !!!
Fény, paniquée, rougit comme une tomate : Quoi ?! Moi, jalouse ?! Non mais ça va pas ?! Oh et puis fais ce que tu veux, de toute façon je m'en fiche royalement !
Et elle partit à son tour dans la direction opposée, laissant Lovag à sa crise de rire.
Un peu plus tard, Tanar tint à ce que les cinq compagnons se retrouvent entre eux pour une petite réunion avant le départ des quêtes.
Tanar : Bon, je vois que vous êtes tous préparés ; les quêtes ne devraient plus tarder à être lancées. Tout le monde a révisé ses fiches ?
Lovag, levant son bras comme dans une salle de classe : Je vais m'occuper de Demi, la cougar à la fusarbalète ; et on a le fumigène bleu.
Homok : Moi, je me charge de Freckles, le sniper roux solitaire ; et on a le fumigène rouge.
Orkan : Moi j'ai pioché la fumée jaune et le mioche qui se prénomme Kadoc ; j'espère juste qu'il tiendra l'choc et qu'j'devrais pas lui changer son froc...
Fény : Et moi je pars avec le fumigène vert et Toula, la draconnienne aveugle trop souriante pour être honnête...
Tanar voulut relever mais Homok enchaîna aussitôt : Au fait, Tanar, pendant que, nous, on sera en chasse, qu'est-ce que tu vas faire, toi ?
Tanar : Je vais continuer à mener mon enquête sur place, car il n'est pas exclure que Red Sun ne soit pas l'un de vos quatre binômes.
Lovag, souriant jaune : Voilà qui ne serait pas pour me déplaire ! Je dois vous avouer que Demi me fait un peu peur...
Fény, le foudroyant du regard : C'est vrai que tu avais l'air d'avoir super peur avec ta tête entre ses seins...
Orkan, Homok et Tanar, se retournant d'un coup vers Lovag, avec autant de surprise que de jalousie dans les yeux : QUOI ???!!!
Tanar, se reprenant : Hum, hum... Un peu de sérieux s'il vous plait... Rappelez vous pourquoi nous sommes là. La situation est grave, donc restez systématiquement sur vos gardes, soyez prudents et concentrés, méfiez-vous de vos binômes et surtout, surtout, ne les perdez JAMAIS de vue !
Prochain épisode : "Round d'observation", il faudra ouvrir l'oeil, et le bon !
- BONUS:
- "Demi" : cf. Demi Moore, la cougar par excellence !
"Kadoc" : cf. Kaamelott, un personnage mentalement retardé.
"Freckles" : ça veut dire tâches de rousseur en Anglais.
Voilà, un petit chapitre pour vous donner signe de vie et vous montrer que cette fic n'est pas morte !
Bien entendu, je vous demanderai de garder pour vous vos pronostics sur l'identité de Red Sun (si ça vous démange, envoyez moi un MP ).
Re: Swords and Symphony - Tome 03
Du début à la fin, ta fic est exceptionnelle. J'attends la suite !
arzak16- Nombre de messages : 650
Age : 24
Localisation : Auprès d'un Garuga... mort.
Rang : Inconnu après de multiples reset
Date d'inscription : 31/12/2012
Re: Swords and Symphony - Tome 03
Merci beaucoup, je suis ravi que ça te plaise.
Pour info, le chapitre suivant est en cours d'écriture et il va être énorme ; pour l'histoire et pour respecter le plan que je m'étais fixé, impossible de le découper, désolé !
Pour info, le chapitre suivant est en cours d'écriture et il va être énorme ; pour l'histoire et pour respecter le plan que je m'étais fixé, impossible de le découper, désolé !
Re: Swords and Symphony - Tome 03
Pas grave, j'attendrai! Bonne chance!
arzak16- Nombre de messages : 650
Age : 24
Localisation : Auprès d'un Garuga... mort.
Rang : Inconnu après de multiples reset
Date d'inscription : 31/12/2012
Re: Swords and Symphony - Tome 03
J'aime beaucoup.
On ne manque pas de lecture alors que le tome 3 vient à peine de commencer. J'apprécie toujours autant le principe de tes ' bonus ' qui sont utiles afin de mieux comprendre ce que tu veux dire (puisque au moment de la lecture je n'avais aucune idée de ce que voulait dire ' Freckles ').
M'enfin bref, bonne continuation et j'espère que tu sauras nous faire baver (encore plus ?) pour ce tome 3 .
On ne manque pas de lecture alors que le tome 3 vient à peine de commencer. J'apprécie toujours autant le principe de tes ' bonus ' qui sont utiles afin de mieux comprendre ce que tu veux dire (puisque au moment de la lecture je n'avais aucune idée de ce que voulait dire ' Freckles ').
M'enfin bref, bonne continuation et j'espère que tu sauras nous faire baver (encore plus ?) pour ce tome 3 .
[BDC]Vuzz- Nombre de messages : 251
Age : 26
Localisation : La ou il faut pas...
Rang : mhfu 6, mhp3rd 6 et mh3tri 86
X-Tag : Vuzz77.
Date d'inscription : 20/11/2011
Re: Swords and Symphony - Tome 03
-----------------------
Episode 05 - "Round d'observation"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Afin de démasquer Red Sun, Fény, Lovag, Orkan et Homok s'apprêtent à partir en quête en duo avec les derniers hunters de Yukumo.
-----------------------
Tanar : ... et surtout, restez toujours avec votre binôme, ne le perdez jamais de vue !
Fény, excédée : Oui bah ça va, c'est bon, on a compris ! C'est la quinzième fois que tu nous le répètes !!!
Elle tourna donc les talons et se dirigea vers la place du village, suivie par Lovag, Orkan et Homok qui firent de même.
Tout le monde semblait s'être attroupé sur la place principale, au pied des marches menant au hall de la guilde. Les quatre hunters de Yukumo se tenaient en haut des escaliers, côte-à-côte avec leur binôme attitré précédemment. La Chef fit une présentation solennelle des duos en annonçant aux villageois que cette grande quête de récolte permettrait de faire un festin pour la soirée. Tous les gens applaudissaient joyeusement, réjouis à l'idée de cette parenthèse heureuse en ces temps difficiles. Finalement, les huit chasseurs se dirigèrent vers les charrettes ; chaque couple avait la sienne car ils allaient être dispatchés dans différentes zones.
Orkan boudait ouvertement à l'arrière de la charrette. Il avait beau l'observer, il lui semblait impossible que Kadoc, ce gamin qui jouait avec des graines, puisse être le serial killer qui traumatisait le monde des hunters. Alors que le chasseur-rapeur était dans ses pensées, le jeune garçon se tourna vers lui, dévoilant le "chef-d'oeuvre" sur lequel il était depuis le début du voyage : "Regarde, c'est joli, hein ?", questionna-t-il avec un large sourire. Orkan se pencha légèrement pour jeter un coup d'oeil... ...! Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit que les graines mises bout-à-bout représentaient le smiley symbôlique de Red Sun avec une parfaite fidélité !!!
Orkan, déboussolé : J'ai beau essayé, impossible de savoir ce qui se passe derrière ce regard vide ; Ou tu es incroyablement malin, ou tu es incroyablement stupide...
Soudain, une ombre passa furtivement sur la charrette : quelque chose venait de passer devant le soleil ! Orkan leva les yeux au ciel mais, aveuglé, il ne put que distinguer un étrange volatile. Cela ne ressemblait à un rien que le chasseur ne connaissait ; ça n'avait ni la forme d'un Rathalos, ni même la silhouette d'un Garuga. L'animal semblait être en phase descendante, il allait donc vraisemblablement se poser un peu plus loin. Orkan attrapa Kadoc par le col et bondit du véhicule.
Kadoc : Hé ! Mais on ne devait pas aller cueillir des herbes ???
Orkan : Primo, c'est moi qui commande donc c'est moi qui décide ; Deuxio, ça c'est des DS de chasseur, pas des serpettes de druide ! Donc, la cueillette, pour le moment on oublie ; Dans l'immédiat, place à l'action : on va se faire ce Wy-VNI !
Comme on pouvait s'y attendre, le silence règnait entre Homok et Freckles. L'imposante silhouette du hunter de Pokke ne semblait pas impressionner l'artilleur roux de Yukumo. Ce dernier scrutait l'horizon avec sérieux, sans montrer la moindre intention de lancer la conversation. Ce silence n'était pas pour déplaire à Homok, lui-même n'étant pas friand des bavardages vides de sens, mais il savait qu'il lui faudrait faire parler son hôte s'il voulait apprendre à le connaître. Après tout, c'était également une mission pour déterminer si oui ou non, Freckles pouvait être Red Sun.
Homok, innocemment : Ca fait longtemps que tu es un hunter ?
Freckles, répondant machinalement, sans se retourner : Depuis que je suis tout petit ; j'ai été élevé par un hunter qui m'a très vite appris le métier.
Homok : Ton père était hunter ?
Freckles : Non, je n'ai pas connu mes parents... mais j'ai croisé la route d'un homme qui m'a pour ainsi dire adopté.
Homok : Il est mort ?
Freckles : Disparu plutôt.
Homok : Comment s'appelle-t-il ?
Freckles : Je n'ai jamais connu son vrai nom, mais ce n'est pas important.
Homok se demandait si ce tuteur pouvait être le Red Sun qui avait mis Yuki à l'épreuve, mais il sentait que Freckles n'en dirait pas plus sur le sujet.
Homok, observant le fusil de son acolyte : Beau specimen, pourquoi cette arme plutôt qu'une autre ?
Freckles : J'ai commencé jeune et appuyer sur une gâchette ne demande pas une condition physique particulière. Mon maître disait que, plus on était bon, plus on pouvait se rapprocher de sa cible, donc que les fusarbalètes étaient pour les débutants, et les couteaux pour les chasseurs les plus aguerris ; personnellement, j'ai toujours préféré rester loin, au calme, anonyme et dans ma bulle...
Homok : C'est pour ça que tu chasses toujours en solo ?
Freckles : Dis donc, tu poses beaucoup de questions... Regarde, on arrive, profite plutôt du paysage.
Homok n'insista pas et passa le reste du trajet à se préparer, aiguisant sa Great Sword, s'attachant les dreadlocks et vérifiant le contenu de son inventaire.
L'athmosphère était tout autre à l'arrière de la charrette de Lovag. Le jeune coriste de Pokke la partageait avec Demi, autant connue pour sa parfaite maîtrise de la fusarbalète légère que pour son insatiable appétit de cougar... D'ailleurs, elle n'avait pas attendu bien longtemps avant de s'attaquer au pauvre Lovag :
Demi, dans un murmure sensuel : Allez, viens... rapproche toi de moi, tu es si loin...
Lovag, visiblement mal à l'aise : N-n-non, merci, ça va, je suis bien là, et puis ça... ça... ça équilibre mieux la charrette comme ça...
Demi, bombant son torse de manière explicitement indécente : Oh, zut, j'avais complètement oublié que la route était en mauvaise état... j'aurais vraiment dû mettre un soutien-gorge...
Effectivement, les nombreux nids-de-poule qui parsemaient la piste en terre faisaient bondir la généreuse poitrine de l'artilleuse. Lovag faisait tous les efforts du monde pour ne pas regarder en direction de cette valse aussi scandaleusement malsaine que délicieusement hypnotisante. Par respect pour Fény, il se devait d'être fort et de ne pas succomber à la tentation, aussi bondissante soit elle !
La charrette s'engouffra dans un long tunnel sombre. Demi se tourna alors vers le Félyne conducteur et, tout en lui caressant le haut du crâne, lui murmura à l'oreille : "Est-ce que tu serais assez chou pour nous laisser là, mon châton ? Je vais prendre les choses en main maintenant..." La boule de poils s'exécuta et Lovag fut bien obligé de débarquer dans cette grotte plongée dans l'obscurité. N'y voyant pas beaucoup, le jeune chasseur n'osait pas avancer trop vite. Demi vint à sa rescousse :
Demi, tendant sa main vers Lovag : Allez, je connais cet endroit par coeur, donne moi ta main...
Lovag : Hééé !!! C'est pas ma main ça !!!
Demi : Oups ! Que je suis maladroite... mmmh...
Lovag, à soi-même : Fény... Pense à Fény... Fény...
Fény, justement, bouillonnait intérieurement ; son instant féminin ne pouvait la tromper : elle était intimement persuadée que cette vieille peau nymphomane allait chauffer Lovag, et cette certitude la mettait dans une rage qu'elle ne pouvait contenir. Sa coéquipière le ressentait malgré sa cessité :
Toula : Fény, je te sens tendue... quelque chose ne va pas ?
Fény, serrant les dents : Tout va bien... Mais je t'avoue que tes cliquetis, là, ça commence un peu à me monter à la tête...
Effectivement, depuis le départ, la jeune femme aveugle jouait avec un poignard, le faisant passer entre ses phalanges, tourner autour de ses doigts, le tout dans un tintentement qui pouvait devenir agançant à la longue !
Toula, confuse, rangeant immédiatement sa lame : Oh ! Je suis sincèrement désolée, c'est un tic ; à la base c'était pour travailler l'agilité de mes doigts et la souplesse de mes poignets...
Fény, se radoucissant légèrement : Non, mais c'est bon... au passage, je dois reconnaître que l'idée de fixer une ficelle à tes poignards est très ingénieuse...
Toula, arborant un grand sourire : Merci beaucoup !
Fény, poursuivant sa phrase : ... mais je me demande si tu ne perds pas en précision tout de même.
Toula, haussant les sourcils au-dessus du bandeau qui lui protégeait les paupillères, d'un air sournois : Oh, oh, oh, je rêve où tu cherches à me mettre au défi ?...
Fény, se reprenant : Ah non, pas du tout, c'était juste une remarque comme ça !
Toula, joueuse : Allez, voilà ce que je te propose : on va passer sur un pont (j'entends le bruit de l'eau au loin), je te parie que j'arrive à avoir une grenouille.
Fény, méfiante : Ca dépend, tu veux parier quoi ?...
Toula, avec un sourire espiègle : Hmm... des infos sur Tanar par exemple ?...
Fény, surprise : ...!?!
Toula, intéressée : OK, disons qu'on lance toutes les deux, et si je suis la seule à réussir, tu m'en dis plus sur lui, d'accord ?
Fény, haussant les épaules : OK.
Arrivées aux abords du pont, les deux jeunes femmes se redressèrent, cherchant leur équilibre, poignard à la main. En contre-bas, quelques grenouilles coassaient. Ce fut Toula qui lança la première, épinglant littéralement son amphibien à son nénuphar. Elle tira d'un coup sec sur la ficelle pour ramener son projectile à elle.
Toula, fière d'elle, en nettoyant sa lame : Alors, ils manquent de précision mes poignards ficellés ?
Fény se concentra et lança à son tour... malheureusement elle manqua sa cible de quelques centimètres. Misant sur l'handicap de sa partenaire, elle tenta tout de même un coup de bluff :
Fény : Effectivement, plutôt précis !
Toula : Toi aussi tu l'as eue ?
Fény : Ouaip, facile.
Toula sourit ; elle était aveugle mais pas dupe, elle savait que Fény avait raté mais ne jugea pas nécessaire de le souligner.
Toula, feignant la déception : Bon, tant pis, ce n'est pour cette fois que j'en apprendrais plus sur Tanar !
Ailleurs.
Orkan, tout en courant : Bon, inutile de préciser que, sur les monstres du coin, je n'y connais que dalle ; alors parlons vite et parlons bien : dis moi tout ce que tu sais sur cet animal.
Kadoc, haletant : Bah... Déjà il faut enlever les plumes du Qurupecco avant de le manger, sinon ça fait tousser.
Orkan, éberlué : Euh... On n'a pas du se comprendre alors j't'arrête tout de suite ; J'veux pas savoir comment s'y prendre pour une escalope de Quru bien cuite ! Moi j'parlais surtout de ses aptitudes au combat, histoire de pouvoir lui mettre une dérouillée fissa fissa !
Kadoc, imperturbable : Alors moi j'aime bien commencer par lui trouer les ailes et lui briser les pattes ; il est trop rigolo quand il gigote sur les rotules !
Alors que Kadoc était parti dans un fou-rire enfantin, Orkan n'en croyait ni ses yeux ni ses oreilles et se demandait sérieusement sur quel sociopathe il était tombé...
Bientôt, ils arrivèrent sur la zone où venait d'atterrir le Qurupecco. Après leurs conversations pour le moins étranges, Orkan était très curieux de voir comment Kadoc se débrouillait avec des Dual Swords ; il guetta donc du coin de l'oeil son équipier lorsque celui-ci dégaina ses lames. La prise que le jeune garçon adopta le stupéfia ! En effet, tout comme lui, Kadoc utilisait une prise dite "basse", avec les pointes de ses lames orientées vers le bas, mais, étonnament, le tranchant de ses lames n'était pas dirigé vers l'ennemi mais vers lui ; il les tenait visiblement à l'envers !!! Bien que fronçant les sourcils face à cette bizarrerie, Orkan ne posa pas la moindre question ; il attendrait de le voir en action.
Alors qu'ils s'élancèrent tous les deux droit sur leur cible, l'impressionnant volatile déploya ses ailes et leur envoya une série de bourrasques en leur direction. Orkan roula immédiatement sur le côté et se releva dans la foulée pour continuer sa course en optant pour une trajectoire courbe afin d'éviter de faire face à son adversaire, de plus, il s'était penché en avant au maximum, sa tête au ras du sol, pour être le plus aérodynamique possible. Contrairement à lui, Kadoc avait été littéralement balayé de part son petit gabaris.
En attaquant par le côté, Orkan réussit à s'approcher assez pour porter une première attaque ; il bondit donc vers son adversaire en abattant ses deux armes verticalement... mais ces dernières rebondirent sur la griffe supérieure de l'aile dans un tintement métallique. Ne se démontant pas, le chasseur enchaîna avec une attaque à la gorge... mais la lame ne fit que s'enfoncer dans la peau caoutchouteuse du monstre sans rien trancher du tout ! Décidément, Orkan allait de surprise en surprise dans ce combat !!! Ces deux échecs consécutifs le déconcentrèrent de telle sorte que, lorsque le Qurupecco passa à l'attaque en entrechoquant violemment ses deux silex l'un contre l'autre, il ne put que se mettre en position défensive au lieu d'esquiver et fut touché de plein fouet par l'explosion produite. Orkan vola sur plusieurs mètres. L'oiseau fit alors volte-face pour renvoyer une nouvelle bourrasque en direction de Kadoc qui était ainsi tenu à distance.
Orkan décida de se replier pour le moment et, tout en rengainant ses DS, courut rejoindre Kadoc qui ne parvenait pas à approcher le volatile : "Bah alors, t'aurais pas un peu besoin d'aide, gamin ? Bouge pas, tonton Orkan vient te filer un coup d'main !"
Alors que Kadoc était en train de se relever après une n-ième série de tonneaux, Orkan se positionna devant lui, lui attrapa les poignets et se mit à tourner sur lui-même ; emporté par l'effet de force centrifuge, Kadoc avait décollé et se retrouvait à tournoyer parallèlement au sol ! Après avoir pris encore plus de vitesse, Orkan lâcha Kadoc, l'envoyant droit sur le Qurupecco ; le jeune chasseur percuta l'oiseau de pleins pieds, l'entraînant à terre avec lui. En conclusion de ce roulé-boulé, Kadoc avait enfin réduit la distance, il pouvait désormais passer aux choses sérieuses ; cette seule pensée l'amena à arborer un étrange sourire malsain qui inquiéta Orkan, lequel préféra observer la suite des opérations. Tout alla très vite : Kadoc à peine sur ses appuis plongea sur le Qurupecco et planta violemment ses lames dans les cuisses de l'oiseau, une dans chaque, il tira ensuite rapidement ses épées vers lui, déchirant profondément les muscles et les tissus de l'animal ; en voyant ça, Orkan comprit tout l'intérêt de la prise si particulière de l'enfant et de l'orientation du tranchant : il plantait ses lames dans la chair et les tirer ensuite vers lui pour un maximum de dégâts. Cela n'avait strictement rien à voir avec tout ce dont Orkan avait appris jusqu'ici sur la maîtrise des Dual Swords et des différentes techniques enseignées ; une telle violence brute, quasi animale voire primitive le laissait bouche bée, à la fois véritablement impressionné mais aussi mal à l'aise.
Alors que Kadoc tentait de s'attaquer à ses ailes, le monstre apeuré s'échappa et prit un peu de hauteur ; ses plaies ouvertes ne lui permettant pas d'aller bien loin, il trouva refuge en haut d'une grande souche et se mit à faire une sorte de danse avant d'émettre un son strident qui ressemblait presque à un signal, comme un appel. Alors que Kadoc avait entrepris l'ascencion de l'arbre pour rejoindre son adversaire, Orkan, lui, aiguisait son matériel tout en gardant un oeil sur son équipier.
Orkan vérifiait la remise en état de ses lames quand il fut surpris par un coup brutal à la tête ; un Grand Jaggi venait de sortir d'un terrier juste derrière lui et l'avait salué d'un grand coup de queue ! Le regard noir qu'il jeta aussitôt à l'animal fit instinctivement reculer ce dernier de quelques pas. De son côté, Kadoc venait de se faire une nouvelle fois projeté dans les airs par une bourrasque du Qurupecco qui l'avait propulsé jusqu'à Orkan. Il se releva, rageur. Les deux chasseurs se retrouvèrent dos à dos, chacun faisant face à leur propre cible.
Kadoc, retirant sa veste : C'est un Grand Jaggi. Si tu le tues, le Qurupecco pourra toujours en appeller un autre, tu sais ?
Orkan, sérieux : Merci pour cette information, mais celui-ci vient de mériter une punition...
Kadoc, déboutonnant sa chemise : Mais c'est inutile, je te dis, c'est le Qurupecco qu'il faut tuer.
Orkan, cherchant quelques fioles dans ses poches : Je te fais confiance pour la volaille, mais là c'est une question de principe. Et sinon, tu comptes m'expliquer pourquoi tu te mets en slip ???
Kadoc : Il m'a mis en colère... Mais le sang c'est salissant et il faut frotter longtemps pour l'enlever des vêtements. Ce sera plus simple de prendre une douche.
Voyant qu'Orkan allait boire des boissons, Kadoc lui demanda s'il pouvait récupérer les fioles vides. Orkan accepta, tendant à son coéquipier deux petits contenants en verre puis démonisa avant de se ruer sur le Grand Jaggi. L'animal exécuta un 360° pour accueillir le chasseur d'un grand coup de queue, Orkan pensa : "un mouvement d'attaque/défense combinés, pas si stupide... mais moi aussi je sais faire !". Il bloqua la queue du monstre en pointant ses Dual Swords vers l'avant, de telle sorte que le Grand Jaggi s'empalla dessus. Orkan fut néanmoins emporté par l'impact mais il tourna ses lames dans l'animal pour les en extraire. Le Grand Jaggi hurla des souffrances occassionnées par cet assaut et tenta de mordre Orkan en s'élançant vers lui la gueule grande ouverte. Le chasseur n'eut que peu de temps pour réagir, il se laissa tomber sur les genoux tout en penchant son buste et sa tête en arrière ; les mâchoires du Grand Jaggi claquèrent dans le vide, juste au-dessus de son torse. Orkan, en déséquilibre, chercha à prendre appui en posant une main au sol tout en tentant d'égorger l'animal de son bras libre, mais il ne fit qu'effleurer sa cible qui, une fois de plus, s'était empressée de reculer. Comprenant qu'il était tombé sur bien plus fort que lui et que l'issue du combat ne faisait plus aucun doute, le Grand Jaggi entreprit de fuir la zone : il se précipita dans le terrier par lequel il était venu et disparut dans les ténèbres des petits tunnels sous-terrains. Orkan ne fut pas assez rapide pour le suivre et le dédale était visiblement trop compliqué pour y traquer sa proie : la seule solution était de l'attendre à la sortie. Il lança donc à Kadoc : "Le Grand Bidule vient de prendre la fuite ; j'en ai pour deux minutes, reste là, je reviens tout de suite !" et s'engouffra dans ce qui ressemblait à une gigantesque grotte naturelle creusée dans la montagne.
De son côté Kadoc en avait terminé avec les préparatifs - le Qurupecco occupé à panser tant bien que mal ses blessures lui avait laissé tout le temps nécessaire pour ce faire. Le jeune garçon avait d'abord volontairement casser les deux fioles vides que lui avait données Orkan sur un caillou, puis il avait glissé entre ses doigts les parties supérieures (avec le goulot) avant de former un poing qu'il banda avec un bout de lierre serré solidement. Il s'était ainsi confectionné une sorte de poing américain particulièrement menaçant. Il adressa alors un sourire machiavélique au Qurupecco en murmurant "Et maintenant, à nous deux...".
Orkan était complètement paumé ! Cela faisait déjà un bon moment qu'il cherchait désespérément où pouvait bien ressortir cette maudite galerie. En vain. Au bout d'un certain temps, il finit par abandonner, rengaina ses armes et décida de rejoindre Kadoc dans la zone du Qurupecco. Malheureusement pour lui, quand il y arriva, il n'y avait plus de Qurupecco... et plus de Kadoc...
Orkan : Oups...
Avant, ailleurs.
Fény et Toula débarquèrent tranquillement de la charrette. La Draconienne ficela deux jars vides qu'elle prit avec elle, rappellant à sa coéquipière que leur objectif était de ramener du miel pour les festivités du village. Elles marchèrent une dizaine de minutes avant de rejoindre une zone regorgeant de ruches et dans laquelle elles n'avaient que l'embarras du choix. Mais, alors que les deux jeunes femmes étaient sur le point de se mettre à l'oeuvre, Toula flaira quelque chose d'anormal. Elle demanda immédiatement à Fény de vérifier si elle ne voyait pas des traces fraîches au sol. La belle brune s'exécuta et, effectivement, découvrit de larges empreintes qu'elle décrivit aussitôt à son équipière.
Toula, sûre d'elle : Aucun doute, il ne peut s'agir que d'un Aoashira.
Fény, inspectant le sol : C'est quoi ? On dirait que ça ressemble un peu à un ours, non ?
Toula : Effectivement, ça a une morphologie comparable sur plusieurs points, mais la tête est bien plus petite, les griffes sont plus grandes, et il dispose surtout d'une vraie carapace sur plusieurs parties de son corps.
Fény, souriante : Et visiblement c'est un gros goinfre qui raffole du miel comme un Congalala raffole des champignons !
Toula ne comprit pas la référence mais ne releva pas : Bon, deux choix s'offrent à nous. Soit on est des petites filles sages, on récupère le miel et on rentre directement...
Fény, craignant de comprendre : ... soit ...?
Toula, le sourire espiègle : ... soit on est des vraies hunters et on va chasser cet Aoashira qui ne doit pas être bien loin ! Qu'en dis-tu ?
Fény : Bah, dis comme ça, je peux difficilement refuser...
Toula, rassurante : Ne t'inquiète pas, c'est un monstre mineur qu'on utilise très souvent pour entraîner les débutants : il est peu mobile, plutôt lent, lourd sur ses appuis et d'un naturel plus pacifiste qu'aggressif.
Fény, enjouée : Apparemment on ne risque pas grand chose, et puis ça me permettra d'essayer ma toute nouvelle GunLance ! Allons-y !
Les deux demoiselles trouvèrent rapidement l'animal qui rôdait dans les parages. La draconienne ne voulut pas immédiatement charger sérieusement afin de laisser le temps à sa camarade d'analyser son adversaire. Fény passa donc les premières minutes à tourner autour de l'Aoashira, le forçant à attaquer pour comprendre ses points forts, ses points faibles et ses schémas d'attaque.
Du coin de l'oeil, elle observait également Toula qui ne faisait qu'esquiver, mais de quelle manière ! Bien qu'aveugle, elle se déplaçait avec une telle aisance qu'elle semblait lire dans les pensées de la bête pour anticiper ses moindres mouvements. Mais le plus impressionnant était la grâce avec laquelle elle évitait les coups ! Fény avait l'habitude de faire de larges bonds en arrière ou de grands pas chassés sur les côté, mais pas Toula... Lorsque cela suffisait, elle ne faisait que légèrement incliner la tête, en cas de besoin, elle faisait pivoter uniquement son torse ou sa jambe d'appui et en dernier recours, elle plantait sa lance dans le sol devant ses pieds pour se propulser en arrière !!! Ce détournement de l'arme pour s'en servir comme d'une perche époustoufla Fény et, bien qu'elle ne pouvait prendre la toute mesure de l'expérience accumulée par cette draconienne, elle était à la fois admirative et jalouse devant tant d'inventivité. Son désir de bien faire n'en fut que boosté, elle saisit fermement sa GunLance et décida de passer à l'attaque.
Elle tenta un premier gros coup d'estoc droit sur le monstre mais, comme elle s'y attendait, le tranchant de son arme n'était pas assez élevé pour perforer la carapace qui recouvrait les pattes avant et dont l'Aoashira utilisait tel un bouclier. Elle passa donc en mode tank, serrant sa défense pour ne donner que des petits coups bien placés dans les postérieurs de l'Aoashira. Toula ne tarda pas à se moquer gentiment du manque d'efficacité de Fény :
Toula : A ce rythme-là, on y sera encore demain tu sais ! Ah ah ah !
Fény, embarrassée : Désolée mais je préfère la jouer sécurité plutôt que de foncer tête baissée et faire des erreurs ; prudence est mère de survie !
Toula : OK, je comprends mais laisse moi au moins te donner quelques conseils techniques pour utiliser ton équipement au mieux.
Fény, réjouie : Pour ça, je ne dis pas non !
Tout en continuant d'éviter les attaques de l'Aoashira (lequel commençait un peu à en avoir marre de donner des coups dans le vide !), Toula présenta à Fény les principales fonctionnalités de son arme. Les bases étaient relativement les mêmes que les GunLances que Fény avait pu manipuler jusqu'à présent, donc l'apprentissage fut rapide. Quand le monstre, épuisé, arrêta ses assauts répétés pour reprendre son souffle, Fény chargea latéralement en enchaînant plusieurs coups d'estoc avant de tirer une munition ; avec le recul, son arme se releva en pointant vers le ciel. Fény ne chercha pas à reprendre sa position, et quand son arme fut perpendiculaire au sol, elle exécuta une rotation sur elle-même pour accompagner le mouvement et, vint abattre l'extrémité de la GunLance de tout son poids sur la gueule de l'Aoashira qui vint litéralement s'encastrer dans le sol. Sans attendre, Fény se rua à l'arrière du monstre, tira une salve de munitions puis exécuta une nouvelle série de coups qu'elle conclua différemment : sa GunLance se mit à rougir en vrombissant avant que le concentré de puissance accumulée en quelques secondes s'échappe d'un coup dans une détonation tonitruante. L'Aoashira avait été projeté au loin dans une série de tonneaux.
Toula, souriante : Et bien ! Tu n'as pas perdu de temps à tester le Slam et la flamme de Wyvern !
Fény, marchant vers l'Aoashira tout en rechargeant son arme : Etrangement, mon ancienne GunLance ne me manque déjà plus !
Le monstre était à bout de forces, couinant de douleur en se contoursionnant dans tous les sens ; pourtant il n'était pas encore vaincu et il trouva la force de se relever. Fény, sûre d'elle, se tenait juste devant lui, le transperçant de son regard résolu et plein d'assurance. L'Aoashira se redressa sur ses postérieurs en grondant à pleins poumons en guise d'ultime intimidation mais la jeune fille ne broncha pas. Fény fut soudainement déconcentrée par un petit bouton rouge sur le côté de son arme.
Fény, la curiosité lisible sur son visage : Et ça, ça sert à quoi ?...
A peine eut-elle effleuré le bouton qu'une déflagration explosive retentit dans un flash aveuglant. Fény n'ayant pas prévu le coup, elle s'était pris le recul de plein fouet au plexus, ce qui lui avait fait lâcher son arme et coupé net la respiration pendant plusieurs secondes. Encore abasourdie, elle chercha son arme du regard tout en se demandant ce qu'il venait de se passer ; en apercevant le barrillet fumant de sa GunLance, elle comprit ce n'est pas une seule mais toutes les munitions qui venaient d'être tirées en même temps !
Fény, encore à quatre pattes mais souriante : OK, là c'est sûr, on va être copine !...
Toula avait entrepris de laisser Fény soufller un petit peu et s'occupait de finir l'Aoashira déjà sérieusement amoché.
Mais, alors que la draconienne lacérait les chairs de la pauvre bête petit à petit, elle se figea soudainement, comme frappée par la foudre.
Fény, intriguée par ce changement de comportement, scrutait Toula du regard ; elle la vit se retourner vers elle, elle l'entendit crier son prénom, mais ne comprit qu'une fois qu'elle sentit deux énormes bras se refermer sur elle en lui broyant le ventre : un second Aoashira venait de débarquer ! Il l'avait totalement prise par surprise, la saisissant entre ses deux pattes antérieures, et avait violemment refermé son étreinte. Fény s'étant instinctivement retournée vers son agresseur, elle se retrouvait la tête dans la fourrure de l'animal et le corps fortement pressé par la force herculéenne du monstre, Fény était dans une très mauvaise posture. En essayant de se débattre, elle perdit son casque qui roula à terre avant que l'Aoashira ne marcha dessus, le rendant complètement inutilisable. Toula n'avait pas attendu, elle avait aussi lancé une puissante charge en ligne droite en direction de l'animal. A l'impact, ce dernier, supris par cet assaut, laissa s'échapper sa prisonnière en perdant l'équilibre ; mais l'offensive de la draconienne ne s'était pas arrêtée : jouant sur la robustesse de l'armure naturelle du monstre et sur le manque de tranchant de son arme émoussée, Toula utilisa sa lance non pas pour perforer la bête mais pour la repoussa sur plusieurs mètres jusqu'à heurter le mur de roche derrière elle. Profitant du fait que l'Aoashira fut légèrement sonné par le choc avec la pierre, Toula prit le temps de charger toute sa puissance ; sa lance se mit à briller avant d'être couverte d'une aura de couleur dorée. Quand l'animal se tourna vers elle, elle laissa exploser toute sa force dans une attaque éclair rectiligne : sa lance perfora l'épaule de l'Aoashira avant de se planter elle-même dans la roche. A peine avait-elle épinglé son adversaire qu'elle s'adressa à sa camarade :
Toula : Fény, est-ce que tout va bien ? Tu n'as rien ?
Fény : Non, c'est bon, rien de cassé à part mon casque, tout va bien, merc...
Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'une ombre gigantesque la recouvra. Elle se retourna en tremblant pour découvrir le premier Aoashira, les yeux injectés de sang emplis de colère, la patte levée dans le ciel, préparant un crochet dévastateur... Le choc fut rapide, lourd et brutal ; les griffes avaient pénétré l'armure de Fény qui fut violemment envoyée au sol, tête la première, elle avait l'impression que son ventre avait été troué comme si un coup de canon lui avait été tiré dessus à bout portant. Elle essaya tant bien que mal de se remettre sur ses jambes mais son corps ne répondait plus ; instinctivement, elle fixait l'Aoashira enragé du regard, mais la panique la gagnait, elle se savait perdue... Ses yeux s'embuèrent mais elle les tint grands-ouverts. Sa vision se troubla mais elle les tint grands-ouverts. Tout se mit à se teinter en vert mais elle les tint grands-ouverts. ... En vert ?! Non !!!
La seconde qui suivit, Fény se retrouva seule, au milieu de nullepart. Elle eut besoin de quelques secondes pour comprendre que Toula venait d'utiliser un transporteur. Un transporteur... comme pour le Tigrex... Fény poussa alors un hurlement de rage avant de tomber en larmes : "Pas ça... pas encore..." Elle en voulait à Toula, mais elle s'en voulait surtout à elle-même pour ne pas avoir été assez forte, pour ne pas avoir su gérer la situation. Elle s'imaginait déjà devoir expliquer ce qu'il s'était passé aux autres... à Homok, à Lovag, à Tanar... ... à Tanar ? Soudain un frisson lui parcourut le corps : elle venait de réaliser qu'elle était dans une zone qu'elle ne connaissait pas et qu'il lui était impossible de rejoindre Toula !
Fény : Tsss...
Avant, ailleurs.
Homok et Freckles avaient pris place au bord d'une rivière peu profonde pour pêcher du poisson. Le sniper roux gardait les yeux rivés sur les remous de l'eau, concentré sur sa tâche, peu enclin à bavarder avec son binôme. Alors qu'Homok s'apprêtait justement à ouvrir la bouche pour engager la conversation, Freckles se redressa subitement et mit sa main devant les lèvres de son partenaire, lui faisant signe de ne plus faire le moindre bruit. Très lentement, Freckles posa sa canne à pêche au sol et décrocha la lunette de sa fusarbalète pour regarder au loin, en direction de la forêt. Homok tenta de distinguer quelques chose mais ne vit rien, contrairement à Freckles qui s'empara délicatement de son arme, vissa un silencieux à l'extrémité du canon et se coucha pour se mettre en position de tir. Tout en gardant son oeil dans le viseur, il retira le chargeur pour le remplacer par un autre magasin de munitions, lequel portait un bout de scoth rose. Dans un silence religieux, il arma, prit une profonde inspiration, bloqua sa respiration puis pressa la détente.
Il resta immobile encore quelques secondes avant de se décontracter, se redressant en rangeant son équipement, expliquant à Homok : "OK, c'est rien, juste un Jinouga de passage. Je lui ai collé un marqueur au cas où mais il est parti à l'opposé". Homok ne pouvait qu'admettre les compétences impressionnantes du chasseur roux ; ses capacités de pisteur dépassaient de loin les siennes...
Homok : Et tu ne comptes pas le chasser ?
Freckles, surpris : Pourquoi ??? Jusqu'à preuve du contraire, ce Jinouga ne m'a rien fait et il ne fait l'objet d'aucune quête. Pourquoi donc mériterait-il d'être abattu ?
Homok, dubitatif : Tu ne tues que les bêtes qui le "méritent" ?
Freckles, perdant son calme apparent : Tu fais peut-être partie de ces soit-disants hunters qui trucident pour le fun et pour la gloire, mais, en ce qui me concerne, je considère la chasse comme un art aussi noble que sérieux !
Homok, sur la défensive : Wouoh ! On se calme ! Tu prêches un convaincu, là !
Freckles, redescendant en pression : Désolé... désolé de m'être emporté...
Ils furent interrompus par un poisson qui venait de mordre à l'hameçon d'Homok, lequel le sortit de l'eau et alla le ranger dans un grand bac avec les autres. Alors qu'il contemplait les alentours, le colosse aux dreadlocks aperçut un arbre un tantinet étrange à quelques mètres ; il s'en approcha et remarqua que le tronc semblait avoir été "construit", un peu comme une ruche d'abeille mais à l'intérieur de l'arbre. Intrigué, il dégaina sa Great Sword et, tout en se tenant à distance, vint effleurer de la pointe de sa lame les parois de cette curiosité. Freckles, qui avait entendu le métal de l'épée se retourna lentement puis il hurla, paniqué : "Non !!! Surtout pas !!!" Trop tard... Homok venait de percer le tronc, duquel des centaines de petites bestioles sortirent en une nuée compacte, bruyante et surtout lumineuse.
Homok, ne comprenant ce qu'il se passait : Quoi ??? Qu'est-ce que j'ai fait ??? Qu'est-ce que c'est ???
Freckles avait lâché sa canne à pêche pour attraper son arme d'une main tout en sortant le radar de son sac.
Freckles, agité : Ce sont des foudrinsectes !
Homok, perdu : Et alors ? Ils n'ont pas l'air très méchants... Pourquoi ça t'affole ?
Freckles, changeant le chargeur de sa fusarbalète et sans quitter le radar des yeux : Ce n'est pas des foudrinsectes que je m'inquiète, mais du Jinouga... Il est attiré par l'électricité et tu viens d'en réveiller tout un nid !... Merde, il l'a senti ! Il fonce droit sur nous !!! Tiens toi prêt !!!
Les deux chasseurs rengainèrent leurs armes dans leur dos pour privilégier la mobilité dans un premier temps. Homok regardait la cime des arbres et les oiseaux qui s'envolaient, donnant une indication sur la trajectoire du monstre qui se dirigeait vers eux à grande vitesse. Soudain, une masse bleutée colossale bondit dans leur zone avant de retomber lourdement devant eux en faisant trembler le sol. Le Jinouga rugit avant de marcher lentement vers Homok qui restait subjugué ; c'était la première fois qu'il voyait une créature de la sorte. La droiture de sa démarche, ses énormes pattes et ce regard qui le toisait de haut... le Jinouga dégageait quelque chose de profondément puissant et d'incroyablement majestueux à la fois.
Homok : Hé, Freckles, tu aurais des infos de dernière minute à me donner sur ce spécimen ?
Freckles : Il est particulièrement rapide et agile, évite les parties les plus dures car ta lame n'est pas assez tranchante.
Le Jinouga passa à l'attaque, les deux camarades se contentèrent d'esquiver prudemment.
Homok provita d'un instant de répit pour s'adresser à son binôme.
Homok : Je crois que je commence à saisir son timing ; comment tu suggères qu'on s'organise ?
Freckles : La fuite n'est pas une option car il nous suivrait sans aucun souci, je n'ai rien pour faire une bombe de bouse donc l'affrontement est inévitable, au moins pour le forcer à battre en retraite.
Homok : OK, donc on passe à l'action : je me focalise sur sa gueule, et toi ...?
Freckles : ... moi je suis inutile au corps-à-corps donc tu vas faire diversion pour que je puisse faire le tour et aller me poster en hauteur.
Le sniper désigna du doigt une petite corniche à quelques centaines de mètres qui surplomblait parfaitement la zone. Homok fit un hochement de tête en signe d'approbation et posa la main sur le manche de sa GreatSword tout en faisant face à son adversaire. Freckels resta près de lui pour le moment, attendant l'occasion parfaite pour filer sans se faire remarquer par l'animal. Le Jinouga se mit à le charger tout en piétinant le sol à plusieurs reprises, alternant la patte avant avec laquelle il écrasait le sol. Homok recula à plusieurs reprises puis, dès qu'il anticipa la fin de cet enchaînement, il dégaina sa lame pour l'abattre avec force, éraflant le museau de la bête. La blessure était superficielle mais elle sembla mettre le Jinouga en colère car il bondit en arrière avant de se concentrer tout en s'illuminant d'une lueur bleue.
Freckels : Profite de cette ouverture ! Il va rester immobile quelques secondes !
Homok ne se fit pas prier ; il se rua sur son adversaire et lança son mouvement spécial : l'hélico-percut !
Il se mit à tournoyer sur lui-même, sa lame décrivant des cercles au ras du sol, telle une pale d'hélicoptère. Le Jinouga, dont la gueule était plus basse dans sa posture de concentration, subissait effectivement chaque entaille sans broncher. Dès que la distance fut assez réduite, Homok remonta brutalement sa lame en uppercut droit sous la mâchoire du monstre ; une gerbe de sang entâcha l'eau de la rivière et l'animal fut légèrement projeté en arrière.
Homok, remarquant la surprise de Freckles : Oui, je sais, c'est pas commun d'utiliser une GreatSword comme ça, hein ?
Ils échangèrent un sourire et Freckles saisit l'opportunité de quitter la zone sans se faire remarquer ; il partit en courant. Le Jinouga se releva et reprit sa concentration.
Homok, confiant : Ah oui ? Tu en redemandes ? OK !
Et le hunter aux dreadlocks entreprit un nouvel hélico-percut pendant l'intervalle que lui offrait son adversaire. Mais alors qu'il était lancé dans son mouvement de toupie, il entendit crier Freckles : "Non !!! Ecarte toi !!!". L'artilleur avait fait demi-tour et courrait tout en dégainant son arme... trop tard, les pics dorsaux du Jinouga se hérissèrent et la bête fut traversée par une gigantesque décharge qui foudroya Homok, lequel fut propulsé dans les airs.
Heureusement pour lui, il atterrit dans la rivière, ce qui atténua immédiatement la douleur des brûlures qu'il venait de subir, mais il était tout de même en état de choc. Le Jinouga, au contraire, semblait remonté à bloc, plus fort et plus rapide, il se plaqua au sol et lança des projectiles chargés d'électricité en direction d'Homok qui les évita de justesse. Freckles avait mis un genou à terre pour stabiliser sa position avant de faire feu mais Homok était en plein dans sa ligne de mire, il ne pouvait pas tirer pour le moment. Le Jinouga continuait à harceler le chasseur et quand il effectua un puissant coup d'épaule, Homok, affaibli, eut beaucoup de mal à encaisser le choc dans sa garde. Le combat commençait à mal tourner ; il tourna rapidement la tête derrière lui pour voir ce que faisait Freckles et il écarquilla les yeux de stupéfaction : Freckles s'était redressé et s'apprêtait à tirer. Se sachant pile sur la trajectoire entre l'artilleur et la gueule du monstre, Homok ne comprenait pas les intentions du sniper : "Attends !!!" Mais Freckles n'attendit pas : en position debout, il tenait son arme au niveau de ses hanches, il pivota le haut du corps vers la droite (son canon pointait quasiment derrière lui) comme pour prendre de l'élan puis pivota vers la gauche à une vitesse déconcertante (son canon décrivait donc un demi-cercle vers Homok) et il pressa la détente pendant cette brève rotation. La détonation fit sursauter Homok, lequel sentit un courant d'air glacial lui effleurer le cou avant d'entendre le Jinouga rouler au sol et hurler de douleur.
Homok, éberlué : J'ai pas rêvé, ta balle a vraiment eu une trajectoire courbe ???
Freckles, un sourire malicieux au coin des lèvres : Oui, je sais, c'est pas commun d'utiliser une fusarbalète comme ça, hein ?
Il rengaina son arme dans son dos et disparut derrière les rochers pour aller rejoindre le perchoir qu'il avait repéré auparavant. Homok aiguisa sa lame tandis que le Jinouga continuait à se tordre de douleur en gémissant ; Homok comprit pourquoi lorsqu'il aperçut de multiples éclats de glace logés dans l'oeil de l'animal.
Homok, à lui-même : Y'a pas à dire, ce mec est vraiment fort...
Bientôt, l'animal se remit sur ses pattes ; acceptant la souffrance, il entreprit de se focaliser sur son ennemi immédiat et chargea Homok avec toute sa rage. Dans cet état, le Jinouga était beaucoup trop rapide pour que le hunter puisse espérer asséner un coup net ; Homok rangea sa GreatSword dans son dos et se contenta d'esquiver prudemment les assauts répétés de la bête.
Après quelques minutes, voyant que le monstre arrivait à ses limites, Homok profita d'un nouveau coup d'épaule pour anticiper et passer dans le dos de son adversaire. Une fois derrière lui, il dégaina sa lame et concentra toute sa force pour un coup chargé dévastateur ; attendre que sa proie se retourne pour asséner un gros coup était un classique bien connu des épéistes. Mais, au lieu de se retourner "normalement", le Jinouga exécuta un surprenant saut périlleux arrière et sa queue plate et couverte de pics s'abattit sur le chasseur incrédule ! Son armure avait limité les dégâts mais Homok avait été violemment percuté de plein fouet. En colère contre lui-même d'avoir à nouveau péché par excès de confiance et par manque de connaissances de son adversaire, la montagne de muscles frappa le sol de son poing serré avant de se relever. Hors de lui, il changea de stratégie et commença à utiliser le plat de sa lame en visant les membres du monstre de telle sorte qu'au bout d'un moment, le Jinouga avait du mal à assurer ses appuis. Quand l'animal finit par trébucher sous les frappes lourdes de son adversaire, Homok se rua vers sa gueule et bondit en avant, armant sa GreatSword au-dessus de sa tête. Toutefois, au lieu de rabattre le tranchant de son épée, c'est le dessous du pommeau qu'il enfonça fermement dans l'orbite déjà tuméfié, une fois puis deux, puis trois... Soudain, il se rendit compte que les éclats givrés pourraient éventuellement pénétrer assez profondément pour atteindre le cerveau s'il continuait de marteler l'oeil ; il risquait de tuer le Jinouga. Cette idée l'arrêta net dans son élan et lui fit recouvrer la raison : Freckles avait insisté pour ne pas le mettre à mort si ce n'était pas mérité. Freckles... ... Freckles ? Cela faisait bien longtemps qu'il s'était éclipsé de la zone mais il n'avait visiblement toujours pas atteint sa destination, laquelle ne semblait pourtant pas si lointaine que cela... Homok se rendit compte qu'il avait failli à sa mission initiale.
Homok : Mince...
Avant, ailleurs.
Lovag, murmurant : Bon, et maintenant... on fait quoi ?...
Le jeune coriste et Demi la cougar avaient trouvé refuge dans une toute petite pièce plutôt sombre, perdue au milieu d'une grotte.
Demi, sussurant : Il vaut mieux se cacher pour le moment, car dehors c'est bien trop dangereux, un monstre terrible rôde...
Lovag, inquiet : D'accord mais on ne devrait pas plutôt aller dans une zone dégagée et prévenir les autres pour avoir des renforts ?
Puis, reprenant un peu confiance en lui : "Et d'ailleurs, c'est quoi ce monstre terrible ? Parce qu'on pourrait peut-être même s'en charger tous les deux, non ?"
Demi : C'est un Devil Jho... Une abomination de la nature... 3 mètres de haut, 10 mètres de long, des dents gigantesques qui vous déchirent la chair, des griffes acérées qui vous lacèrent les tissus...
Lovag, moins confiant : Euh... OK donc on oublie ce que j'ai dit, il faut absolument des renforts !!!
Demi, feintant la panique : Impossible de sortir de là, je suis pétrifiée, j'ai bien trop peur et mon coeur bat tellement vite, regarde...
Elle lui prit la main et la posa sur sa poitrine... ... Lovag eut un moment d'absence avant de se reprendre et de la retirer prestement. Lovag prit ses distances avec l'entrepreunante artilleuse et se dirigea vers l'entrée de leur petite pièce pour faire mine de jeter un coup d'oeil à l'extérieur. Mais alors qu'il tournait le dos à Demi, il entendit le déclic reconnaissable d'un fusarbalète que l'on arme et sentit l'extrémité du canon à l'arrière de son crâne. Demi le tenait en joue !
Lovag, comprenant les intentions meurtrières de sa binôme : Et évidemment, c'est sur moi que ça tombe !... Je te préviens, tu ne me tueras pas si facilement...
Demi, après un petit rire : Te tuer ?! Allons... loin de moi cette idée... ce n'est pas ta mort qui m'intéresse, bien au contraire (elle se morda la lèvre en gémissant), ou alors... une "petite mort"... mmmh...
La cougar recula de quelques pas, visa et pressa la détente : le sac à provisions que Lovag portait en bandoulière tomba au sol.
Lovag : Hé !!! Mais qu'est-ce que tu fais là ?!?! Tu me tires dessus ???
Demi, lui lançant un regard respirant l'indécence : Ttt, ttt, ttt... c'est pas du tir... c'est du strip-tir...
Sans prévenir, elle tira une salve de plusieurs balles qui firent sauter la quasi-totalité de l'armure du pauvre coriste.
Lovag, apeuré : Mais arrête !!! Tu vas nous faire repérer !!! Tout ce boucan va révéler notre position au Devil Jho !!!
Demi eut un éclat de rire : Qu'il est mignon... Il n'y a pas de Devil Jho... Il n'y a rien ni personne à des kilomètres à la ronde... Juste toi et moi...
Elle continua à la déshabiller tandis que Lovag ne savait pas quoi faire, galérant avec son unique bras valide pour tenir à la fois son pantalon et son arme.
Demi : Il paraît que lorsqu'on perd un des cinq sens, les autres sont décuplés... Alors, toi qui as perdu un membre, est-ce que les autres se sont développés ?... mmmh...
S'en était trop pour Lovag, il ne pouvait pas rester là sans rien faire : il jeta son cor de chasse sur Demi pour l'envoyer à terre et s'enfuit en courant, tenant maladroitement son pantalon.
A bout de souffle après un sprint de plusieurs minutes, Lovag plongea dans un tas de buissons puis tendit l'oreille... ... il n'y avait aucun bruit... Lovag fut d'abord soulagé puis il réalisa qu'il venait de perdre sa coéquipière !
Lovag : Flûte...
Pendant ce temps, à Yukumo...
Chef du village : Vous êtes certain que tout se passera bien ?
Tanar, confiant : Ne vous inquiétez pas, mes camarades savent ce qu'ils font, ils ne perdront pas de vue leur binôme une seule seconde !
Au même moment, aux quatre coins de la forêt :
Orkan : Oups...
Homok : Mince...
Fény : Tsss...
Lovag : Flûte...
Tous ensemble : J'ai perdu de vue mon binôme...
Prochain épisode : "Il était plein de fois...", quatre récits pour élucider un mystère !
Episode 05 - "Round d'observation"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Afin de démasquer Red Sun, Fény, Lovag, Orkan et Homok s'apprêtent à partir en quête en duo avec les derniers hunters de Yukumo.
-----------------------
Tanar : ... et surtout, restez toujours avec votre binôme, ne le perdez jamais de vue !
Fény, excédée : Oui bah ça va, c'est bon, on a compris ! C'est la quinzième fois que tu nous le répètes !!!
Elle tourna donc les talons et se dirigea vers la place du village, suivie par Lovag, Orkan et Homok qui firent de même.
Tout le monde semblait s'être attroupé sur la place principale, au pied des marches menant au hall de la guilde. Les quatre hunters de Yukumo se tenaient en haut des escaliers, côte-à-côte avec leur binôme attitré précédemment. La Chef fit une présentation solennelle des duos en annonçant aux villageois que cette grande quête de récolte permettrait de faire un festin pour la soirée. Tous les gens applaudissaient joyeusement, réjouis à l'idée de cette parenthèse heureuse en ces temps difficiles. Finalement, les huit chasseurs se dirigèrent vers les charrettes ; chaque couple avait la sienne car ils allaient être dispatchés dans différentes zones.
Orkan boudait ouvertement à l'arrière de la charrette. Il avait beau l'observer, il lui semblait impossible que Kadoc, ce gamin qui jouait avec des graines, puisse être le serial killer qui traumatisait le monde des hunters. Alors que le chasseur-rapeur était dans ses pensées, le jeune garçon se tourna vers lui, dévoilant le "chef-d'oeuvre" sur lequel il était depuis le début du voyage : "Regarde, c'est joli, hein ?", questionna-t-il avec un large sourire. Orkan se pencha légèrement pour jeter un coup d'oeil... ...! Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit que les graines mises bout-à-bout représentaient le smiley symbôlique de Red Sun avec une parfaite fidélité !!!
Orkan, déboussolé : J'ai beau essayé, impossible de savoir ce qui se passe derrière ce regard vide ; Ou tu es incroyablement malin, ou tu es incroyablement stupide...
Soudain, une ombre passa furtivement sur la charrette : quelque chose venait de passer devant le soleil ! Orkan leva les yeux au ciel mais, aveuglé, il ne put que distinguer un étrange volatile. Cela ne ressemblait à un rien que le chasseur ne connaissait ; ça n'avait ni la forme d'un Rathalos, ni même la silhouette d'un Garuga. L'animal semblait être en phase descendante, il allait donc vraisemblablement se poser un peu plus loin. Orkan attrapa Kadoc par le col et bondit du véhicule.
Kadoc : Hé ! Mais on ne devait pas aller cueillir des herbes ???
Orkan : Primo, c'est moi qui commande donc c'est moi qui décide ; Deuxio, ça c'est des DS de chasseur, pas des serpettes de druide ! Donc, la cueillette, pour le moment on oublie ; Dans l'immédiat, place à l'action : on va se faire ce Wy-VNI !
Comme on pouvait s'y attendre, le silence règnait entre Homok et Freckles. L'imposante silhouette du hunter de Pokke ne semblait pas impressionner l'artilleur roux de Yukumo. Ce dernier scrutait l'horizon avec sérieux, sans montrer la moindre intention de lancer la conversation. Ce silence n'était pas pour déplaire à Homok, lui-même n'étant pas friand des bavardages vides de sens, mais il savait qu'il lui faudrait faire parler son hôte s'il voulait apprendre à le connaître. Après tout, c'était également une mission pour déterminer si oui ou non, Freckles pouvait être Red Sun.
Homok, innocemment : Ca fait longtemps que tu es un hunter ?
Freckles, répondant machinalement, sans se retourner : Depuis que je suis tout petit ; j'ai été élevé par un hunter qui m'a très vite appris le métier.
Homok : Ton père était hunter ?
Freckles : Non, je n'ai pas connu mes parents... mais j'ai croisé la route d'un homme qui m'a pour ainsi dire adopté.
Homok : Il est mort ?
Freckles : Disparu plutôt.
Homok : Comment s'appelle-t-il ?
Freckles : Je n'ai jamais connu son vrai nom, mais ce n'est pas important.
Homok se demandait si ce tuteur pouvait être le Red Sun qui avait mis Yuki à l'épreuve, mais il sentait que Freckles n'en dirait pas plus sur le sujet.
Homok, observant le fusil de son acolyte : Beau specimen, pourquoi cette arme plutôt qu'une autre ?
Freckles : J'ai commencé jeune et appuyer sur une gâchette ne demande pas une condition physique particulière. Mon maître disait que, plus on était bon, plus on pouvait se rapprocher de sa cible, donc que les fusarbalètes étaient pour les débutants, et les couteaux pour les chasseurs les plus aguerris ; personnellement, j'ai toujours préféré rester loin, au calme, anonyme et dans ma bulle...
Homok : C'est pour ça que tu chasses toujours en solo ?
Freckles : Dis donc, tu poses beaucoup de questions... Regarde, on arrive, profite plutôt du paysage.
Homok n'insista pas et passa le reste du trajet à se préparer, aiguisant sa Great Sword, s'attachant les dreadlocks et vérifiant le contenu de son inventaire.
L'athmosphère était tout autre à l'arrière de la charrette de Lovag. Le jeune coriste de Pokke la partageait avec Demi, autant connue pour sa parfaite maîtrise de la fusarbalète légère que pour son insatiable appétit de cougar... D'ailleurs, elle n'avait pas attendu bien longtemps avant de s'attaquer au pauvre Lovag :
Demi, dans un murmure sensuel : Allez, viens... rapproche toi de moi, tu es si loin...
Lovag, visiblement mal à l'aise : N-n-non, merci, ça va, je suis bien là, et puis ça... ça... ça équilibre mieux la charrette comme ça...
Demi, bombant son torse de manière explicitement indécente : Oh, zut, j'avais complètement oublié que la route était en mauvaise état... j'aurais vraiment dû mettre un soutien-gorge...
Effectivement, les nombreux nids-de-poule qui parsemaient la piste en terre faisaient bondir la généreuse poitrine de l'artilleuse. Lovag faisait tous les efforts du monde pour ne pas regarder en direction de cette valse aussi scandaleusement malsaine que délicieusement hypnotisante. Par respect pour Fény, il se devait d'être fort et de ne pas succomber à la tentation, aussi bondissante soit elle !
La charrette s'engouffra dans un long tunnel sombre. Demi se tourna alors vers le Félyne conducteur et, tout en lui caressant le haut du crâne, lui murmura à l'oreille : "Est-ce que tu serais assez chou pour nous laisser là, mon châton ? Je vais prendre les choses en main maintenant..." La boule de poils s'exécuta et Lovag fut bien obligé de débarquer dans cette grotte plongée dans l'obscurité. N'y voyant pas beaucoup, le jeune chasseur n'osait pas avancer trop vite. Demi vint à sa rescousse :
Demi, tendant sa main vers Lovag : Allez, je connais cet endroit par coeur, donne moi ta main...
Lovag : Hééé !!! C'est pas ma main ça !!!
Demi : Oups ! Que je suis maladroite... mmmh...
Lovag, à soi-même : Fény... Pense à Fény... Fény...
Fény, justement, bouillonnait intérieurement ; son instant féminin ne pouvait la tromper : elle était intimement persuadée que cette vieille peau nymphomane allait chauffer Lovag, et cette certitude la mettait dans une rage qu'elle ne pouvait contenir. Sa coéquipière le ressentait malgré sa cessité :
Toula : Fény, je te sens tendue... quelque chose ne va pas ?
Fény, serrant les dents : Tout va bien... Mais je t'avoue que tes cliquetis, là, ça commence un peu à me monter à la tête...
Effectivement, depuis le départ, la jeune femme aveugle jouait avec un poignard, le faisant passer entre ses phalanges, tourner autour de ses doigts, le tout dans un tintentement qui pouvait devenir agançant à la longue !
Toula, confuse, rangeant immédiatement sa lame : Oh ! Je suis sincèrement désolée, c'est un tic ; à la base c'était pour travailler l'agilité de mes doigts et la souplesse de mes poignets...
Fény, se radoucissant légèrement : Non, mais c'est bon... au passage, je dois reconnaître que l'idée de fixer une ficelle à tes poignards est très ingénieuse...
Toula, arborant un grand sourire : Merci beaucoup !
Fény, poursuivant sa phrase : ... mais je me demande si tu ne perds pas en précision tout de même.
Toula, haussant les sourcils au-dessus du bandeau qui lui protégeait les paupillères, d'un air sournois : Oh, oh, oh, je rêve où tu cherches à me mettre au défi ?...
Fény, se reprenant : Ah non, pas du tout, c'était juste une remarque comme ça !
Toula, joueuse : Allez, voilà ce que je te propose : on va passer sur un pont (j'entends le bruit de l'eau au loin), je te parie que j'arrive à avoir une grenouille.
Fény, méfiante : Ca dépend, tu veux parier quoi ?...
Toula, avec un sourire espiègle : Hmm... des infos sur Tanar par exemple ?...
Fény, surprise : ...!?!
Toula, intéressée : OK, disons qu'on lance toutes les deux, et si je suis la seule à réussir, tu m'en dis plus sur lui, d'accord ?
Fény, haussant les épaules : OK.
Arrivées aux abords du pont, les deux jeunes femmes se redressèrent, cherchant leur équilibre, poignard à la main. En contre-bas, quelques grenouilles coassaient. Ce fut Toula qui lança la première, épinglant littéralement son amphibien à son nénuphar. Elle tira d'un coup sec sur la ficelle pour ramener son projectile à elle.
Toula, fière d'elle, en nettoyant sa lame : Alors, ils manquent de précision mes poignards ficellés ?
Fény se concentra et lança à son tour... malheureusement elle manqua sa cible de quelques centimètres. Misant sur l'handicap de sa partenaire, elle tenta tout de même un coup de bluff :
Fény : Effectivement, plutôt précis !
Toula : Toi aussi tu l'as eue ?
Fény : Ouaip, facile.
Toula sourit ; elle était aveugle mais pas dupe, elle savait que Fény avait raté mais ne jugea pas nécessaire de le souligner.
Toula, feignant la déception : Bon, tant pis, ce n'est pour cette fois que j'en apprendrais plus sur Tanar !
Ailleurs.
Orkan, tout en courant : Bon, inutile de préciser que, sur les monstres du coin, je n'y connais que dalle ; alors parlons vite et parlons bien : dis moi tout ce que tu sais sur cet animal.
Kadoc, haletant : Bah... Déjà il faut enlever les plumes du Qurupecco avant de le manger, sinon ça fait tousser.
Orkan, éberlué : Euh... On n'a pas du se comprendre alors j't'arrête tout de suite ; J'veux pas savoir comment s'y prendre pour une escalope de Quru bien cuite ! Moi j'parlais surtout de ses aptitudes au combat, histoire de pouvoir lui mettre une dérouillée fissa fissa !
Kadoc, imperturbable : Alors moi j'aime bien commencer par lui trouer les ailes et lui briser les pattes ; il est trop rigolo quand il gigote sur les rotules !
Alors que Kadoc était parti dans un fou-rire enfantin, Orkan n'en croyait ni ses yeux ni ses oreilles et se demandait sérieusement sur quel sociopathe il était tombé...
Bientôt, ils arrivèrent sur la zone où venait d'atterrir le Qurupecco. Après leurs conversations pour le moins étranges, Orkan était très curieux de voir comment Kadoc se débrouillait avec des Dual Swords ; il guetta donc du coin de l'oeil son équipier lorsque celui-ci dégaina ses lames. La prise que le jeune garçon adopta le stupéfia ! En effet, tout comme lui, Kadoc utilisait une prise dite "basse", avec les pointes de ses lames orientées vers le bas, mais, étonnament, le tranchant de ses lames n'était pas dirigé vers l'ennemi mais vers lui ; il les tenait visiblement à l'envers !!! Bien que fronçant les sourcils face à cette bizarrerie, Orkan ne posa pas la moindre question ; il attendrait de le voir en action.
Alors qu'ils s'élancèrent tous les deux droit sur leur cible, l'impressionnant volatile déploya ses ailes et leur envoya une série de bourrasques en leur direction. Orkan roula immédiatement sur le côté et se releva dans la foulée pour continuer sa course en optant pour une trajectoire courbe afin d'éviter de faire face à son adversaire, de plus, il s'était penché en avant au maximum, sa tête au ras du sol, pour être le plus aérodynamique possible. Contrairement à lui, Kadoc avait été littéralement balayé de part son petit gabaris.
En attaquant par le côté, Orkan réussit à s'approcher assez pour porter une première attaque ; il bondit donc vers son adversaire en abattant ses deux armes verticalement... mais ces dernières rebondirent sur la griffe supérieure de l'aile dans un tintement métallique. Ne se démontant pas, le chasseur enchaîna avec une attaque à la gorge... mais la lame ne fit que s'enfoncer dans la peau caoutchouteuse du monstre sans rien trancher du tout ! Décidément, Orkan allait de surprise en surprise dans ce combat !!! Ces deux échecs consécutifs le déconcentrèrent de telle sorte que, lorsque le Qurupecco passa à l'attaque en entrechoquant violemment ses deux silex l'un contre l'autre, il ne put que se mettre en position défensive au lieu d'esquiver et fut touché de plein fouet par l'explosion produite. Orkan vola sur plusieurs mètres. L'oiseau fit alors volte-face pour renvoyer une nouvelle bourrasque en direction de Kadoc qui était ainsi tenu à distance.
Orkan décida de se replier pour le moment et, tout en rengainant ses DS, courut rejoindre Kadoc qui ne parvenait pas à approcher le volatile : "Bah alors, t'aurais pas un peu besoin d'aide, gamin ? Bouge pas, tonton Orkan vient te filer un coup d'main !"
Alors que Kadoc était en train de se relever après une n-ième série de tonneaux, Orkan se positionna devant lui, lui attrapa les poignets et se mit à tourner sur lui-même ; emporté par l'effet de force centrifuge, Kadoc avait décollé et se retrouvait à tournoyer parallèlement au sol ! Après avoir pris encore plus de vitesse, Orkan lâcha Kadoc, l'envoyant droit sur le Qurupecco ; le jeune chasseur percuta l'oiseau de pleins pieds, l'entraînant à terre avec lui. En conclusion de ce roulé-boulé, Kadoc avait enfin réduit la distance, il pouvait désormais passer aux choses sérieuses ; cette seule pensée l'amena à arborer un étrange sourire malsain qui inquiéta Orkan, lequel préféra observer la suite des opérations. Tout alla très vite : Kadoc à peine sur ses appuis plongea sur le Qurupecco et planta violemment ses lames dans les cuisses de l'oiseau, une dans chaque, il tira ensuite rapidement ses épées vers lui, déchirant profondément les muscles et les tissus de l'animal ; en voyant ça, Orkan comprit tout l'intérêt de la prise si particulière de l'enfant et de l'orientation du tranchant : il plantait ses lames dans la chair et les tirer ensuite vers lui pour un maximum de dégâts. Cela n'avait strictement rien à voir avec tout ce dont Orkan avait appris jusqu'ici sur la maîtrise des Dual Swords et des différentes techniques enseignées ; une telle violence brute, quasi animale voire primitive le laissait bouche bée, à la fois véritablement impressionné mais aussi mal à l'aise.
Alors que Kadoc tentait de s'attaquer à ses ailes, le monstre apeuré s'échappa et prit un peu de hauteur ; ses plaies ouvertes ne lui permettant pas d'aller bien loin, il trouva refuge en haut d'une grande souche et se mit à faire une sorte de danse avant d'émettre un son strident qui ressemblait presque à un signal, comme un appel. Alors que Kadoc avait entrepris l'ascencion de l'arbre pour rejoindre son adversaire, Orkan, lui, aiguisait son matériel tout en gardant un oeil sur son équipier.
Orkan vérifiait la remise en état de ses lames quand il fut surpris par un coup brutal à la tête ; un Grand Jaggi venait de sortir d'un terrier juste derrière lui et l'avait salué d'un grand coup de queue ! Le regard noir qu'il jeta aussitôt à l'animal fit instinctivement reculer ce dernier de quelques pas. De son côté, Kadoc venait de se faire une nouvelle fois projeté dans les airs par une bourrasque du Qurupecco qui l'avait propulsé jusqu'à Orkan. Il se releva, rageur. Les deux chasseurs se retrouvèrent dos à dos, chacun faisant face à leur propre cible.
Kadoc, retirant sa veste : C'est un Grand Jaggi. Si tu le tues, le Qurupecco pourra toujours en appeller un autre, tu sais ?
Orkan, sérieux : Merci pour cette information, mais celui-ci vient de mériter une punition...
Kadoc, déboutonnant sa chemise : Mais c'est inutile, je te dis, c'est le Qurupecco qu'il faut tuer.
Orkan, cherchant quelques fioles dans ses poches : Je te fais confiance pour la volaille, mais là c'est une question de principe. Et sinon, tu comptes m'expliquer pourquoi tu te mets en slip ???
Kadoc : Il m'a mis en colère... Mais le sang c'est salissant et il faut frotter longtemps pour l'enlever des vêtements. Ce sera plus simple de prendre une douche.
Voyant qu'Orkan allait boire des boissons, Kadoc lui demanda s'il pouvait récupérer les fioles vides. Orkan accepta, tendant à son coéquipier deux petits contenants en verre puis démonisa avant de se ruer sur le Grand Jaggi. L'animal exécuta un 360° pour accueillir le chasseur d'un grand coup de queue, Orkan pensa : "un mouvement d'attaque/défense combinés, pas si stupide... mais moi aussi je sais faire !". Il bloqua la queue du monstre en pointant ses Dual Swords vers l'avant, de telle sorte que le Grand Jaggi s'empalla dessus. Orkan fut néanmoins emporté par l'impact mais il tourna ses lames dans l'animal pour les en extraire. Le Grand Jaggi hurla des souffrances occassionnées par cet assaut et tenta de mordre Orkan en s'élançant vers lui la gueule grande ouverte. Le chasseur n'eut que peu de temps pour réagir, il se laissa tomber sur les genoux tout en penchant son buste et sa tête en arrière ; les mâchoires du Grand Jaggi claquèrent dans le vide, juste au-dessus de son torse. Orkan, en déséquilibre, chercha à prendre appui en posant une main au sol tout en tentant d'égorger l'animal de son bras libre, mais il ne fit qu'effleurer sa cible qui, une fois de plus, s'était empressée de reculer. Comprenant qu'il était tombé sur bien plus fort que lui et que l'issue du combat ne faisait plus aucun doute, le Grand Jaggi entreprit de fuir la zone : il se précipita dans le terrier par lequel il était venu et disparut dans les ténèbres des petits tunnels sous-terrains. Orkan ne fut pas assez rapide pour le suivre et le dédale était visiblement trop compliqué pour y traquer sa proie : la seule solution était de l'attendre à la sortie. Il lança donc à Kadoc : "Le Grand Bidule vient de prendre la fuite ; j'en ai pour deux minutes, reste là, je reviens tout de suite !" et s'engouffra dans ce qui ressemblait à une gigantesque grotte naturelle creusée dans la montagne.
De son côté Kadoc en avait terminé avec les préparatifs - le Qurupecco occupé à panser tant bien que mal ses blessures lui avait laissé tout le temps nécessaire pour ce faire. Le jeune garçon avait d'abord volontairement casser les deux fioles vides que lui avait données Orkan sur un caillou, puis il avait glissé entre ses doigts les parties supérieures (avec le goulot) avant de former un poing qu'il banda avec un bout de lierre serré solidement. Il s'était ainsi confectionné une sorte de poing américain particulièrement menaçant. Il adressa alors un sourire machiavélique au Qurupecco en murmurant "Et maintenant, à nous deux...".
Orkan était complètement paumé ! Cela faisait déjà un bon moment qu'il cherchait désespérément où pouvait bien ressortir cette maudite galerie. En vain. Au bout d'un certain temps, il finit par abandonner, rengaina ses armes et décida de rejoindre Kadoc dans la zone du Qurupecco. Malheureusement pour lui, quand il y arriva, il n'y avait plus de Qurupecco... et plus de Kadoc...
Orkan : Oups...
Avant, ailleurs.
Fény et Toula débarquèrent tranquillement de la charrette. La Draconienne ficela deux jars vides qu'elle prit avec elle, rappellant à sa coéquipière que leur objectif était de ramener du miel pour les festivités du village. Elles marchèrent une dizaine de minutes avant de rejoindre une zone regorgeant de ruches et dans laquelle elles n'avaient que l'embarras du choix. Mais, alors que les deux jeunes femmes étaient sur le point de se mettre à l'oeuvre, Toula flaira quelque chose d'anormal. Elle demanda immédiatement à Fény de vérifier si elle ne voyait pas des traces fraîches au sol. La belle brune s'exécuta et, effectivement, découvrit de larges empreintes qu'elle décrivit aussitôt à son équipière.
Toula, sûre d'elle : Aucun doute, il ne peut s'agir que d'un Aoashira.
Fény, inspectant le sol : C'est quoi ? On dirait que ça ressemble un peu à un ours, non ?
Toula : Effectivement, ça a une morphologie comparable sur plusieurs points, mais la tête est bien plus petite, les griffes sont plus grandes, et il dispose surtout d'une vraie carapace sur plusieurs parties de son corps.
Fény, souriante : Et visiblement c'est un gros goinfre qui raffole du miel comme un Congalala raffole des champignons !
Toula ne comprit pas la référence mais ne releva pas : Bon, deux choix s'offrent à nous. Soit on est des petites filles sages, on récupère le miel et on rentre directement...
Fény, craignant de comprendre : ... soit ...?
Toula, le sourire espiègle : ... soit on est des vraies hunters et on va chasser cet Aoashira qui ne doit pas être bien loin ! Qu'en dis-tu ?
Fény : Bah, dis comme ça, je peux difficilement refuser...
Toula, rassurante : Ne t'inquiète pas, c'est un monstre mineur qu'on utilise très souvent pour entraîner les débutants : il est peu mobile, plutôt lent, lourd sur ses appuis et d'un naturel plus pacifiste qu'aggressif.
Fény, enjouée : Apparemment on ne risque pas grand chose, et puis ça me permettra d'essayer ma toute nouvelle GunLance ! Allons-y !
Les deux demoiselles trouvèrent rapidement l'animal qui rôdait dans les parages. La draconienne ne voulut pas immédiatement charger sérieusement afin de laisser le temps à sa camarade d'analyser son adversaire. Fény passa donc les premières minutes à tourner autour de l'Aoashira, le forçant à attaquer pour comprendre ses points forts, ses points faibles et ses schémas d'attaque.
Du coin de l'oeil, elle observait également Toula qui ne faisait qu'esquiver, mais de quelle manière ! Bien qu'aveugle, elle se déplaçait avec une telle aisance qu'elle semblait lire dans les pensées de la bête pour anticiper ses moindres mouvements. Mais le plus impressionnant était la grâce avec laquelle elle évitait les coups ! Fény avait l'habitude de faire de larges bonds en arrière ou de grands pas chassés sur les côté, mais pas Toula... Lorsque cela suffisait, elle ne faisait que légèrement incliner la tête, en cas de besoin, elle faisait pivoter uniquement son torse ou sa jambe d'appui et en dernier recours, elle plantait sa lance dans le sol devant ses pieds pour se propulser en arrière !!! Ce détournement de l'arme pour s'en servir comme d'une perche époustoufla Fény et, bien qu'elle ne pouvait prendre la toute mesure de l'expérience accumulée par cette draconienne, elle était à la fois admirative et jalouse devant tant d'inventivité. Son désir de bien faire n'en fut que boosté, elle saisit fermement sa GunLance et décida de passer à l'attaque.
Elle tenta un premier gros coup d'estoc droit sur le monstre mais, comme elle s'y attendait, le tranchant de son arme n'était pas assez élevé pour perforer la carapace qui recouvrait les pattes avant et dont l'Aoashira utilisait tel un bouclier. Elle passa donc en mode tank, serrant sa défense pour ne donner que des petits coups bien placés dans les postérieurs de l'Aoashira. Toula ne tarda pas à se moquer gentiment du manque d'efficacité de Fény :
Toula : A ce rythme-là, on y sera encore demain tu sais ! Ah ah ah !
Fény, embarrassée : Désolée mais je préfère la jouer sécurité plutôt que de foncer tête baissée et faire des erreurs ; prudence est mère de survie !
Toula : OK, je comprends mais laisse moi au moins te donner quelques conseils techniques pour utiliser ton équipement au mieux.
Fény, réjouie : Pour ça, je ne dis pas non !
Tout en continuant d'éviter les attaques de l'Aoashira (lequel commençait un peu à en avoir marre de donner des coups dans le vide !), Toula présenta à Fény les principales fonctionnalités de son arme. Les bases étaient relativement les mêmes que les GunLances que Fény avait pu manipuler jusqu'à présent, donc l'apprentissage fut rapide. Quand le monstre, épuisé, arrêta ses assauts répétés pour reprendre son souffle, Fény chargea latéralement en enchaînant plusieurs coups d'estoc avant de tirer une munition ; avec le recul, son arme se releva en pointant vers le ciel. Fény ne chercha pas à reprendre sa position, et quand son arme fut perpendiculaire au sol, elle exécuta une rotation sur elle-même pour accompagner le mouvement et, vint abattre l'extrémité de la GunLance de tout son poids sur la gueule de l'Aoashira qui vint litéralement s'encastrer dans le sol. Sans attendre, Fény se rua à l'arrière du monstre, tira une salve de munitions puis exécuta une nouvelle série de coups qu'elle conclua différemment : sa GunLance se mit à rougir en vrombissant avant que le concentré de puissance accumulée en quelques secondes s'échappe d'un coup dans une détonation tonitruante. L'Aoashira avait été projeté au loin dans une série de tonneaux.
Toula, souriante : Et bien ! Tu n'as pas perdu de temps à tester le Slam et la flamme de Wyvern !
Fény, marchant vers l'Aoashira tout en rechargeant son arme : Etrangement, mon ancienne GunLance ne me manque déjà plus !
Le monstre était à bout de forces, couinant de douleur en se contoursionnant dans tous les sens ; pourtant il n'était pas encore vaincu et il trouva la force de se relever. Fény, sûre d'elle, se tenait juste devant lui, le transperçant de son regard résolu et plein d'assurance. L'Aoashira se redressa sur ses postérieurs en grondant à pleins poumons en guise d'ultime intimidation mais la jeune fille ne broncha pas. Fény fut soudainement déconcentrée par un petit bouton rouge sur le côté de son arme.
Fény, la curiosité lisible sur son visage : Et ça, ça sert à quoi ?...
A peine eut-elle effleuré le bouton qu'une déflagration explosive retentit dans un flash aveuglant. Fény n'ayant pas prévu le coup, elle s'était pris le recul de plein fouet au plexus, ce qui lui avait fait lâcher son arme et coupé net la respiration pendant plusieurs secondes. Encore abasourdie, elle chercha son arme du regard tout en se demandant ce qu'il venait de se passer ; en apercevant le barrillet fumant de sa GunLance, elle comprit ce n'est pas une seule mais toutes les munitions qui venaient d'être tirées en même temps !
Fény, encore à quatre pattes mais souriante : OK, là c'est sûr, on va être copine !...
Toula avait entrepris de laisser Fény soufller un petit peu et s'occupait de finir l'Aoashira déjà sérieusement amoché.
Mais, alors que la draconienne lacérait les chairs de la pauvre bête petit à petit, elle se figea soudainement, comme frappée par la foudre.
Fény, intriguée par ce changement de comportement, scrutait Toula du regard ; elle la vit se retourner vers elle, elle l'entendit crier son prénom, mais ne comprit qu'une fois qu'elle sentit deux énormes bras se refermer sur elle en lui broyant le ventre : un second Aoashira venait de débarquer ! Il l'avait totalement prise par surprise, la saisissant entre ses deux pattes antérieures, et avait violemment refermé son étreinte. Fény s'étant instinctivement retournée vers son agresseur, elle se retrouvait la tête dans la fourrure de l'animal et le corps fortement pressé par la force herculéenne du monstre, Fény était dans une très mauvaise posture. En essayant de se débattre, elle perdit son casque qui roula à terre avant que l'Aoashira ne marcha dessus, le rendant complètement inutilisable. Toula n'avait pas attendu, elle avait aussi lancé une puissante charge en ligne droite en direction de l'animal. A l'impact, ce dernier, supris par cet assaut, laissa s'échapper sa prisonnière en perdant l'équilibre ; mais l'offensive de la draconienne ne s'était pas arrêtée : jouant sur la robustesse de l'armure naturelle du monstre et sur le manque de tranchant de son arme émoussée, Toula utilisa sa lance non pas pour perforer la bête mais pour la repoussa sur plusieurs mètres jusqu'à heurter le mur de roche derrière elle. Profitant du fait que l'Aoashira fut légèrement sonné par le choc avec la pierre, Toula prit le temps de charger toute sa puissance ; sa lance se mit à briller avant d'être couverte d'une aura de couleur dorée. Quand l'animal se tourna vers elle, elle laissa exploser toute sa force dans une attaque éclair rectiligne : sa lance perfora l'épaule de l'Aoashira avant de se planter elle-même dans la roche. A peine avait-elle épinglé son adversaire qu'elle s'adressa à sa camarade :
Toula : Fény, est-ce que tout va bien ? Tu n'as rien ?
Fény : Non, c'est bon, rien de cassé à part mon casque, tout va bien, merc...
Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'une ombre gigantesque la recouvra. Elle se retourna en tremblant pour découvrir le premier Aoashira, les yeux injectés de sang emplis de colère, la patte levée dans le ciel, préparant un crochet dévastateur... Le choc fut rapide, lourd et brutal ; les griffes avaient pénétré l'armure de Fény qui fut violemment envoyée au sol, tête la première, elle avait l'impression que son ventre avait été troué comme si un coup de canon lui avait été tiré dessus à bout portant. Elle essaya tant bien que mal de se remettre sur ses jambes mais son corps ne répondait plus ; instinctivement, elle fixait l'Aoashira enragé du regard, mais la panique la gagnait, elle se savait perdue... Ses yeux s'embuèrent mais elle les tint grands-ouverts. Sa vision se troubla mais elle les tint grands-ouverts. Tout se mit à se teinter en vert mais elle les tint grands-ouverts. ... En vert ?! Non !!!
La seconde qui suivit, Fény se retrouva seule, au milieu de nullepart. Elle eut besoin de quelques secondes pour comprendre que Toula venait d'utiliser un transporteur. Un transporteur... comme pour le Tigrex... Fény poussa alors un hurlement de rage avant de tomber en larmes : "Pas ça... pas encore..." Elle en voulait à Toula, mais elle s'en voulait surtout à elle-même pour ne pas avoir été assez forte, pour ne pas avoir su gérer la situation. Elle s'imaginait déjà devoir expliquer ce qu'il s'était passé aux autres... à Homok, à Lovag, à Tanar... ... à Tanar ? Soudain un frisson lui parcourut le corps : elle venait de réaliser qu'elle était dans une zone qu'elle ne connaissait pas et qu'il lui était impossible de rejoindre Toula !
Fény : Tsss...
Avant, ailleurs.
Homok et Freckles avaient pris place au bord d'une rivière peu profonde pour pêcher du poisson. Le sniper roux gardait les yeux rivés sur les remous de l'eau, concentré sur sa tâche, peu enclin à bavarder avec son binôme. Alors qu'Homok s'apprêtait justement à ouvrir la bouche pour engager la conversation, Freckles se redressa subitement et mit sa main devant les lèvres de son partenaire, lui faisant signe de ne plus faire le moindre bruit. Très lentement, Freckles posa sa canne à pêche au sol et décrocha la lunette de sa fusarbalète pour regarder au loin, en direction de la forêt. Homok tenta de distinguer quelques chose mais ne vit rien, contrairement à Freckles qui s'empara délicatement de son arme, vissa un silencieux à l'extrémité du canon et se coucha pour se mettre en position de tir. Tout en gardant son oeil dans le viseur, il retira le chargeur pour le remplacer par un autre magasin de munitions, lequel portait un bout de scoth rose. Dans un silence religieux, il arma, prit une profonde inspiration, bloqua sa respiration puis pressa la détente.
Il resta immobile encore quelques secondes avant de se décontracter, se redressant en rangeant son équipement, expliquant à Homok : "OK, c'est rien, juste un Jinouga de passage. Je lui ai collé un marqueur au cas où mais il est parti à l'opposé". Homok ne pouvait qu'admettre les compétences impressionnantes du chasseur roux ; ses capacités de pisteur dépassaient de loin les siennes...
Homok : Et tu ne comptes pas le chasser ?
Freckles, surpris : Pourquoi ??? Jusqu'à preuve du contraire, ce Jinouga ne m'a rien fait et il ne fait l'objet d'aucune quête. Pourquoi donc mériterait-il d'être abattu ?
Homok, dubitatif : Tu ne tues que les bêtes qui le "méritent" ?
Freckles, perdant son calme apparent : Tu fais peut-être partie de ces soit-disants hunters qui trucident pour le fun et pour la gloire, mais, en ce qui me concerne, je considère la chasse comme un art aussi noble que sérieux !
Homok, sur la défensive : Wouoh ! On se calme ! Tu prêches un convaincu, là !
Freckles, redescendant en pression : Désolé... désolé de m'être emporté...
Ils furent interrompus par un poisson qui venait de mordre à l'hameçon d'Homok, lequel le sortit de l'eau et alla le ranger dans un grand bac avec les autres. Alors qu'il contemplait les alentours, le colosse aux dreadlocks aperçut un arbre un tantinet étrange à quelques mètres ; il s'en approcha et remarqua que le tronc semblait avoir été "construit", un peu comme une ruche d'abeille mais à l'intérieur de l'arbre. Intrigué, il dégaina sa Great Sword et, tout en se tenant à distance, vint effleurer de la pointe de sa lame les parois de cette curiosité. Freckles, qui avait entendu le métal de l'épée se retourna lentement puis il hurla, paniqué : "Non !!! Surtout pas !!!" Trop tard... Homok venait de percer le tronc, duquel des centaines de petites bestioles sortirent en une nuée compacte, bruyante et surtout lumineuse.
Homok, ne comprenant ce qu'il se passait : Quoi ??? Qu'est-ce que j'ai fait ??? Qu'est-ce que c'est ???
Freckles avait lâché sa canne à pêche pour attraper son arme d'une main tout en sortant le radar de son sac.
Freckles, agité : Ce sont des foudrinsectes !
Homok, perdu : Et alors ? Ils n'ont pas l'air très méchants... Pourquoi ça t'affole ?
Freckles, changeant le chargeur de sa fusarbalète et sans quitter le radar des yeux : Ce n'est pas des foudrinsectes que je m'inquiète, mais du Jinouga... Il est attiré par l'électricité et tu viens d'en réveiller tout un nid !... Merde, il l'a senti ! Il fonce droit sur nous !!! Tiens toi prêt !!!
Les deux chasseurs rengainèrent leurs armes dans leur dos pour privilégier la mobilité dans un premier temps. Homok regardait la cime des arbres et les oiseaux qui s'envolaient, donnant une indication sur la trajectoire du monstre qui se dirigeait vers eux à grande vitesse. Soudain, une masse bleutée colossale bondit dans leur zone avant de retomber lourdement devant eux en faisant trembler le sol. Le Jinouga rugit avant de marcher lentement vers Homok qui restait subjugué ; c'était la première fois qu'il voyait une créature de la sorte. La droiture de sa démarche, ses énormes pattes et ce regard qui le toisait de haut... le Jinouga dégageait quelque chose de profondément puissant et d'incroyablement majestueux à la fois.
Homok : Hé, Freckles, tu aurais des infos de dernière minute à me donner sur ce spécimen ?
Freckles : Il est particulièrement rapide et agile, évite les parties les plus dures car ta lame n'est pas assez tranchante.
Le Jinouga passa à l'attaque, les deux camarades se contentèrent d'esquiver prudemment.
Homok provita d'un instant de répit pour s'adresser à son binôme.
Homok : Je crois que je commence à saisir son timing ; comment tu suggères qu'on s'organise ?
Freckles : La fuite n'est pas une option car il nous suivrait sans aucun souci, je n'ai rien pour faire une bombe de bouse donc l'affrontement est inévitable, au moins pour le forcer à battre en retraite.
Homok : OK, donc on passe à l'action : je me focalise sur sa gueule, et toi ...?
Freckles : ... moi je suis inutile au corps-à-corps donc tu vas faire diversion pour que je puisse faire le tour et aller me poster en hauteur.
Le sniper désigna du doigt une petite corniche à quelques centaines de mètres qui surplomblait parfaitement la zone. Homok fit un hochement de tête en signe d'approbation et posa la main sur le manche de sa GreatSword tout en faisant face à son adversaire. Freckels resta près de lui pour le moment, attendant l'occasion parfaite pour filer sans se faire remarquer par l'animal. Le Jinouga se mit à le charger tout en piétinant le sol à plusieurs reprises, alternant la patte avant avec laquelle il écrasait le sol. Homok recula à plusieurs reprises puis, dès qu'il anticipa la fin de cet enchaînement, il dégaina sa lame pour l'abattre avec force, éraflant le museau de la bête. La blessure était superficielle mais elle sembla mettre le Jinouga en colère car il bondit en arrière avant de se concentrer tout en s'illuminant d'une lueur bleue.
Freckels : Profite de cette ouverture ! Il va rester immobile quelques secondes !
Homok ne se fit pas prier ; il se rua sur son adversaire et lança son mouvement spécial : l'hélico-percut !
Il se mit à tournoyer sur lui-même, sa lame décrivant des cercles au ras du sol, telle une pale d'hélicoptère. Le Jinouga, dont la gueule était plus basse dans sa posture de concentration, subissait effectivement chaque entaille sans broncher. Dès que la distance fut assez réduite, Homok remonta brutalement sa lame en uppercut droit sous la mâchoire du monstre ; une gerbe de sang entâcha l'eau de la rivière et l'animal fut légèrement projeté en arrière.
Homok, remarquant la surprise de Freckles : Oui, je sais, c'est pas commun d'utiliser une GreatSword comme ça, hein ?
Ils échangèrent un sourire et Freckles saisit l'opportunité de quitter la zone sans se faire remarquer ; il partit en courant. Le Jinouga se releva et reprit sa concentration.
Homok, confiant : Ah oui ? Tu en redemandes ? OK !
Et le hunter aux dreadlocks entreprit un nouvel hélico-percut pendant l'intervalle que lui offrait son adversaire. Mais alors qu'il était lancé dans son mouvement de toupie, il entendit crier Freckles : "Non !!! Ecarte toi !!!". L'artilleur avait fait demi-tour et courrait tout en dégainant son arme... trop tard, les pics dorsaux du Jinouga se hérissèrent et la bête fut traversée par une gigantesque décharge qui foudroya Homok, lequel fut propulsé dans les airs.
Heureusement pour lui, il atterrit dans la rivière, ce qui atténua immédiatement la douleur des brûlures qu'il venait de subir, mais il était tout de même en état de choc. Le Jinouga, au contraire, semblait remonté à bloc, plus fort et plus rapide, il se plaqua au sol et lança des projectiles chargés d'électricité en direction d'Homok qui les évita de justesse. Freckles avait mis un genou à terre pour stabiliser sa position avant de faire feu mais Homok était en plein dans sa ligne de mire, il ne pouvait pas tirer pour le moment. Le Jinouga continuait à harceler le chasseur et quand il effectua un puissant coup d'épaule, Homok, affaibli, eut beaucoup de mal à encaisser le choc dans sa garde. Le combat commençait à mal tourner ; il tourna rapidement la tête derrière lui pour voir ce que faisait Freckles et il écarquilla les yeux de stupéfaction : Freckles s'était redressé et s'apprêtait à tirer. Se sachant pile sur la trajectoire entre l'artilleur et la gueule du monstre, Homok ne comprenait pas les intentions du sniper : "Attends !!!" Mais Freckles n'attendit pas : en position debout, il tenait son arme au niveau de ses hanches, il pivota le haut du corps vers la droite (son canon pointait quasiment derrière lui) comme pour prendre de l'élan puis pivota vers la gauche à une vitesse déconcertante (son canon décrivait donc un demi-cercle vers Homok) et il pressa la détente pendant cette brève rotation. La détonation fit sursauter Homok, lequel sentit un courant d'air glacial lui effleurer le cou avant d'entendre le Jinouga rouler au sol et hurler de douleur.
Homok, éberlué : J'ai pas rêvé, ta balle a vraiment eu une trajectoire courbe ???
Freckles, un sourire malicieux au coin des lèvres : Oui, je sais, c'est pas commun d'utiliser une fusarbalète comme ça, hein ?
Il rengaina son arme dans son dos et disparut derrière les rochers pour aller rejoindre le perchoir qu'il avait repéré auparavant. Homok aiguisa sa lame tandis que le Jinouga continuait à se tordre de douleur en gémissant ; Homok comprit pourquoi lorsqu'il aperçut de multiples éclats de glace logés dans l'oeil de l'animal.
Homok, à lui-même : Y'a pas à dire, ce mec est vraiment fort...
Bientôt, l'animal se remit sur ses pattes ; acceptant la souffrance, il entreprit de se focaliser sur son ennemi immédiat et chargea Homok avec toute sa rage. Dans cet état, le Jinouga était beaucoup trop rapide pour que le hunter puisse espérer asséner un coup net ; Homok rangea sa GreatSword dans son dos et se contenta d'esquiver prudemment les assauts répétés de la bête.
Après quelques minutes, voyant que le monstre arrivait à ses limites, Homok profita d'un nouveau coup d'épaule pour anticiper et passer dans le dos de son adversaire. Une fois derrière lui, il dégaina sa lame et concentra toute sa force pour un coup chargé dévastateur ; attendre que sa proie se retourne pour asséner un gros coup était un classique bien connu des épéistes. Mais, au lieu de se retourner "normalement", le Jinouga exécuta un surprenant saut périlleux arrière et sa queue plate et couverte de pics s'abattit sur le chasseur incrédule ! Son armure avait limité les dégâts mais Homok avait été violemment percuté de plein fouet. En colère contre lui-même d'avoir à nouveau péché par excès de confiance et par manque de connaissances de son adversaire, la montagne de muscles frappa le sol de son poing serré avant de se relever. Hors de lui, il changea de stratégie et commença à utiliser le plat de sa lame en visant les membres du monstre de telle sorte qu'au bout d'un moment, le Jinouga avait du mal à assurer ses appuis. Quand l'animal finit par trébucher sous les frappes lourdes de son adversaire, Homok se rua vers sa gueule et bondit en avant, armant sa GreatSword au-dessus de sa tête. Toutefois, au lieu de rabattre le tranchant de son épée, c'est le dessous du pommeau qu'il enfonça fermement dans l'orbite déjà tuméfié, une fois puis deux, puis trois... Soudain, il se rendit compte que les éclats givrés pourraient éventuellement pénétrer assez profondément pour atteindre le cerveau s'il continuait de marteler l'oeil ; il risquait de tuer le Jinouga. Cette idée l'arrêta net dans son élan et lui fit recouvrer la raison : Freckles avait insisté pour ne pas le mettre à mort si ce n'était pas mérité. Freckles... ... Freckles ? Cela faisait bien longtemps qu'il s'était éclipsé de la zone mais il n'avait visiblement toujours pas atteint sa destination, laquelle ne semblait pourtant pas si lointaine que cela... Homok se rendit compte qu'il avait failli à sa mission initiale.
Homok : Mince...
Avant, ailleurs.
Lovag, murmurant : Bon, et maintenant... on fait quoi ?...
Le jeune coriste et Demi la cougar avaient trouvé refuge dans une toute petite pièce plutôt sombre, perdue au milieu d'une grotte.
Demi, sussurant : Il vaut mieux se cacher pour le moment, car dehors c'est bien trop dangereux, un monstre terrible rôde...
Lovag, inquiet : D'accord mais on ne devrait pas plutôt aller dans une zone dégagée et prévenir les autres pour avoir des renforts ?
Puis, reprenant un peu confiance en lui : "Et d'ailleurs, c'est quoi ce monstre terrible ? Parce qu'on pourrait peut-être même s'en charger tous les deux, non ?"
Demi : C'est un Devil Jho... Une abomination de la nature... 3 mètres de haut, 10 mètres de long, des dents gigantesques qui vous déchirent la chair, des griffes acérées qui vous lacèrent les tissus...
Lovag, moins confiant : Euh... OK donc on oublie ce que j'ai dit, il faut absolument des renforts !!!
Demi, feintant la panique : Impossible de sortir de là, je suis pétrifiée, j'ai bien trop peur et mon coeur bat tellement vite, regarde...
Elle lui prit la main et la posa sur sa poitrine... ... Lovag eut un moment d'absence avant de se reprendre et de la retirer prestement. Lovag prit ses distances avec l'entrepreunante artilleuse et se dirigea vers l'entrée de leur petite pièce pour faire mine de jeter un coup d'oeil à l'extérieur. Mais alors qu'il tournait le dos à Demi, il entendit le déclic reconnaissable d'un fusarbalète que l'on arme et sentit l'extrémité du canon à l'arrière de son crâne. Demi le tenait en joue !
Lovag, comprenant les intentions meurtrières de sa binôme : Et évidemment, c'est sur moi que ça tombe !... Je te préviens, tu ne me tueras pas si facilement...
Demi, après un petit rire : Te tuer ?! Allons... loin de moi cette idée... ce n'est pas ta mort qui m'intéresse, bien au contraire (elle se morda la lèvre en gémissant), ou alors... une "petite mort"... mmmh...
La cougar recula de quelques pas, visa et pressa la détente : le sac à provisions que Lovag portait en bandoulière tomba au sol.
Lovag : Hé !!! Mais qu'est-ce que tu fais là ?!?! Tu me tires dessus ???
Demi, lui lançant un regard respirant l'indécence : Ttt, ttt, ttt... c'est pas du tir... c'est du strip-tir...
Sans prévenir, elle tira une salve de plusieurs balles qui firent sauter la quasi-totalité de l'armure du pauvre coriste.
Lovag, apeuré : Mais arrête !!! Tu vas nous faire repérer !!! Tout ce boucan va révéler notre position au Devil Jho !!!
Demi eut un éclat de rire : Qu'il est mignon... Il n'y a pas de Devil Jho... Il n'y a rien ni personne à des kilomètres à la ronde... Juste toi et moi...
Elle continua à la déshabiller tandis que Lovag ne savait pas quoi faire, galérant avec son unique bras valide pour tenir à la fois son pantalon et son arme.
Demi : Il paraît que lorsqu'on perd un des cinq sens, les autres sont décuplés... Alors, toi qui as perdu un membre, est-ce que les autres se sont développés ?... mmmh...
S'en était trop pour Lovag, il ne pouvait pas rester là sans rien faire : il jeta son cor de chasse sur Demi pour l'envoyer à terre et s'enfuit en courant, tenant maladroitement son pantalon.
A bout de souffle après un sprint de plusieurs minutes, Lovag plongea dans un tas de buissons puis tendit l'oreille... ... il n'y avait aucun bruit... Lovag fut d'abord soulagé puis il réalisa qu'il venait de perdre sa coéquipière !
Lovag : Flûte...
Pendant ce temps, à Yukumo...
Chef du village : Vous êtes certain que tout se passera bien ?
Tanar, confiant : Ne vous inquiétez pas, mes camarades savent ce qu'ils font, ils ne perdront pas de vue leur binôme une seule seconde !
Au même moment, aux quatre coins de la forêt :
Orkan : Oups...
Homok : Mince...
Fény : Tsss...
Lovag : Flûte...
Tous ensemble : J'ai perdu de vue mon binôme...
Prochain épisode : "Il était plein de fois...", quatre récits pour élucider un mystère !
- BONUS:
"Ou tu es incroyablement malin, ou tu es incroyablement stupide." : Réplique du très bon film "Ennemi d'état".
"Wy-VNI" : Détournement de OVNI, donc Wyvern Volant Non-Identifié !
"plus on était bon, plus on pouvait se rapprocher de sa cible" : Référence aux explications de Jean RENO dans "Léon".
Prise à l'enver de Kadoc : Référence à l'une des scènes d'action oufissime de "The Raid", un film d'action magique
Orkan et le Grand Jaggi : Très similaire à mon premier Quru : je m'efforce de le tuer alors qu'il en appelle un autre après... et la première fois qu'un Grand Jaggi s'est éclipsé dans son terrier, j'ai mis des plombes pour le retrouver !
Poing américain avec les fioles : Référence au décevant mais néanmoins profond "The Grey".
"flamme de Wyvern" : comme c'est un mini feu de Wyvern, je trouve que flamme est une bonne idée de traduction !
transporteur "comme pour le Tigrex" : Référence au tome 1 de cette fic !
trajectoire courbe de Freckles : Référence au révolutionnaire "Wanted".
"petite mort" : synonyme de jouissance/orgasme.
Re: Swords and Symphony - Tome 03
Excellent chapitre, j'adore les références et la technique des quatre pour perdre leur binôme, superbe chapitre !
arzak16- Nombre de messages : 650
Age : 24
Localisation : Auprès d'un Garuga... mort.
Rang : Inconnu après de multiples reset
Date d'inscription : 31/12/2012
Re: Swords and Symphony - Tome 03
Excellent chapitre avec une chute parfaite "j'ai perdu mon binôme" x) je prefere vraiment Demi des quatre et surtout, cette phrase qui m'a bien fait marrer: "il parait que quand on perd un de ses cinq sens, les autres sont decuplés... Alors toi qui a perdu un membre, est ce que les autres se sont développés ?... mmmh...".
xxrorobeexx- Nombre de messages : 823
Age : 26
Localisation : Si seulement j'avais le sens de l'orientation...
Rang : J'aime les diablos aux cornes bien pointues :3
X-Tag : xxrorobeexx
Date d'inscription : 22/01/2012
Re: Swords and Symphony - Tome 03
(Attention, c'est le deuxième chapitre que je livre en moins d'une semaine alors si ça fait longtemps que vous n'êtes pas venus, assurez-vous de bien vérifier que vous avez lu le chapitre précédent ! ^^')
Comme d'habitude, merci pour vos commentaires qui font d'autant plaisir que ça faisait un moment que je n'avais pas posté
Je suis dans un période un peu plus tranquille donc j'essaie d'en profiter pour avancer un maximum.
Bonne lecture et à très vite j'espère !)
-----------------------
Episode 06 - "Il était plein de fois..."
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Afin de démasquer Red Sun, Fény, Lovag, Orkan et Homok étaient partis en quête avec un hunter de Yukumo chacun, mais ils ont tous perdu de vue leur binôme !
-----------------------
La nuit était tombée dans la forêt de Yukumo mais un petit groupe de personnes vêtues de combinaisons blanches était venu troublé le sommeil de la faune locale. L'équipe de nuit de la Brigade d'Investigation Scientifique de Yukumo (BISY) avait bouclé le périmètre de la scène de crime et s'acharnait à relever tous les indices. Un homme roux en costume sombre, la quarantaine passée, s'approcha d'un enquêteur.
Horacio : Je vous écoute, qu'est-ce qu'on a ?
Enquêteur : Pff... d'habitude on nous appelle pour récupérer les composants de monstres mais là c'est un humain dont il s'agit, lieutenant : on a un corps mutilé et pendu par les pieds à 20 mètres de haut (les gars ne l'ont pas encore descendu pour le moment) et il nous manque la tête.
Horacio : Je vois... quoi d'autre ?
Enquêteur : Oh, on a retrouvé un sac à provisions avec des potions, des herbes...
Horacio : Un hunter...
Enquêteur : Ah ? ça vous rappelle des souvenirs, lieutenant ?
Horacio : Cela fait bien longtemps que je n'en suis plus un...
Ils furent interrompus par un collègue, à quelques mètres d'eux.
Autre enquêteur : Lieutenant Caine !!! Par ici !!! On a la tête !!!
Horacio s'approcha et s'accroupit pour inspecter la découverte mais le visage était méconnaissable : tuméfié et lacéré de partout, il était même impossible de dire s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme !
Le lieutenant Caine se redressa lentement et sortant une paire de lunettes de soleil de sa veste et, tout en glissant tout doucement les branches sur ses oreilles il murmura en regardant l'horizon d'un regard intense : "Vous savez ce qu'on dit : qui va à la chasse... perd sa face..."
YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
A Yukumo, les cinq jeunes hunters s'étaient réunis pour débriefer du fiasco de la journée. Ils étaient tous dans une petite pièce de réunion avec, accrochée au mur, une grande carte de la forêt à côté de laquelle étaient épinglés les portraits de Demi, Freckles, Toula et Kadoc, ainsi que plusieurs punaises et des feutres de couleur.
Tanar, visiblement mécontent mais concentré : Bon, inutile de tourner autour du pot, le temps joue contre nous. Chacun à votre tour vous allez nous raconter ce qu'il s'est passé et on essaiera de réfléchir ensemble pour comprendre et avancer. Soyez le plus factuel possible et n'oubliez pas de préciser la durée de la séparation avec votre binôme et les localisations sur la carte pour qu'on puisse estimer les distances. Qui commence ?
Orkan se leva de chaise et fut le premier à "passer au tableau". Il illustra ses propos en dessinant avec un feutre sur la carte :
" J'ai débarqué de la charrette en embarquant le gosse par ici grosso modo
Après on s'est fighté par là avec un gros Qurupecco
J'ai quitté le marmot pour suivre un Grand Jaggi qui avait avait disparu
Malheureusement c'était un labyrinthe et j'ai jamais remis la main dessus
Je suis revenu 1 heure plus tard mais la zone était déserte
J'ai suivi les traces de sang qui juraient sur l'herbe verte
J'ai retrouvé le mioche qui se doucher sous une cascade
Le Quru n'était plus qu'une bouillie d'organes et de plumes, de quoi vous rendre malade...
On a ensuite rejoint notre charrette et on est rentré au village
RAS pendant le transport, il n'a rien dit et est resté sage
Pour moi ce gamin est incapable de monter des plans stratégiques
Mais c'est une brute épaisse, un putain de monstre avec de grosses tendances sadiques ! "
Orkan se rassit et Tanar reprit la parole, tout en traçant un grand cercle sur la carte : "Je suis d'accord ; il y a peu de chance que Kadoc soit notre homme mais, par précaution, voici la zone qu'il aurait pu parcourir en 2 heures, grosso modo."
Ce fut au tour de Fény qui fit de même. Elle leur raconta la rencontre avec les Aoashiras puis le transporteur de Toula. Comme elle ne connaissait pas du tout la zone, elle avait pensé qu'il était plus sage pour elle d'attendre au campement donc elle s'y était reposée.
Toula l'avait effectivement rejointe un peu plus tard, avec le miel et quelques composant d'Aoashira. Fény estima qu'elle était restée seule pendant 3 heures environ.
Tanar poursuivit avec quelques questions : Tu étais vraiment mal barrée pour qu'elle ait besoin d'avoir recours à un transporteur ?...
Fény, visiblement embarrassée : Oui... Je n'avais plus de casque... Ca me fait mal rien que d'y penser mais je dois reconnaître qu'elle m'a littéralement sauvé la vie...
Tanar : Est-ce que tu penses que cette rencontre avec les Aoashiras aurait pu être orchestrée ou préméditée ?
Fény : Hmm... Très franchement, non.
Homok : Et vous avez certainement dû discuter toutes les deux, est-ce que, dans son discours, tu as pu relever des trucs bizarres ?
Fény, levant les yeux au ciel : Pas vraiment, à part parler de Tanar, elle n'a pas dit grand-chose...
Tanar rougit, heureusement surpris par cette information, mais reprit son sérieux rapidement.
Homok se leva à son tour pour prendre la parole. Il leur raconta leurs discussions dans la charrette avec cette histoire de mentor, puis le Jinouga croisé en pêchant, le discours de Freckles sur "qui mérite de mourir" et leur séparation. Homok se souvint que le sniper avait mis beaucoup de temps à rejoindre son perchoir car ce n'est qu'après 40 minutes qu'il sentit un sifflement suivi d'une détonation. Le grand épéiste avait continué à se battre contre le monstre qui finit par fuir un peu après. Homok avait ensuite attendu que Freckles le rejoigne mais il n'était jamais revenu. Au bout d'un moment Homok décida d'aller au perchoir ; il y trouva une douille mais rien d'autre et aucune piste à suivre. Après ça, le hunter de Pokke retourna attendre son binôme à la charrette où il fit du feu pour générer de la fumée au cas où. Finalement c'est Lovag qui vint le trouver (très légèrement vêtu...) et puis le félyne qui leur servait de chauffeur les a convaincu de rentrer au village car il se faisait tard et que les hunters de Yukumo connaissaient de toute façon très bien le chemin pour rentrer.
Lovag : Au risque de paraître débile, si le but était juste de faire fuir le Jinouga, il aurait pu rester avec toi tout le temps, non ?
Homok, surpris : Euh... Oui, je suppose que oui... Mais il n'aime pas trop la compagnie et je pense qu'il voulait également me montrer ce qu'il savait faire.
Pour finir, ce fut à Lovag de raconter son histoire. Il fit le fidèle récit de leur arrêt impromptu dans les grottes puis du strip-tir de Demi et de sa fuite devant cette cougar bien trop entrepreunante pour lui. Complètement perdu au milieu de nullepart, il avait ensuite tournée dans les environs en essayant de trouver un point d'observation en hauteur. Après plusieurs heures, il aperçut de la fumée et c'est ainsi qu'il retrouvé Homok.
Fény avait les poings serrés et la mâchoire en compote mais conserva toute sa colère intérieure sans rien laisser exploser.
Tanar s'approcha de la carte et conclut : "OK, donc en fait tout est possible... la seule certitude que l'on ait, c'est que Kadoc est innocent ; c'est maigre mais c'est déjà ça... Il faudra attendre le verdict de l'équipe de nettoyage, avec un peu de chance ils auront plus d'indices".
Lovag remarqua qu'Homok était étrange, il semblait fâché et pensif à la fois. Le jeune coriste l'interrogea : "Homok, quelque chose ne va pas ? Tu sais, tu n'as pas à t'en vouloir : on a tous failli à notre mission ; ne sois pas trop dur avec toi-même, hein..."
Homok : Ce n'est pas ça... Juste que... Quand on voit comment chacun d'entre nous a lamentablement échoué face aux monstres d'ici, je me demande sincèrement si on est vraiment à la hauteur pour capturer Red Sun...
Orkan le coupa, plein de confiance : Meuh non, arrête ton char mon grand, toi même tu sais qu'on déchire !!! Là on était en solo, mais, tous ensemble, on peut s'attaquer au pire du pire !
Fény resta silencieuse car elle aussi avait des doutes sur leurs capacités et cette "reprise" soulevait plus de doute qu'elle ne les rassurait.
Lovog, songeur : C'est vrai que, quand on y réfléchit, tout est allé plutôt vite depuis notre passage au titre de hunter...
Tanar, balayant le doute collectif : OK, on manque peut-être d'expérience mais je suis certain que c'est possible ! Comme Orkan, je suis intimement convaincu que c'est notre esprit d'équipe qui est notre force et que, ensemble, on peut tout affronter.
Ils furent interrompus par la chef du village : "Désolée de vous déranger, mais c'est important : venez vite nous rejoindre à mon bureau, on a le verdict des nettoyeurs !"
Le lieutenant Caine parla avec gravité : Nous avons identifié le corps de la victime... il s'agit de Demi... (tout le monde dans la salle fut attristé sous le coup de cette annonce inattendue) On a cependant fait d'étranges découvertes à l'autopsie : tout d'abord, il manque son cou, c'est assez bizarre pour être souligné, et puis il y a aussi ce sigle étrange qui a été gravé sur son ventre :
Tanar le coupa sèchement : Non, ce n'est pas ça... Si c'est bien Demi qui l'a dessiné, sur son ventre, alors elle le regardait à l'envers et quand vous le retournez... (Tanar retourna l'image)
Horacio se précipita à l'extérieur en hurlant à ses hommes : "Trouvez moi imédiatement Toula et arrêtez-la !!!", laissant Tanar et le reste de la bande complètement abasourdis. Le jeune archer incrédule fronça les sourcils et murmura : "Non, ce n'est pas possible, quelque chose cloche...". La chef du village avait un air grave et autoritaire : "Toula n'a aucun alibi puisque Fény n'était pas avec elle et cette preuve l'accable. Les villageois sont tendus et ils vont me mettre la pression, je n'ai pas d'autre choix." Elle ajouta en quittant la pièce à son tour : "Toula - ou devrais-je dire Red Sun ? - sera arrêtée, jugée et condamnée ce soir. Elle sera exécutée demain à midi".
Dans la nuit, des pleurs résonnaient dans la seule cellule de la prison de Yukumo. Depuis son arrestation et devant les chefs d'accusation qui lui avaient été énumérés, les larmes de la belle draconienne aveugle n'avaient cessé de couler... Mais, entre deux reniflements, elle perçut un bruit étrange : "Psst !... Pssst !!!". Toula se levat, tendant l'oreille ; le son semblait venir de la petite fenêtre en hauteur ; elle s'en approcha puis sanglota en souriant, portant sa main à sa bouche pour étouffer sa joie : "Tanar ?! C'est bien toi ???"
Tanar, murmurant : Oui, c'est moi...
Toula : Tanar, je te jure que je n'ai rien fait ! Je ne sais pas ce qu'il se passe mais je ne suis pas Red Sun !!!
Tanar, calme : Ne t'inquiète pas, je le sais.
Toula : Ils m'ont dit que j'allais être pendue demain ! Aide moi je t'en supplie !!!
Tanar : Oui, je vais faire tout mon possible, c'est pour ça que je suis là ; est-ce que tu sais quoi que ce soit qui pourrait nous aider à t'innocenter ?
Toula : Non, non ! Je n'ai rien vu, rien entendu pendant la mission d'hier ! J'étais occupée avec Fény et les Aoa' ; j'ai juste entendu une lointaine détonation de fusarb' lourd à un moment donné mais c'est tout, je te jure !
Tanar : On n'a toujours pas retrouvé Freckles justement, donc je pense qu'il s'est enfui malheureusement...
Toula : C'est sûrement lui qui essaie de me faire porter le chapeau !
Tanar : Oui, je sais, mais ne t'inquiète pas, on va te sortir de là d'une façon ou d'une autre...
Toula, posant ses mains sur les barreaux de la fenêtre : Tanar, j'ai peur... ils veulent me tuer !...
Tanar, posant à son tour ses mains sur les siennes : Je suis là, il ne t'arrivera rien... Je te le promets.
Prochain épisode : "Contre-enquête et contre-la-montre", arriveront-ils à disculper la condamnée à mort avant midi ?
Comme d'habitude, merci pour vos commentaires qui font d'autant plaisir que ça faisait un moment que je n'avais pas posté
Je suis dans un période un peu plus tranquille donc j'essaie d'en profiter pour avancer un maximum.
Bonne lecture et à très vite j'espère !)
-----------------------
Episode 06 - "Il était plein de fois..."
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Afin de démasquer Red Sun, Fény, Lovag, Orkan et Homok étaient partis en quête avec un hunter de Yukumo chacun, mais ils ont tous perdu de vue leur binôme !
-----------------------
La nuit était tombée dans la forêt de Yukumo mais un petit groupe de personnes vêtues de combinaisons blanches était venu troublé le sommeil de la faune locale. L'équipe de nuit de la Brigade d'Investigation Scientifique de Yukumo (BISY) avait bouclé le périmètre de la scène de crime et s'acharnait à relever tous les indices. Un homme roux en costume sombre, la quarantaine passée, s'approcha d'un enquêteur.
Horacio : Je vous écoute, qu'est-ce qu'on a ?
Enquêteur : Pff... d'habitude on nous appelle pour récupérer les composants de monstres mais là c'est un humain dont il s'agit, lieutenant : on a un corps mutilé et pendu par les pieds à 20 mètres de haut (les gars ne l'ont pas encore descendu pour le moment) et il nous manque la tête.
Horacio : Je vois... quoi d'autre ?
Enquêteur : Oh, on a retrouvé un sac à provisions avec des potions, des herbes...
Horacio : Un hunter...
Enquêteur : Ah ? ça vous rappelle des souvenirs, lieutenant ?
Horacio : Cela fait bien longtemps que je n'en suis plus un...
Ils furent interrompus par un collègue, à quelques mètres d'eux.
Autre enquêteur : Lieutenant Caine !!! Par ici !!! On a la tête !!!
Horacio s'approcha et s'accroupit pour inspecter la découverte mais le visage était méconnaissable : tuméfié et lacéré de partout, il était même impossible de dire s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme !
Le lieutenant Caine se redressa lentement et sortant une paire de lunettes de soleil de sa veste et, tout en glissant tout doucement les branches sur ses oreilles il murmura en regardant l'horizon d'un regard intense : "Vous savez ce qu'on dit : qui va à la chasse... perd sa face..."
YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
A Yukumo, les cinq jeunes hunters s'étaient réunis pour débriefer du fiasco de la journée. Ils étaient tous dans une petite pièce de réunion avec, accrochée au mur, une grande carte de la forêt à côté de laquelle étaient épinglés les portraits de Demi, Freckles, Toula et Kadoc, ainsi que plusieurs punaises et des feutres de couleur.
Tanar, visiblement mécontent mais concentré : Bon, inutile de tourner autour du pot, le temps joue contre nous. Chacun à votre tour vous allez nous raconter ce qu'il s'est passé et on essaiera de réfléchir ensemble pour comprendre et avancer. Soyez le plus factuel possible et n'oubliez pas de préciser la durée de la séparation avec votre binôme et les localisations sur la carte pour qu'on puisse estimer les distances. Qui commence ?
Orkan se leva de chaise et fut le premier à "passer au tableau". Il illustra ses propos en dessinant avec un feutre sur la carte :
" J'ai débarqué de la charrette en embarquant le gosse par ici grosso modo
Après on s'est fighté par là avec un gros Qurupecco
J'ai quitté le marmot pour suivre un Grand Jaggi qui avait avait disparu
Malheureusement c'était un labyrinthe et j'ai jamais remis la main dessus
Je suis revenu 1 heure plus tard mais la zone était déserte
J'ai suivi les traces de sang qui juraient sur l'herbe verte
J'ai retrouvé le mioche qui se doucher sous une cascade
Le Quru n'était plus qu'une bouillie d'organes et de plumes, de quoi vous rendre malade...
On a ensuite rejoint notre charrette et on est rentré au village
RAS pendant le transport, il n'a rien dit et est resté sage
Pour moi ce gamin est incapable de monter des plans stratégiques
Mais c'est une brute épaisse, un putain de monstre avec de grosses tendances sadiques ! "
Orkan se rassit et Tanar reprit la parole, tout en traçant un grand cercle sur la carte : "Je suis d'accord ; il y a peu de chance que Kadoc soit notre homme mais, par précaution, voici la zone qu'il aurait pu parcourir en 2 heures, grosso modo."
Ce fut au tour de Fény qui fit de même. Elle leur raconta la rencontre avec les Aoashiras puis le transporteur de Toula. Comme elle ne connaissait pas du tout la zone, elle avait pensé qu'il était plus sage pour elle d'attendre au campement donc elle s'y était reposée.
Toula l'avait effectivement rejointe un peu plus tard, avec le miel et quelques composant d'Aoashira. Fény estima qu'elle était restée seule pendant 3 heures environ.
Tanar poursuivit avec quelques questions : Tu étais vraiment mal barrée pour qu'elle ait besoin d'avoir recours à un transporteur ?...
Fény, visiblement embarrassée : Oui... Je n'avais plus de casque... Ca me fait mal rien que d'y penser mais je dois reconnaître qu'elle m'a littéralement sauvé la vie...
Tanar : Est-ce que tu penses que cette rencontre avec les Aoashiras aurait pu être orchestrée ou préméditée ?
Fény : Hmm... Très franchement, non.
Homok : Et vous avez certainement dû discuter toutes les deux, est-ce que, dans son discours, tu as pu relever des trucs bizarres ?
Fény, levant les yeux au ciel : Pas vraiment, à part parler de Tanar, elle n'a pas dit grand-chose...
Tanar rougit, heureusement surpris par cette information, mais reprit son sérieux rapidement.
Homok se leva à son tour pour prendre la parole. Il leur raconta leurs discussions dans la charrette avec cette histoire de mentor, puis le Jinouga croisé en pêchant, le discours de Freckles sur "qui mérite de mourir" et leur séparation. Homok se souvint que le sniper avait mis beaucoup de temps à rejoindre son perchoir car ce n'est qu'après 40 minutes qu'il sentit un sifflement suivi d'une détonation. Le grand épéiste avait continué à se battre contre le monstre qui finit par fuir un peu après. Homok avait ensuite attendu que Freckles le rejoigne mais il n'était jamais revenu. Au bout d'un moment Homok décida d'aller au perchoir ; il y trouva une douille mais rien d'autre et aucune piste à suivre. Après ça, le hunter de Pokke retourna attendre son binôme à la charrette où il fit du feu pour générer de la fumée au cas où. Finalement c'est Lovag qui vint le trouver (très légèrement vêtu...) et puis le félyne qui leur servait de chauffeur les a convaincu de rentrer au village car il se faisait tard et que les hunters de Yukumo connaissaient de toute façon très bien le chemin pour rentrer.
Lovag : Au risque de paraître débile, si le but était juste de faire fuir le Jinouga, il aurait pu rester avec toi tout le temps, non ?
Homok, surpris : Euh... Oui, je suppose que oui... Mais il n'aime pas trop la compagnie et je pense qu'il voulait également me montrer ce qu'il savait faire.
Pour finir, ce fut à Lovag de raconter son histoire. Il fit le fidèle récit de leur arrêt impromptu dans les grottes puis du strip-tir de Demi et de sa fuite devant cette cougar bien trop entrepreunante pour lui. Complètement perdu au milieu de nullepart, il avait ensuite tournée dans les environs en essayant de trouver un point d'observation en hauteur. Après plusieurs heures, il aperçut de la fumée et c'est ainsi qu'il retrouvé Homok.
Fény avait les poings serrés et la mâchoire en compote mais conserva toute sa colère intérieure sans rien laisser exploser.
Tanar s'approcha de la carte et conclut : "OK, donc en fait tout est possible... la seule certitude que l'on ait, c'est que Kadoc est innocent ; c'est maigre mais c'est déjà ça... Il faudra attendre le verdict de l'équipe de nettoyage, avec un peu de chance ils auront plus d'indices".
Lovag remarqua qu'Homok était étrange, il semblait fâché et pensif à la fois. Le jeune coriste l'interrogea : "Homok, quelque chose ne va pas ? Tu sais, tu n'as pas à t'en vouloir : on a tous failli à notre mission ; ne sois pas trop dur avec toi-même, hein..."
Homok : Ce n'est pas ça... Juste que... Quand on voit comment chacun d'entre nous a lamentablement échoué face aux monstres d'ici, je me demande sincèrement si on est vraiment à la hauteur pour capturer Red Sun...
Orkan le coupa, plein de confiance : Meuh non, arrête ton char mon grand, toi même tu sais qu'on déchire !!! Là on était en solo, mais, tous ensemble, on peut s'attaquer au pire du pire !
Fény resta silencieuse car elle aussi avait des doutes sur leurs capacités et cette "reprise" soulevait plus de doute qu'elle ne les rassurait.
Lovog, songeur : C'est vrai que, quand on y réfléchit, tout est allé plutôt vite depuis notre passage au titre de hunter...
Tanar, balayant le doute collectif : OK, on manque peut-être d'expérience mais je suis certain que c'est possible ! Comme Orkan, je suis intimement convaincu que c'est notre esprit d'équipe qui est notre force et que, ensemble, on peut tout affronter.
Ils furent interrompus par la chef du village : "Désolée de vous déranger, mais c'est important : venez vite nous rejoindre à mon bureau, on a le verdict des nettoyeurs !"
Le lieutenant Caine parla avec gravité : Nous avons identifié le corps de la victime... il s'agit de Demi... (tout le monde dans la salle fut attristé sous le coup de cette annonce inattendue) On a cependant fait d'étranges découvertes à l'autopsie : tout d'abord, il manque son cou, c'est assez bizarre pour être souligné, et puis il y a aussi ce sigle étrange qui a été gravé sur son ventre :
- IMAGE:
Tanar le coupa sèchement : Non, ce n'est pas ça... Si c'est bien Demi qui l'a dessiné, sur son ventre, alors elle le regardait à l'envers et quand vous le retournez... (Tanar retourna l'image)
- IMAGE:
Horacio se précipita à l'extérieur en hurlant à ses hommes : "Trouvez moi imédiatement Toula et arrêtez-la !!!", laissant Tanar et le reste de la bande complètement abasourdis. Le jeune archer incrédule fronça les sourcils et murmura : "Non, ce n'est pas possible, quelque chose cloche...". La chef du village avait un air grave et autoritaire : "Toula n'a aucun alibi puisque Fény n'était pas avec elle et cette preuve l'accable. Les villageois sont tendus et ils vont me mettre la pression, je n'ai pas d'autre choix." Elle ajouta en quittant la pièce à son tour : "Toula - ou devrais-je dire Red Sun ? - sera arrêtée, jugée et condamnée ce soir. Elle sera exécutée demain à midi".
Dans la nuit, des pleurs résonnaient dans la seule cellule de la prison de Yukumo. Depuis son arrestation et devant les chefs d'accusation qui lui avaient été énumérés, les larmes de la belle draconienne aveugle n'avaient cessé de couler... Mais, entre deux reniflements, elle perçut un bruit étrange : "Psst !... Pssst !!!". Toula se levat, tendant l'oreille ; le son semblait venir de la petite fenêtre en hauteur ; elle s'en approcha puis sanglota en souriant, portant sa main à sa bouche pour étouffer sa joie : "Tanar ?! C'est bien toi ???"
Tanar, murmurant : Oui, c'est moi...
Toula : Tanar, je te jure que je n'ai rien fait ! Je ne sais pas ce qu'il se passe mais je ne suis pas Red Sun !!!
Tanar, calme : Ne t'inquiète pas, je le sais.
Toula : Ils m'ont dit que j'allais être pendue demain ! Aide moi je t'en supplie !!!
Tanar : Oui, je vais faire tout mon possible, c'est pour ça que je suis là ; est-ce que tu sais quoi que ce soit qui pourrait nous aider à t'innocenter ?
Toula : Non, non ! Je n'ai rien vu, rien entendu pendant la mission d'hier ! J'étais occupée avec Fény et les Aoa' ; j'ai juste entendu une lointaine détonation de fusarb' lourd à un moment donné mais c'est tout, je te jure !
Tanar : On n'a toujours pas retrouvé Freckles justement, donc je pense qu'il s'est enfui malheureusement...
Toula : C'est sûrement lui qui essaie de me faire porter le chapeau !
Tanar : Oui, je sais, mais ne t'inquiète pas, on va te sortir de là d'une façon ou d'une autre...
Toula, posant ses mains sur les barreaux de la fenêtre : Tanar, j'ai peur... ils veulent me tuer !...
Tanar, posant à son tour ses mains sur les siennes : Je suis là, il ne t'arrivera rien... Je te le promets.
Prochain épisode : "Contre-enquête et contre-la-montre", arriveront-ils à disculper la condamnée à mort avant midi ?
- BONUS:
- "Horacio Caine/YEAH !" : Est-il utile de préciser qu'il s'agit des Experts: Miami ???
Dessin à l'envers sur le ventre : Un épisode du Caméléon (vieille série avec le génial Jarod).
Re: Swords and Symphony - Tome 03
*trépigne d'impatience* oh non ca y est je suis retombé dedans, j'accroche tellement que je deviens en manque quand je peux pas lire *cri de désespoir*
xxrorobeexx- Nombre de messages : 823
Age : 26
Localisation : Si seulement j'avais le sens de l'orientation...
Rang : J'aime les diablos aux cornes bien pointues :3
X-Tag : xxrorobeexx
Date d'inscription : 22/01/2012
Re: Swords and Symphony - Tome 03
j'adore ta fic , a quand la suite ?
miki60- Nombre de messages : 5
Age : 33
Localisation : fontainbleau
Rang : hr4
Date d'inscription : 31/05/2013
Re: Swords and Symphony - Tome 03
-----------------------
Episode 07 - "Contre-enquête et contre-la-montre !"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Toula est sous les verrous car toutes les preuves l'accusent d'être Red Sun. Son exécution est prévue pour midi, Tanar et les autres n'ont que peu de temps pour l'innocenter et découvrir la vérité !
-----------------------
Temps restant avant exécution : 4 heures.
Tanar et Homok avaient passé la nuit à réfléchir et à revoir tous les éléments de l'enquête, les uns après les autres.La conclusion était simple : faute de pouvoir innocenter Toula, il fallait absolument trouver le véritable responsable du meutre de Demi d'ici midi.Bien entendu, la priorité était de mettre la main sur Freckles, le sniper roux qui avait disparu depuis la rencontre avec le Jinouga ; mais Tanar avait également une toute nouvelle piste qu'il comptait bien vérifier de son côté. Avant cela, il réveilla le reste de l'équipe pour lancer la contre-enquête sans perdre de temps.
Pendant un petit-déjeuner flash éclair, le jeune archer résuma la situation et la répartition des rôles pour les heures à venir.
Tanar, plus sérieux que jamais : Je vous préviens tout de suite, aujourd'hui, il va falloir courir. Le temps joue contre nous et chaque minute compte.
Lovag, plus motivé que réveillé : OK ! Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Comment on procède ?
Tanar : Homok ira fouiller la maison de Freckles pour voir s'il trouve le moindre indice. Orkan ira enquêter auprès des villageois. Fény et Lovag, je vous demanderai d'aller inspecter la place principale où est prévue l'exécution pour réfléchir à un plan de secours de dernière minute, juste au cas où...
Fény : Et toi, tu comptes creuser quelle piste ?
Tanar : Il y a un nouveau protagoniste qui vient de faire son entrée dans le tableau ; j'aimerais vérifier s'il ne joue pas un rôle dans toute cette histoire...
Temps restant avant exécution : 2 heures.
Homok avait réussi à entrer discrètement dans la maison de Freckles. Il s'était affairé à fouiller chaque pièce de fond en comble sans pour autant trouver le moindre indice.Il n'avait même rien trouvé du tout car il n'y avait ni photo, ni souvenir, rien de personnel dans cette demeure froide et austère au possible.Les placards ne comportaient que des vêtements identiques, il n'y avait visiblement eu aucun effort de décoration... la maison n'avait vraiment rien à dire sur son propriétaire.
Orkan, de son côté, enchaînait les échecs... Aucun villageois n'avait de chose à lui apprendre sur Freckles, c'était comme si personne ne le connaissait ni même s'était intéressé à lui depuis tout ce temps. Dépité et éreinté de courir dans tous les sens depuis le petit matin, le rapeur aux DS s'autorisa une petite pause bien méritée avant de poursuivre ses recherches. Il opta pour un casse-croûte à la taverne. Par hasard, il aperçut Kadoc, le jeune psychopathe instable, seul à une des tables ; Orkan rechigna un moment mais cette table était parfaitement située pour surveiller les entreées/sorties de gens et pour laisser traîner ses oreilles, c'est donc à contre-coeur qu'il s'approcha de son ex-binôme : "Salut Kadoc et bien l'bonjour l'ami, est-ce que ça te dérange si je m'assois ici ?"
Lovag et Fény faisaient mine d'attendre l'ouverture de l'armurerie tout en examinant la place avec précaution. Ils repéraient et étudiaient les différentes issues, envisageaient toutes les possibilités suivant le positionnement des gardes qui allaient sans aucun doute protéger l'échafaud. Malheureusement, ils avaient beau prévoir toutes les alternatives, ils parvenaient toujours à la même conclusion : il n'y avait aucun échappatoire valable...
Temps restant avant exécution : 30 minutes.
Alors qu'Homok venait de vérifier le contenu des oreillers et du matelas du lit du sniper, le grand guerrier aux dreadlocks posa le pied sur une latte de bois qui couina légèrement mais assez distinctement pour qu'il le remarqua. Aussitôt il se baissa pour examiner le plancher et découvrit effectivement que la latte n'était pas bien fixée ; il put la retirer sans trop de peine, révélant une petite cachette sous le sol et au fond de laquelle quelque chose brillait. Il reconnut immédiatement qu'il s'agissait de plaques de hunters et lut à voix basse les noms gravés : "Kia... Cyan... Dark 22... Dark Wave...". Il n'y avait pas de doute possible : c'était bel et bien les plaques des ILS, les dernières victimes de Red Sun !!! Il se rua à l'extérieur pour prévenir les autres en espérant ne pas arriver trop tard !
Au final, Orkan était resté à la taverne pour interroger les gens qui passaient, mais en vain. Il n'avait pas eu plus de chance et il était désormais certain d'avoir parlé à l'intégralité du village ! Le temps passait et tout le monde était lentement en train de quitter l'établissement pour rejoindre la place principale afin d'assister à l'exécution de la draconienne. C'est donc complètement désabusé qu'il se leva de son siège et s'adressa à Kadoc qui était resté là à dessiner avec des feutres.
Orkan : Désolé mon pote, mais là il va falloir que je décolle. J'te souhaite une bonne journée, la mienne risque de ne pas être drôle...
Kadoc : Salut Orkan, en tout cas ça fait plaisir de voir que toi tu peux être poli, pas comme hier...
Orkan, étonné de la remarque : Comment ça pas comme hier ? Je ne me souviens pourtant pas avoir manqué de manières...
Kadoc : Meuh nan, je ne parlais pas de toi mais de l'autre chasseur pendant notre quête !
Orkan, déboussolé : Euh... j'ai l'impression que tu n'as plus toute ta tête ; il n'y avait pourtant que toi et moi pendant notre quête !
Kadoc, sûr de lui : Bah non, un peu avant que tu ne me retrouves, j'en ai vu passer un autre qui courrait, mais il ne m'a même pas fait coucou quand je lui ai dit bonjour, tu te rends compte !
Orkan : Non mais attends, alors tu as vu quelqu'un d'autre pour de vrai ??? Pourquoi n'avoir rien dit ??? Et, surtout, à quoi est-ce qu'il ressemblait ???
Kadoc prit une nouvelle feuille de papier et dessina un long manteau noir et un gros fusil. Il n'avait même pas fini de colorier le fusarb' lourd qu'Orkan lui arracha le dessin des mains en s'excusant et se précipita à l'extérieur en courant !
Temps restant avant exécution : 5 minutes.
Toula avait été amenée sur l'échafaud. La corde lui avait été passée au cou. Des centaines de personnes s'étaient rassemblées aux premiers rangs pour scander toutes sortes d'injures et d'insultes envers la prétendue Red Sun qui restait pudiquement stoïque, regardant l'horizon sans trembler. Elle restait digne dans l'adversité.
A quelques dizaines de mètres de là, Lovag concluait une transaction avec l'armurier.
Armurier : Vous faites une excellente affaire !
Lovag : Super, merci pour ce magnifique arc en Rathian, Tanar va être ravi. Et sinon, comment m'avez-vous dit que ce cor s'appelait déjà ?
Armurier : C'est un cor Khealer, une création de notre forgeron Smith, mortel mais néanmoins relativement orienté support également.
Lovag : Un joli nom pour un joli cor de chasse ! Merci et bonne journée.
Fény, grincheuse : C'est bon ? On peut y aller maintenant ?
Lovag, étonné : Bah ?! Pourquoi tu fais cette tête, qu'est-ce qui ne va pas ???
Fény : Rien... C'est juste que ça m'énerve de voir à quel point tu es motivé sur cette affaire...
Lovag, ne comprenant rien : Hein ??? Je ne capte pas là, c'est quoi le problème ???
Fény : Oh ça va, tu sais très bien ce que je veux dire... Tu fais tout ça pour Demi...
Lovag, incrédule : Quoi ?! Tu vas encore me reparler de Demi ?! Mais je t'ai dit qu'il ne s'était rien passé !
Fény : Mouais, et je devrais te croire sur parole c'est ça ?!?! Perdu au milieu de nullepart avec cette chaudière... et Homok qui te retrouve quasiment à poils !
Lovag, haussant le ton à son tour : Non mais c'est bon, je t'ai déjà expliqué ! C'est pas vrai !
Fény, énervée : OK, alors vas-y, dis moi que tu ne t'es pas rincé l'oeil de toute la journée et que ses pastèques ne te manquent pas ! Vas-y !!!
Lovag, hurlant devant les villageois qui commençaient à se retourner vers la dispute conjugale : Mais t'es incroyable, ma parole !!!
Fény, excédée : Et toi t'es trop nul !
La jeune fille repoussa violemment le jeune coriste qui heurta un groupe en faisant tomber plusieurs personnes dans sa chute.
Villageois : Hé ! Vous pourriez pas faire attention, non !
Lovag, échauffé par sa discussion avec Fény : Oh c'est bon, vous n'allez pas vous y mettre aussi.
Villageois : Attends, comment tu me parles, microbe ?...
En quelques secondes, l'escalade fut rapide et ce fut une bagarre générale qui se déclencha sur la place principale !
Un peu plus loin, le jeune couple regardait toute cette agitation avec un air amusé.
Fény : Bon, ça c'est fait.
Lovag : Voilà qui devrait nous faire gagner un peu de temps.
Fény, se tournant vers lui : Tu as un vrai talent d'acteur !
Lovag, se tournant vers elle : Et tu as été formidable !
Les deux hunters coururent rejoindre Tanar positionné un peu plus loin tandis que les autorités tentaient tant bien que mal de ramener l'ordre dans cette pagaille.
Tanar reçut l'arme en Rathian juste à temps ; il encocha une flèche tandis que le bourreau s'approchait du levier pour mener à bien l'exécution de Toula. L'archer banda son arc en visant la poulie par laquelle passait la corde de la condamnée... mais soudain il reçut un coup derrière le genou qui lui fit fléchir la jambe et tirer sa flèche dans les nuages.
Horacio : Je m'attendais bien à ce que votre petite groupe vienne mettre son grain de sel...
Tanar, surpris : Lieuntenant Caine ?!
Horacio : Je vous arrête pour obstruction à la justice et vous déconseille fortement d'opposer la moindre résistance.
Tanar, s'aperçevant que Fény et Lovag avaient les mains en l'air, tenus en joue par plusieurs officiers : Merci de confirmer mes soupçons... "Lieutenant"...
Horacio, confus : Et que dois-je comprendre ?...
Tanar : A bien y réfléchir, vous pourriez tout aussi bien être Red Sun... Personne ici ne se serait méfiez de vous, vous êtes un ancien hunter et vous aviez libre accès aux preuves de toutes les enquêtes, n'est-ce pas ?
Horacio, médusé : ...!? Voilà bien des insinuations hasardeuses contre un représentant officiel des forces de l'ordre, gradé et décoré à multiples reprises qui plus est, le tout sans la moindre preuve tangible...
Mais leur discussion fut interrompue par des cris dans la foule : Homok se frayait un chemin en chargeant droit devant, repoussant tout le monde du plat de son imposante GreatSword. Arrivé à l'échafaud, il exécuta un coup circulaire sur l'un des pilotis qui soutenait la construction, laquelle s'effondra instantanément. Orkan était de la partie également : il s'était glissé entre les gardes et vint trancher la corde de Toula avant d'emporter la draconienne dans ses bras et rejoindre Homok.
Homok, s'adressant à la foule de sa grosse voix : Attendez ! Ecoutez nous ! Nous avons des éléments qui prouvent l'innocence de Toula ! Toula n'est pas Red Sun !
Le grand guerrier brandit alors les plaques de hunters : "Voici les plaques des ILS que j'ai retrouvées chez Freckles ! De plus, Kadoc pourra témoigner qu'il a également vu Freckles s'enfuir pendant la collecte d'hier ! Je vous en conjure, prenez un instant pour réfléchir et ne vous hâtez pas d'exécuter une innocente !". La foule était médusée, visiblement troublée par les annonces du hunter.
Dans le silence général, on entendit au loin : "Arrêtez tout !!! Arrêtez tout !!!".Un enquêteur de la Brigade d'Investigation Scientifique de Yukumo déboula sur la place, un petit sachet à la main.Le lieutant Caine avait rejoint l'échafaud avec sa petite troupe ainsi que Tanar, Lovag et Fény menottés, il accueilla l'enquêteur :
Horacio, calme et serein : Qu'est-ce que vous avez trouvé ?
Enquêteur reprenant son souffle : On a... retrouvé... une balle... dans un... tronc d'arbre !
Horacio, examinant le sachet : Aucun doute, c'est une des balles de Freckles... voilà pourquoi il avait coupé le cou de Demi, pour ne pas qu'on trouve la plaie causée par la balle...
Homok : Est-ce que vous nous croyez maintenant ???
Horacio, d'une voix forte et distincte : Toula est officiellement disculpée ! A la lumière des derniers éléments, c'est Freckles qui est notre homme !
Toute la troupe fut libérée et Toula sauta dans les bras de Tanar en pleurant dans son cou. Le jeune archer lui murmura : "Je t'avais promis qu'il ne t'arriverait rien...".
Un peu plus tard se tint un petit conseil entre les hunters de Pokke, la chef du village, Toula et Horacio.
Horacio : Inutile de revenir sur ces dernières heures, le plus important est de retrouver Freckles qui a une journée d'avance sur nous.
Toula : En y réfléchissant, je pense que le seul endroit où il aurait pu fuir est le marais ; personne n'oserait s'y aventurer pendant la saison des amours des Doborus.
Horacio : Je voudrais bien envoyer une équipe mais mes gars ne feront pas le poids et ce ne sont pas des chasseurs, ils dépècent les cadavres plus qu'ils ne traquent...
Tanar, résolu : Ne vous inquiétez pas, on est là pour ça, on va y aller.
Toula : ... et je tiens à me joindre à vous. Je veux confronter Freckles.
Fény : En revanche ce sera sans moi pour cette fois-ci ; en toute franchise, je ne suis pas encore tout à fait remise des blessures d'hier et je n'ai pas d'équipement adéquat...
Lovag : Pas de souci, c'était évident et on comprend tous, ne t'en fais pas.
Homok et sa GS, Orkan et ses DS, Lovag et son cor, Tanar et son arc, Toula et sa lance ; les cinq hunters quittèrent donc le village en direction du village pour partir à la recherche de Freckles/Red Sun dans les marais avec la même résolution commune de le ramener à Yukumo... mort ou vif.
Prochain épisode : "A la poursuite de soleil rouge", face à face avec Red Sun !
Episode 07 - "Contre-enquête et contre-la-montre !"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Toula est sous les verrous car toutes les preuves l'accusent d'être Red Sun. Son exécution est prévue pour midi, Tanar et les autres n'ont que peu de temps pour l'innocenter et découvrir la vérité !
-----------------------
Temps restant avant exécution : 4 heures.
Tanar et Homok avaient passé la nuit à réfléchir et à revoir tous les éléments de l'enquête, les uns après les autres.La conclusion était simple : faute de pouvoir innocenter Toula, il fallait absolument trouver le véritable responsable du meutre de Demi d'ici midi.Bien entendu, la priorité était de mettre la main sur Freckles, le sniper roux qui avait disparu depuis la rencontre avec le Jinouga ; mais Tanar avait également une toute nouvelle piste qu'il comptait bien vérifier de son côté. Avant cela, il réveilla le reste de l'équipe pour lancer la contre-enquête sans perdre de temps.
Pendant un petit-déjeuner flash éclair, le jeune archer résuma la situation et la répartition des rôles pour les heures à venir.
Tanar, plus sérieux que jamais : Je vous préviens tout de suite, aujourd'hui, il va falloir courir. Le temps joue contre nous et chaque minute compte.
Lovag, plus motivé que réveillé : OK ! Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Comment on procède ?
Tanar : Homok ira fouiller la maison de Freckles pour voir s'il trouve le moindre indice. Orkan ira enquêter auprès des villageois. Fény et Lovag, je vous demanderai d'aller inspecter la place principale où est prévue l'exécution pour réfléchir à un plan de secours de dernière minute, juste au cas où...
Fény : Et toi, tu comptes creuser quelle piste ?
Tanar : Il y a un nouveau protagoniste qui vient de faire son entrée dans le tableau ; j'aimerais vérifier s'il ne joue pas un rôle dans toute cette histoire...
Temps restant avant exécution : 2 heures.
Homok avait réussi à entrer discrètement dans la maison de Freckles. Il s'était affairé à fouiller chaque pièce de fond en comble sans pour autant trouver le moindre indice.Il n'avait même rien trouvé du tout car il n'y avait ni photo, ni souvenir, rien de personnel dans cette demeure froide et austère au possible.Les placards ne comportaient que des vêtements identiques, il n'y avait visiblement eu aucun effort de décoration... la maison n'avait vraiment rien à dire sur son propriétaire.
Orkan, de son côté, enchaînait les échecs... Aucun villageois n'avait de chose à lui apprendre sur Freckles, c'était comme si personne ne le connaissait ni même s'était intéressé à lui depuis tout ce temps. Dépité et éreinté de courir dans tous les sens depuis le petit matin, le rapeur aux DS s'autorisa une petite pause bien méritée avant de poursuivre ses recherches. Il opta pour un casse-croûte à la taverne. Par hasard, il aperçut Kadoc, le jeune psychopathe instable, seul à une des tables ; Orkan rechigna un moment mais cette table était parfaitement située pour surveiller les entreées/sorties de gens et pour laisser traîner ses oreilles, c'est donc à contre-coeur qu'il s'approcha de son ex-binôme : "Salut Kadoc et bien l'bonjour l'ami, est-ce que ça te dérange si je m'assois ici ?"
Lovag et Fény faisaient mine d'attendre l'ouverture de l'armurerie tout en examinant la place avec précaution. Ils repéraient et étudiaient les différentes issues, envisageaient toutes les possibilités suivant le positionnement des gardes qui allaient sans aucun doute protéger l'échafaud. Malheureusement, ils avaient beau prévoir toutes les alternatives, ils parvenaient toujours à la même conclusion : il n'y avait aucun échappatoire valable...
Temps restant avant exécution : 30 minutes.
Alors qu'Homok venait de vérifier le contenu des oreillers et du matelas du lit du sniper, le grand guerrier aux dreadlocks posa le pied sur une latte de bois qui couina légèrement mais assez distinctement pour qu'il le remarqua. Aussitôt il se baissa pour examiner le plancher et découvrit effectivement que la latte n'était pas bien fixée ; il put la retirer sans trop de peine, révélant une petite cachette sous le sol et au fond de laquelle quelque chose brillait. Il reconnut immédiatement qu'il s'agissait de plaques de hunters et lut à voix basse les noms gravés : "Kia... Cyan... Dark 22... Dark Wave...". Il n'y avait pas de doute possible : c'était bel et bien les plaques des ILS, les dernières victimes de Red Sun !!! Il se rua à l'extérieur pour prévenir les autres en espérant ne pas arriver trop tard !
Au final, Orkan était resté à la taverne pour interroger les gens qui passaient, mais en vain. Il n'avait pas eu plus de chance et il était désormais certain d'avoir parlé à l'intégralité du village ! Le temps passait et tout le monde était lentement en train de quitter l'établissement pour rejoindre la place principale afin d'assister à l'exécution de la draconienne. C'est donc complètement désabusé qu'il se leva de son siège et s'adressa à Kadoc qui était resté là à dessiner avec des feutres.
Orkan : Désolé mon pote, mais là il va falloir que je décolle. J'te souhaite une bonne journée, la mienne risque de ne pas être drôle...
Kadoc : Salut Orkan, en tout cas ça fait plaisir de voir que toi tu peux être poli, pas comme hier...
Orkan, étonné de la remarque : Comment ça pas comme hier ? Je ne me souviens pourtant pas avoir manqué de manières...
Kadoc : Meuh nan, je ne parlais pas de toi mais de l'autre chasseur pendant notre quête !
Orkan, déboussolé : Euh... j'ai l'impression que tu n'as plus toute ta tête ; il n'y avait pourtant que toi et moi pendant notre quête !
Kadoc, sûr de lui : Bah non, un peu avant que tu ne me retrouves, j'en ai vu passer un autre qui courrait, mais il ne m'a même pas fait coucou quand je lui ai dit bonjour, tu te rends compte !
Orkan : Non mais attends, alors tu as vu quelqu'un d'autre pour de vrai ??? Pourquoi n'avoir rien dit ??? Et, surtout, à quoi est-ce qu'il ressemblait ???
Kadoc prit une nouvelle feuille de papier et dessina un long manteau noir et un gros fusil. Il n'avait même pas fini de colorier le fusarb' lourd qu'Orkan lui arracha le dessin des mains en s'excusant et se précipita à l'extérieur en courant !
Temps restant avant exécution : 5 minutes.
Toula avait été amenée sur l'échafaud. La corde lui avait été passée au cou. Des centaines de personnes s'étaient rassemblées aux premiers rangs pour scander toutes sortes d'injures et d'insultes envers la prétendue Red Sun qui restait pudiquement stoïque, regardant l'horizon sans trembler. Elle restait digne dans l'adversité.
A quelques dizaines de mètres de là, Lovag concluait une transaction avec l'armurier.
Armurier : Vous faites une excellente affaire !
Lovag : Super, merci pour ce magnifique arc en Rathian, Tanar va être ravi. Et sinon, comment m'avez-vous dit que ce cor s'appelait déjà ?
Armurier : C'est un cor Khealer, une création de notre forgeron Smith, mortel mais néanmoins relativement orienté support également.
Lovag : Un joli nom pour un joli cor de chasse ! Merci et bonne journée.
Fény, grincheuse : C'est bon ? On peut y aller maintenant ?
Lovag, étonné : Bah ?! Pourquoi tu fais cette tête, qu'est-ce qui ne va pas ???
Fény : Rien... C'est juste que ça m'énerve de voir à quel point tu es motivé sur cette affaire...
Lovag, ne comprenant rien : Hein ??? Je ne capte pas là, c'est quoi le problème ???
Fény : Oh ça va, tu sais très bien ce que je veux dire... Tu fais tout ça pour Demi...
Lovag, incrédule : Quoi ?! Tu vas encore me reparler de Demi ?! Mais je t'ai dit qu'il ne s'était rien passé !
Fény : Mouais, et je devrais te croire sur parole c'est ça ?!?! Perdu au milieu de nullepart avec cette chaudière... et Homok qui te retrouve quasiment à poils !
Lovag, haussant le ton à son tour : Non mais c'est bon, je t'ai déjà expliqué ! C'est pas vrai !
Fény, énervée : OK, alors vas-y, dis moi que tu ne t'es pas rincé l'oeil de toute la journée et que ses pastèques ne te manquent pas ! Vas-y !!!
Lovag, hurlant devant les villageois qui commençaient à se retourner vers la dispute conjugale : Mais t'es incroyable, ma parole !!!
Fény, excédée : Et toi t'es trop nul !
La jeune fille repoussa violemment le jeune coriste qui heurta un groupe en faisant tomber plusieurs personnes dans sa chute.
Villageois : Hé ! Vous pourriez pas faire attention, non !
Lovag, échauffé par sa discussion avec Fény : Oh c'est bon, vous n'allez pas vous y mettre aussi.
Villageois : Attends, comment tu me parles, microbe ?...
En quelques secondes, l'escalade fut rapide et ce fut une bagarre générale qui se déclencha sur la place principale !
Un peu plus loin, le jeune couple regardait toute cette agitation avec un air amusé.
Fény : Bon, ça c'est fait.
Lovag : Voilà qui devrait nous faire gagner un peu de temps.
Fény, se tournant vers lui : Tu as un vrai talent d'acteur !
Lovag, se tournant vers elle : Et tu as été formidable !
Les deux hunters coururent rejoindre Tanar positionné un peu plus loin tandis que les autorités tentaient tant bien que mal de ramener l'ordre dans cette pagaille.
Tanar reçut l'arme en Rathian juste à temps ; il encocha une flèche tandis que le bourreau s'approchait du levier pour mener à bien l'exécution de Toula. L'archer banda son arc en visant la poulie par laquelle passait la corde de la condamnée... mais soudain il reçut un coup derrière le genou qui lui fit fléchir la jambe et tirer sa flèche dans les nuages.
Horacio : Je m'attendais bien à ce que votre petite groupe vienne mettre son grain de sel...
Tanar, surpris : Lieuntenant Caine ?!
Horacio : Je vous arrête pour obstruction à la justice et vous déconseille fortement d'opposer la moindre résistance.
Tanar, s'aperçevant que Fény et Lovag avaient les mains en l'air, tenus en joue par plusieurs officiers : Merci de confirmer mes soupçons... "Lieutenant"...
Horacio, confus : Et que dois-je comprendre ?...
Tanar : A bien y réfléchir, vous pourriez tout aussi bien être Red Sun... Personne ici ne se serait méfiez de vous, vous êtes un ancien hunter et vous aviez libre accès aux preuves de toutes les enquêtes, n'est-ce pas ?
Horacio, médusé : ...!? Voilà bien des insinuations hasardeuses contre un représentant officiel des forces de l'ordre, gradé et décoré à multiples reprises qui plus est, le tout sans la moindre preuve tangible...
Mais leur discussion fut interrompue par des cris dans la foule : Homok se frayait un chemin en chargeant droit devant, repoussant tout le monde du plat de son imposante GreatSword. Arrivé à l'échafaud, il exécuta un coup circulaire sur l'un des pilotis qui soutenait la construction, laquelle s'effondra instantanément. Orkan était de la partie également : il s'était glissé entre les gardes et vint trancher la corde de Toula avant d'emporter la draconienne dans ses bras et rejoindre Homok.
Homok, s'adressant à la foule de sa grosse voix : Attendez ! Ecoutez nous ! Nous avons des éléments qui prouvent l'innocence de Toula ! Toula n'est pas Red Sun !
Le grand guerrier brandit alors les plaques de hunters : "Voici les plaques des ILS que j'ai retrouvées chez Freckles ! De plus, Kadoc pourra témoigner qu'il a également vu Freckles s'enfuir pendant la collecte d'hier ! Je vous en conjure, prenez un instant pour réfléchir et ne vous hâtez pas d'exécuter une innocente !". La foule était médusée, visiblement troublée par les annonces du hunter.
Dans le silence général, on entendit au loin : "Arrêtez tout !!! Arrêtez tout !!!".Un enquêteur de la Brigade d'Investigation Scientifique de Yukumo déboula sur la place, un petit sachet à la main.Le lieutant Caine avait rejoint l'échafaud avec sa petite troupe ainsi que Tanar, Lovag et Fény menottés, il accueilla l'enquêteur :
Horacio, calme et serein : Qu'est-ce que vous avez trouvé ?
Enquêteur reprenant son souffle : On a... retrouvé... une balle... dans un... tronc d'arbre !
Horacio, examinant le sachet : Aucun doute, c'est une des balles de Freckles... voilà pourquoi il avait coupé le cou de Demi, pour ne pas qu'on trouve la plaie causée par la balle...
Homok : Est-ce que vous nous croyez maintenant ???
Horacio, d'une voix forte et distincte : Toula est officiellement disculpée ! A la lumière des derniers éléments, c'est Freckles qui est notre homme !
Toute la troupe fut libérée et Toula sauta dans les bras de Tanar en pleurant dans son cou. Le jeune archer lui murmura : "Je t'avais promis qu'il ne t'arriverait rien...".
Un peu plus tard se tint un petit conseil entre les hunters de Pokke, la chef du village, Toula et Horacio.
Horacio : Inutile de revenir sur ces dernières heures, le plus important est de retrouver Freckles qui a une journée d'avance sur nous.
Toula : En y réfléchissant, je pense que le seul endroit où il aurait pu fuir est le marais ; personne n'oserait s'y aventurer pendant la saison des amours des Doborus.
Horacio : Je voudrais bien envoyer une équipe mais mes gars ne feront pas le poids et ce ne sont pas des chasseurs, ils dépècent les cadavres plus qu'ils ne traquent...
Tanar, résolu : Ne vous inquiétez pas, on est là pour ça, on va y aller.
Toula : ... et je tiens à me joindre à vous. Je veux confronter Freckles.
Fény : En revanche ce sera sans moi pour cette fois-ci ; en toute franchise, je ne suis pas encore tout à fait remise des blessures d'hier et je n'ai pas d'équipement adéquat...
Lovag : Pas de souci, c'était évident et on comprend tous, ne t'en fais pas.
Homok et sa GS, Orkan et ses DS, Lovag et son cor, Tanar et son arc, Toula et sa lance ; les cinq hunters quittèrent donc le village en direction du village pour partir à la recherche de Freckles/Red Sun dans les marais avec la même résolution commune de le ramener à Yukumo... mort ou vif.
Prochain épisode : "A la poursuite de soleil rouge", face à face avec Red Sun !
- BONUS:
cor Khealer : fusion de "healer" (guérisseur) et "killer" (tueur)
sauvetage de pendaison à l'arc : façon "Robin des bois" bien sûr
"A la poursuite de soleil rouge" : Référence à "A la poursuite d'Octobre rouge", film de sous-marin avec Sean Connery
Re: Swords and Symphony - Tome 03
Excellent chapitre toujours, un peu moins de références que d'habitude mais c'est toujours aussi bon!
arzak16- Nombre de messages : 650
Age : 24
Localisation : Auprès d'un Garuga... mort.
Rang : Inconnu après de multiples reset
Date d'inscription : 31/12/2012
Re: Swords and Symphony - Tome 03
Woah, c'est juste ... sublime quoi ! Tu arrive à nous plonger dedans, c'est juste gÃnial. T'as un vÃritable talent (si seulement tu pouvais m'en passer un peu), et je suis impatient de lire la suite ! Continue comme ça .
Anthony.Ward- Nombre de messages : 22
Age : 28
Rang : HR9
Date d'inscription : 19/12/2011
Re: Swords and Symphony - Tome 03
-----------------------
Episode 08 - "A la poursuite de soleil rouge"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Toula a finalement été disculpée in extremis ; la contre-enquête prouve que Freckles est le véritable responsable du meurtre de Demi.
Tout le groupe est parti à sa poursuite dans les marais alors que Fény est restée au village.
-----------------------
Le petit groupe marchait à vive allure ; Toula, en tête de file pour montrer le chemin, était suivie de Tanar qui guettait les environs, prêt à armer son arc en cas de danger. Lovag était au centre, sortant son cor de chasse de temps en temps pour booster l'endurance de l'équipe. Orkan, lui, s'amusait à marcher exactement dans les traces de son camarade tout en accompagnant les notes du coristes par des bruitages de beatbox. Homok fermait la marche en protégeant leurs arrières.
Lovag : Au final, quelqu'un pourrait-il m'expliquer comment Demi est morte parce que je suis un peu perdu...
Tanar : C'est très simple. Freckles s'était séparé d'Homok en prétextant prendre une position de tir en hauteur mais a pris la fuite.
Lovag : OK, mais alors pourquoi tuer Demi ?
Tanar : Je pense qu'il l'a croisée alors qu'elle te cherchait et qu'il en a profité pour essayer de faire accuser Toula en maquillant les preuves.
Lovag, mal à l'aise : Ah oui... couper le cou pour ne pas voir l'impact de sa balle, c'est tout de même violent... rien que d'y repenser, ça me soulève le coeur...
Toula : Personnellement c'est plus le dessin sur le ventre avec les ongles de Demi que je trouve sacrément tordu... Ce mec est un dangereux malade...
Tanar : Oui... ça me fait mal de dire ça mais, stratégiquement parlant, son plan était brillant : il éliminait Demi en faisant porter le chapeau à Toula qui était sûre de se faire exécuter par les villageois tandis que lui disparaissait ; c'était vraiment idéal pour lui.
Tanar marqua une pause qui n'échappa pas à la draconienne.
Toula : Quelque chose ne va pas Tanar ?
Tanar : Oui... il y a un truc que je ne m'explique pourtant pas : puisque Freckles est Red Sun, pourquoi n'a-t-il pas fait d'épreuve pour Demi ?
Homok : C'est peut-être comme tu disais, il a juste saisi une opportunité de disparaître sans laisser de trace.
Lovag : Mais non ! Vous n'avez rien compris ! Je pense que c'est clair : il craignait que notre équipe de choc lui mette le grapin dessus ! Il a eu peur de nous, c'est évident !!!
Pendant ce temps, à Yukumo, Fény s'ennuyait. Elle avait traîné un peu au centre puis était parti se balader sans vraiment savoir où aller.
Par le plus grand des hasards, ses pas la menèrent vers la maison de Freckles ; elle décida d'entrer pour y jeter un coup d'oeil.
Tout comme Homok avant elle, elle fut choquée par la sobreté (pour ne pas dire l'absence totale) de décoration et le manque de personnalisation.
En tant que fille, elle fut encore plus stupéfaite en découvrant le dressing de l'artilleur : il possédait exactement le même ensemble en plusieurs exemplaires ! Du manteau aux chaussures, il avait cinq fois le même modèle ! Et, cerise sur le gâteau, il ne semblait pas aimer la couleur car absolument tout était noir.
Fény continua sa visite des lieux jusqu'à arrivée dans la chambre, elle inspecta la cachette dans laquelle Homok avait trouvé les plaques de hunters des dernières victimes de Red Sun. Son regard balaya le reste de la pièce ; la jeune femme aperçut un vieux fusarbalète dans un coin et se souvint qu'elle devait passer à l'armurerie pour récupérer son matériel réparé, elle décida donc de s'y rendre.
Alors que la jeune fille regardait le forgeron donner les derniers coups de marteaux sur son casque, elle etendit son nom et se retourna.
Kadoc, courant vers elle : Fény ! Ah te voilà, je te cherchais !
Fény, dubitative : Tu me cherchais, moi ? Mais pourquoi donc ?
Kadoc, tout fier : Tiens, j'ai fini mon dessin ; c'est pour Orkan !
Fény, faisant mine de regarder le chef-d'oeuvre : Ah oui, c'est très joli, je suis certaine que ça lui fera très plaisir. Je lui donnerai à son retour alors...
Kadoc, un peu penaud : Par contre il faudra que tu lui dises que la rature, c'est de sa faute, quand il me l'a arraché des mains avant que je puisse tout colorier...
Fény, souriant tout en continuant de regarder la feuille : Oh, ne t'en fais pas, je suis certaine qu'il comprendra ! ... ...! Euh...
Kadoc, paniqué : Qu'est-ce qu'il y a ?! J'ai dépassé ?!?!
Fény, intriguée : Dis moi, Kadoc, tu es sûr que les couleurs sont les bonnes ?
Kadoc : Bah oui, pourquoi ?
Fény : Le hunter que tu as vu s'enfuir, de quelle couleur étaient ses chaussures ?
Kadoc : Bah marron, comme sur le dessin !
Fény, perplexe : Alors quelque chose cloche...
Elle partit en courant, laissant Kadoc en plan sans la moindre explication.
De retour dans les quarties de Freckles, Fény avait ouvert le placard et fronçait les sourcils : il n'y avait là que quatre paires de chaussures noires. Mais si Kadoc disait vrai, alors ce n'était pas Freckles qu'il avait vu s'enfuir... Etait-ce possible que tout ceci soit un coup monté ? Alors qu'elle faisait les cent pas, un fracas la surprit et elle bondit en arrière et, dans son sursaut, perdit l'équilibre, chutant contre le mur. Elle releva la tête pour voir Kadoc et son air désolé.
Fény, pestant : Tu m'as fait peur, andouille !
Kadoc, tout penaud : Bah oui mais tu es partie en courant sans rien dire donc je t'ai suivie ; qu'est-ce qu'il y a ?
Fény se remit debout en prenant appui contre le mur mais ressentit une sensation bizarre au toucher ; elle toqua contre la paroi qui sonnait creuse... Après une seconde d'hésitation, l'artilleuse haussa les épaules, se disant qu'au point où on en était, elle n'était pas à ça près, dégaina sa GunLance et explosa le mur d'un tir de munition. L'explosion dévoila un faux fond, un léger espace entre le faux mur et le vrai. Dans cet interstice se cachait un véritable coffre-fort. Fény murmura avec un sourire : "OK, ça c'est une vraie cachette secrète... donc si Freckles avait voulu cacher les plaques de ses victimes, il n'y avait aucune raison de les mettre dans les lattes du parquet. Conclusion : c'est bel et bien un coup monté ! ... ... D'accord, bien joué Fény, mais maintenant la question est : qui est le véritable responsable ???"
Elle se tourna vers Kadoc qui semblait complètement largué, il haussa les épaules. Fény rangea son arme et décida d'aller trouver Horacio pour partager ses découvertes.
Alors qu'elle hésitait à entrer, se demandant si le lieutenant Caine pouvait être le grand chef d'orchestre de toute cette histoire, c'est lui-même qui sortir du bâtiment, arborant un large sourire : "Ah ! Vous tombez bien ! J'ai le plaisir de vous apprendre que l'affaire est résolue ! Mes hommes viennent de retrouver le corps de Freckles."
Fény, dubitative : Auriez-vous l'amabilité de m'en dire un peu plus, lieutenant ?
Horacio, ravi de communiquer sur la bonne nouvelle : Je vous préviens, ce n'est pas très joli joli... La localisation montre qu'il partait effectivement vers les marais, mais il a dû se faire attaquer par surprise par des bêtes car son cadavre a été mutilé par des animaux. Il a dû se faire traîner sur une grande distance car il n'avait ni arme ni vêtements sur les lieux, juste ses chaussures aux pieds.
Fény, perplexe : Vous qui êtes un expert, quels animaux ont pu faire ça d'après vous ?
Horacio, réfléchissant : Des premiers éléments que j'ai pu voir, je dirais que ça ressemble à des marques d'Aoashira, c'est assez clair au niveau du...
Fény n'eut pas besoin d'en entendre plus, elle se rua vers l'échope du centre-ville.
Sans adresser le moindre mot à la vendeuse qui resta bouche-bée, la jeune brune attrapa des cagettes entières de fumigènes de couleur qu'elle balança un peu plus loin par terre. Elle continua d'en jeter encore et encore jusqu'à empiler un tas assez gros puis elle s'écarta et tira une munition dans le tas, provoquant une grosse explosion suivie une gigantesque colonne de fumée verte.
Au même moment, quelque part dans les marais, Lovag se retourna pour demander à Orkan d'arrêter de raper mais le jeune coriste s'arrêta en voyant la fumée verte montait depuis le village, il alerta toute la troupe.
Homok : Des fumigènes colorés ?
Tanar : Etrange... Comme ceux que vous aviez pendant la quête de collecte en cas de souci...
Orkan : Je me souviens que j'avais le jaune clair, mais qui donc était parti avec le vert ?
Homok : Pas moi, je me rappelle avoir eu le rouge.
Lovag : ... et moi le bleu ; je crois que c'est Fény qui avait le vert.
Tanar, à voix basse : ... et Fény était avec Toula...
Toula, lui murmurant à l'oreille par derrière: Trop tard...
La draconienne jeta violemment une bombe fumigène au sol, les quatre jeunes hommes inhalèrent malgré eux les vapeurs dégagées tout en ressentant immédiatement des troubles. Homok, toussant : "*kof* *kof* poche... *kof* somni- *kof*...". Le géant s'écroula dans la boue peu après ses camarades. Il vit Toula prendre un breuvage énergie et attraper Tanar par le col, puis plus rien.
Prochain épisode : "Le soleil se lève", Red Sun se dévoile pour de bon !
Episode 08 - "A la poursuite de soleil rouge"
-----------------------
Précédemment, dans SaS :
Toula a finalement été disculpée in extremis ; la contre-enquête prouve que Freckles est le véritable responsable du meurtre de Demi.
Tout le groupe est parti à sa poursuite dans les marais alors que Fény est restée au village.
-----------------------
Le petit groupe marchait à vive allure ; Toula, en tête de file pour montrer le chemin, était suivie de Tanar qui guettait les environs, prêt à armer son arc en cas de danger. Lovag était au centre, sortant son cor de chasse de temps en temps pour booster l'endurance de l'équipe. Orkan, lui, s'amusait à marcher exactement dans les traces de son camarade tout en accompagnant les notes du coristes par des bruitages de beatbox. Homok fermait la marche en protégeant leurs arrières.
Lovag : Au final, quelqu'un pourrait-il m'expliquer comment Demi est morte parce que je suis un peu perdu...
Tanar : C'est très simple. Freckles s'était séparé d'Homok en prétextant prendre une position de tir en hauteur mais a pris la fuite.
Lovag : OK, mais alors pourquoi tuer Demi ?
Tanar : Je pense qu'il l'a croisée alors qu'elle te cherchait et qu'il en a profité pour essayer de faire accuser Toula en maquillant les preuves.
Lovag, mal à l'aise : Ah oui... couper le cou pour ne pas voir l'impact de sa balle, c'est tout de même violent... rien que d'y repenser, ça me soulève le coeur...
Toula : Personnellement c'est plus le dessin sur le ventre avec les ongles de Demi que je trouve sacrément tordu... Ce mec est un dangereux malade...
Tanar : Oui... ça me fait mal de dire ça mais, stratégiquement parlant, son plan était brillant : il éliminait Demi en faisant porter le chapeau à Toula qui était sûre de se faire exécuter par les villageois tandis que lui disparaissait ; c'était vraiment idéal pour lui.
Tanar marqua une pause qui n'échappa pas à la draconienne.
Toula : Quelque chose ne va pas Tanar ?
Tanar : Oui... il y a un truc que je ne m'explique pourtant pas : puisque Freckles est Red Sun, pourquoi n'a-t-il pas fait d'épreuve pour Demi ?
Homok : C'est peut-être comme tu disais, il a juste saisi une opportunité de disparaître sans laisser de trace.
Lovag : Mais non ! Vous n'avez rien compris ! Je pense que c'est clair : il craignait que notre équipe de choc lui mette le grapin dessus ! Il a eu peur de nous, c'est évident !!!
Pendant ce temps, à Yukumo, Fény s'ennuyait. Elle avait traîné un peu au centre puis était parti se balader sans vraiment savoir où aller.
Par le plus grand des hasards, ses pas la menèrent vers la maison de Freckles ; elle décida d'entrer pour y jeter un coup d'oeil.
Tout comme Homok avant elle, elle fut choquée par la sobreté (pour ne pas dire l'absence totale) de décoration et le manque de personnalisation.
En tant que fille, elle fut encore plus stupéfaite en découvrant le dressing de l'artilleur : il possédait exactement le même ensemble en plusieurs exemplaires ! Du manteau aux chaussures, il avait cinq fois le même modèle ! Et, cerise sur le gâteau, il ne semblait pas aimer la couleur car absolument tout était noir.
Fény continua sa visite des lieux jusqu'à arrivée dans la chambre, elle inspecta la cachette dans laquelle Homok avait trouvé les plaques de hunters des dernières victimes de Red Sun. Son regard balaya le reste de la pièce ; la jeune femme aperçut un vieux fusarbalète dans un coin et se souvint qu'elle devait passer à l'armurerie pour récupérer son matériel réparé, elle décida donc de s'y rendre.
Alors que la jeune fille regardait le forgeron donner les derniers coups de marteaux sur son casque, elle etendit son nom et se retourna.
Kadoc, courant vers elle : Fény ! Ah te voilà, je te cherchais !
Fény, dubitative : Tu me cherchais, moi ? Mais pourquoi donc ?
Kadoc, tout fier : Tiens, j'ai fini mon dessin ; c'est pour Orkan !
Fény, faisant mine de regarder le chef-d'oeuvre : Ah oui, c'est très joli, je suis certaine que ça lui fera très plaisir. Je lui donnerai à son retour alors...
Kadoc, un peu penaud : Par contre il faudra que tu lui dises que la rature, c'est de sa faute, quand il me l'a arraché des mains avant que je puisse tout colorier...
Fény, souriant tout en continuant de regarder la feuille : Oh, ne t'en fais pas, je suis certaine qu'il comprendra ! ... ...! Euh...
Kadoc, paniqué : Qu'est-ce qu'il y a ?! J'ai dépassé ?!?!
Fény, intriguée : Dis moi, Kadoc, tu es sûr que les couleurs sont les bonnes ?
Kadoc : Bah oui, pourquoi ?
Fény : Le hunter que tu as vu s'enfuir, de quelle couleur étaient ses chaussures ?
Kadoc : Bah marron, comme sur le dessin !
Fény, perplexe : Alors quelque chose cloche...
Elle partit en courant, laissant Kadoc en plan sans la moindre explication.
De retour dans les quarties de Freckles, Fény avait ouvert le placard et fronçait les sourcils : il n'y avait là que quatre paires de chaussures noires. Mais si Kadoc disait vrai, alors ce n'était pas Freckles qu'il avait vu s'enfuir... Etait-ce possible que tout ceci soit un coup monté ? Alors qu'elle faisait les cent pas, un fracas la surprit et elle bondit en arrière et, dans son sursaut, perdit l'équilibre, chutant contre le mur. Elle releva la tête pour voir Kadoc et son air désolé.
Fény, pestant : Tu m'as fait peur, andouille !
Kadoc, tout penaud : Bah oui mais tu es partie en courant sans rien dire donc je t'ai suivie ; qu'est-ce qu'il y a ?
Fény se remit debout en prenant appui contre le mur mais ressentit une sensation bizarre au toucher ; elle toqua contre la paroi qui sonnait creuse... Après une seconde d'hésitation, l'artilleuse haussa les épaules, se disant qu'au point où on en était, elle n'était pas à ça près, dégaina sa GunLance et explosa le mur d'un tir de munition. L'explosion dévoila un faux fond, un léger espace entre le faux mur et le vrai. Dans cet interstice se cachait un véritable coffre-fort. Fény murmura avec un sourire : "OK, ça c'est une vraie cachette secrète... donc si Freckles avait voulu cacher les plaques de ses victimes, il n'y avait aucune raison de les mettre dans les lattes du parquet. Conclusion : c'est bel et bien un coup monté ! ... ... D'accord, bien joué Fény, mais maintenant la question est : qui est le véritable responsable ???"
Elle se tourna vers Kadoc qui semblait complètement largué, il haussa les épaules. Fény rangea son arme et décida d'aller trouver Horacio pour partager ses découvertes.
Alors qu'elle hésitait à entrer, se demandant si le lieutenant Caine pouvait être le grand chef d'orchestre de toute cette histoire, c'est lui-même qui sortir du bâtiment, arborant un large sourire : "Ah ! Vous tombez bien ! J'ai le plaisir de vous apprendre que l'affaire est résolue ! Mes hommes viennent de retrouver le corps de Freckles."
Fény, dubitative : Auriez-vous l'amabilité de m'en dire un peu plus, lieutenant ?
Horacio, ravi de communiquer sur la bonne nouvelle : Je vous préviens, ce n'est pas très joli joli... La localisation montre qu'il partait effectivement vers les marais, mais il a dû se faire attaquer par surprise par des bêtes car son cadavre a été mutilé par des animaux. Il a dû se faire traîner sur une grande distance car il n'avait ni arme ni vêtements sur les lieux, juste ses chaussures aux pieds.
Fény, perplexe : Vous qui êtes un expert, quels animaux ont pu faire ça d'après vous ?
Horacio, réfléchissant : Des premiers éléments que j'ai pu voir, je dirais que ça ressemble à des marques d'Aoashira, c'est assez clair au niveau du...
Fény n'eut pas besoin d'en entendre plus, elle se rua vers l'échope du centre-ville.
Sans adresser le moindre mot à la vendeuse qui resta bouche-bée, la jeune brune attrapa des cagettes entières de fumigènes de couleur qu'elle balança un peu plus loin par terre. Elle continua d'en jeter encore et encore jusqu'à empiler un tas assez gros puis elle s'écarta et tira une munition dans le tas, provoquant une grosse explosion suivie une gigantesque colonne de fumée verte.
Au même moment, quelque part dans les marais, Lovag se retourna pour demander à Orkan d'arrêter de raper mais le jeune coriste s'arrêta en voyant la fumée verte montait depuis le village, il alerta toute la troupe.
Homok : Des fumigènes colorés ?
Tanar : Etrange... Comme ceux que vous aviez pendant la quête de collecte en cas de souci...
Orkan : Je me souviens que j'avais le jaune clair, mais qui donc était parti avec le vert ?
Homok : Pas moi, je me rappelle avoir eu le rouge.
Lovag : ... et moi le bleu ; je crois que c'est Fény qui avait le vert.
Tanar, à voix basse : ... et Fény était avec Toula...
Toula, lui murmurant à l'oreille par derrière: Trop tard...
La draconienne jeta violemment une bombe fumigène au sol, les quatre jeunes hommes inhalèrent malgré eux les vapeurs dégagées tout en ressentant immédiatement des troubles. Homok, toussant : "*kof* *kof* poche... *kof* somni- *kof*...". Le géant s'écroula dans la boue peu après ses camarades. Il vit Toula prendre un breuvage énergie et attraper Tanar par le col, puis plus rien.
Prochain épisode : "Le soleil se lève", Red Sun se dévoile pour de bon !
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» Swords and Symphony - Tome 02
» Swords and Symphony - Tome 02 bis
» Swords and Symphony - Tome 01
» Swords and Symphony - Sondage de popularité
» [ Fic] Chat box tome 1 : le demon timeout
» Swords and Symphony - Tome 02 bis
» Swords and Symphony - Tome 01
» Swords and Symphony - Sondage de popularité
» [ Fic] Chat box tome 1 : le demon timeout
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum