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Les Dés du Wyvern

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Yian garuga anonyme
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Message par King of Death Sam 27 Juil 2013 - 22:25

Crying or Very sad Pourquoi Johanna!!! Pourquoi?!! Ce chapitre ma émue. Dommage que tu ne reviennes que dans 15 jours. Super chapitre comme d'habitude. Bon à la prochaine.
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Message par Apssagoth Dim 28 Juil 2013 - 1:04

Super, comme le reste d'ailleurs Very Happy Je ne penserais pas que cela se passerait comme ça !!!

Pauvre Johanna !!!!! Sad J'ai failli pleurer, c'est trop triste la vie 
C'est trop long 15 jours ... a dans 15 jours quand même, en attendant, continues comme ça, c'est cool !!
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Message par arzak16 Dim 28 Juil 2013 - 11:57

"Fille des fleurs"... Ça me fait penser à Rue.
Excellent chapitre, toujours aussi excellents. Triste, mais magnifique.
Merci d'écrire aussi bien.
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Message par Yian garuga anonyme Lun 26 Aoû 2013 - 22:58

Eh non ! Vous ne rêvez pas, j'ai finalement poster un chapitre ! =D Je pensais pas prendre autant de vacances en fait ^^' Donc je vous poste la première partie, la deuxième arrive demain, en bleu clair ^^ Voilà,, bonne lecture ^^



Chapitre XXI



Un couloir glacial se prolongeait à perte de vue. L’air y était humide et froid, le sol glissant et le plafond dentelait de crocs en pierre. Un vent putride soufflait à l’intérieur du boyau rocheux. Des champignons luisants faisaient office de torche et parfois, des vers luisants et des lucioles les guidaient dans la pénombre. Ils croisèrent très peu d’animaux et de monstres, pas même un velocipreys ne trainait dans cette caverne, comme si, tapie dans l’ombre, leur plus grande peur pouvait surgir d’un moment ou un autre. Ludja avançait, silencieux comme jamais, à l’affut de n’importe quel bruit, n’importe quel mouvement et surtout, n’importe quel signe de vie. Ils étaient obligés de passer par là s’ils voulaient échapper à la vigilance des ballons des hoplites, qui venaient chercher les morts, aussi bien monstre qu’humain, et qui indiquait au public où regarder. Evidemment, ça ne devait pas leur plaire de voir trois de leurs combattants en moins, mais il y avait encore, pour sûr, 45 autres participants, ce qui faisait de la marge. Adamant jetait des coups d’œil inquiet à chaque fissure sur les parois, il avait l’intuition que passer par là fut leur plus grande erreur.
Ludja s’arrêta soudainement, il avait entendu du bruit. Adamant tendit l’oreille et ne remarqua qu’une chose, certes inquiétante : un sifflement. Il regarda autour de lui, la main sur son arme. Sa prise l’encouragea à continuer, mais d’un certain côté, il était sûr qu’il valait mieux dégainer leurs armes maintenant s’ils étaient pris par surprise. Lazulia avait les mains sur les poignées de ses épées, Ludja n’avait pas besoin de prendre de telles précautions, il était tellement rapide. Puis il y eut autre chose, ils se rapprochèrent les uns des autres, ce n’était pas un sifflement, enfin, ça ressemblait au bruit que peut faire un serpent quand il rampe, le son de chacun de ses anneaux qui glissent sur la pierre humide, c’était pratiquement inaudible, mais ça semblait venir de n’importe où. Ludja semblait terriblement nerveux, son sixième sens ne devait pas marcher comme il le souhaitait. Il continua d’avancer, tournant la tête de gauche à droite, comme si une meute de monstres invisibles les attendait. Tout d’un coup, Adamant remarqua une espèce de puits de jour dans la paroi, laissant filtrer un mince filet de lumière. Et c’est là qu’ils purent apercevoir distinctement les murs rocheux à la lumière du jour : des tâches de sang jonchaient les rochers, le sol et les plantes. Adamant déglutit, non seulement les tâches étaient encore fraîche, mais en plus de cela, au milieu du couloir se tenait un homme avec une énorme faux.
Il faisait environ un mètre quatre-vingt-cinq, des cheveux noirs complètement décoiffés et jamais peigné, un tatouage sur la tempe et une fine barbe noire taillée en rectangle sous ses lèvres, ses yeux étaient à peine visible à cause de l’obscurité. Large d’épaule et bien musclé, il maniait une faux à peine plus petite que lui, la lame avait été taillée dans une colonne vertébrale et le manche dans un métal vert tournant au noir. Deux larges défenses ornées les épaules de l’homme, une mâchoire lui protégeait le cou et le poitrail tandis que les omoplates du même squelette s’occupaient du dos. Ses habits étaient faits d’une épaisse fourrure marron foncé. Sa panoplie entière était recouverte d’os, comme un deuxième squelette. Il s’approcha un peu et Adamant put voir son visage sombre et ses yeux plissés par le doute. « Ennemis ou amis ? » semblaient envoyer ses yeux. Puis son visage se tourna vers le felyne et il alla s’assoir sur un rocher. Il rabattit sa capuche en arrière, et s’installa tranquillement.  


- Kismet… Murmura Adamant, le reconnaissant soudainement.
- Félicitation, ce n’était pas très compliqué mais j’applaudis ton géni, répondit-il. Je vois que je ne suis pas le seul à trainer dans les grottes. Sauf qu’on ne m’appelle pas Kismet « Doom » Smaug pour rien, alors qu’est-ce que vous foutez là ?
- On essaie d’échapper à la garde. Tu traques ton monstre ? Demanda Lazulia.
- Non. Je me repose, le mien est sacrément fort, je fais une petite pause, visiblement, lui aussi vu qu’il n’a pas dénié me suivre.
- Qu’est-ce qui te poursuit ? Le questionna Ludja, sortant enfin de son silence.
- Même toi tu ne voudrais pas savoir. Mais je te donne un indice, ça lance des éclairs à tout rompre.

Ludja pesta dans sa langue d’origine et se tourna vers Adamant et Lazulia. Visiblement plus inquiet que jamais, il montra de la main Lazulia :

- Son traqueur est un nargacuga.
- Ha. Bonne pioche, petite, ricana Kismet. Et le garçon ?
- Indéterminé.
- C’est pire que tout ça. S’il ne t’a pas encore trouvé, j’ai peur pour toi. Et toi le vieux ?
- Il lance des éclairs. Lui aussi.

Kismet rit à gorge déployée et retrouva son calme de tueur. Il prit son arme et commença à l’aiguiser :

- D’habitude je chasse en solo. Les assassins sont souvent comme ça, mais j’imagine qu’un peu d’aide serait la bienvenue. Je ne m’en fais pas trop pour le nargacuga, il nous trouvera facilement, il est fait pour ça. Par contre, j’ai un peu plus peur pour ton monstre, Ludja, je pense qu’il aurait déjà détruit les galeries si vous vous étiez rencontré auparavant. Alors comment tu sais ce qui te traque ?
- Un pressentiment, ou une bonne vision. Le traqueur d’Adamant pourrait être n’importe quoi, mais j’ai une théorie, s’il n’est toujours pas là, c’est que l’environnement ne lui convient pas, on peut donc retirer tous les monstres marécageux et tropicaux de la liste.
- Un monstre du désert ? Comme quoi ? Un diablos ? Non. Vous l’auriez vu en venant. En tout cas, plus on avance par-là, plus on va au volcan, non ? Enfin, si c’est un volcan, car vu comment ça a éclaté, ça m’étonnerait que la seule force en présence soit la terre et le magma. Non. Il y a beaucoup plus que ça, et un Kushala qui attaque l’arène… C’est plus qu’une simple coïncidence. Quelque chose se réveille… Quelque chose d’autre qu’une rébellion.
- De quoi parlez-vous ? Demanda finalement Lazulia.  
- De notre résurgence. Et des autres forces en présence, répondit Ludja. Nous allons continuer par les cavernes, te joins-tu à nous, Doom ?
- Ha. Si ça vaut le coup de verser d’autre litre de sang pour cette cause.


Il n’en dit pas plus, il se leva et rangea sa faux. Il partit en premier et fut toujours loin devant les autres. Il était visiblement bien mieux accoutumé aux grottes et aux sons que les autres. Malgré tout il y avait ce chuchotement incessant. Plus qu’inquiétant même. Ludja se tenait prêt à n’importe quelle attaque, mais rien ne leur disait que quelque chose passerait à l’assaut.
Il y eut d’abord une secousse, puis un rugissement. Kismet ne mit pas la main à son arme, il expliqua que ça venait de dehors. Ne préférant pas savoir ce qui avait causé ce raffut, Adamant hocha la tête pour continuer. Il y eut un cri, puis plus rien. Une autre victime visiblement. Kismet expliqua que le premier mort fut une femme, une certaine Naguéna, elle était morte complètement carbonisée. Personne ne préféra poser plus de question. Kismet parlait avec un tel calme et une telle assurance qu’Adamant avait l’impression que rien ne le touchait. Pas même une émotion. C’était quelque chose de différent par rapport à Ludja, lui, il était flegmatique car il était sage, mais « Doom » parlait de la mort comme si c’était lui qui était chargé –involontairement- du rôle de la faucheuse. Il ne sembla pas sûr que celui ou celle qui avait crié était mort, mais dans quel cas, il devait être gravement blessé.
Vers cinq heure de l’après-midi, ils arrivèrent à l’une des sorties de la grotte. Ils furent éblouis par le soleil, mais l’air frais faisant tellement de bien que ça ne les gênés par d’être aveuglé. Ca leur fit reprendre un peu le sourire, les rayons du soleil berçaient l’endroit comme sur un paradis terrestre. D’un coup, tout leur semblait tellement loin. Comme si Johanna ne fut jamais morte, comme s’ils ne participaient à ces jeux stupides. Même Kismet semblait reprendre un peu de couleur sur son visage pâle. Tout semblait aller pour le mieux… Jusqu’à ce que tout ne devienne sombre. Le soleil fut caché par un énorme monstre. Une bête, noire à contrejour, qui devenait d’une couleur dorée grâce à la lumière du soleil, comme des rayures, encadrait deux yeux rouges comme des braises, deux dents sortaient de chaque côté de la mâchoire allongée.
C’est tout ce que distingua Adamant, il sentit un bras fort le tirait dans la grotte. Kismet hurlait des choses, mais il n’entendait rien. Le monstre avait totalement brisé le sol à son atterrissage. Il rugit –et croyez-le ou non, mais le jeune homme garda ce rugissement en mémoire durant tout le reste de son existence- et il dut se boucher les oreilles et se replier vers la grotte. Sans se retourner, ils coururent tous hors de la vision du monstre. Ils entendirent un craquement énorme et le plafond s’écroula devant la sortie, la créature venait de boucher la sortie.




Il ne se retourna pas une seule fois. Le bruit se faisait de moins en moins fort, mais tout autour d’eux tremblait. Adamant courrait comme si sa dernière était venue. Il n’avait que très brièvement aperçu le monstre, mais il lui en fallut peu pour se rendre compte qu’il n’avait aucune chance. Lazulia le talonnait. Ludja était sur les épaules de Kismet qui les guidait à travers l’obscurité. Un grondement retentit. Ils étaient encore traqués, la bête était toujours là, cachée dans l’ombre, épiant ses proies et attendant le bon moment pour les frapper. Mais ce n’était pas la seule créature à vouloir la peau des chasseurs. Il restait encore le nargacuga qui les traçait. Ils sentirent d’un coup une odeur de brûler, ils s’arrêtèrent et virent qu’un feu de camp avait été allumé il y a peu et que l’odeur qu’il avait dégagé ne pouvait s’échapper car il n’y avait aucune fenêtre dans la dure paroi. Dangereux, c’est le premier mot qui vient à l’esprit d’Adamant. Tout le monde savait qu’on pouvait mourir d’asphyxie à cause d’un feu dans une grotte. Les gens qui étaient là, ou la personne, avaient fui il y a peu. Mais à cause de quoi ? Le chasseur regarda autour de lui. Kismet fit descendre Ludja et s’approcha d’une couverture eventrée. Il la souleva, la renifla et tourna la tête instinctivement vers un des boyaux de la terre. Il regarda dans le couloir comme si ses yeux perçaient l’obscurité, Ludja confirma ses pensées en feulant en direction du couloir. Lazulia leva le doigt, elle leur fit remarquer que l’on entendait plus les grondements et les tremblements. Soit ils étaient chanceux et avaient semés la bête, soit ils n’allaient pas tarder à être attaqués. Adamant pria pour la première solution, il s’approcha un peu du felyne pour essayer de voir ce qui se cachait dans cette grotte nappée d’obscurité… Ludja recula, la main sur son arme, mais pourtant, le jeune homme ne voyait rien. Lazulia attrapa la poignée d’une de ses armes et la tira avec un scintillement flou. Kismet déploya sa capuche et remit son armure en place.



-      Vous êtes sûrs que l’on devrait se risquer à affronter ce monstre ? Demanda-t-il.
-      Franchement, je pense que nous sommes en situation de faiblesse ici, répondit Lazulia.


Adamant plissa les yeux, il essayait pourtant de voir un mouvement, puis il aperçut une lumière. Bleue. Elle rayonnait d’un étrange éclat, quelque fois elle s’éteignait, puis repartait de sitôt. Elle n’était pas seule. Une autre apparut, puis une autre, comme si les feu follets de cet endroit avait décidé de ne former plus qu’un. De petites étincelles électriques voltigeaient entre chaque lumière. Elles formaient désormais une constellation. Une de ces étoiles vint se poser sur la couverture déchirée. Des lucioles. Adamant se tourna vers la nuée de lumière et aperçut, brisant cette harmonie luminescente, deux cercles d’un bleu froid et sombre tracèrent deux auréoles dans les ombres. Tout le monde fit un pas en arrière. Les lucioles commençaient à se disperser et à devenir nerveuses, comme si la présence des deux nouvelles jumelles était un désastre. Des griffes transpercèrent le noir intense de la grotte, aiguisées comme des couteaux, elles reflétaient la lumière des lucioles. Puis les pattes furent visibles, la fourrure bleutée apparu et les écailles dorées firent leur apparition dans cette nébuleuse de couleurs. Lazulia dégaina sa deuxième arme et pour seule réponse, l’animal poussa un hululement. Son cri résonna dans toute la grotte, les lucioles firent grossir leur lumière et se dispersèrent sur les côtés et vers le dos de l’animal. Les deux cornes frontales apparurent dans le champ de vision des chasseurs, d’énormes crocs garnissaient la gueule de l’animal, son museau était protégé par d’épaisses écailles. Son corps était recouvert de plaques très larges qui recouvraient intégralement son corps. Une fourrure blanche traversait le corps du monstre en se rejoignant sur le torse bombé de son porteur, l’habillant ainsi d’un manteau de carapace orné d’une toison hérissée.
 
-          Un Jinouga ! Cria Ludja. Les rois parlaient bien d’animaux très rares, je crois qu’on vient de toucher le gros lot !
-          Jinouga ? Demanda Kismet, dans ma région, on appelle ça un Zinogre. Et pour le peu que j’en sache, il est bien plus balèze qu’il ne le laisse penser. Il y en avait qui parcouraient les grottes près de chez moi, impossible de s’en débarrasser définitivement, ça revient toujours pour se venger…
-          Celui là est venu pour toi on dirait, lança Lazulia, pince-sans-rire.
-          Cela ne m’étonne qu’à peine, j’ai l’impression que nos souverains se sont renseignés sur nous et nous ont attribué à tous des monstres qui correspondent à ce que nous sommes… Réfléchit Ludja. J’ai comme l’impression… Que le fait que nous soyons sélectionnés pour ce tournois avait été prévu à l’avance…
-          Ne nous lançons pas dans ce genre de théorie, le coupa Kismet. S’il veut se battre, qu’il vienne…
 
Le Zinogre recula doucement dans les ténèbres, laissant aux lucioles le temps de partir se réfugier sur les côtés. « Doom » attrapa sa faux et la brandit devant lui. Adamant récupéra la lance dans son dos et la déploya, il se mit au côté de Lazulia, qui était déjà prête. Mais le Jinouga avait disparu, et les lucioles ne l’éclairaient plus. Puis d’un coup, des lumières bleues fissurèrent l’électricité et une onde de chaleur ravagea la fraîcheur de la grotte. Des éclairs s’éclatèrent contre le sol, creusant de noirs cratères dans le sol humide. Le Zinogre refit son apparition, plus lumineux que jamais, les écailles de son dos s’étaient soulevées pour former une carapace tapissée d’électricité, son corps était parcouru de faisceau bleu, gravé dans sa peau, ses cornes agitaient frénétiquement l’air autour de la tête du colosse, son ventre devint plus lumineux. De la foudre parcourait les écailles levées de ses plaques. Il n’y avait plus d’ombre, il n’y avait que le Jinouga.


Kismet abaissa sa faux et se mit à charger, il courut vers la bête et se jeta sur elle. Il fut balayé d’un coup de patte vers le sol qui creusa un trou. Puis vint un autre et un dernier abattage de griffe. La foudre suivait chacun des mouvements de l’animal, alors quand il se releva et toisa ses adversaires, sa queue s’agita de gauche à droite, ne laissant aucune faille à ses ennemis. Adamant prit son arme du côté de la lame et se jeta sur son ennemi. Ce dernier le repoussa en donnant un coup d’épaule, qu’il enchaina par une morsure vers Lazulia qui essayait de l’attaquer sur le flanc, dans sa lancée, il renversa Ludja avec son énorme queue blindée. Kismet revint à l’attaque, il frappa avec sa faux qu’il magnait avec une telle aisance qu’il semblait l’utiliser tous les jours. La lame se planta dans l’épaule droite avant de continuer son chemin vers le torse. Un filet de sang coula de la blessure à peine ouverte. Sans se laisser impressionner, le monstre sauta vers lui, les crocs en avant et le rata de quelques centimètres. Au même moment, il sentit une arme dans sa patte gauche, il sauta en arrière en se tournant vers Adamant. Le loup sauta et fit tourner son dos vers le jeune chasseur. Une décharge d’énergie fut lâchée depuis les cristaux qui lui parcouraient le dos. Adamant recula sous le choc électrique et perdit un mètre cinquante de terrain en glissant sur le sol. Il secoua la tête, il sentait des fourmis dans tout son corps. Ses cheveux s’étaient hérissés sous son casque, il rajusta son armure et repartit à l’attaque. Lazulia chargea vers la patte droite déjà attaquée par Kismet et ouvrit de multiples entailles qui paraissaient sans effet sur la bête. Le Jinouga fit un tour sur lui-même en balayant ses ennemis. Il se redressa et regarda de haut Lazulia qui avait échoué son assaut. Ce n’était peut-être qu’un jeu de lumières, mais Adamant jura voir l’ombre d’un sourire sur le Zinogre. Il ne se laissa pas un moment de répit et chargea la bête. Elle attendait visiblement l’assaut, car alors que le chasseur à la hallebarde chargeait, celui à la faux se faufilait derrière l’animal et l’épéiste roula au sol pour se rapprocher. Le Jinouga sauta en l’air, prenant appui sur une de ses pattes, il fit un tour sur lui-même avant de décoller, sa queue racla la côte de maille de Kismet et laissa une entaille sur le bras de Lazulia et il rabattit Adamant au sol.


Ils se relevèrent avec difficulté, à vrai dire, ils n’avaient rien vu venir. Kismet regarda son armure pour si de quelconque dégâts avaient été causé, ce n’était pas le cas. Lazulia fit un moulinet avec son bras pour voir si tous les os étaient en place, à part une petite entaille, tout allait bien. Quant à Adamant, il essuya une de ses joues, il aurait un bleu pendant quelques jours, mais rien de bien grave. Le Jinouga était retombé lourdement sur le sol, les plaques de son dos brillants comme des diamants. Il se redressa et leva la tête bien haute pour observer ses adversaires tout en adoptant une pose intimidante. Ludja apparut derrière lui à ce moment. Il tourna sur lui-même pour tracer une courbe ensanglantée dans la patte arrière gauche avant d’enchaîner avec une fente son attaque. Bien que son allonge ne fût pas très grande, il arriva à enfoncer sa lame jusque sous l’articulation du bras, dans un endroit bien dur à frapper. Le Zinogre se tourna et aboya, il claqua ses mâchoires près de Ludja, mais il l’avait évité, ce qui laissait une fenêtre libre au felyne. Ce dernier continua sur sa lancée et attaqua le ventre de la bête, il roula ensuite et se releva en tranchant diagonalement la peau du monstre. Le loup se leva sur ses pattes arrières et se laissa retomber pour faire déguerpir Ludja, mais ça ne l’arrêta pas. Il esquiva l’attaque et perfora la carapace du monstre. Il escalada l’épaule du Jinouga pour faire diversion, le loup se mit   à marteler autour de lui pour se débarrasser du felyne. Kismet arriva et utilisa son énorme faux pour bloquer la patte du Jinouga à la manière d’un clou. Le monstre tenta de retirer sa patte et y laissa un doigt. Kismet lui enfonça le bâton de sa faux dans le museau. Du sang coula des narines de l’animal. Doom reprit son arme dans le bon sens et fit une entaille dans le ventre de la bête en prenant soin de trancher une partie de sa fourrure comme s’il s’agissait d’herbes qu’il faucha purement et simplement. Le Zinogre frappa trois fois en retour, ne laissant aucun répit à Kismet. Lazulia vint en renfort et attaqua la patte avant droite déjà bien entaillé. Elle esquiva un coup de flanc et trancha le coin de l’oreille du Jinouga. Il glapit et envoya sa lourde queue dans le ventre de la jeune femme.


Adamant sauta et enfonça sa lance dans le cou du monstre pour l’empêcher d’avancer. Il le fit ainsi reculer sur la défensive, en suite il récupéra Lazulia qui ne s’était pas relever. Il fit un retrait le temps de la mettre à l’abri et de regarder son état. Ludja et Kismet tenait le monstre hors de portée. Le Zinogre s’en sortait terriblement bien, ses plaques étaient impénétrables et les seules entailles qu’ils avaient causées n’étaient rien de très dangereux pour la santé de l’animal. Pourtant, quelque chose semblait le distraire… Ludja en profita pour lui placer une botte dans la gueule, mais ça ne sembla pas lui faire d’effet. Il se tourna soudainement, tournant sur lui-même et déchargeant sa foudre sur ses ennemis. Ludja se jeta à terre au moment où l’éclair lui rasa le chapeau, Kismet sauta à l’aide sa faux, il se retourna désarmé et couru vers son arme. Le Zinogre rugit et baissa la tête en signe de peur. Ludja et Kismet se regardèrent, ne comprenant pas ce qui se passait. Puis ils sentirent une énorme secousse et un bruit semblable à un rugissement de la terre.
 
-          Ca ressemble à… Commença Kismet.
-          A une éruption ! Termina Ludja.


Le Jinouga battit en retraite, dans la direction opposée à celle d’où il était venu. Adamant tenait Lazulia inconsciente, la supportant sur une épaule et en essayant de la réveiller pour qu’elle marche. Il regarda Doom saisir le felyne et le mettre sur son dos. Il fit signe au jeune homme de le suivre en courant. Et alors qu’il se retournait à peine pour voir ce qui venait, il vit un filet de liquide orange couler du haut de la paroi. De la lave s’échappait de la surface, autant dire qu’il ne fallait pas rester ici. Ils coururent en trainant Lazulia en se relayant.
Ils ne s’arrêtèrent pas de courir. Les secousses venaient de partout, comme si le monstre avait en plus de ça déclenchait un tremblement de terre ou une chose qui venait de se réveiller. Dans les deux cas, ça n’avait rien de rassurant. Il avait l’impression de revivre le moment où il fuyait le monstre qui les avait attaqué à l’entrée de la grotte… Ce n’était pas si différent à vrai dire… Ils se dirigèrent vers un tunnel étroit. Pas plus large de deux mètres et haut de trois. Un vent encore plus glacé le traversait. Une lueur bleutée éclairait le tunnel, selon Kismet, c’était des plantes qui produisaient cette lumière, ce n’était pas des lucioles, expliqua-t-il pour rassurer Adamant et Ludja. Il était devant Adamant et marchait plutôt rapidement. Il leur était impossible de combattre dans un si petit endroit. Si quelque chose les attaquait, ils ne pourraient même pas dégainer leurs armes. Ils continuèrent leur chemin sur cinquante mètres où ils débouchèrent sur une « salle » circulaire très haute, avec un lac qui baignait dans les profondeurs de la grotte. Impossible de voir à travers l’eau, il faisait trop sombre. Mais pourtant, quelque chose soufflait à Adamant que cette rivière était bien plus dangereuse qu’elle ne le paraissait. Ils décidèrent de faire une pause. Ils déposèrent Lazulia sur le sol et s’assirent autour d’un feu allumé par Kismet qui avait montré une faille dans le plafond de la grotte, au-dessus de la rivière, beaucoup plus large que cette dernière.


Lazulia se réveilla peu après, lorsqu’elle reprit complètement ses esprits, ils lui expliquèrent ce qui c’était passé. La jeune femme toucha son ventre, là où elle avait été touchée. Apparemment, elle s’était assommée en se cognant au sol. Elle regarda la rivière et s’approcha lentement et prudemment. Elle se pencha et vit qu’elle pouvait s’y baigner sur une zone en contrebas, enfoncée dans la grotte, dans un nouveau boyau. L’eau y était déjà plus claire et peu profonde. Après un court moment d’hésitation, elle décida d’aller se laver. Elle fit signe à Adamant qu’elle y allait. Sur le coup, il lui fit simplement un signe pour lui répondre qu’elle pouvait, sans vraiment se préoccuper de savoir ce qu’elle voulait. Kismet, Ludja et lui élaboraient des plans pour sortir de la grotte et éviter de tomber nez à nez avec un raz de marée enflammée.
Puis le temps passa, dans cette grotte, une seconde semblait être une éternité. Il faisait déjà nuit et Lazulia n’était pas revenu. Ludja et Kismet ne se portèrent pas volontaire pour aller voir, par peur de troubler la jeune femme dans son bain, car évidemment, elle n’en voudrait pas à Adamant si lui le faisait. Il descendit vers la source pour voir si Lazulia n’y était pas, puis il entendit un bruit terrifiant, semblable à une chute de rocher qui venait de là-bas. Il eut un saut au cœur… Si Lazulia était en danger et qu’il n’avait même pas daigné savoir ce qu’elle faisait ? Il courut et atteignit le coin d’eau. Ce qu’il vit le laissa sans voix.


Dernière édition par Yian garuga anonyme le Mar 24 Sep 2013 - 20:38, édité 2 fois
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Message par sabertiger Lun 26 Aoû 2013 - 23:09

superbe chapitre, vivement la suite, ça promet ^^
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Message par arzak16 Mar 27 Aoû 2013 - 16:21

Excellent, génial. J'attends avec impatience la suite!
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Message par Yian garuga anonyme Mar 24 Sep 2013 - 20:36

Plus d'UN mois pour finir un chapitre ! C'est pitoyable ! Je me châtie pour vous ! 

Voici la suite en bleue sur mon ancien post, pour l'occas il est bien plus long, je suis de retour les gars !
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Message par sabertiger Mar 24 Sep 2013 - 20:52

Vraiment bien cette fin de chapitre, vivement la suite ^^
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Message par arzak16 Mer 25 Sep 2013 - 16:58

J'attends de savoir ce qui le laisse sans voix...
Sinon, ce combat contre le Jinouga! Génial!
Je sens bien le Lagiacrus dans l'eau, sinon ^^
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Message par King of Death Jeu 26 Sep 2013 - 20:51

Beau chapitre, le Jinouga est très bien décrit et le combat est super.
Bien joué!
Vivement la suite, et, bon retour Very Happy 
Je me demande ce qui est arrivé à Lazulia, hihi.Laughing
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Message par Yian garuga anonyme Mar 22 Oct 2013 - 19:15

Bon désolée du retard minable que je me mets... Mais je pensais pas avoir autant de mal à gérer le boulot qu'on me donne. Mais promis, avant la fin des vacances, vous avez un autre chapitre ! 
D'ailleurs, j'ai prit vraiment du plaisir à écrire la première partie et la toute dernière, il faut dire, les bonnes musiques ont pas mal aidé ! Alors surtout, n'hésitez pas à me donner votre impression =)







Chapitre XXII







Une drôle de lumière éclairait cette partie de la grotte. Rouge, chatoyante, d’où cela pouvait-il provenir ? Le tunnel s’enfonçait plus loin. Adamant descendait prudemment, son cœur battait à tout rompre, lorsqu’il avança à nouveau, il vit que l’eau miroitait sur le plafond, laissant paraître de fine veine de lumière blanche. Il entendit un bruit, comme un craquement, il s’approcha davantage, incapable de respirer normalement. Il n’était pas sûr de ce qu’il voyait et il fallait qu’il sache. Il avait de l’eau jusqu’aux genoux, cela ne le dérangeait pas plus que ça, en fait. Les parois lisses et rondes donnaient l’impression que la grotte était gigantesque, alors qu’en fait, elle ne faisait qu’une dizaine de mètres de large avec moins de quatre mètres de haut. L’eau devint plus profonde, il s’avança jusqu’à un rocher où il se cacha prudemment. Il remarqua alors que la pierre était striée de petits cristaux rouges qui donnaient ainsi cette ambiance à la grotte, puis en regardant mieux, il y avait des cristaux rouges énormes aux pieds des parois et à la place des stalagmites. La lumière qu’ils reflétaient provenait d’un filet de lave dans l’eau, produisant une rosace d’éclat rougeoyant.
Et au milieu de l’eau, contre toute attente, se tenait Lazulia, immobile. Elle était nue, mais sa peau encore mouillée recueillait la lumière des environs, la laissant paraître comme une néréide de flammes. Elle était de dos pour Adamant et l’eau lui montait jusqu’à la taille. Ses cheveux noirs lui tombaient en cascade dans le dos et lui cachait complètement sa tête. Le plus effrayant, c’est qu’elle ne semblait pas le moins du monde bouger, ni même respirer. Comme si une force plus forte l’empêchait de faire un seul mouvement. Le jeune homme se tourna dans la même direction qu’elle et cherchait l’origine de son mutisme. Il s’habitua rapidement à la lumière et put enfin apercevoir la chose qui rendait la jeune femme si immobile.
Un titan d’au moins vingt-cinq mètres. Ses carapaces en pierre étaient incrustées de perles, de cristaux et d’alliage brillant, rendant la créature aussi brillante que tout ce qui l’entourait. Sa tête massive était à moitié immergée au niveau de la mâchoire inférieure. Ses deux yeux jaunes étaient ronds comme deux pleines lunes. Ses dents semblaient incrustées dans sa pierre grise. Ses vertèbres étaient à peine visibles et semblaient être fondu dans la roche. Son ventre noir était protégé par les cristaux qui ne semblaient pas le gêner pour le moins du monde malgré qui lui rentrent dans la chair. Sa corne frontale avait fait croire à Adamant qu’il s’agissait d’un pilier de roche. L’unique aile que pouvait voir le jeune homme était sous l’eau, la membrane semblait avoir fondu dans l’eau et fusionner avec le sable au fond. La bête cligna des yeux, ce qui sortit Adamant de l’effet du charme. Lentement, la tête du titan se tourna vers le jeune homme, laissant à Lazulia le temps de reprendre son souffle.
Ce qu’il avait devant lui… C’était une chose tellement belle. Le corps de Lazulia ruisselant de lumière et ce colosse de pierre, tout était contraire. Cela semblait tellement irréel…
« Colosse ? Attends de voir un Gravios… »
C’est ce qu’avait dit Aegir. Un Gravios, c’était ça qui faisait face à Lazulia, c’était pour ça qu’elle était incapable de bouger, son maître-d ‘arme l’avait lui-même dit, il était impossible d’affronter ce monstre sans un équipement des plus hauts niveaux. Et actuellement, ce n’était pas vraiment ce qu’avait Lazulia. Elle reculait lentement, mais sûrement. Un vent froid provenant de l’endroit où était arrivé Adamant le fit réagir. Il bougea enfin, sortant de sa cachette, s’apprêtant à secourir Lazulia et de l’emmener loin d’ici. Le Gravios fut plus rapide. Un rayon de flammes sorti de sa gueule allant droit vers Adamant, passant à moins d’un mètre de Lazulia, qui recula sous la chaleur brutale du souffle. Elle lâcha échapper un petit cri quand elle sentit une brulure sur son bras. Adamant était incapable de bouger. Son équipement l’avait protégé, mais il était traumatisé par ce qu’il venait d’esquiver. Le monstre ferma la gueule, la température était montée d’au moins quatre degré en moins d’un instant, l’eau qui avait subi le rayon s’était évaporée au lieu d’éteindre le feu. Adamant recula lentement, laissant place à l’instinct. Puis il entendit son amie relâcher un sanglot. Il reprit son sang-froid et se mit en marche vers le monstre. Il vit le feu monter dans la gueule infernale. Il crut que c’était la dernière chose qu’il verrait, puis il entendit Lazulia crier.
Tout sembla s’arrêter. Le feu retomba dans la gorge du monstre, ses yeux brillèrent davantage puis semblèrent s’éteindre petit à petit. La jeune femme était incapable de reprendre son souffle. Adamant était paralysé à nouveau, puis il sentit Lazulia se presser contre lui et lui demander de reculer et de partir. Le jeune homme s’exécuta sans perdre du regard le Gravios. Enfin, il arriva vers l’endroit où il était arrivé, il regarda son amie qui avait enfilé le plus vite possible quelque chose et qui prenait ses affaires et qui revenait vers Adamant en courant à moitié dans l’eau. Le monstre émit un faible gémissement et quand Lazulia atteignit son ami, le Gravios pencha sa tête vers l’eau et s’engouffra à nouveau dans un sommeil éternel.
Ils remontèrent en silence vers le campement. Lazulia avait remis son armure. Il était impossible à Adamant de savoir ce qu’elle ressentait au moment présent. Il se sentait complètement vidé pour sa part, il tremblait encore et n’arriver pas à articuler un seul mot. A vrai dire, beaucoup de chose s’était passé en un instant, et la réaction de son amie lorsqu’il allait se faire pulvériser était… inattendue. Alors qu’ils apercevaient les autres, la femme s’arrêta et regarda le sol. Il se retourna pour voir ce qui n’allait pas, et pour toute réponse, il se reçut un coup de poing dans la joue.
 
-          Mais à quoi tu jouais ? S’écria Lazulia.
-          Je… j’étais venu voir… si tout allait bien, arriva-t-il à articuler tellement sa mâchoire était douloureuse.
-          Si tout allait bien ? Je rêve… A cause de toi, on a failli y passer ! Tu… Tu te rends compte que l’on avait un Gravios en face de nous ?! Tu sais combien de gens se sont fait tuer pour avoir provoqué du regard cette bête ?
-          Qu’est-ce que tu racontes ?
-          Cette chose, tu l’as défié en t’avançant vers elle ! C’était à peine croyable qu’elle n’ait pas essayé de me tuer, alors que j’avais enfin trouvé son calme, il a fallu que tu débarques et que tu fiches tout en l’air !
-          Mais de quoi tu parles ? S’emporta-t-il. Cette bestiole allait te tuer tôt ou tard ! Tu te rends compte que ce dragon de vingt-cinq mètres n’est quand même pas inoffensif ?!
-          Mais qu’est-ce que tu en sais ! Tu essaie toujours de les abattre sans te poser de question !
-          Mais c’est pour ça qu’on est là ! Si l’on ne le fait pas, ils le feront avec nous !
-          Alors tu es comme les autres ? Tu crois que les wyverns n’ont pas d’émotions ?
-          Mais bien sûr que oui ! Ce sont des animaux. De très gros animaux. Mais des animaux quand même ! S’ils pensaient, tu ne crois tout de même pas que les hommes seraient les maîtres de ce monde ?
-          Nous ne sommes pas les maîtres de ce monde.
-          Tu crois vraiment que c’est bien le moment de remettre en question la place de l’Homme dans le monde ? Au cas où tu ne l’aurais oublié, les esclaves ici, c’est nous !
-          Et c’est peut être une raison pour tuer des wyverns qui sont dans la même situation que nous ? Tu ne comprends rien à rien ! C’est juste qu’on ne peut pas se permettre…
-          Mais c’est la meilleure ! Je n’aurai pas le droit de me défendre pour ma survie ?!
-          Et si tu devais affronter d’autres personnes ? Imagine que l’on est pris au piège avec un monstre imbattable, le combat est perdu d’avance… Tu as le choix entre me sauver et mourir, ou t’enfuir et me laisser mourir.  A qui tu remettrais la faute ? Le wyverns, toi ou moi ?
-          Mais ça n’a rien à voir ! S’écria Adamant.
-          Tu n’as pas répondu à ma question… Reprit Lazulia.
-          Mais qu’est-ce que j’en sais ? Je ne peux pas imaginer ça ! Et puis, tu me parles de protéger les wyverns, mais à la base, c’est toi la chasseuse, c’est toi qui a essayé de tuer le Kut ku, la rathian, et c’est toi qui portait une parure avec des plumes d’hypno… dont j’ai oublié le nom ! Et c’est moi qui suis en tort ?!
-          C’était différent !
-          Tiens, là ça marche pour toi. On tourne en rond, tu ne me feras pas changer mon avis, et quitte à survivre, je n’aurai pas de pitié pour quelques monstres qui essaient pertinemment de me dévorer.
-          On verra bien qui a raison entre nous deux.
-          C’est ça. Alea jacta est.
 
Sur ce, Adamant partit en colère vers le camp. Ludja se leva d’un bond et demanda ce qui c’était passé. Le jeune homme passa devant eux en levant le bras pour dire qu’il n’allait pas parler. Kismet somnolait contre sa faux. Il ouvrit ses yeux qui brillaient légèrement dans le noir. Adamant sauta sur un rocher en hauteur et se mit contre la paroi en râlant. Il abaissa son casque pour ne plus qu’on le voit et croisa les bras en serrant les mâchoires. Lazulia arriva timidement, elle s’assit à côté de Ludja et évita de parler de ce qui venait de se passer, tout ce qu’elle fit qui attira le regard d’Adamant, c’est quand elle retira sa manche sur son bras blessé. Kismet lui envoya rouler un de ses mélanges en gourde et Ludja sortit des herbes médicinales.
Instantanément, Adamant eut la boule au ventre et son visage se détendit et il regretta son énervement. Il fallait dire qu’elle l’avait poussé à bout avec son histoire de wyverns sympathique qui bondissaient à travers le ciel en semant la pluie et le beau temps. Sauf qu’il avait oublié qu’elle avait été blessé parce qu’il s’était avancé un peu trop près, alors que lui était indemne. Heureusement, la blessure était superficielle, mais ça avait dû faire très mal sur le coup…  S’il allait s’excuser maintenant, il se sentirait plus qu’idiot. Il préféra garder le silence sur les évènements, il dormirait tout seul sur son rocher en attendant son tour de garde. La nuit était déjà tombée, ils apercevaient la Voie Lactée à travers une faille dans la grotte, leur rappelant que l’enfermement n’était pas la liberté qu’ils recherchaient.
Le lendemain, Adamant se réveilla sur son rocher, personne ne l’avait réveillé pour son tour de ronde. Il se leva, voyant Kismet se tenant assis, se calant la tête contre sa faux. Il était réveillé et ne semblait pas avoir dormi du tout, même si c’était comme si ça ne le gênait pas le moins du monde. Il salua doucement le jeune homme. Lazulia dormait à même le sol, Ludja était roulé en boule, ce qui était assez perturbant quand on voyait l’individu réveillé. Adamant alla chercher de quoi manger dans les grottes voisines, il ne comptait pas s’éloigner de toute façon. Il ramassa quelques champignons, des herbes médicinales, des noix et même un bel œuf qu’ils allaient faire cuire. Il était dans une pièce en roche dont le sol était recouvert de débris d’animaux morts, d’os et de bout de boit complètement déchiqueté. Ils avaient vraiment dormi à côté d’un nid ? Adamant se retourna pour voir comment c’était possible, et quand il vit la petite faille par lequel il était entré, il comprit qu’aucun wyverns ne pourrait passer par là. Il regarda le plafond –même s’il n’y en avait pas vraiment- et aperçu de lourds nuages gris. Même pas une parcelle de ciel bleu, ça ne le rassura pas énormément, mais il vit qu’ils pourraient escalader la paroi pour sortir de la grotte. Il aperçut au dernier moment un ballon qui lui fit un signe avec de la lumière. Il attendit que le ballon s’approche, c’était très louche de le voir. Il voulait aller prévenir les autres sans bouger de sa place, alors il passa sa tête à travers la fissure et appela en criant Kismet qui réagit aussitôt et le rejoignit. Adamant lui expliqua la situation et il alla de si tôt prévenir les autres.
Tout le monde était là, une personne descendit par une échelle mobile et posa le pied à terre avec difficulté, Adamant et Lazulia hoquetèrent de surprise en voyant Katone, debout devant eux. Elle releva son chapeau plat en osier et le fit basculer derrière ses cheveux, il resta accroché à son cou grâce à une petite cordelette attachée à son coup. Il y avait une perle bleu marine, avec un numéro, Adamant le jura. Elle sourit et releva ses cheveux noirs en arrière et jeta son paquet sur l’épaule, elle sourit à son « apprenti » :
 
-          Alors, le numéro XI est toujours en vie ? Etonnant, on avait perdu votre trace, je commençais  à perdre espoir… Alors, quel monstre vous avez abattu depuis ?
-          Aucun… A part le Qurupeco, répondit Ludja, qui parlait au nom de tous, abasourdis de surprise.
 
Aegir mit le pied à terre, lui aussi un paquet sur l’épaule. Il releva son chapeau à la manière de Katone et renifla en posant son colis au sol. Ce fut plus fort que lui, Adamant sauta sur l’occasion pour prendre Katone dans ses bras. Elle se laissa faire, sans surprise, même si elle en était un peu ennuyée de devoir faire subir aux autres l’émotion des retrouvailles. Le jeune homme la relâcha et s’éloigna. Lazulia s’approcha d’Aegir qui la regardait avec un sourire sympathique. Il dit :
 
-          On est désolé pour Johanna. Vous avez fait ce que vous avez pu… On a quelque chose pour vous. (Il commença à chuchoter tout doucement) Par contre il faut que l’on fasse vite, nous sommes surveillés de près à cause d’éventuelles… fuites.
 
Katone ouvrit les paquets. Le premier contenait deux lames en os ornée de plumes, elles n’étaient pas terminées, mais  quand Aegir prit les armes de Lazulia, ça parut clair. Elles s’assemblaient pour former de nouvelles armes améliorées. Les deux concurrents regardèrent leur nouvelle artillerie avec respect. Il aura fallu moins d’une nuit pour accomplir ceci. Katone attrapa la lance de son protégé et une pierre dans l’autre main. Elle approcha le caillou de la lame, et souffla :
 
-          N’oublie pas, si jamais un jour, il n’y a plus une seule lumière pour t’éclairer… Souviens toi qu’une étincelle peut ranimer le feu.
 
Elle fit crisser le caillou sur l’arme et une flamme rougeoyante se libéra. Adamant et Lazulia reculèrent de surprise. Aegir leur expliqua que grâce aux composants du Qurupeco, ils avaient réussi à reproduire le pouvoir des flammes, à savoir, le frottement entrainait le brasier. Il passa les détails sur la composition organique de l’animal qui permettait cet effet (notamment les poches de flammes) et ils durent repartir. Avant d’agripper l’échelle, Katone jeta un couteau massif en os gris au felyne. Il l’attrapa au vol et le regarda, il y avait une signature sur la lame. Maintenant qu’il voyait l’arme, Adamant se demanda qui était en charge de Ludja. Ce dernier salua Katone en baissant son chapeau, puis il retourna vers la grotte. Les deux forgerons prirent les cordes de l’échelle en main et salua une dernière fois leur protégé. Ils décolèrent en même temps que le ballon qui partait déjà. Tout le monde repartit silencieux, tout ça c’était passé si vite qu’ils avaient l’impression que ce ne fut qu’un rêve.
Finalement, ils allaient peut être enfin sortir de ces boyaux rocheux interminables. A vrai dire, ils n’étaient pas non plus très pressés de retrouver la surface ainsi que les combats. Cela faisait un moment qu’ils n’avaient pas eu de nouvelles des jeux, Katone et Aegir ne leur avait pas dit s’il y avait eu des morts depuis, il pouvait très bien rester dix personnes comme la totalité des concurrents. Evidemment, ils se doutaient bien que leur sortie vers l’air frais serait peut être bien catastrophique. Que pouvait bien donner le paysage à présent ? Ils avaient vu des coulées de lave dans la grotte et tous ces tremblements, ça ne pouvait être que le volcan qui avait fait rage avant qu’ils entrent dans l’arène.
Cela faisait deux heures qu’ils marchaient, ils étaient dans une pente très abrupte, parfois, ils devaient même s’accrocher avec leurs mains pour ne pas tomber, au bout du tunnel, ils voyaient de la lumière. Encore fallait-il que ce soit le ciel, dans les deux sens du terme, pour qu’ils puissent enfin en finir. Lazulia s’arrêta un instant pour reprendre son souffle sur une plateforme déjà plus plate. Elle inspira profondément, Adamant s’arrêta aussi à côté d’elle, il était à la traîne, Ludja était d’une telle agilité qu’il ne s’était pas arrêté une fois, sauf pour les attendre. Quant à Kismet, il utilisait sa faux pour se hisser facilement, se fichant pas mal du bruit occasionné. La jeune femme but une gorgée d’eau avant de se redresser. Elle secoua la tête et lança ses cheveux en arrière en ajustant son casque. Le jeune homme la regarda faire avant de poser la main sur le manche de sa lance par pur pressentiment, son cœur battait à tout rompre, il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait, il regardait Lazulia en la dévisageant, elle fronça les sourcils et commença à demander à Adamant si tout allait bien.
Ce n’était plus elle qu’il regardait, mais ce qui se trouvait derrière.
Fondu dans les ombres, seules les griffes émirent une petite lumière argentée. Les deux yeux rouges s’embrasèrent. Le rugissement retentit et Adamant eut seulement le temps de mettre Lazulia à terre en la balayant avec sa lance. La lame argentée passa juste au-dessus d’elle avant de découper l’air. L’énorme panthère noire sauta sur Adamant, l’emportant avec elle dans sa chute. Il arriva à se dégager en l’éloignant de lui avec ses pieds, il commença à glisser vers le fond de la grotte. Le jeune chasseur imita Kismet et enfonça son arme dans le sol, des étincelles fusèrent mais il finit par se stabiliser, il regarda le Nargacuga qui déjà se remettait de sa chute et avança terriblement vite, plantant ses griffes dans le sol et en se propulsant à l’aide de ses pattes arrière. Ses lames fauchaient le vide, mais elles approchaient rapidement des chevilles du chasseur. Il sortit sa lance du sol et commença à courir. Il ordonna aux autres d’avancer jusqu’au sommet, combattre la bête dans un terrain aussi glissant serait la pire de leurs erreurs. Il commença à courir et glisser vers le sommet. Le Nargacuga le talonnait, gagnant des mètres à chaque saut, malgré qu’il glissait à chaque fois à la réception. Il ne fallait pas oublier que c’était l’un des wyverns les plus agiles du règne wyvernien. Ses sifflements sinistres perturbaient Adamant qui, rapidement, se mit à gravir la paroi sans se retourner et en essayant de se focaliser sur la moindre prise possible. Kismet avait atteint le sommet, mais quelque chose l’avait complètement stoppé. Ludja y était presque et Lazulia… Elle en était encore loin. Le Nargacuga siffla de satisfaction en sentant un terrain plat sous ses pattes arrière. Il se mit en position de saut, visant bien le dos de sa cible. Il rugit dans son saut. Le premier fut un atterrissage parfait, il put rebondir immédiatement après, le deuxième fut moins maîtrisé, mais il put à nouveau sauter sans arrêt. Il était à moins d’un mètre d’Adamant à présent, il le sentait derrière lui, dans un dernier effort, il bondit vers un rocher et y prit appui, mais la bête noire était déjà au-dessus de lui.
Tout se passa au ralentit, d’abord, il vit la forme noire lui passer devant les yeux, des gravats la suivait, et si le Nargacuga ratait sa cible, c’était les rochers qui le frapperait. Mais enfin, Adamant comprit qui était la cible initiale. Lazulia s’était retournée sans que le jeune homme la voie faire, elle était déjà en position de tir… Non. Elle avait déjà jeté son projectile. Le temps revint à son rythme. Le Nargacuga reçut le projectile en plein dans le museau et déjà, sa trajectoire était déviée. Il s’écrasa sur le côté en lâchant un cri plaintif avant de se relever en agitant frénétiquement la tête. Adamant reçut un caillou dans le front, ça il le comprit, mais son casque l’avait bien protégé. Il lâcha simplement un « ouf… ». Lazulia reprenait son ascension, elle était bientôt au sommet. Venait alors le moment délicat de l’affaire, passer au même niveau que le Nargacuga qui agitait sa queue hérissée de piquants dans tous les sens en sifflant. Adamant souffla une fois, il prit son courage à deux mains et courut. Il évita une fois la queue, puis il fit une roulade pour éviter le retour. Il était passé. Il se tourna vers le monstre et vit qu’il avait une de ses propres écailles dans le museau. Lazulia les avait ramassées après leur premier affrontement, elle les avait gardé pendant tout ce temps en attendant le bon moment, et pour le coup, elle avait bien géré son coup.
Cling.
L’écaille était tombée. Adamant redoubla d’effort, il y était presque. Le Nargacuga lâcha un rugissement désastreux, ses yeux redoublèrent d’intensité et il s’élança vers le chasseur.  Ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’il revienne, et à ce moment là, Adamant n’aura plus d’échappatoire. Il courut vers la sortie, il faillit tomber à cause du choc de l’atterrissage du monstre, mais il ne fallait pas perdre de temps, il ne voyait plus Ludja, ni Kismet, ni Lazulia. Il ne voyait que la lumière blanche, la fin du tunnel. Deuxième atterrissage, le Nargacuga n’avait qu’à lever l’aile et il touchait le chasseur. Plus que deux foulées. Tout se passait si lentement pour lui, il voyait le moindre de ses mouvements, le moindre de ses muscles en action. Plus qu’une. Le Nargacuga avait reprit pied à terre. Il ouvrit la gueule, tendit les muscles de son aile et toucha Adamant. Le choc fut brutal. Du sang vint de suite inonder la bouche du jeune homme. Il fut projeté par le coup. La lumière l’embrassa et il ne put voir qu’un instant le ciel embrasé en face de lui. Il sentit la chaleur le bercer. Il n’entendit plus rien, il ne sentit plus rien et finit même par ne plus rien voir. Il comprit juste que si Kismet s’était arrêté, c’était parce qu’il n’y avait nulle part où aller, c’était le vide, une fausse vers une forée d’arbres gris comme les cendres. Sauf qu’il n’y avait plus de sol pour accueillir Adamant, il était déjà au-dessus du vide. Le Nargacuga aussi, comprenant alors son erreur dans un rugissement qui secoua Adamant. Ils tombèrent tous les deux vers les arbres. Le jeune homme put voir la bête se débattre dans les airs, n’arrivant vraisemblablement pas à ouvrir ses ailes pour voler. Puis il vit alors la chevelure noire de Lazulia au vent, et sa main tendit vers lui. Il n’arriva pas à voir plus, peut être Ludja qui jetait une corde, mais c’était trop tard.

Il atteignit les arbres, retournant à son état d’origine, un minuscule grain de poussière. 
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Message par sabertiger Mar 22 Oct 2013 - 19:35

Waw, dat chapitre, c'était vraiment super, vivement la suite !
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Message par arzak16 Lun 28 Oct 2013 - 0:44

P*tain je suis en retard.
Chapitré génial, tu gères. Bravo.
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Message par Yian garuga anonyme Dim 3 Nov 2013 - 1:08

Merci pour vos commentaires ! =)

Voilà la suite, je mettrai la suite de la suite (*^*) demain si possible, malgré le fait que j'ai de la famille... Enfin, place au texte ! (J'éditerai en bleu, comme d'hab =) ) Chapitre un peu spécial, j'en conviens !




Chapitre XXIII

Il faisait si froid… Il avait beau essayer de se débattre, il avait toujours l’impression que des dizaines de racines le retenaient prisonnier. La morsure du gèle ne l’aidait pas, ses muscles ne se réchauffaient pas, son pouls commençait à faiblir, ses poumons ne prenaient plus d’air, il suffoquait. Pourtant, il ne se souvenait pas comment il était arrivé dans un pétrin pareil. A chaque fois qu’il ouvrait les yeux, il avait l’impression de faire une chute de plusieurs mètres, et le temps qu’il ne reprenne conscience, il était à nouveau pris au piège des lianes et racines. Il réussit à prendre une grande inspiration, libéra son bras, puis une de ses jambes et finalement, il réussit à se dégager. Il se dressa doucement, les racines avaient disparu, le froid était toujours là et l’air frais le caressa mais pourtant, il n’avait pas l’impression d’être complètement libre. Adamant regarda autour de lui. Le paysage avait changé, il était dans un désert de colline, couvertes d’herbes jaunes-beiges. Le ciel était orangé et il y avait de très gros nuages noirs. Où était-il ? Les arbres venaient de disparaître sous ses yeux en ombre qui s’évaporèrent. Il recommença à suffoquer. Il marcha, le dos courbé, la main sur le ventre, comme si une antique blessure s’était rouverte. Il tenta de gravir une colline, mais elle se transforma en montagne. Il redescendit en roulant. De retour sur le sol plat, il chercha une route, un chemin. Le sol prit une teinte bleutée et commença à tracer sur le sol une voie de lumière. Il décida de la suivre.
Il marcha longtemps, cherchant dans le ciel le signe d’un des deux astres, mais il n’y avait rien, c’était comme si le temps était bloqué entre le jour et la nuit. Il sentit de nouveau une vague de froid qui le gela jusqu’à la moelle. C’était vraiment la seule route ? Elle menait dans une forêt noire, à vrai dire, ce n’était pas vraiment une forêt, car à chaque fois qu’il essayait de se concentrer sur un arbre, ce dernier se métamorphosait en une forme noire et effrayante qui semblait chuchoter. Que disait-elle… Son nom, c’était ça, la forêt fantomatique l’appelait. Il continua son chemin, il n’avait pas peur, pourtant, les lieux étaient complètement fermés, rapidement, il ne vit plus le ciel, les arbres se dressaient sur son chemin, mais il parvenait toujours à trouver un indice sur la voie de lumière. Quelque chose l’arrêta.
Il marcha vers une plante bleutée. Quand il s’en approcha, la lumière qui l’avait guidé disparue, laissant place à une petite fleur jaune, de la felvine s’il se souvenait bien. Quatre pétales jaunes, avec le pistil orangé qui laissait tomber un peu de nectar de la même couleur sur les pétales. Adamant approcha sa main, il entendit à nouveau son nom, mais cette fois, cela venait d’une voix qu’il connaissait, il se retourna mais ne vit rien. Il regarda à nouveau la fleur, elle s’était tournée vers lui, une larme de nectar roula et tomba au sol, puis la fleur commença petit à petit à être engloutie par les ombres noires. Adamant tenta de les repousser, mais ses mains passées à travers et devenaient elles-aussi noires. Alors il recula, secouant ses bras pour se débarrasser de la bavure obscure. La fleur commença doucement à flétrir. Lorsque le jeune chasseur releva les yeux vers elle, il discerna  une silhouette blanche, c’était Johanna, il en était sûr. Il tendit la main vers elle, il se rua sur sa silhouette, il tenta de l’attraper, de la sortir d’ici. Mais rien n’arrête la mort. Il passa à travers et lorsqu’il se retourna, elle se transforma en un arbre spectrale. Il regarda autour de lui et comprit alors qui était ses arbres. Il courut, il ne se retourna pas une seule fois. Que fuyait-il ? Il l’ignorait en cet instant, peut être la mort, ou alors essayait-il d’échapper à sa conscience, d’oublier sa culpabilité.
Il n’avait pas sauvé Johanna, il n’avait pas réussi à la garder en vie.
Il courait, la forêt se refermait, sa blessure lui faisait mal, son sang coulait et laissait des traces sur le sol, la traque continuait. Il passa devant l’énorme Gravios qui dormait au fond de la grotte, ce dernier se tourna vers Adamant et tira son énorme jet de lave pour tenter de l’abattre. La forêt reçu le rayon en ébullition et commença à prendre feu. 
« Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Où suis-je ? »
Il s’arrêta, à bout, il tomba au sol et tenta de rester à quatre pattes, impossible de continuer, les marques noires le consumait, sa blessure déchirait son corps en deux, peu à peu. Il avait les larmes aux yeux, il avait si peur.
Pour la première fois, il sentit une vague de chaleur. Même le Gravios n’avait produit qu’une vague canicule qui n’avait pas atteint Adamant. Il leva la tête et vit sa sœur, Ambre, qui le regardait avec un sourire bienveillant. Elle non plus ne semblait pas réelle. Il arriva à se lever. Il essaya de lui parler, mais aucun son ne sortait de sa gorge en feu. Ambre perdit son sourire. Sa main était refermée sur quelque chose, elle la montra à son frère. Il essaya de lui ouvrir les doigts, il y parvint, et il vit dans la paume de sa main, toujours aussi complexe, un dé. Non, c’était Le dé qui avait prédit Adamant comme un pion pour les Jeux. Il sentit comme un couteau en plein cœur, il tenta de reculer, mais de nouveau, ses pieds étaient pris dans des racines. Sa sœur reprit son sourire, mais cette fois il était froid, elle regarda Adamant dans les yeux et lui dit :
 
-          J’ai toujours su que tu étais sur la liste. Chaque année, on tirait les dés sur ton nom, mais je ne te l’ai jamais dit. A quoi bon ? Tu te serais entrainé ? Tu es incapable d’abattre un kelbi, alors pourquoi faire ? Une perte de temps, tu vas mourir ici Adamant. C’est comme ça que ton destin a été écrit. Tu es si naïf de croire qu’un jour tu sortiras de tout ça. Personne ne lui échappe… Personne n’échappe au destin.
-          Tu… tu mens, arriva-t-il à articuler.
-          Bien sûr Adamant… Tout le monde y passe un jour, la porte des morts est toujours ouverte. Tu crois peut être qu’elle va se fermer pour toi ? Tes chances de mourir sont décuplés dans l’arène, tu es devenu un gladiateur et non pas un héros, tu es un pion sur échiquier, et rappelle-toi, les pions sont les proies les plus simples… Qui te tuera ? Un cavalier, une tour, un fou, la reine, ou bien un autre pion… Pourquoi fais-tu confiance à ceux qui t’accompagnent ? Il n’y a que 4 survivants, ils n’hésiteront pas à te tuer quand ils verront que tu es incapable de les aider…
-          Non ! Ce sont des amis, ils ne pourront pas faire ça ! Ludja… Ou Lazulia…
-          Cette fille tente désespérément d’avoir ta peau… Le Gravios… Puis le Nargacuga… Deux coïncidences ? Je ne crois pas. Elle veut te faire croire qu’avec son idéal, elle peut se protéger derrière les wyverns, mais en fait, elle ne fait que te peindre une cible dans le dos. Et quand tu en mourras, elle accusera les monstres, et non pas elle…
 
Adamant se boucha les oreilles. Pourquoi sa sœur lui disait-elle tout ça ? Pourquoi détruire tous ses espoirs ? Il hurla et se mit à courir. Autour de lui se dessinait les silhouettes de gens qu’ils avaient rencontré. Lazulia dans sa tenue masquée, les hoplites qui l’avaient ramené à la Cité, le jeune garçon qui avait volé les pommes, les gardes, les serviteurs, chaque participant, mais surtout Edan, Ludja, Kismet, la petite Violette, qui pleurait, il y avait aussi cette Inferna aux cheveux de feu. Aegir et Katone apparurent, puis se changèrent en nombre en se taisant doucement. « Ils en savent trop » murmura le sycophante, qui jouait toujours avec ses dés, malgré la pluie battante qui s’était levé. Un éclair déchira le ciel orange et les yeux bleus de l’homme apparurent à travers les fentes de son casque. Ses dés tombèrent sur le sol après qu’il ait lui-même disparu. Puis dans sa course, Adamant tomba, il roula et tomba d’une falaise, il atterrit violemment sur le sol, sans même une égratignure. Lorsqu’il se releva, il se trouvait dans le défilé qu’ils essayaient d’atteindre, et entre les deux parois se tenaient un homme, un seul. Son armure brillait lorsque la foudre frappait, malgré la noirceur du métal. Les yeux de son casque brillaient d’un rouge malfaisant. Sa main gauche tenait le manche de son épée comme des serres accrochées à leur trésor. Dans l’autre, il tenait la chevelure d’une femme, c’était Lazulia, le corps marqué d’une croix rouge. Elle était évidemment inconsciente, ses mains tenaient une de ses armes, brisées. Des signes de lutte apparaissaient sur l’armure de l’homme, mais pas une perle de sang ne coulait. L’armure semblait prendre vie d’elle-même, elle leva la tête vers Adamant. Un éclair rugit et éclaira une nouvelle fois celui qu’Adamant nommait « l’Akantor ».  Rien ne semblait échapper à son regard, comme si tout était aspiré et son attraction devenait mortelle. Il lâcha Lazulia et fit un pas vers le jeune homme, qui désormais avait son arme en main. L’armure animée fit une fente et son énorme arme trancha l’air, juste là où se trouvait son adversaire une seconde plus tôt. Adamant tenta une botte, mais il se fit balayer dès qu’il toucha l’arme. L’Akantor tourna sur lui-même, découpa l’arme de son opposant en deux, puis il continua dans sa lancée et l’empala de son énorme arme contre l’une des parois. Le sang avait giclé et nettoyé l’armure de toute poussière, le regard de braise était toujours aussi brillant, Adamant avait les mains sur l’arme qui lui rentrait dans le corps, il la tenait impuissant ; l’Akantor fit bouger son casque, et de sa voix grave et rauque, étouffée par le casque, il dit : « Le défilé est un piège dans lequel vous courrez tous… Peu à peu, l’étreinte se referme sur vous, vous allez tous mourir pour avoir trahi les Rois en vous échappant.»
Du sang coulait de la bouche d’Adamant, à chaque coup de tonnerre, une larme coulait sur son visage, il avait si mal, il ne pouvait ni bouger, ni fuir, car de toute façon, il ne savait faire que ça, et dans le cas présent, ça ne lui servait à rien. L’Akantor retira son arme du corps de sa victime et la rangea dans son dos. Il attrapa le cou du jeune chasseur et le souleva d’une seule main, les doigts crochus s’enfonçant dans la nuque, il prit plaisir à voir son opposant lui tenir l’avant-bras de ses dernières forces.
 
-          Votre  seul jugement sera le trépas. Rien ne vous sauvera, car quand tout ne deviendra que ténèbres, alors vous comprendrez que plus rien ne pourra vous éclairer, pas même l’espoir. Cette faible lueur que j’ai déjà éteinte il y a bien longtemps. Vous ne pourrez pas vous insurger, vous êtes soumis à l’ordre, mais voilà l’ascension de votre sous-espèce, elle correspond mieux à sa place, vous ne méritez pas la vie, vermine, vous êtes fait pour être couchés et pour ne rien dire, ne rien faire, simplement mourir, car telle est votre seule liberté.
-          Vous vous trompez… On peut encore… Croire…
-          A quoi bon ? Vous n’êtes rien. Vous êtes le chaos, et nous sommes l’ordre. Il en a toujours était ainsi, les Rois vous gouvernent pour mieux vous guider. C’est votre zénith, c’est la voie que vous devez suivre… Nous nous retrouverons au défilé, si toutes fois, vous restez en vie… Car votre traqueur n’a pas encore fait face… Et dans notre monde, c’est signe de mauvaise augure… Ton prédateur ne te fera aucun cadeau… Au revoir, petit insecte… Nous nous reverrons.
 
Il lâcha son emprise sur Adamant et le laissa là, à se vider de son sang. Le chasseur regarda le corps inerte de Lazulia. Voilà où tout ça allait les mener, dans tous les cas, rien ne pourrait les sauver, c’était la fatalité. Le défilé était un piège tendu pour tous, et chaque fois que les jeux se répétaient, la même extermination commençait. Sauf que cette fois-ci, elle avait pris une tournure plus intéressante que les fois d’avant. Les Rois en étaient conscients, ils n’attendaient que ça. Adamant toussa et cracha trois gerbes de sang. Tout ça n’était qu’un rêve, il le savait, alors était-il déjà mort ? Ou simplement dans le coma ? Dans les deux cas, le trépas était déjà sur lui, car s’il rêvait, c’est qu’il était inconscient, et donc, dans une situation de faiblesse. Il rampa vers Lazulia, il devrait être mort à leur qu’il est, mais comme rien n’était réel, il ne pouvait qu’attendre de se réveiller. Il mit la main sur l’arme brisée de la jeune femme. C’était un signe. La résistance opprimée. « Et si se battre était vain… ? Pourquoi ne pas envisager de se cacher quelque part dans les grottes et de dépendre de la nature... 
-          Tu retournerais à l’état sauvage, comme pour les wyverns. »
 
Adamant releva la tête. Le décor avait changé, il était de retour dans les collines jaunes. Mais quelque chose clochait. Lazulia était en face de lui, toujours avec la croix ensanglantée gravée dans son ventre.
 
-          Tu comprendrais enfin là où je veux en venir…
-          Comment ? Qu’est-ce qui se passe… ?
-          Tu ne connais pas cette légende ? Une légende que contaient autrefois les familles dans notre village ? Elle était propre à nous, personne d’autre ne la connaissait, car c’était un des habitants qui l’avait raconté. C’était la légende d’un vieil ermite qui s’était fait prendre par les Jeux.
-          Oui, je l’ai déjà entendu…
-          Il a dit qu’avant nous, il vivait un peuple, un peuple de géant, peut être pas dans le sens de la taille, mais celui du savoir. Il avait compris que les wyverns étaient les piliers de ce monde, et que s’ils disparaissaient, tout serait chamboulé… Enfin, toujours est-il que ce peuple est celui qui s’est fait opprimé par les Rois, lors d’une guerre de conquête, ils ne se sont pas battus car ils savaient qu’ils ne pourraient rien faire contre l’armée ennemi… Alors certains ce sont cachés dans la nature, essayant d’échapper au génocide… On raconte alors qu’un dragon ancien leur a donné le droit de pouvoir s’enfuir par les cieux…
-          Et c’est ainsi que les wyverns naquirent… Ce ne sont que des histoires.
-          Oui, mais cela force à réfléchir, non ?
-          Quoi ? Se dire qu’à chaque fois qu’on tue un wyvern, on tue un homme ? Il faut arrêter de croire aux légendes, Lazulia… Ces hommes n’ont jamais existé, pas plus que les wyverns sont d’anciens humains. Tu sais, même si on n’a pas montré leurs origines, on sait que l’homme et l’animal ne font pas partie de la même branche.
-          Mais du même univers. Alors pourquoi se battre pour vivre sur un monde qui nous appartient déjà ? De ce que je sais, l’Homme est le seul être qui paie pour vivre sur un monde libre, regarde, notre nation est aux mains de dirigeants qui se croient tout permis, nous sommes soumis à des lois, alors que rien dans l’ordre naturelle ne nous ordonne cela. La différence entre nous et les wyverns, celle que je veux te montrer, c’est qu’ils sont libres. Ceux qui sont asservis dans les Jeux ne sont qu’un reflet de nous, nos traqueurs ne sont que nous-mêmes qui tentons de survivre.
-          Mais dans tous les cas, le traqueur ou le chasseur vivra, l’autre mourra.
-          Oui, rien n’arrêtera ce mécanisme car personne ne peut communiquer aux monstres notre point de vue. Mais imagine si tu considères un wyvern comme un compagnon, tu n’oserais pas le tuer, alors c’est pour ça que je te demande de réfléchir. Ce Gravios ne nous aurait pas attaqué si tu ne l’avais pas défié d’un simple regard, dès qu’ils se sentent en danger, ils répliquent, mais c’est comme nous. Alors soit, je veux bien t’accorder que je tuerai ce nargacuga s’il refait surface, mais bon sang, si j’avais le choix, je ne l’aurai pas fait.
 
Adamant regarda la jeune femme. Il écoutait ses propos, les traitait, comparait ses arguments avec les siens. Il soupira, il ne pouvait pas contredire Lazulia une deuxième fois, il ne voulait pas qu’ils soient fâchés l’un contre l’autre, car pour survivre, il fallait se serrer les coudes, même si le doute était installé entre chacun, même si n’importe qui pouvait trahir les autres, il fallait rebondir. Il serra les poings, la douleur lui était revenue. Il regarda à nouveau la jeune fille, elle commençait à se désagréger. Il perdait peu à peu la vue… Il revenait peut-être à lui-même. Un mal de crâne le foudroya et tout redevint ténèbres.
Il battit des paupières. Il serra les dents, il avait l’impression que quelque chose lui transperçait la poitrine. Il tenta de mettre sa main au visage, mais il n’y arriva pas. Il se contenta de tourner la tête vers le ciel pour voir un peu ce qui l’entourait. Une forêt, comme dans son rêve. Mais les arbres n’étaient pas noirs, ils étaient gris cendrés, c’étaient des conifères à aiguilles, pas de doute là-dessus, mais quant à leur présence ici, ça restait un mystère. Adamant réussit à lever la tête, il vit qu’il était torse nu, le ventre bandé avec un épais tissu. Ses mains aussi, et diverses zones de son corps, comme un de ses avant-bras, son tibia gauche, deux de ses doigts étaient liés dans le même pansement et enfin, il sentit sa tête entourée d’un large tissu imbibé de sueur. Il tenta de se redresser, se bloqua sur le côté et regarda en détail le camp où il était couché. De la neige recouvrait les aiguilles des arbres… Non, ce n’était pas de la neige, c’était des cendres. Un incendie ! Il se releva immédiatement et retomba à genou. Non, il n’y avait pas de feu, par contre, l’effort qu’il avait donné lui valut bien des brûlures sur le corps.  S’il y avait eu un incendie, il y aurait des souches brulées, mais ce n’était pas le cas, donc il ne restait qu’une solution : Une pluie de cendre. Donc il était sûrement prêt de la zone volcanique qui s’était mis en marche à son arrivée à la Cité. Il s’assit et vit qu’un feu était éteint depuis peu, c’était peut-être le matin, donc. Ou alors, l’après-midi, juste après avoir fini de manger. Il arriva à se lever, malgré les douleurs qui le tiraillaient de partout. Il se posa contre un arbre pour voir s’il n’y avait personne dans les alentours.
Comme ce n’était pas le cas, il se tourna vers le camp et remarqua à plus de deux cents mètres la falaise. Tout lui revint en mémoire, la chute avec le nargacuga après la poursuite dans la grotte… Si le monstre était toujours près et en vie, Adamant n’avait plus trop de temps à vivre. Il entendit du bruit derrière lui, il se tourna doucement, il eut le réflexe de mettre la main dans son dos, et pour la première fois depuis son réveil, il réalisa qu’il n’était pas armé. Il se cacha derrière le sapin. Il regarda discrètement vers la source du bruit.
« Vous vous en êtes rapidement remis, c’est un miracle. »
Adamant se tourna en trombe. Il ne vit personne derrière lui, puis il leva les yeux et vit un petit personnage encapuchonné dans l’arbre. Il descendit et rabattit sa capuche sur ses petites épaules. C’était un felyne à première vue, ou plutôt une. Le pelage blanc immaculé avec pour seule touche de couleur, une tâche marron qui virait au noir sur le nez et au bout des oreilles. Les yeux d’un bleu ciel dans lequel on pouvait se plonger et ne plus jamais en sortir. Le plus étrange était son accoutrement, elle portait une armure blanche comme sa fourrure, d’ailleurs, on aurait pu penser que c’était son pelage. Mais en dessous, on voyait clairement un renforcement métallique. Ca y est, Adamant se souvint de qui était cette felyne. C’était Mijolnir, du Nord, comme pouvait peut être l’indiquer son nom. Elle avait affronté une espèce de mammifère géant blanc, à longues oreilles. Un Lagombi s’il se souvenait bien… Aussi appelé Urukususu, par certaines tribus.
 
-          Où suis-je ? Demanda Adamant.
-          En sécurité, enfin, si tu veux bien te rassoir, tu n’es pas en état de te battre, ni de marcher, il faut revenir au campement, viens.

Elle lui tendit la main, malgré sa petite taille et l’accompagna jusqu’à son pseudo-lit. Il se rassit et quelqu’un d’autre arriva, en dégageant une énorme souche. C’était un homme, de grande taille, environ dans les deux mètres. Il était chauve, mais avait une épaisse barbe qui avait dû pousser durant son séjour à la Cité et dont il ne put s’occuper. Il portait une armure, lui aussi, mitigé entre le rose, le orange et le rouge. Une collerette lui entourait le menton. Son armure semblait peu solide, mais vu la carrure du bonhomme, on se disait que cet homme était fait de fer. Il avait tué facilement un grand Jaggi. Et maintenant qu’il se souvenait de lui… Il s’appelait…
 
-          Ah ! Le dormeur est enfin réveillé ! Il était temps. Je m’appelle Mikhailovitch, mais tu peux m’appeler Mikhailov, je sais que mon nom n’est pas facile à prononcer pour vous, car on n’a pas la même prononciation gutturale.
 

Mikhailov parlait avec un fort accent du nord, mais pourtant, il parlait bien, même si ce n’était sûrement pas sa langue d’origine. Il s’avança vers Adamant en tendant son énorme main droite. 
Adamant lui serra en souriant malgré le fait que l’homme lui serrait si fort la main qu’il en souffrait. Puis, Mijolnir fit une révérence au jeune homme qu’il essaya d’imiter, mais il était clair que ça ne marcha pas du tout, décochant un sourire à Mikhaïlov et peut être à Mijolnir. La felyne toucha doucement la blessure bandée de leur protégé. Elle donna au jeune homme une potion à boire, le reste, cela se ferait tout seul. Il fallait bouger, cela faisait deux jours, déjà, qu’ils étaient sur le même camp, et c’était dangereux.
 
-          Deux jours ? S’écria Adamant. Ils auraient dû me retrouver, il leur est sûrement arrivé quelque chose, sinon, ils n’auraient pas mis autant de temps…
-          Qui ça ? Demanda Mikhaïlov. Des wyverns ou des humains ?
-          Des chasseurs, trois. Ludja, Lazulia et Kismet.
-          Leur numéro ? Le questionna Mijolnir qui ne se souvenait des gens que par leur matricule.
-          Euh… Réfléchit Adamant. Numéro VII, II et VI…
-          Tu avais de bons partenaires, XI.
-          Et vous ? Vous êtes où dans le classement ?
-          Moi, numéro XXIV, et Mikhailov, XXII.
-          Bien, merci… Vous connaissez vos traqueurs ?
-          Dah, pour moi, un barroth, une espèce de grosse brute sur deux pattes qui lance de la boue.
-          Déjà rencontré en chemin, il avait détruit beaucoup d’arbres…
-          Hahaha ! Oui ! Je veux le combattre ! Il doit être fort ! Je veux me débarrasser de cette armure moisie ! Nous allons vers le défilé si tu veux, mais avant, on doit passer par la montagne blanche pour avertir un groupe aussi. Tu veux nous rejoindre ?
-          Je ne crois pas, je dois à tout pris retrouver les autres… Minute ! Vous avez vu un nargacuga ?
-          Chuter avec toi, expliqua Mijolnir. Ensuite, il a disparu vers le volcan… Il est sans doute allé se cacher dans une grotte, malgré la chaleur, je pense qu’il a fui non loin d’ici.
-          J’ai un compte à régler avec lui…
-          Tout seul ? Tu es fou ! Il te vaincrait, même s’il est gravement blessé… Mais en même temps, nous devons absolument avertir les autres, on ne peut pas te laisser partir.
-          Les avertir de quoi ? Demanda Adamant, soudain surpris, la missive semblait à prendre au sérieux.
-          Dans le sud, une armée se rassemble, un pays voisin est venu nous porter de l’aide, un de nos espions s’est échappé et a atteint la frontière il y a un an… Nous croyons cela impossible… (sous le regard furieux de Mikhailov, Mijolnir rappela alors qu’Adamant faisait parti des rebelles : ) Il porte une tête de loup sur son arme, alors je peux bien lui en parler…
 
Adamant regarda son arme au sol. D’un coup, il remarqua sur la nouvelle lame qu’il y avait en effet la tête de l’animal gravée dans l’os. Le géant se méfiait tout de même, il pouvait s’être infiltré dans leur rang. Impossible, expliqua Mijolnir, ses forgerons étaient Katone et Aegir, personne ne pouvait bafouer leur honneur, c’était des vétérans de la résistance.
 
-          Si cette armée passe la frontière et réussit à rallier notre peuple… Nous pourrions peut être enfin nous en sortir… Sauf que nous savons aussi que les Rois ont en leurs mains des légions d’hoplites, et des dompteurs de wyvern… Il nous faudra des chasseurs… pour ça, nous avons les survivants… Mais le Roi Oregon se doute de quelque chose selon nos sources… Il se trame quelque chose dans les montagnes… Nous pensons que c’est un avertissement lancé par les souverains… Ils n’auront aucune pitié, et cette fois-ci, l’histoire se recommencera, mais avec un seul vainqueur, les perdants seront tous exterminés… en conclut Mijolnir.
-          Il faut avertir les autres chasseurs… Tous ceux qui se trouvent dans les Jeux et qui sont encore en vie… Pour le moment, on a dénombré deux morts. Il y avait Naguéna, une femme qu’on a dû abandonner à son sort face à un wyvern… Elle supportait les Rois, et elle en savait trop…
 
Adamant eut la nausée. Il venait de dire qu’ils avaient volontairement laissé quelqu’un au casse-pipe pour se débarrasser de son savoir. Il espéra juste qu’ils ne feraient pas de même avec lui. Après tout, leur soupçon pouvait s’avérer vrai dans le cas où ils savaient que Johanna était morte… Alors ils pourraient penser qu’Adamant et les autres l’avaient fait tuer pour la supprimer de la liste potentielle de chasseurs opérationnels. Il avala sa salive. Mijolnir allait mentionner la deuxième personne morte avant qu’un brouhaha immense ne résonna à travers toute la forêt. Ils ne discernèrent pas de suite ce que c’était. Puis en entendant une seconde fois, ils comprirent. Le volcan entrait une deuxième fois en éruption, et dans quelques minutes, un flot de lave allait se déverser sur les pentes et cela leur laissait… quelques dizaines de minutes pour partir de là, selon Mijolnir. Adamant s’équipa rapidement malgré la douleur et ils partirent en direction d’une petite colline pour éviter la lave. Cependant, ils ne s’attendaient pas à être séparés aussi tôt… 



- Attendez ! Cria Adamant, se rendant soudain compte qu'il avait oublié quelque chose.
- Qu'est ce qu'il se passe ? Dépêche toi ou tu vas finir tout cramé ! Répondit Mikhailov. 
- Vous allez vers le défilé, c'est ça ?
- Oui, c'est exact. On appelle ce lieu les Gorges Hurlantes à cause du vent complètement surpuissant qui y passe, ça nous couvrira l'odeur pour les monstres, et les projectiles. 
- C'est un piège ! Ils nous attendent déjà !


Mikhailov se tourna brutalement et plaqua d'une main le jeune homme à un arbre. Il semblait furieux, malgré le ridicule de son armure, il était terrifiant, mais moins qu'un Akantor en armure. Le choc fut douloureux, la poitrine blessée du chasseur semblait exploser, il lâcha un hurlement de douleur. Mikhailov lâcha son emprise et laissa tomber Adamant, Mikjolnir se jeta sur lui et l’ausculta. La blessure ne s'était pas rouverte, il s'en était fallu de peu. Le géant ne controlait pas force, il ne voulait pas aller jusqu'à là. Mais il expliqua qu'il trouvait le numéro XI un peu trop bien informé pour quelqu'un qui a moisi dans une grotte pendant deux jours alors que pendant tout ce temps, il s'était passé des choses. Il nota aussi que personne ne pouvait voir ce qui se passait sous terre, il pouvait très bien être un espion, dans ce cas là, autant lui casser la jambe et laisser le magma faire son travail, ainsi, les petits secrets d'Adamant serait à jamais coulés dans la terre. Quelle barbare, pensa le jeune intéressé. Après tout, Rois et rebelles savaient aussi bien supprimer les causeurs de troubles. Mijolnir releva Adaman et dit qu'il fallait partir et au moins gravir la colline rocailleuse, de là-haut, ils verraient la progression de la lave et choisirait un autre itinéraire. Et ils décideraient du sort du numéro XI.
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Message par arzak16 Lun 4 Nov 2013 - 18:00

Wouah. Génial.
Bravo. Chapitre superbe!
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Message par sabertiger Lun 4 Nov 2013 - 20:30

Joli chapitre, la suite promet d'être tout aussi bien.
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Message par Yian garuga anonyme Dim 5 Jan 2014 - 20:54

Salut les gens ! (Bonne année) Je reviens avec un nouveau chapitre ! ( - Deux mois de retard. - ...Ohhh bon sang... désolée d'avoir autant traînée ! Mais me revoilà !) Je posterai dès que je pourrais, selon le travail, toutes les deux semaines, ça me laissera le temps d'écrire petit à petit, même si j'aime écrire tout d'un coup è_é Je vous envoie la suiiiiiiite :



Chapitre XXIV


 
                Adamant regarda derrière lui. La lave séparait désormais le jeune homme de la felyne blanche. Il les salua et leur souhaita bonne chance. Mijolnir hocha la tête et partit rejoindre Mikhailof. Il commença à monter la paroi rocheuse qui lui permettrait de rejoindre un plateau au-dessus du flot de magma.
Il s’était retrouvé là après avoir discuté avec ses deux protecteurs. Il avait demandé de les quitter, il devait retrouver les autres et les avertir du piège qui se tendait doucement sous leurs pieds. Mikhailov était méfiant à l’idée de le laisser filer, après tout, il avait ses raisons. Mais il avait raison, il fallait prévenir les autres. Les deux nordiques communiquaient via différents moyens avec d’autres gladiateur, c’est pourquoi le géant décida de laisser partir le jeune homme, comme ça, il ne verrait pas les moyens de communication et les cachettes des autres. Mijolnir lui indiqua le chemin vers le sommet du volcan. Pourquoi là-bas ? Il l’ignorait, mais il savait que la source de tout leur problème était là. Il avait pris des provisions et de l’eau et avait sauté au-dessus d’une coulée de lave.
Il grimpait comme il le pouvait, le vent soufflait fort, il priait juste pour ne pas tomber sur un Kushala, mais d’après les nordiques, ces dragons vivaient surtout aux sommets de monts enneigés et pratiquement inaccessible. Si leur Kushala était quelque part, c’était près de la montagne glacée. Mais tout de même, l’idée de gravir un volcan en éruption n’était pas le meilleur choix qu’il aurait fait… Il entendit du bruit en bas. Il avait presque oublié qu’il avait un nargacuga aux trousses. A moins que ce ne soit son propre traqueur… Il ne l’avait jamais vu d’ailleurs. Ca lui faisait un peu peur d’ailleurs… Soit la créature en question ne pouvait pas voler, ce qui expliquait pourquoi elle mettait autant de temps pour se montrer… soit c’est qu’elle attendait le moment propice. « Et là ? C’est le moment propice, non ? » Cria Adamant par-dessus le vent pour oublier sa labeur. « On pourrait juste dire… que c’est une énorme… énorme bête qui rampe au sol… Ou qui a décidé de s’échapper après avoir retrouvé sa liberté… C’est possible ça aussi ! » Il se plaqua contre la paroi à un nouveau coup de vent. Il soupira et réfléchit à ce qu’il pouvait faire… Il pouvait donner des signes lumineux avec sa lance. Mais qui saurait de quoi il s’agit ? Personne. Il jura, il faisait tout ça en vain ? Ou alors il décidait simplement de se sauver la peau. En tout cas il était seul et il continuait, seul. Il atteignit le plateau, et s’extirpant, il roula sur le dos pour souffler, sans même regarder si l’endroit était sécurisé. Il se releva tout de même pour faire une investigation.
Pas une seule plante en vie, tout était mort, brûlé, enfoui sous des tonnes d’obsidienne. C’est d’ailleurs un bon matériau, solide et coupant lorsque c’est aiguisé. II l’approcha de la lave éteinte et tapa dedans avec le pied. Impossible de l’extraire sans un matériel adapté. Il continua sa route sur le plateau attaqué par la fumée. Il enfouit son nez et sa bouche sous une espèce d’écharpe en fourrure de blangonga. « Parlons-en, tiens, de la fourrure du macaque des neiges… Un bien bel équipement, solide en plus ! Si seulement j’étais sur la montagne glacée… Là au moins, je n’aurai pas l’impression de m’embraser… » Quand bien même il n’était pas très fort en sciences vivantes, il savait bien qu’un animal vivant dans un milieu glacé apprécierait moyennement le contact avec un volcan. Il soupira et marcha contre le vent.
Son instinct s’était beaucoup développer en ces quelques jours de jeux, il était désormais capable de reconnaître les bruits de la nature, l’avertissant d’un danger potentiel, ou bien cet espèce de sixième sens… Il ne savait pas vraiment si beaucoup de gens le possédait, ce n’était pas extraordinaire non plus, mais il sentait lorsqu’on l’observait. Et actuellement, il en avait des picotements dans le cou. Homme ou animal, il sentait un réel danger, mais il faisait mine de l’ignorer. S’il était pris par surprise, il riposterait sans problème… Sauf que si c’est un humain qui lui saute dessus, il n’y aurait pas vraiment de réel danger à esquiver, mais si c’était un wyvern de quatre mètres, pesant bien une demi tonne voire plus, là, il y aurait un gros problème. Il se tourna doucement, tout en continuant de marcher, vers ce qui lui semblait être une ombre. Evidemment, lorsqu’il fut totalement tourné, il ne vit rien à part un grand arbre gris complètement desséché, mais qui avait survécu à une coulée de lave. Il nota ce détail, ça pourrait toujours servir. Il entendit clairement un bruit de pas et se tourna. Il mit la main dans son dos et dégaina son arme, la lame pointée vers le sol, la masse vers ses arrières.
D’habitude c’était Lazulia qui surveillait derrière lui, mais vu qu’elle était absente, il était en grande faiblesse. Sa respiration devint irrégulière, il était concentré sur tout ce qui l’entourait, l’effort qu’il y mettait était énorme. Il entendit de nouveau un bruit, cette fois, un buisson venait d’être frôlé. Il souffla doucement, ça se rapprochait. C’était proche, de plus en plus proche. Il se tourna et frappa au sol. Il vit clairement quelqu’un bondir pour se mettre à l’abri. Une petite personne.
 
-          Je sais que tu es là, à présent, cria Adamant, menaçant. Montre-toi, ou je te traquerais.
 
Aucune réponse. Il s’approcha de l’endroit où il avait tapé et vit du sang au sol. Il regarda rapidement la pointe de son arme, propre. La personne était donc blessée. Il s’approcha d’un buisson et y mit la main dedans, il attrapa quelque chose et l’extirpa avec une force incroyable. Il tira un garçon d’environ 16 ans, blond, les yeux gris tremblant. Il portait une armure rose et orange et aucune arme.
Il était blessé au bras et avait lâché un cri de douleur lorsqu’Adamant l’avait extrait de la plante. Il le jeta au sol, la pointe au-dessus de son torse. Il se souvenait désormais de lui, Edward. Un voleur hors pair mais qui n’était pas très doué pour la chasse. Disons qu’il avait de meilleures maitrises, comme la chasse à l’homme par exemple. Un vrai assassin selon Ludja. Il survivait grâce à des contrats, orphelins, il n’était qu’un déchet de plus dans la société des Rois. Comme tant d’autres enfants. Les orphelins finissaient souvent esclave d’hoplites ou de nobles. Apparemment, cela n’avait pas plus à Edward, il avait préféré une voie tout autre que celle de la soumission… D’après ce qu’Adamant se souvenait… il était avec cette femme qui maniait un fouet…
 
-          Je ne suis pas seul, gros bêta, souffla Edward.
-          Ca je le sais, tu es mon otage à présent.
-          HA ! Laisse moi rire, ils s’en fichent pas mal de moi… Je ne suis qu’un poids pour eux, ils me tueront en dernier… Mais toi, tu es plutôt dangereux d’après les autres, alors ils ne vont pas hésiter une seule seconde, tu vas vite disparaître de la liste, XI… Comme pour Ludja et...
-          Où sont-ils ?! Rugit Adamant.
-          Un donné pour un reçu… Laisse-moi partir… Et on en rediscute.
 
Adamant était hésitant. Il gardait sa lance bien droite, mais pourtant,  il céda et se mit sur le côté. Edward se mit debout en un culbuto. Il se tourna et fit mine de tendre la main, comme pour clore un contrat, mais il fut plus rapide que ce que pensa Adamant. Il lui fit tomber sa lance en frappant dans le bras. Le contact du métal fit lâcher un cri de douleur au numéro XI. Il recula, tenant son bras avec sa main gauche. Une lame cachée dans la manche.
 
-          Comment j’ai pu me faire avoir ? Demanda Adamant, voyant son arme dérobée par le voleur.
-          Tour de passe-passe qui marche souvent. Cependant, je vais honorer mon contrat… Tes amis… Ils sont dix pieds sous terre à présent.
-          C’est toi qui les y as envoyés ? Aboya le jeune homme.
-          Pas totalement… On a laissé les gros monstres faire le boulot… Mais j’y suis pour quelque chose, même si c’était plutôt grâce à…
 
Adamant lui sauta dessus et le plaqua au sol. Thief tomba lourdement, se protégeant avec la lance volée. Il se prit un coup de poing en pleine gencive mais resta concentré, essayant d’étrangler son agresseur avec le manche de son arme. Le numéro XI eut un éclair en lui, il vit de suite la blessure du garçon et appuya dessus avec le bout de ses doigts. Edward lâcha un cri strident, mais il ne lâcha pas prise, il arriva à envoyer un coup de manche dans le casque d’Adamant. Cela ne semblait avoir fait aucun effet. Le voleur se retrouva pratiquement à la merci de son ennemi, il lui restait encore une arme pourtant… Il fit un geste rapide du poignet, une lame sortit de son gant et voltigea en l’air, il allait la rattraper… Mais Adamant fut plus rapide et la cloua dans l’épaule gauche du jeune garçon, l’armure avait arrêté la progression du couteau, mais il s’en était fallu peu pour qu’Edward se soit fait gravement blessé.
 
-          Un prêté pour un rendu, siffla Adamant, je vais en finir avec toi.
-          ALISON ! Hurla Edward.
 
Adamant reçut un coup éclair dans le dos. Il lâcha prise sous la douleur et roula sur le côté. Il sentit un liquide brulant couler au sol, violet et luisant. Il se roula au sol pour s’en débarrasser et se mit à genou. Sauf qu’il retourna à terre en un instant, un autre coup de fouet, dans la joue cette fois. Il hurla de douleur et sentit du sang coulait dans son cou. Alison fit son apparition dans son champ de vision, le fouet en main, elle avait attaqué depuis les rochers en hauteur, son arme était éperdument grande et épinée. Elle descendit en sautant, marchant volontairement sur la main d’Edward avec ses talons. Elle se mit à genou sur Adamant, coinçant sa tête entre ses deux jambes, le rendant incapable d’essuyer le poison qui roulait sur sa mâchoire. Il sifflait de douleur et de rage. Alison était comme dans lorsqu’elle était à table avec les autres concurrents, mortellement belle. Ses yeux étaient d’un marron profond, très sombre, ses cheveux étaient aussi noirs que les écailles du Nargacuga, ses lèvres rouge sang. Maquillage impeccablement ajusté, assez étonnant vu les conditions de vie des jeux. Elle humidifia ses lèvres et ajusta sa position pour permettre à Adamant de mieux l’écouter :
 
-          Alors c’est toi qui porte la colère des Rois ? Tu sais qu’ils sont morts de honte de t’avoir laissé partir avec une arme que tu manies si bien ? Tu les as bien bernés et maintenant ils sont fâchés… Et regarde ce qu’ils t’envoient pour te faire disparaitre : Un incapable. Tu devrais avoir honte Edward, on en rediscutera tout à l’heure… Tu sais ce que l’on fait aux assassins qui ne remplissent pas leur contrat ? Moi non plus, ils disparaissent toujours après qu’on ait retrouvé une baignoire pleine de leur sang.
-          Mais…
-          La ferme, idiot, tu le mérites et tu le sais. Revenons à toi, Adamant. Sans nom, ni blason. Ce que tu essaies de faire… tu n’es pas fait pour ça. Tu ferais mieux de nous rejoindre plutôt que de suivre… cet… ordure d’Edan. Et ce maudit matou qui sait tout. Tu ignores tout de ce qui se prépare, ils t’ont emmené dans une révolution dont tu n’as aucune idée de l’envergure. Et regarde ! Les maîtres wyverns s’en mêlent ! L’Histoire semble se répéter… Et ce n’est pas à votre avantage…
-          L’Histoire ? C’est vous qui l’avez écrite… Alors qui me dit que tout y est vrai ?
-          Bien sûr que cela s’est passé… Le déchirement de notre peuple, les Rois qui ont su mené la guerre contre ses renégats… Ce sont les souillons comme vous qui commettent les crimes dont vous nous rendez responsable…  (Elle caressa la joue du jeune homme, puis avec son index ganté, elle ramassa un peu de poison qui goutait depuis la joue de l’homme, elle le contempla alors qu’elle parlait : ) Oui… Ces innocentes vies détruites… Nous devons bien maintenir l’ordre… Que deviendrait notre pays ? Sans le Règne, ce serait l’anarchie… Quelle autre solution ? La voix du peuple est décadente…
-          C’est sûr que les cris de douleur, à la fin, cela rend sourd…
 
Alison sourit. Elle promena son index au-dessus de la coupure faîte par son fouet et laissa couleur le poison à travers. Adamant allait crier mais elle étouffa le son. « Raison de plus pour les faire taire… » Ajouta la femme. Elle regarda le ciel embrasé par le volcan et vit une ombre passer à travers la poussière et la fumée. Elle se pencha de nouveau vers sa proie et lui caressa le visage tendrement avant de chuchoter :
 
-          Tu pourrais faire un bon cavalier… Quelqu’un qui mènerait nos légions au combat… Quelqu’un sur qui je pourrais compter… Mais il faudrait te faire mal pour te faire oublier tout ce que tu as en tête… Et ça, je peux bien me le permettre, après tout, vois où ça m’a mené. C’est fou, n’est-ce-pas ? Dire qu’il y a quelques années, Californdo et les autres abusaient de moi… Et maintenant je suis à leur pied, pour la délivrance qu’ils m’ont accordée et tous les pouvoirs qu’ils m’ont attribués… Ne rêves-tu pas d’être roi, Adamant ?
-          Je ne serai jamais le roi d’une région désolé, sans avoir une seule âme qui m’apprécie. Je ne veux pas être quelqu’un de reconnu et ne pas être maudit par mes actes. Je veux être libre de tout ce qui m’enchaîne. Vous qui vivez dans un château aveugle, quelle vision du monde gardez-vous à votre mort à part l’obscurité ? Je veux voyager, être quelqu’un qui aurait fait le tour du monde… Aussi vaste soit-il. Je ne veux pas être un grand homme. Je veux être un homme libre. Et le bien que je recherche le plus est quelque chose d’immatériel. Ce n’est pas la luxure qui, comme vous, me donnera la cécité. Si je deviens aveugle, c’est pour avoir trop contemplé le soleil. Garde toi tes pierres et tes terres qui se lamentent. Je ne veux pas faire partie d’une utopie qui n’a aucune notion de ce qu’est la vie. Et je serai le maître de mes propres décisions.
-          Tu crois que c’est cela ?! (La colère d’Alison montait graduellement, essayant de contrôlé sa rage) Tu crois que le destin est l’unique responsable des chemins que nous empruntons ?
-          Je n’ai pas dit ça, c’est tout le contraire…
-          Oui. Oui ! C’est tout le contraire ! Si tu es là aujourd’hui, ce n’est pas par ta volonté ! Ta sœur t’as vendu Adamant ! Elle t’a vendu pour pouvoir vivre, elle. Elle avait promis aux rois un combattant qui saurait rejoindre ses rangs ! Un nouveau Roi qui monterait les marches… Un moyen de contenir les foules ! Mais tu n’es pas seul à avoir été vendu pour ça… Tout ceux qui participent aux jeux sont susceptibles de devenir les souverains de la nation… Oregon l’a montré. Même s’il est étrange. Sauf que la plupart du temps… Les gens meurent car ils sont trop faibles. Vous craignez les jeux qui vous donneraient le droit de gouverner… C’est ça que les Rois veulent exterminer, la faiblesse du peuple… Regarde où tu en es… Ta propre famille qui s’en va sans toi et ta sœur, et cette dernière qui te trahi… Elle est belle la vie, n’est-ce-pas ?
 
Adamant n’en croyait pas ce qu’il entendait. Aucun argument, à part les liens du sang, ne pouvait protéger sa sœur.
Adamant était un braconnier, et si ça se savait, tous les deux mourraient. Et c’était ce qu’Ambre craignait. Aucune année, il n’avait fait face aux dés, sauf cette fois. Ambre n’avait pas été sélectionnée, mais lui oui.
Et Lazulia était dans le même cas. Ambre connaissait le village entier… Elle avait des informateurs, mais pas des résistants… C’était une traitresse… Et son frère ne pouvait le croire. Les larmes lui montèrent au visage, de douleur, de haine, de colère… De pitié. Sa propre sœur. Comment… ?
Lazulia avait essayé de le mettre en garde… Maintes fois. Il ne restait plus qu’elle à présent… Mais Edward affirmait qu’elle était morte… Qu’avait Adamant à présent ? Plus rien. Il tremblait et Alison le sentait, son armure noire de cuir était assez mince pour le deviner. La résistance était donc vaine… A qui pouvait-on faire confiance si même notre famille était traîtresse. Il hurla simplement. Il n’osait pas répondre à sa propre question. Que lui restait-il alors, la vengeance ? Mais était-ce la solution ? Se laisser détruire de l’intérieur par un sentiment qui embrasait l’esprit au point de le réduire en cendre. Non, il refusait de voir sa conscience être perdue et ses idéaux avec. Il avait failli tuer un homme il y a quelques minutes de cela, il ne l’oublierait pas. Il se calma et entendit de nouveau ce que lui chuchotait Alison :
 
-          Qu’est-ce qu’il te reste à présent Adamant le solitaire ? Qu’est-ce qui n’a pas disparu de ta soi-disant utopie de voyage ? Réponds-moi.
-          Il me reste mes idéaux et mes poings. Comme tout bon guerrier qui se respecte.
 
 
Alison bascula en arrière et tomba sur le dos. Adamant essuya sa joue et ramassa son arme des mains tremblantes d’Edward. La femme se releva et tendit son fouet. « Alors c’est ça ? » Rugit-elle. « Après toutes mes propositions, la seule qui te tient à cœur… c’est mourir ? » Adamant tendit son arme vers elle. Il savait qu’il ne gagnerait pas, mais au moins…
« Je mourrai en sachant que j’avais encore la chose qui me tient le plus à cœur. Mon libre-arbitre. Et je sais que je ne serai pas contraint à tes choix ni à ta volonté, je mourrai parce que j’ai choisi de te combattre, pas parce que j’en étais obligé.
-          Qu’il en soit ainsi, scella Alison. »
 
Elle courut vers lui, le fouet en l’air et frappa, le sol entier se déchira sous l’épineuse arme. Adamant esquiva et tenta de frapper, mais il s’en dissuada rapidement, il savait que son allonge était trop courte par rapport à la sienne. Edward rampa hors du champ de bataille. Alison écumait de rage, elle pleurait de colère. Sur son visage, on voyait qu’elle était prête à appliquer ses promesses. Et maintenant qu’elles avaient été déchiré par la volonté d’un, il ne lui restait que ses armes pour se défendre. Elle frappa et son fouet s’entoura au manche d’Adamant, comme il le voulait. Il tira vers lui la femme et lui fit embrasser sa botte. Alison roula sur le côté et cracha le sang qui lui coulait des lèvres. Il avait du mal à frapper. Cette femme avait été le fruit d’un lavage de cerveau intensif… Elle n’était plus maîtresse d’elle-même, son esprit avait été détruit, morceau par morceau par ces souverains… Mais elle était une menace… S’il ne la tuait pas, il la neutraliserait. Elle se remit en garde et ses yeux décollèrent un instant d’Adamant pour se fixer vers le ciel. Elle évita une comète de flamme qui s’écrasa tout près d’elle. Le volcan crachait désormais des débris… A moins que ce ne soit autre chose…
D’autres débris atterrirent près de la femme. C’était trop pour une coïncidence. C’était pire. Un rugissement monstrueux retentit. La pénombre prit la place de la lumière pendant un instant, avant de se transformer elle-même en une créature terrifiante.
Deux pattes arrière puissantes qui tenaient le corps, aidées par des ailes en forme de griffes qui soulevaient aussi le corps massif et musclé. Des veines apparentes partout sur la peau, là où des écailles blanches ne protégeaient pas. Les os étaient très bien visibles par endroit, comme sur les omoplates ou la colonne vertébrale. Le crâne semblait être fait pour la chasse : les yeux étaient parfaitement alignés sur les courbes du crâne, enfoncés en retrait pour être protégés par deux cornes qui partaient vers l’arrière. Les narines étaient assez larges pour pouvoir tout sentir, la mâchoire était la pire partie, aussi puissante que dangereuse, elle était parsemée de dents en lame de couteau. Un monstre très primitif dans l’ensemble car dépourvu d’éléments, comme le feu ou bien le poison. Des veines rouges encadraient les yeux. Des rayures bleues dissimulées sur tout le corps, coloré en gris à cause des cendres… Mais les écailles en-dessous étaient très clairement d’un blanc pâle maladif…
 
-          Le tigrex ! Cria Alison, terrifiée comme jamais. L’invaincu, celui qui était resté pendant des années dans les caves de la citée… Celui qui perdit l’éclat jaune de ses écailles car il n’était jamais exposé au soleil… Ils ont libéré ce monstre… Mais à quoi est-ce qu’ils jouent ?
-          Ce n’est sûrement pas de leur faute… Le Kushala… glapit Edward, en retrait.
-          Ton… traqueur… dit-elle en pointant Adamant du doigt. C’est après toi qu’il en a !
 
Elle poussa Edward et se mit à courir à toutes jambes. Le Tigrex tourna la tête vers eux et fit quelques pas pour les poursuivre avant de se tourner vers son véritable adversaire qui avait déjà grimpé sur des rochers pour s’enfuir vers le sommet. Le monstre rugit et se mit à le poursuivre. Il grimpa un rocher, puis un autre, bien plus vite que sa proie. Mais l’homme était plus petit et se faufilait dans de petits couloirs… Il n’avait vraiment pas de chance. Il voulait simplement être à un point culminant pour prévenir les autres et il était tombé sur le gros lot. Il évita à plusieurs reprises les rochers qui volaient dans tous les sens. Il sauta au-dessus de plusieurs trainées de lave, cette fois-ci, le sol était gris et imbibé de cendre. Il sauta sur un arbre et l’utilisa comme pont pour passer une crevasse énorme. Il souffla quelques secondes en se retournant. Le Tigrex surgit dans sa vision et s’arrêta devant l’arbre. Il le renifla un instant et mit une patte dessus. Les racines cédèrent et le pont tomba dans le vide. Le monstre regarda les bouts de bois s’enfoncer dans l’obscurité, puis il fixa Adamant.


Il grogna de son côté et faisait des allés et retour pour chercher un moyen de contourner la fissure. Il émettait de faibles bruits, comme s’il était déçu, c’était assez étrange à entendre. Adamant s’était assis, exténué par sa course, il avait eu le temps de soigner son bras et désinfecter sa joue. La peau était à jamais brulée, mais il avait réussi à évacuer un peu de poison, même si le reste était dans son organisme. Il ne connaissait pas d’antidote, de toute façon, ce n’était pas urgent. Si ça devait le tuer, ça prendrait des mois, hors, il ne pensait pas survivre jusque-là. Il s’avança doucement vers le trou gigantesque et regarda par-dessus. Il ne pourrait sûrement pas fuir par-là. En plus de ça, il était dans un cul de sac, derrière lui, il n’y avait que des bassins de magma en fusion. Il se demandait pourquoi le Tigrex ne prenait pas d’élan et sauterait. Visiblement, le wyvern avait déjà pensé à cette solution en faisant des pas en arrière, mais il n’avait jamais osé sauter. Il se retourna vers Adamant et rugit, si fort, que l’homme dut se boucher les oreilles. Mais ça n’avançait rien. Le chasseur avait de la corde et sa lance, mais la présence de la bête était… gênante. Il se rassit au sol, les pieds battant dans le vide.


« Combien de temps es-tu resté dans le sol pour avoir perdu ton éclat ? Demanda le chasseur. »


Il n’attendait pas de réponse, évidemment, c’était pratiquement rhétorique, mais il cherchait à attirer l’attention du Tigrex en cherchant une solution.


« Tu ne me laisserais pas me sortir de là s’en m’accueillir avec tes crocs, hein ? »


Le wyvern pencha la tête sur le côté, ce qui décocha un franc sourire à Adamant. S’il ne comprenait pas, il faisait au moins l’effort d’écouter. Le Tigrex se posa au sol comme une gargouille et laissa son museau remuer la poussière.  Il lâcha une énorme expiration et se mit à attendre. Il cherchait des yeux une solution, lui aussi.


« On est coincé, pas vrai ? »


Il se passa un moment, combien de temps précisément ? Impossible à déterminer. Adamant sortit de la viande séchée de sa sacoche et commença à manger. Les coulées de lave s’accentuaient et coulaient désormais dans la crevasse. Il n’avait plus beaucoup de temps. Plusieurs secousses s’étaient faîte sentir et avait éveillé le Tigrex à plusieurs reprises. A chaque fois, il avait levé la tête, l’air effrayé et s’était recouché lorsqu’elles disparaissaient. Sauf que cette fois-ci, la montagne entière trembla sous le rugissement du volcan. Le sommet explosa et vomit deux fois plus de magma. Adamant se leva et regarda autour de lui. Il n’échapperait pas à la lave. Il se tourna et vit le Tigrex, debout qui semblait hésiter à rester ou à partir. Il ouvrait à chaque fois ses pattes-ailées pour prendre le vent, mais jamais il ne voulait partir vraiment. C’est ainsi qu’Adamant vit l’énorme bout de métal coincé dans l’articulation droite de l’aile. Il était caché derrière la membrane complètement déchirée à cet endroit là. Voilà l’explication de son retard, de son hésitation à sauter : il était incapable de voler à présent. Sa blessure était laide, il ne perdait plus de sang, mais elle était infectée. Le chasseur regardait plus précisément le Tigrex en attachant une corde à sa lance.


A plusieurs endroits apparaissaient des lésions, des blessures et des cicatrices. Le monstre avait eu l’air d’avoir beaucoup souffert, mais ce n’était pas tout, sa queue n’était pas complète : Il manquait plusieurs épines à la queue, et le bout semblait avoir était déchiqueté. C’était un survivant celui-là, et ce n’était pas ses premiers jeux. Il meugla dans le vide en voyant l’activité volcanique. Il tourna en rond en regardant Adamant préparait son arme. Il gratta le sol et tendit le cou une dernière fois pour estimer la distance gueule-chasseur. Il abandonna bien vite et se tourna vers le chemin d’où ils venaient tous les deux. Il ouvrit tout de même ses ailes pour planer, sans doute. Il se mit à charger et s’arrêta soudainement, puis il se tourna vers Adamant en montrant les dents.


Sauf que ce n’était pas lui qu’il menaçait. Il rugit et se retourna, le chasseur l’imita et vit alors la source de toute cette folie embrasée : la cheminée du volcan était en train de s’effondrer et se déchirer en deux, c’était déjà le cas avant, mais ça empirait. C’est alors qu’à une quarantaine de mètre plus loin, sortit une masse rouge. Une patte surgit de la lave et s’écrasa au sol. La lave refroidissait immédiatement au contact de l’air, recouvrant ainsi l’énorme chose d’une armure noire. Adamant aperçut –sortit de ses pires cauchemars- la tête de la créature, dotée de deux énormes crocs à l’avant, dégoulinant de magma. Il ne voyait pas les yeux à proprement parlé, mais seulement la lumière verte qu’ils produisaient. Une plainte atroce sortit de la gueule du titan. Il faisait au moins la taille d’une colline, si ce n’était plus. Des pics parcouraient tout son dos, semblables à une armée de lance de trente centimètres de diamètre. Le Tigrex, au malheur d’Adamant, rugit. Le monstre tourna la tête vers eux. Il rugit à son tour, déclenchant un ouragan et une tempête de flamme tout autour de lui. Le Tigrex se retourna pour s’envoler, oubliant les risques, et prit son élan.


Le chasseur n’avait le droit qu’à un coup. Il se concentra comme il le pouvait. Au loin, il voyait un ballon qui l’observait depuis un moment. Si c’était les Rois, ils allaient pouvoir témoigner de ses talents de lancier… ou de sa mort. Il se rappela le jour où tout avait commencé et il repensa au Kut ku qu’il avait tenté de tuer et où la femme-oiseau –Lazulia- l’avait empêché en tirant. Ce jour-là, elle lui avait sauvé la vie, si Adamant avait combattu, les hoplites lui seraient tombé dessus et l’auraient sûrement torturé ou il aurait eu affaire au démon en armure… Mais n’était-ce pas préférable aux jeux ? Ce n’était pas le moment d’y penser. Il prit son élan et lança sa lance. La corde suivit aussi et se déroula petit à petit, finissant aux hanches du chasseur. Sa respiration se stoppa. Le javelot vola droit et se planta dans le dos du Tigrex déjà partit en saut. Il ferma les yeux et se prépara. Il courut et sauta au-dessus de la crevasse en criant de tout son être. La corde se tendit et le catapulta droit vers le wyvern. Il s’écrasa sur son dos, à la base du cou et s’accrocha à sa lance. Le Tigrex rugit, voyant son vol dévié, droit vers le sol. Adamant cria aussi à son tour, sa lance entre les mains. Il vit derrière lui le titan s’enfoncer dans le sol et disparaître. Il se concentra à nouveau sur le wyvern qui tentait désespérément de se redresser… Ils étaient en chute libre, et ce n’était qu’une question de seconde avant l’atterrissage brutal… Pour ne pas dire mortel. Leur seule chance de survie fut le geste d’Adamant. Il se pencha sur le côté et mit la main sur le morceau qui bloquait l’aile. Il tira de toutes ses forces et sentait le métal sortir de l’étreinte de l’os. Du sang ruisselait dans les mains du chasseur, rendant l’action encore plus dur. Mais il réussit à sortir le morceau.

L’aile du Tigrex se déploya intégralement et il stabilisa son vol, malgré la lance dans son dos. Ils planaient désormais. Adamant était à bout de force. Il se tourna vers le volcan qui disparaissait sous un nuage de cendre. Il ne voyait plus que de la lave, quelques secondes de plus et il aurait fini complètement brûlé. Il fit quelque chose de dangereux pour lui : Après s’être assis sur le dos de l’animal, sûr de pouvoir être stable, il décrocha la lance. Le Tigrex tourna la tête vers lui. Les veines rouges avaient disparu. La blessure de lance n’était pas très grave, elle avait frappé dans la carapace, mais il avait eu peur que le vol ne soit plus très sûr. Ils évitèrent les ballons des Rois et passèrent du côté enneigé. Ils allaient très vite… Ce qui inquiétait Adamant quant à sa destination. Ils perdaient de l’altitude et se dirigeaient vers une esplanade dans la neige. Le chasseur prit une grande inspiration et protégea sa tête du choc. 
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Message par sabertiger Lun 6 Jan 2014 - 3:04

et bah, superbe chapitre, maintenant me tarde que la suite ^^
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Message par arzak16 Mer 8 Jan 2014 - 14:40

Sublime! Vol sur le dos d'un Tigrex... Excellent!
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Message par Yian garuga anonyme Dim 19 Jan 2014 - 19:27

Hello ! Voilà le chapitre 25, comme promis ! =D J'espère que ça vous plait toujours, j'y mets beaucoup de coeur à vous cuisiner tout ceci ! 

Chapitre XXV




Il se doutait bien que l’atterrissage ne se passerait pas comme il le souhaitait. Il n’y avait pas d’autre solution que de devoir sauter avant que le monstre ne se pose. Seul, il ne pourrait pas combattre l’animal. Mais il s’était encore plus éloigné des autres à présent, il ignorait où il se dirigeait, cela dit, durant le vol, il avait gardé un calme extrême et avait pu observer le terrain, il possédait désormais une carte mentale des lieux, si jamais ça lui serait utile… Le Tigrex grogna et changea de cap, ses ailes s’inclinèrent vers la droite et ils prirent de la vitesse. Adamant avait de plus en plus de mal à se tenir au wyvern. Ses pieds battaient dans l’air et il ne pouvait plus compter que sur ses bras. De gros nuages noirs tourbillonnaient  au-dessus d’eux, comme lorsque le Kushala avait attaqué, sauf que cette fois-ci, il ne pleuvait pas, il neigeait. C’était la première fois qu’Adamant vit une aussi grosse tempête de sa vie, il ne voyait pas à 15 mètres et tous les sons étaient obstrués par le grondement du vent.
Il était étrange que l’animal ait changé de destination aussi vite. Il avait bien cru que l’esplanade lui plaisait, mais visiblement, il avait senti du danger… Des hommes ou des monstres, les deux lui paraissaient aussi dangereux l’un que l’autre. Le monstre tourna discrètement sa tête vers le jeune homme, ses yeux brillaient doucement, il claqua des mâchoires et prit un virage dans les airs qui fit décoller Adamant hors du dos de sa monture. Il eut à peine le temps de crier, il tomba sur le flanc d’un arbre renversé, traversa le bois pourri et se mit à rouler dans la neige. Il s’arrêta finalement recouvert de glace, il se releva en s’aidant de sa lance qu’il ramassait à peine. Il se redressa et toussa. Il secoua la tête et fit tomber l’eau gelée qui lui pesait sur sa coiffe en blangonga. Au moins, pensa-t-il, le froid n’avait pas d’effet. Il marcha un peu, il avait énormément de mal, il était à bout de force et son dos lui faisait horriblement mal, le passage dans le tronc pourri lui avait rappelé sa blessure. Il gémissait à chacun de ses pas, il se dirigeait vers un rocher où il pourrait se reposer un instant. Où était passé le Tigrex ? Il tournait la tête dans tous les sens, le souffle de plus en plus rapide. Il se mit à courir à moitié pour se cacher le plus vite possible. Mais il vit une ombre passait au-dessus de lui. Il protégea sa tête avec ses bras et tomba en arrière lorsque l’animal se posa violemment près de lui, soulevant encore et encore de la neige. Sa lance était restée à sa position initiale. Il arriva à se remettre sur ses pieds et se lever. Il vit la colonne vertébrale de la bête s’animer et son cou se soulever vers lui.
Adamant regarda la bête dont les écailles se camouflaient avec l’environnement. Il se dirigea doucement vers son arme, il titubait complètement. Le Tigrex souleva ses lèvres et ses dents blanches apparurent, luisante comme des couteaux. Cela n’arrêta pas le jeune homme qui était tout près de son arme. Le monstre courba son dos pour paraître plus robuste, menaçant d’utiliser ses lames contre sa proie. Tôt ou tard, cela arriverait, ils allaient sûrement se battre à mort, et pour le moment, le wyvern était en net supériorité. Il rugit et souleva les vents autour de lui. Adamant se protégea à peine et continua à avancer vers son adversaire qui eut un mouvement de recul. Il se mit à grogner de plus en plus lorsque le numéro XI se pencha pour ramasser son arme, il murmura :
 
« Tu pourrais m’empêcher de récupérer mon arme… A quoi tu joues ? »
 
Il ne s’attendait pas à une réponse, mais cela le surprenait un peu dans son état, il avait la vision floue et l’esprit embué, il perdait peu à peu sa vision qui se couvrait d’un voile noir, il ne pourrait pas se battre indéfiniment, il allait sûrement y passer en tombant de sommeil. Le Tigrex lâcha un grognement vif. Le bras d’Adamant pendait au-dessus de sa lance, il fixait le wyvern qui grattait la neige, indécis, il recula son cou, mais pas pour prendre de l’appui pour bondir, mais vraiment par peur. La main du chasseur saisit le manche, il la tira doucement vers lui, mais il chuta, il tomba à genou devant la bête. Il ne pouvait pas se battre, il plongeait dans peu à peu dans un écran noir. Le Tigrex reprit ses esprits et se prépara à attaquer. Le vent souleva la fourrure de l’armure du chasseur, il sentit de la neige lui tomber dans le cou.
« Il n’y a plus personne pour me sauver… »
Il leva la tête vers le monstre et croisa son regard brillant :
« Plus personne pour m’attendre… »
Le Tigrex lâcha un rugissement rauque, un avertissement de son attaque imminente…
Il entendit une voix dans sa tête, quelque chose qui le fit tressaillir un instant.
« N’oublie pas, si jamais un jour, il n’y a plus une seule lumière pour t’éclairer… Souviens-toi qu’une étincelle peut ranimer le feu. »
Le Tigrex recula en lâchant un cri plaintif, du sang tomba au sol, réduisant la neige à l’état d’un liquide rouge fumant. Adamant avait réussi à frapper le monstre en même temps, il était tombé à la renverse, subissant lui aussi l’attaque de son adversaire. Il se redressa et se mit debout. L’animal secoua la tête et des veines rouges palpitèrent sous ses tempes. Adamant cria et attaqua le Tigrex, sa lame était suivie de flammes rouges qui brûlèrent les écailles de la bête à l’impact, qui reculait de nouveau. « Allez, viens ! » Rugit le chasseur dans sa colère. Il esquiva une charge et se retourna aussi vite, il n’était pas assez stable, mais suffisamment pour esquiver, son esprit s’était éclairci, il avait senti une drôle de sensation dans son corps, comme un éclair. Il respirait profondément, le wyvern revenait à la charge, il sauta sur le côté, la neige entravant ses mouvements, il se releva avec difficulté. Il sauta sur l’aile de son traqueur et frappa le dos avec le côté coupant de son arme. Le feu rugit contre le vent glacé et une pluie froide tomba près d’eux. Le Tigrex fit un tour sur lui-même et frappa Adamant dans le thorax avec sa queue.
                Il fit une roulade arrière et para un coup de griffe avec le manche de son arme, trois de ces épées étaient bloquées près de son visage. Il les éloigna d’un mouvement souple et frappa avec la masse dans les mâchoires de la bête. Il donna un coup de pied dans la neige pour surprendre la bête, mais il ne sembla même pas le remarquer, il tomba à terre pour éviter un coup terrible de la queue. Il se retrouva tout près de l’animal qui le regarda furieusement. Adamant souffla, il avait la tête qui tournait et du sang lui coulait au coin de la bouche. Il leva le visage vers son adversaire qui aurait pu le décapiter avec ses mâchoires mais qui ne le fit pas. Le chasseur pouvait le tuer, en l’égorgeant, d’un mouvement sec, ce serait fini, il aurait tué son traqueur…  Il vit ses veines rogues disparaître et son œil reprit une teinte bleutée. La pupille fendue de l’animal  prit une forme plus ronde… Le chasseur eut un mouvement de recul, il avait l’impression de voir une pauvre proie en détresse devant lui… Il recula en secouant la tête et en essuyant le sang qui coulait de sa bouche. Le Tigrex avait un œil noyé par du sang qui coulait d’une blessure au-dessus de l’orbite. Il secoua la tête pour s’en débarrasser, mais ça ne suffisait pas. Il repoussa le chasseur d’un coup d’épaule et mit sa tête contre le sol et à la surprise de son adversaire, il frotta son œil contre la neige, sans plus s’en préoccuper. Il avançait, faisant des traces dans la neige, en faisant glisser son crâne contre l’eau gelé. Adamant lâcha presque son arme.
« Mais qu’est-ce que tu fabriques… ? »
Le Tigrex finit par se rouler par terre, soulevant des tonnes de neiges. Il se remit debout et montra de nouveau les dents, mais la volonté n’y était pas. Le wyvern chargea Adamant par petits bonds et sauta au-dessus de lui au dernier moment. Le chasseur se tourna vers l’animal qui allait vers le tronc pourri et qui détruisit ce qui en restait. Il le vit ensuite ramasser une grosse branche avec sa gueule et il se dirigea vers sa proie avec. Il frappa Adamant avec le bout, mais c’était à peine s’il sentit la douleur. Le jeune homme reprit ses esprits et cassa le bois avec son arme, produisant un petit feu qui s’éteignit dans la neige. Le Tigrex lâcha le morceau qui lui restait et rugit. Il se précipita sur Adamant et refit une manœuvre d’esquive au dernier moment.
« Ce n’est pas un jeu ! » S’énerva Adamant. « Si je te tue… Je pourrais me tirer d’ici. Alors tu viens et on se bat ! »
Le Tigrex pencha la tête sur le côté et gratta le sol avec son museau. Il montra les dents quand le chasseur approcha, mais ne bougea pas plus. Le jeune homme n’en croyait pas ses yeux, soit il avait en face de lui le wyvern le plus stupide du continent, soit c’était la stratégie la plus cruelle qu’il n’ait jamais vu. Il donna un coup vers l’animal qui esquiva avec une facilité déconcertante. Il réessaya et frappa à nouveau dans l’air. Toutes les ouvertures qui s’offraient au Tigrex et qu’il ne prenait pas… C’était déroutant pour Adamant. Il faillit jeter son arme après un enchainement complet sans toucher une seule fois sa cible. Il tomba en arrière, à bout de force.
« D’accord… D’accord, tu as réussi… Je ne peux plus rien faire… Alors par pitié… Finis-en avec moi… »
Le Tigrex rugit et fit frémir ses écailles. « Je m’en doutais » souffla Adamant, qui ferma les yeux pour ne pas voir ce qui allait se passer. Il serra le manche de la dernière chose qui lui restait et prit une grande inspiration. Il sentit la terre trembler vers lui et se sentit soulever par son armure. Il perdit connaissance tout de suite après.
 
 
                Adamant ouvrit les yeux. Il se redressa doucement, le cœur palpitant et les nerfs à fleur de peau. Il était encore en vie ? C’était sûr, il sentait de l’air froid contre sa joue brûlée, son corps lui faisait mal et il avait la tête qui tournait. Ses jambes étaient coincées dans un épais bloc de glace. Il tenta de les sortir, mais l’effort lui paraissait tellement insurmontable qu’il se laissa tomber en arrière en soufflant fort. Il chercha des yeux sa lance et il la vit coincée dans de la glace, à deux mètres de lui. Il se fouilla, à la recherche d’objet qui pourrait l’aider à le sauver : il avait sa corde, toujours attachée à son torse, mais elle s’était déchirée lorsqu’il avait quitté le dos du Tigrex, il lui en restait juste assez pour faire un collet ; il avait plusieurs pierres à affuter, des dagues, un couteau à dépecer dans sa botte… Evidemment, c’était ce qui allait lui être le plus utile et il ne pouvait pas l’atteindre… Il remarqua alors qu’il était complètement frigorifié. Il se redressa de nouveau et frotta ses bras et son corps pour éviter de perdre plus de température. Il entendit un grognement. Il regarda autour de lui, cherchant à reconnaître son environnement.
Il était dans une grotte assez circulaire, plutôt grande, avec un trou géant dans la paroi où il pouvait distinguer le ciel toujours couvert. Le vent soufflait fort dehors et parfois, il se répercutait en chuchotant dans la grotte. Les murs étaient de glace, turquoises, avec des stalactites blanches.  Le sol était recouvert d’une fine couche de neige noircie par la terre et d’une solidité extrême. Il y avait quelques carcasses d’animaux gelées dans certains coins, des os blanchis par les intempéries, des plantes stoppaient dans leur croissance par le froid et des champignons violets qui peuplaient les coins qui avaient survécu au gel. Il y avait aussi un tunnel qui s’enfonçait profondément, semblait-il, ou du moins, assez pour qu’Adamant n’y voit pas le bout. Un autre barrissement fit écho. Le jeune homme tentait de dégager ses jambes de la neige glacée, il grattait avec les griffes que lui conférait son armure et arriva à dégager une cheville, là, il put tirer son couteau de dépeçage et s’attaquer à l’autre pied avec le manche. Il entendit des grattements de plus en plus proches et une réponse au bruit animal.
                Cela aurait pu le terrifier, mais au contraire, ça ressemblait à ce qu’il faisait lorsqu’il chassait, pour attirer les proies. Il se raidit un instant et regarda curieusement le tunnel. Plus aucun son ne parvint à ses oreilles, alors il se leva et boita vers une cachette potentielle. Il s’écroula derrière un tas d’os où il ramassa quelques-uns des plus utiles et attendit. Il vit surgir le Tigrex au bout de dix minutes, les écailles noircies là où il avait frappé ressortaient encore plus dans cet endroit immaculé. Le monstre renifla l’endroit où il avait entreposé sa proie et leva les lèvres quand il se rendit compte qu’il était sûrement encore dans les parages. Il renifla le sol et se mit à chercher doucement. Adamant avait rabattu sa tête contre les os, il portait bien les restes d’un animal sur lui, alors il pouvait bien passer inaperçu par l’odeur. Il ferma les yeux et se concentra sur le Tigrex qui reniflait chaque recoin de son antre. Le numéro XI avait appris dans son entrainement à faire diversion avec des objets jetés, il prit un petit os et attendit que le Tigrex se tourne vers les animaux déchiquetés. Il prit une grande inspiration et lança le morceau de tibia vers le tunnel.
                Le Tigrex tourna aussi tôt la tête et se précipita vers la source du bruit. Adamant se rua hors des os en un clin d’œil et courut saisir son arme. Il tomba plusieurs fois à cause du sol gelé mais y parvint finalement, l’animal était revenu en rugissant en le voyant et bondit près de lui. Le jeune homme leva sa lance vers son traqueur et le menaça d’attaquer. Il faisait tourner le monstre pour qu’il puisse se diriger à reculons vers le tunnel, pour le moment, cela marchait, le wyvern était plutôt calme, comme s’il attendait quelque chose. Parfois, il tentait des à-coups pour menacer Adamant, mais il reculait aussitôt face à la lame étincelante. Il avait passé l’entrée, toujours menaçant, il ne lâchait pas son arme. L’adrénaline faisait effet, mais lorsqu’elle disparaîtrait, il subirait une lourde syncope, il devait fuir au plus vite… :
 
-          Tu me laisses maintenant… Je n’hésiterai pas à t’empaler… (Le Tigrex fit un mouvement dangereux) Tu recules maintenant ! (Il découpa le vide, laissant échapper une flamme, le wyvern baissa la tête et recula une fois, comme il le faisait pour bondir, Adamant leva sa lame à l’horizontale pour l’en dissuader) Voilà. Si tu sautes, tu t’embroches sur ma lance tandis que je me ferai découper par tes griffes… Franchement, je ne vois pas le mal… Ennemis dans la vie, unis dans la mort… Une mort épique pour quelqu’un qui ne voulait pas faire partie de ce système cauchemardesque… Cela fera une belle jambe aux Rois…
-          Je ne pourrais pas mieux dire. 
Adamant fut aussi surpris que le Tigrex qui se tourna littéralement, sans prendre gare à sa proie. Il baissa la tête et se mit à rugir contre la personne qui était auparavant dans son dos. Un manteau bleu marine avec de la fourrure blanche au col, la quarantaine, les cheveux noirs, yeux marrons foncés, barbe naissante et sourire malicieux :

 
-          Tu t’es fait un nouvel allié, Numéro XI ?
-          Vous êtes… Commença Adamant, la voix coupée par la surprise.
-          Oregon, le Vainqueur. Je crois que tu vois à peu près qui je suis… Et je vois que tu as retrouvé le Tigrex, ou bien ce doit être l’inverse, qu’importe.
-          Qu’est-ce que vous faîtes ici ? Vous êtes venu me tuer… ? Ou vous préférez que je vous fasse un joli trou dans votre bel habit ?
-          Haha ! Essaie donc, tu as juste un Tigrex dans le dos, mais ce n’est rien, après tout, tu as survécu jusque là… Je ne sais pas comment le pauvre Edward a fait, mais il a fini dans la lave tandis qu’Alison s’en sortait, c’est triste… Oui, je me demande comment… Je me questionne aussi, comment fais-tu pour tenir moralement après tout ce que tu sais ? Ta sœur qui t’as vendu, tes amis morts…
-          Je suppose que je fais comme vous. Vous qui êtes devenus Roi après avoir perdu vos compagnons lors des Jeux… Vous les avez donnés à quel monstre, hein ? A quel genre de saloperie vous avez sacrifié vos amis pour vous en sortir et devenir Roi ?
-          Tu crois me connaître, Adamant ? Tu ignores tout de moi, je ne suis pas ton ennemi, ne me mets pas sur ta liste noire, ça risquerait de te coûter cher… Tu veux des infos intéressantes ? Quelque chose qui te rendrait foi ? Tes amis… II, VI et VII, ils sont en vie, on vient de retrouver leur trace, ils ont abattu un Jinouga et son ressorti avec sa carcasse. Ils se dirigent maintenant vers le Défilé, là où vous vous êtes tous donné rendez-vous aveuglement. Les Rois vous y attendent, au cas où tu n’aurais pas deviné le seul soutien que je peux t’offrir… C’est cette bête. Tu as sans doute remarqué qu’à maintes reprises elle aurait pu te tuer… Mais ce ne fut pas le cas.
-          Vous l’avez dressé ?
-          En quelques sortes, je ne sais pas trop si on peut retirer la sauvagerie d’une telle bête, mais pour m’avoir vu tous les jours depuis 8 ans, je suis devenu plus qu’un simple morceau de viande à ses yeux.
-          Il doit tellement vous aimer… A en juger par la couleur de ses écailles, il a dû bien profiter sous terre, et vu les énormes chaînes qui le retenaient… Oui, je pense qu’il vous apprécie.
 
Le Tigrex rugit et fit claquer ses mâchoires, il était à côté d’Adamant et ne semblait plus se préoccuper de lui.
 
-          Il faut savoir faire des sacrifices, tu le sauras bien assez tôt.
-          8 ans ? Pourquoi ? Qu’attendiez-vous ?
-          Un soulèvement. Tiens d’ailleurs, si tu veux savoir, je l’ai nommé…
-          Ne vous foutez pas de moi. Tout ça, ça me paraît un peu gros, trop de choses coïncident… Qui êtes-vous, au juste ?
-          Je te l’ai dit, un ami.
-          Non, vous me protégez. Vous protégiez Lazulia. Et tous les autres, vous avez faussé des pistes, mentis à Alison… Dans quel camp êtes-vous ? Katone et Aegir semblait vous connaître, mais ils ne m’ont rien dit de plus… Comme s’ils avaient peur de me dire la vérité…
 
A ce moment-là, en dépit du froid, Oregon souleva la manche droite de sa veste, des dizaines de cicatrices parcouraient son avant-bras, entaillant la chair meurtrie, baignant au milieu, la marque de la résistance, la tête de loup, entourés de ronces. « Je suis celui qui a créé la Résistance. » Adamant fit un pas en arrière, rencontrant le Tigrex qui se souvint de lui soudainement et qui le fit chuter avec sa queue. Le numéro XI tomba en arrière, il se fit attraper par les mâchoires du Tigrex et se retrouva au sol après un court vol. Il fit une roulade avant, l’arme toujours en main et se retrouva prit entre les deux. Le Roi remit son habit comme il le fallait et reprit la parole :
 
-          J’attendais le bon moment, tout ce chaos… ça ne pouvait pas mieux tomber. La créature que tu as rencontrée dans le volcan qui s’éveille est un Akantor. Dracir, l’homme en armure, en avait tué un il y a de cela 8 ans, encore,  avec son équipe, mais ils ont tous péri. Les autres souverains ont voulu faire croire au peuple qu’ils avaient réussi à attraper un de ces titans, mais c’était un accident, comme aujourd’hui, selon moi, cette montagne les attire à cause du magma à l’intérieur… Mais le pire, c’est que cette montagne-ci n’a jamais été plongée dans autant de neige… Il y a une migration, un changement climatique, deux territoires se rencontrent avec leurs monstruosités… Le Kushala Daora n’est pas la pire bête que l’on peut trouver au cœur d’une montagne enneigée, non… Et j’ai bien peur que le cœur de la roche ne soit habité par une toute autre chose… Dracir avait vaincu un monstre au prix de ses compagnons… Il est devenu lui-même un démon, enfermé dans sa propre armure, il n’est plus humain… Il a perdu toute notion de morale, il n’agit que pour les Rois qui l’ont manipulé…
-          Je ne vous crois pas… J’ai vu de quoi cet homme était capable…
-          Laisse-moi finir. C’est à partir de ce moment que j’ai compris que personne n’échappait à l’emprise des souverains, il fallait que quelqu’un devienne l’un des leurs… C’était moi. Mes compagnons ont tout fait pour me faire devenir le symbole du soulèvement. Mais je vieillis et je ne ferai jamais le poids contre Dracir. Alors il a fallu trouver d’autres personnes, mais chaque année c’était la même chose… Personne n’était capable de le vaincre. Dracir est l’unique rempart qu’on les Rois, mais il est trop dangereux. Alors j’ai cherché dans les villages les potentiels combattant… Et je t’ai trouvé, avec tant d’autres. L’Histoire se répète… je le sens… Nous étions une dizaine, près de la moitié sont morts, d’autres ont disparu, Dracir était un monstre, je suis devenu Roi et la résistance a été opprimé par le choix d’un seul. Il n’a pas pu faire un sacrifice et nous nous sommes tous retrouvés à la case départ. Parfois, il faut savoir mourir pour une cause…
-          Vous oubliez que c’est Edan cette fois, qui est à votre place, l’interrompit le numéro XI.
-          Je sais bien, il remplit parfaitement son rôle, il sait rallier des troupes mais il a trop de bons sentiments pour pouvoir tuer un homme sans défense comme les Rois… A vrai dire… je pensais plutôt que ce serait Inferna ou Kismet qui s’occuperait de Dracir. A moins que ce ne soit le vieux Ludja, s’il arrive à survivre. Tu les as vu combattre, ils sont préparés, nous pouvons gagner…
-          Mais à quel prix ? Combien mourront sous nos coups ? Combien d’épée trancheront les gorges d’innocents… ? Demanda Adamant.
-          Je t’ai dit qu’il fallait savoir mourir pour une cause…
-          Non ! Nous ne pouvons pas tuer des innocents, nous ne pouvons pas faire un coup d’état sans passer sur le corps de familles qui serviront de chair à canon !
-          Alors vous perdrez. Au nom de tout ce que j’ai sacrifié. Ma femme, mes amis et mes enfants.
-          Nous n’en sommes pas encore là…
-          Oui, il est vrai que le Défilé reste votre étape la plus difficile… En attendant, fais le mort pendant quelques temps, le temps de faire connaissance avec ce Tigrex… Je suis sûr que vous allez bien vous entendre.
 
Il se retourna et marcha vers une échelle qui attendait tranquillement d’être ramenée au ballon. Le Tigrex gémit doucement en voyant son maître partir. Apparemment, s’il n’avait pas tué Adamant, c’est qu’il fallait le protéger. Oregon mis la main à la corde et ajouta pour finir :
 
-          A propos de ça, dirige-toi vers le Sud, tu retrouveras Kismet, Lazulia et Ludja. Et enfin, nomme cet animal comme bon te semble, il n’a jamais aimé le nom que je lui ai donné. Et pour titre d’information… Il est bien possible qu’il comprenne certains mots… Comme « attaque », « vol », « va »… Enfin, tu verras par toi-même…
-          Vous allez dire aux autres que je suis mort ?
-          Oui. Il sera mieux ainsi, tu ne seras plus suivi et le Tigrex pourra voler sans être suivi, pendant que tu seras sur son dos... Et… si jamais il… mourait… Je… Je t’autorise à utiliser ses restes pour te faire une armure digne des meilleurs forgerons… Cet animal est un cadeau digne des cieux… Garde le bien avec toi. Il te rendra peut être la monnaie de la pièce.
 
Il monta sur l’échelle et disparu. Le Tigrex courut aux trousses de son maître et s’arrêta, comprenant que cela ne servait à rien. Il se mit à tourner en rond et se coucha sur la glace, la tête contre le sol. Il émit un lourd soufflement qui souleva la poussière autour de lui. Adamant s’assit par terre pour réfléchir à tout ce qu’il venait d’entendre. Il  regarda la bête qui était désormais immobile comme un rocher. « Désolé pour… les coups que je t’ai donné. » lança le jeune homme, toujours dans ses pensées. Le Tigrex le regarda et leva les lèvres une fois avant de retourner à son calme. « Que vais-je faire à présent ? » se demanda le numéro XI. Déjà, il lui faudrait du repos, il posa son arme et sortit de l’eau et un morceau de viande séchée. Le Tigrex leva la tête et se précipita vers Adamant. Le jeune homme fut prit au dépourvu et se fit fouiller par le museau curieux de la bête. Il lui jeta un morceau au loin qu’il alla dévorer eu une bouchée. Il se mit à chercher de la nourriture, mais tout était pourri pour lui, apparemment.  Il revint vers Adamant, encore un peu déboussolé.

« OK »souffla-t-il. « D’abord on va te trouver à manger. »




2000 vues les gens... C'est un truc incroyable pour moi... Merci à tous de me suivre...
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Message par arzak16 Dim 19 Jan 2014 - 19:51

Un tigrex apprivoisé Very Happy
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Message par sabertiger Dim 19 Jan 2014 - 19:52

Wow, super chapitre, vivement la suite (et d'ailleurs, ce Tigrex est particulièrement con si je puis me permettre ^^)
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Message par Yian garuga anonyme Ven 28 Fév 2014 - 0:26

Yop, me revoilà pour un nouveau chapitre ^^ Je sais, j'ai mis encore un mois pour posté, désolée... Mais du coup, j'ai plein de nouvelles idées =) Découvrez à présent la suite des aventures de Derpy le Tigrex !  La suite, j'espère que vous aimerez... Désolée des blocs de narration, je vois mal Adamant parler solo tout le temps ^^'

Chapitre XVI


                La pauvre créature vola dans les airs avant de s’écraser. Impossible de savoir ce que c’était, le Tigrex l’avait complètement défigurée et il était déjà en train de l’avaler. Adamant fit la moue par dégoût et alla se poser plus loin. Il aiguisa son arme en attendant que son « compagnon » de fortune finisse son déjeuner. Le jeune homme regarda devant lui, un long canal gelé par le froid s’étendait au loin, leur seul passage pour rejoindre l’autre versant de la montagne le plus rapidement possible. Mais le problème, c’était le wyvern, il était suffisamment lourd pour écraser les os de ses proies en se jetant à peine dessus, alors s’il montait sur le lac gelé, doué comme il était, il n’arriverait qu’à détruire la surface et il tomberait à l’eau pour toujours. Il savait que ça allait arriver, c’était indéniable. Pourtant, Adamant voulait absolument passer par là, peut être pour se débarrasser de cet animal qui le mettait constamment sur ses nerfs… Il se retourna et vit le Tigrex arriver au triple galop vers son nouveau maître, il glissa malgré ses énormes griffes sur deux bons mètres avant de se rendre compte que la surface sur lequel il se posait était synonyme de danger. Il bondit en arrière, manquant de décapiter Adamant et se mit à grogner et à gratter le lac gelé. Le chasseur se remit de son assassinat manqué et regarda tristement la bête affronter de l’eau.

« Mais quelle genre de bestiole peut être aussi… retardée que ça ? Reviens-là, idiot, on va s’en sortir… Je passe en premier et tu vas me suivre calmement. »

En entendant la voix de son maître, le wyvern dressa sa tête et le regarda, incrédule. Il se mit soudain à humer l’air, ses écailles se soulevèrent un instant. Il regarda le sommet de la montagne pendant un court instant avant de revenir silencieux vers Adamant. Il le poussa avec son museau et attendit qu’il mette le pied sur la surface glacée. Le chasseur s’exécuta et commença à marcher tranquillement, il mit deux mètres entre lui et le Tigrex, puis cinq, puis dix… Mais l’animal n’avançait toujours pas. Il siffla même pour l’appeler, mais ça ne suffit pas. Il ne semblait pas décider à traverser cet endroit. Le wyvern émit un faible barrissement et baissa la tête. Adamant jura voir ses cornes se baisser un instant, à la manière des felynes lorsqu’ils sont tristes. Le chasseur revint vers lui en sifflant, il avait remarqué que cela rassurait son animal de compagnie et pouvait lui communiquer que l’endroit était sans danger. Il tendit sa main vers la tête de l’animal qui claqua des dents et recula en grognant.

« Tu n’as pas confiance ? Allez, viens gros tas, tu vas le faire. Ton maître m’a demandé de m’occuper de toi et je ne vais pas te laisser mourir de faim ici. Allez viens… Je n’ai pas envie de t’attacher à ma ceinture, ce serait trop dangereux au cas où il te prenne l’envie de sauter partout… Je sais que tu ne comprends pas un mot de ce que je raconte, mais je suis sûre que ma voix te rassure, alors tu te bouges avant que je ne vienne te botter ton gros derrière écailleux… »

Le Tigrex claqua des dents, le ton du jeune homme ne lui convenait sûrement pas, mais il se mit à bouger. Adamant montra les troncs d’arbres sur les rives, s’il avait peur, il n’aurait qu’à se jeter sur un de ces arbres pour ne pas tomber… Le problème, c’est que l’animal pouvait bien faire huit mètres d’envergure, hors la rive faisait à peine un mètre, alors ça ne serait pas vraiment d’un grand secours, mais il ne dit rien. Ils marchèrent lentement, à chacun de ses pas, le wyvern reniflait la couche gelée et émettait un faible gémissement. Le jeune homme commençait à en avoir marre de cet animal stupide… la vie dans une cage ne l’avait pas réussi… A moins qu’il ne fut comme ça depuis le début de sa vie. « Il n’a pas été gâté le pauvre… » Soupira Adamant en marchant, il rendit alors compte que son protégé n’était pas derrière lui. Il se tourna rapidement et le trouva la tête dans l’eau, par un trou qu’il avait creusé par ses soins. Pas une, pas deux, le numéro XI se précipita aider l’animal.

« Tu vas te noyer, crétin ! » Hurla-t-il « Sors de là ! J’ai encore besoin de toi pour battre une ou deux armées ! »

Il tira la peau flasque du cou, mais il n’arriva pas à faire retirer le Tigrex de son nouvel habitat, puis contre toute attente, l’animal remonta sa tête. Il regarda Adamant un instant, puis ouvrit ses mâchoires pour laisser sortir une vingtaine de poissons qui s’écrasèrent sur les pieds du chasseur, ébahi. Il regarda le wyvern sortir de nouveau un attelage, le jeune homme était incapable de compter le nombre de nageurs qu’il avait sorti en deux coups de dents. Il se mit à les ramasser et à les glisser dans une des poches de son sac. Avec tout ça, il survivrait des jours entiers ! Il mit même un peu de neige pour les garder au frais, avec le froid ambiant, il n’y aurait pas de problème. Le Tigrex le repoussa pour se mettre à manger.

« La vache ! Ton estomac est un gouffre sans fond ou quoi ? Je comprends mieux pourquoi t’hésitais à marcher dessus… Tu cherchais le bon point… » Ricana Adamant en ramassant d’autres poissons. « Eh, t’es pas mauvais en plus, ils sont à peine découpés… Je t’ai vu beaucoup moins fin que ça… »


Le wyvern leva soudainement la tête. Adamant se leva alors, regardant dans la même direction que lui. Que se passait-il ? Il était devenu complètement immobile, au point de n’avoir même pas avalé le poisson qui lui pendait au coin de la bouche. Le chasseur put presque sentir les battements violents du wyvern. Il s’approcha de lui et tenta de discerner quelque chose à travers… la tempête. Il ne s’était même pas rendu compte qu’un blizzard avait émergé, il était tellement concentré… Non, même concentré, il l’aurait vu, ça s’était levé en un clin d’œil. Le Tigrex fouetta l’air de sa queue et se mit à rugir. Adamant dut se boucher les oreilles tellement il était proche, s’en fut douloureux. Les yeux turquoise du Tigrex semblèrent se refléter en face… Sauf que ce n’était pas un reflet. Entouré d’un bouclier venteux tranchant, un nouvel arrivant fit face, la tête droite, le menton relevé comme un noble, des écailles métalliques sur lequel rebondissait la neige, des cornes innombrables sur le front. Pas de doute possible, ils avaient bien là le Kushala Daora du premier jour. Il marchait noblement vers eux, ses yeux brillaient tels deux fantômes bleutés. Adamant recula et prit son arme en main. Un instant. Il avait pris son arme plutôt que ses jambes à son cou ? Que lui arrivait-il ? Etait-ce l’imposante figure du Tigrex qui le sentait en sécurité ou était-ce un instinct de chasseur en marche…


Quel que soit la raison de sa venue, le dragon ancien s’arrêta pour regarder ses deux proies. Il tourna la tête vers Adamant qui tentait furtivement de le contourner, mais il était bien impossible de se cacher dans le vent du dieu des tempêtes. Le chasseur se souvint de ce que son livre racontait sur les monstres tels le Kushala Daora : ils sont tellement rare que ceux qui les ont chassé entre dans la légende. On ne sait presque rien de ces dragons, leurs intentions, leurs lieux de vie, leurs proies… On sait juste qu’ils sont quasiment introuvable et qu’ils influent sur le climat et les différents écosystèmes…
Oui, cet animal était bien le maître des vents, aucun doute la dessus… Sa présence imposait tellement de force qu’Adamant plia devant lui. Le Tigrex ne semblait pas décidé à attaquer… Qu’attendait donc ce dragon ? Ses ailes reliées directement à son corps se mirent à bouger comme un papillon. Les deux compagnons de fortune reculèrent. La queue du dragon apparut dans leur champs de vision, avec au bout, planté dans la colonne vertébrale de métal, un morceau de chair… humain. Il y avait encore les traces d’une armure autour. Adamant fut pris d’un haut-le-cœur, il vomit sur le côté. Le Kushala Daora jeta le morceau de viande au loin, c’était un avertissement. Qui avait bien pu se faire tuer ainsi ? Le jeune homme jeta un coup d’œil dégouté à l’armure déchiquetée… ça ressemblait  à celle des hoplites. Soit c’était un espion, soit une victime de l’attaque qui avait fui et c’était retrouvé face à un dragon ancien fortement énervé.


Le Tigrex rugit et passa à l’attaque en un éclair. Le Kushala Daora baissa à peine la tête pour éviter les griffes énormes de son ennemi. Il claqua des mâchoires et une bourrasque de vent balaya le wyvern. Cela paraissait tellement improbable, le poids du monstre était tel, un simple coup de vent qui l’aurait soulevé… Adamant saisit sa chance, il ne savait pas pourquoi, mais il avait l’instinct qui lui ordonnait d’attaquer. Il frappa vers le torse du dragon, mais la lame de sa lance n’atteignit même pas la carapace métallique, il luttait contre le vent pour tenter de l’enfoncer à travers cette armure impénétrable… Le Kushala Daora regarda le garçon… ses yeux turquoises brillaient toujours. Il dissipa le vent autour de lui, comme pour jauger le chasseur en face de lui… Mais l’arme rebondit contre l’énorme carapace.


Le jeune homme recula… Son souffle était incontrôlable, son cœur palpitait à une vitesse folle et ses membres tremblaient… Tant de puissance émanait de cette créature qui semblait irréelle. Il se demandait comment il avait pu tomber sur cette bête majestueuse, il implora le destin de le sauver, à une nouvelle fois. Le Tigrex revint à l’attaque, profitant de la disparition du vent, il sauta au-dessus d’Adamant les crocs sortis et les griffes bien écartées, telles des lances qui visaient les défauts d’une armure impénétrable. Le Kushala Daora l’accueillit les ailes ouvertes, puis il fit un bon en arrière au dernier moment pour éviter l’assaut sauvage de l’animal enragé. Le combat était désespéré. A chacune des attaques du Tigrex, le dragon esquivait ou se protégeait avec son bouclier venteux. Adamant eut une idée, il sauta vers son compagnon de quatre mètres et frappa les écailles en direction du Kushala Daora. Double surprise pour les monstres : Le Tigrex repoussa Adamant tandis que le feu suivit le cours du vent et s’écrasa contre les écailles métalliques en se dissipant en étincelle.


Cela n’avait été d’aucune utilité. Le dragon lui-même c’était arrêté pour comprendre l’objectif de la technique. Il se concentra de nouveau sur le Tigrex, il ouvrit sa gueule couverte de crocs et laissa échapper un rugissement effrayant… Le son était tellement inhabituel qu’Adamant se boucha les oreilles. Puis vint l’attaque du Kushala Daora : il lâcha littéralement une tornade horizontale vers ses deux proies. Le Tigrex encaissa, mais le chasseur vola et s’écrasa contre l’une des ailes de son compagnon. Ce dernier le regarda et le souleva avec ses crocs pour le remettre debout, mais à chaque fois que les pieds du jeune homme touchait le sol, il retombait. Il finit par s’appuyer sur sa lance, mais l’attaque qu’il avait reçue était d’une telle puissance, il était sonné et n’en revenait pas. Le dragon ancien s’approcha peu à peu, avec sa démarche noble. Il se dressa sur ses pattes arrière pour paraître gigantesque et se laissa retomber au sol. La tempête couvrit le son du craquement de la glace… malgré ça, le Tigrex sentit la vibration, il leva les lèvres en signe de menace au dragon qui restait à présent impassible, attendant que son œuvre soit mise en place.


Adamant regarda le Kushala Daora avec un œil féroce. Il avait rencontré tant de créatures dans cet enfer que cette soi-disant merveille lui inspirait du dégoût. Il marchait comme les rois, se battait comme un lâche derrière son bouclier de vent et le prenait de haut. Il reprit ses esprits et se redressa, il se mit à courir en criant vers le dragon. Celui-ci ne bougea absolument pas, c’était peut être qu’il attendait de voir jusqu’où irait ce petit homme. Il se fit littéralement balayer. Il vola sur une dizaine de mètres, une douleur indescriptible dans le dos. Dans son vol, il avait vu le Tigrex tomber sur la glace. C’était lui qui l’avait frappé, ce traître… Il aurait dû le laisser se débrouiller sur la glace tout à l’heure. Ou le tuer quand il en avait eu l’occasion, pourquoi se fiait-il à un wyvern ? Et une brute qui plus est ! Ce monstre était un danger vivant… Comment avait pu-t-il être si aveugle ? Il tomba contre le sol gelé et leva la tête vers le Tigrex, Adamant était prêt à en découdre avec lui, il se redressa, furieux et vit alors que désormais, son ancien compagnon était agripper à la glace comme un chat qui refuserait de prendre un bain. Il griffait la surface solide en rugissant. Il était tombé à l’eau… A la place d’Adamant. Le dragon ancien regarda son plan à œuvre. Il se tourna vers le jeune homme, ses deux feux follets bleus brillèrent une dernière fois avant de disparaître dans la tempête.


Le jeune homme se releva, voyant le Tigrex qui ne pouvait plus remonter, complètement coincé, qui se mouvait comme un ver, tentant de sortir de ce liquide froid dans lequel il se noierait sûrement. Adamant se rapprocha de lui, il pouvait bien le laisser là. Il n’aurait plus de problème comme ça, il fuirait dans les endroits les moins accessibles et se cacheraient le temps que la tempête ne se calme. Ou jusqu’à ce que le Kushala Daora ne le retrouve… Il regarda l’animal qui se calma soudain en voyant son maître s’approcher, mais il battait toujours des jambes pour sortir de son trou. Il lâcha un long gémissement vers Adamant qui le regarda, impassible. Lui-même était blessé, le coup que venait de lui mettre le Tigrex avait du lui casser deux ou trois côtes… de plus.

« Je ne peux pas continuer avec toi… » Commença-t-il. « Tu es trop dangereux pour moi… Tu es un monstre et de plus, tu es mon traqueur… Qui sait quand tu tenteras de me tuer ? Qui sait si ce n’est pas un piège d’Oregon ? »

                Le Tigrex réagit en entendant le nom de son ancien maître, il se mit à battre de plus en plus vite des pattes arrière. Il gémissait sans s’arrêter, déjà, une plaque de glace recouvrait la membrane de ses ailes à la surface. Ses griffes n’avaient presque plus de prises. Il s’arrêta un instant de bouger, regardant Adamant dans les yeux. Les pupilles du monstre étaient devenues… rondes. Il avait peur, on pouvait le sentir, même ses dents claquaient contre la glace. Il tremblait. Le jeune homme fit un pas en arrière, pris d’un énorme frisson. Cet animal paraissait tellement humain, il ressemblait à Adamant, effrayé par tout ce qui l’entourait, conscient que le piège dans lequel il était pris était mortel, qu’il en avait aidé à s’échapper… mais qui ne l’avait pas aidé en retour. Les griffes se mirent à se décrocher peu à peu… C’était un miracle que la glace soutienne le poids du wyvern. Le jeune homme hoqueta, il ne pouvait pas laisser cette créature-là. Il se tourna vers la berge, là où d’énormes troncs brisés attendaient qu’on les déblaye… Il se jeta sur un et tenta de le pousser, mais c’était bien trop lourd. Le Tigrex prit conscience de ce qu’essayait de faire son maître, il se calma un peu et reposa sa tête contre la glace, fermant peu à peu les yeux.
                Il tira de toutes ses forces, la douleur lui déchirait le moral et lui brouillait l’esprit. Il criait pour que le rondin bouge. La corde était désormais tendue et pouvait contenir le poids du Tigrex, mais l’arbre refusait de bouger.

«  Très bien… Si l’arbre ne bouge pas, alors c’est moi qui bougerais… »


                Il se précipita vers le Tigrex qui leva faiblement la tête, il attacha la corde au cou et aux cornes de l’animal, tel un harnais. La corde ne lâcherait pas, il se savait.

«  Allez mon gros, tu vas battre des pattes arrière et je vais te tirer… Je vais essayer, mais va falloir que tu m’aides. »


Il savait bien que l’animal ne comprenait absolument rien à tout ce qu’il pouvait raconter, mais au moins, il l’écoutait. Avant de se mettre à tirer, Adamant glissa deux petits troncs d’arbres entre les ailes du Tigrex, pour qu’il puisse s’appuyer dessus. Le jeune homme se mit en face du monstre, prit une grande inspiration et se mit à tirer comme il n’avait jamais pu, au point de se claquer les muscles, il n’en avait rien à faire. Le Tigrex se remit à se débattre hors de l’eau et il prit appuie sur les deux rondins. Ses écailles blanches sortaient peu à peu de l’eau. La glace craquait peu à peu sous son poids, mais ça n’allait pas les empêcher d’essayer jusqu’au bout. Les dernières côtes étaient désormais sorites… Le monstre avait même agrippait la corde avec ses mâchoires et tirait presque Adamant vers lui. Il sifflait avec les narines, sentant le bout de ses ailes sortir du piège. Une de ses pattes arrière fit surface et se planta dans la glace. Il rugit de triomphe et au lieu de continuer la démarche, sous l’eau, il brisa le liquide gelé et sortit sa queue et son dernier membre. Le jeune homme eut peur de cette brisure… Il regarda si cela n’avait pas causé d’autres fissures, mais il n’y avait rien à part le trou où était tombé le Tigrex. Adamant cria de triomphe en tombant à genou. Il était incapable d’aller plus loin. Il regarda l’animal se mettre à marcher normalement, se secouant pour faire tomber la coucher de glace qui avait commencé à le recouvrir. Il ouvrit les mâchoires et se dirigea rapidement vers son maître qui prit peur que l’instinct du monstre ait repris le dessus. Il se protégea mais ne sentit que le souffle chaud de l’animal avant de tomber dans les pommes.
 


Il se réveilla en fin d’après-midi. Il dut bien prendre deux minutes pour se rappeler de tous les évènements qui s’étaient passés depuis les deux derniers jours. Il se redressa en vitesse, en proie à un stress abominable. Il avait peur d’être dans la tanière d’un dragon métallique ou pendu par les pieds dans une quelconque grotte de glace… Heureusement, ce n’était rien de tout ça, il était allongé contre le ventre chaud du Tigrex, qui avait la tête posée sur ses ailes croisées, endormi. Il était très mal à l’aise de dormir sur un monstre de cette taille… Il se leva calmement pour éviter de réveiller l’animal, mais c’était peine perdue, ces sens étaient toujours aussi développés, même endormi. Le Tigrex ouvrit son œil en face d’Adamant, l’iris bleutée brillait faiblement dans l’obscurité. Il se redressa et s’étira comme un félyne. Il se leva et alla s’assoir, toujours comme ces félins, sur une espèce d’observatoire qui surplombait une partie de la montagne. Le soleil se couchait au loin, les dernières lueurs embrassaient les plaines et les collines. Adamant s’approcha du wyvern et s’assit à côté de lui, c’était époustouflant, la tempête avait totalement disparu et avait laissé place à un temps moins froid et plus agréable. Le monstre se positionna bien en face du soleil, la tête baissée vers le sol, il tentait de faire briller le plus de ses écailles blanches pâles.

« C’est magnifique… » Commença Adamant. « Tu t’imagines… Tous ce que le soleil illumine appartient seulement à une poignée d’humains arrogants… »

                Le Tigrex tourna la tête vers le jeune homme, puis il regarda haut le ciel, comme pour dire que là-haut, ce n’était à personne.

« Tu peux voler, toi, t’as bien de la chance… »
                
A nouveau, l’animal regarda son maître, puis ses ailes. Ses blessures n’étaient toujours pas guéries et Adamant y était un peu pour quelque chose. L’animal n’avait jamais été aussi silencieux, comme si toutes ses aventures l’avaient calmé pour de bon. Il baissa ses paupières et se courba encore un peu. Le jeune homme se pencha au-dessus du ravin. Ils étaient très hauts, mais en même temps, ils avaient fait une grande partie du chemin. Le lac gelé était juste en-dessous, le Tigrex avait fait une sacrée escalade, il avait dû porter Adamant sur son dos ou entre ses crocs. Le seul bé mol, c’est qu’ils n’avaient pas pu se soigner et que désormais, ils étaient mal. Le chasseur sortit des potions et des herbes médicinales. Il bue une des fioles et commença à mâcher de l’herbe. Il sortit son couteau de dépeçage et utilisa le pommeau de l’arme pour aplatir l’herbe. Il se leva et s’approcha des blessures du Tigrex. Ce dernier se tourna vers son maître pour surveiller ce qu’il faisait, mais quand il vit la pâte verdâtre, il ne réagit pas. Délicatement, Adamant l’appliqua sur les lésions, il sentit pour la première fois le pou de l’animal sous la peau, il était rapide, mais constant, c’était une mélodie qui montait parfois en crescendo, mais qui en quelque sorte, gardait toujours la même partition. Il restait une blessure près de la tête de l’animal, au niveau du cou. Ca allait devenir la partie délicate, enfin, si toucher un Tigrex ne l’était pas, s’approcher de ses points faibles ne seraient sûrement pas une partie de plaisir.
                Il fit deux pas vers le cou, les lèvres du wyvern se soulevèrent, montrant de belles dents blanches. Adamant lui fit signe de se calmer, il lui parla un peu, la plaie était laide et il fallait la soigner avant qu’elle ne s’infecte. Il leva la main vers, le Tigrex se tourna et en bougeant, il fit mettre son maître sur la blessure, sans le vouloir, il ne bougea plus, de peur de se faire mal. Le jeune homme étala la pâte et retira doucement sa main. L’animal s’était calmé mais regardait toujours le chasseur.
                Il leva le bras. Ses doigts s’étirèrent doucement, cherchant le contact du museau du monstre. Ce dernier grogna un instant, puis il se tut, voyant qu’Adamant avait fermé les yeux par peur. Il tremblait même, il avait besoin de ce contact, il avait besoin de cette confiance pour continuer. Le Tigrex sembla comprendre la profondeur du geste, il ferma les mâchoires et hésita un instant. Il ne dit plus rien, Adamant rouvrit les yeux et posa sa main entre les deux narines de l’animal. Les écailles étaient plus douces que partout ailleurs. Le Tigrex laissa échapper une longue expiration, il regarda son maître droit dans les yeux. Sa pupille était fendue, mais reflétait une lumière protectrice. Et depuis longtemps, le jeune homme sourit véritablement, il se sentait enfin en confiance et en sécurité ici. Le Tigrex regarda les dents de son maître apparaître. Il ne possédait pas les muscles nécessaires pour le faire, mais essaya de soulever ses lèvres comme lui. Adamant se mit à rire :

« Mon pauvre… ne refais jamais ça, c’est effrayant au possible… Si Lazulia te voyait... Je me demande si elle est toujours en vie, après tout ce temps. Elle défendait bien les wyverns, je me demande comment elle réagirait si elle voyait que je fais ami-ami avec un Tigrex… Hm, elle serait sûrement très heureuse. Ca en boucherait un coin aux rois, tiens, il me verrait débarquer sur le dos de leur jouet et ils prendraient leurs jambes à leur cou… A moins que… »


Il regarda son compagnon de haut en bas, c’était une véritable arme de guerre. Il possédait une carapace très résistante et ses griffes pourraient perforer les ballons. Il oubliait seulement les épieux blindés… Ce serait trop facile sinon. Il se rassit un instant, repensant à toute cette guerre qu’il devrait mener. Pourquoi ne pas s’enfuir à dos de Tigrex et repartir au loin. Il le pourrait, il était porté disparu et l’hoplite qui devait le rechercher s’était fait tuer par un dragon ancien. Le Tigrex soupira de nouveau et enfoui son museau entre ses pattes ailés, il regarda le soleil disparaître, laissant la place à la nuit dont lequel certaines étoiles brillaient déjà. Le jeune homme repéra celles qu’ils connaissaient bien… Il regarda les constellations apparaître une à une, les heures passaient oui, mais il se sentait tellement bien que ça ne le dérangeait pas. Même le Tigrex ne semblait pas disposer à partir, il n’avait même pas fin, ce qui semblait rare… Adamant se coucha sur le sol glacé, son armure était tellement chaude que ce n’était pas un problème. Il regarda son compagnon qui semblait très intrigué par les étoiles au point de lever la patte pour tenter de les attraper.

« Désolé de te dire ça mon gros, mais quand même, je me demande si tu le fais pas exprès, dis-moi… Tu vois bien qu’elles sont collées au ciel, ne va pas essayer de les attraper, elles sont trop loin… »
                
Le Tigrex le regarda en tournant la tête sur le côté. Il renifla Adamant couché au sol et lui attrapa la fourrure blangonga pour le redresser et le mettre debout. Ne comprenant pas trop, le jeune homme ne se fit pas attendre et se leva, l’animal lui montra son dos et lui fit signe de s’y installer.

« Je ne vais pas laisser mes affaires ici quand même… »
               
  Le wyvern se retourna et prit la lance d’Adamant comme un bâton dans la gueule et lui remontra son dos. Le chasseur ramassa tout de même son sac, ne comprenant pas cette soudaine migration et monta sur le dos de son compagnon. Il s’accrocha avec sa corde autour du cou énorme de l’animal et se retint comme il le pouvait. Le Tigrex ouvrit ses ailes et prit de l’élan. Il prit son envol et se laissa planer pendant quelques instants avant de prendre des courants ascendants. Ils montèrent plus haut que la première fois, ils purent apercevoir un peu plus la citée endormie, mais elle était loin. Le wyvern monta plus haut encore, jusqu’aux rares nuages qui trainaient encore à cette heure-ci. Il commençait à faire froid là-haut et Adamant n’était pas fâché de porter cette fourrure.      
                Le spectacle était magnifique. La Voie Lactée s’étendait jusqu’à l’horizon, couronnant le ciel nocturne, des amas d’étoiles étaient visibles à cette hauteur, de nombreuses étoiles étaient inconnues à Adamant, il regarda tout autour de lui, impressionné par le nombre d’objets qui pouvaient briller en même temps, comme les flammes d’une ville qui ne s’éteignaient qu’au jour nouveau. Chacune avait sa place prédéfinie, brillée d’une couleur unique et d’une intensité inégalable. Les parcelles d’espace noir étaient rares, qu’il le veuille ou non, il y avait toujours une petite lumière qui tentait de percer. Mais le plus fabuleux, c’est que les écailles du Tigrex reflétaient une partie de la lumière lunaire, à peine présente, seulement un croissant très fin, mais surtout celle des flammes célestes. Le jeune homme s’exclama :

« Il faudrait vraiment que tu vois ça… Ton corps… ruissèle d’étoiles… ! Et dire… Et dire que je ne t’ai toujours pas donné de nom… Ton maître t’avait donné quoi déjà ? Ah oui, rien. Bon, je vais bien trouver… Ludja m’avait raconté au coin du feu une légende… d’un chasseur, un grand chasseur qui se nommait Orion. Il était tellement doué qu’à sa mort, un dieu l’a transformé en une nuée d’étoile. Pour le coup, c’est pas mal, non ? »

                Le Tigrex tourna la tête vers Adamant et émit un faible vrombissement, s’il avait été énervé, il aurait grogné, alors le jeune homme pensa que c’était sûrement un signe de satisfaction.

« En plus, tu n’auras pas trop de mal à le retenir, il fait deux syllabes et comme tu es un peu limité... O-rion. » Répéta Adamant, le Tigrex fit une manœuvre pour le remuer en peu. « Je commence sérieusement à me demander si tu ne serais pas bilingue… Héhé, j’imagine la tête de Lazulia… Allez, rentrons, demain sera une grosse journée… »


                Le Tigrex, ou plutôt, Orion, fit demi-tour et plana tranquillement vers leur abri pour la nuit, sous le ciel étoilé. 




La suite... Hum... Quand je pourrais ! =D 
Merci à ceux qui me suivent, ça me fait toujours autant plaisir de lire vos commentaires ^^


Dernière édition par Yian garuga anonyme le Dim 1 Juin 2014 - 0:48, édité 1 fois
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Message par sabertiger Ven 28 Fév 2014 - 0:57

Super chapitre comme d'habitude ^^ vivement la suite donc et Orion est un sacré gogol vi... x)
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Message par Yian garuga anonyme Dim 1 Juin 2014 - 0:44

Après un long hiatus, je pense reprendre définitivement la série, mais je ne garantis rien. Voici la suite ! 




Chapitre XXVI


Orion passa la tête par-dessus le vide et se mit à renifler très fort. Adamant lui tira la tête par les cornes qui semblaient lui servir d'oreilles et le fit se taire en lui mettant le museau dans la neige. Le Tigrex renifla avec force la glace et se gratta dessus. Cet animal était une vraie calamité. Le chasseur se mit la main au visage et se remit à ramper vers le bord. Il passa la tête par-dessus le vide et regarda plus bas. L'avantage de son armure en Blangonga était que la fourrure le protéger intégralement du froid, jamais il n'avait ressenti ne serait-ce qu'un frisson et il pouvait rester coucher dans la neige pendant des heures. Là, il surveillait un groupe de personne en bas, mais il ne pouvait pas distinguer si c'était de bons ou de mauvais personnages. La tempête de neige faisait rage et il se doutait que le dragon ancien y était pour quelque chose. Il y avait cinq ou six personnes, dont une qui commandait les autres avec des ordres cinglants. Orion avait fini d'avaler de la neige et s'impatientait, il se leva et Adamant lui sauta au cou pour l'arrêter mais il tomba dans son espèce de saut et fit tomber quelques morceaux de glace sur les hommes plus bas. L'un d'eux en reçut sur la tête et regarda vers le haut. Le chasseur s'écrasa contre le sol et attendit. Le Tigrex l'imita mais en relevant les lèvres, montrant les crocs arrière. Même s'il avait voulu attaquer, il ne le fit pas, comme s'il attendait les ordres de son proto-maître. Il put enfin entendre un fragment de conversation :
 
- ...devait être un blango ou un anteka.
- Mais ça reste bizarre, soyez sur vos gardes. En tout cas, toi et toi, vous allez de ce côté, c'est la dernière fois où on a pu voir la sixième compagnie... Les Rois veulent savoir si un des chasseurs est vraiment mort... Si vous trouvez le corps du onzième, vous aurez une prime, alors bougez-vous.
- Il a sûrement disparu ou s'est fait bouffer par le Tigrex... (Orion leva la tête comme s'il reconnaissait son nom) Faut dire, personne peut tuer un tigrex avec si peu d'équipement, à mon avis, il s'est fait éventré et a crevé dans un coin.
- On s'en fiche, cherchez au moins mes hommes. C'est la deuxième compagnie qui disparait dans la campagne, alors faîtes gaffe. Si vous êtes deux, vous serez plus discret. Allez, les autres, en route. (Le petit groupe s'éloigna laissant les deux gardes seuls qui tournèrent la tête vers l'autre côté)
- Fait chier, on va se faire buter à coup sûr.
 
Le Tigrex bondit à ce moment là sur le premier homme et lui planta son énorme mâchoire dans la gorge et le décapita. Adamant se leva soudainement et regarda son compagnon wyvern faire, il ne vit pas tout ce qu'il se passait, mais il l'appelait pour qu'il revienne. Un cri déchirant se fit entendre et un fracas terrible. Orion remonta en quelques secondes, le corps d'un homme dans la gueule, il le posa devant le chasseur qui se cacha les yeux un instant à la vue du tronc humain devant lui. Il devait s'y faire, la violence était omniprésente et si le Tigrex lui avait ramené ça, ça semblait important, d'ailleurs, il semblait drôlement nerveux, il reniflait l'air et surveillait en contre-bas. Il s'agenouilla et préféra éviter de croiser le regard du mort, qui devait présenter la terreur. C'était un hoplite, assez gradé apparemment et en vue de son arme assez belle, il devait être dans les bons guerriers. Adamant lui retira l'épée de ses doigts figés qu'il dut casser avec dégoût pour récupérer l'arme qu'il rangea à sa taille avec le fourreau de l'hoplite que tenait Orion dans sa gueule. Il se mit à grogner et se positionna prêt à bondir en bas. Adamant palpa les poches de l'homme et trouva un sac avec des fournitures remplie à ras-bord. Il le mit en bandoulière et prit sa lance, il avait effectivement entendu du bruit, c'était l'un des hoplites qui revenait en arrière... Belle erreur de sa part. Orion bondit et lui planta les griffes dans le dos, lui retirant pratiquement la cage thoracique tellement il était lourd par rapport à l'homme qui ne se rendit pas compte de sa mort. Le Tigrex renifla le cadavre et leva le museau vers son maître qui regardait, assez affolé, les bonds de l'animal était trop rapide pour qu'il puisse les suivre. Il tenta de le rejoindre rapidement, mais le vent le menaçait trop, alors ce fut l'animal qui remonta. Il était couvert de sang qu'il léchait avec vigueur. Il avala un morceau de chair coincée entre ses griffes, qui finit définitivement par faire vomir le peu qu'il restait dans l'estomac d'Adamant.
Plus tard, ils se remirent en route après que le jeune homme ait fini de manger une ration qui était dans le sac du défunt hoplite. Apparemment, personne ne soupçonnait rien, et si on tentait de les trouver depuis les cieux, ils seraient invisibles. Le pelage neige de la fourrure de blangonga et les écailles blanchâtres du wyvern étaient indiscernable, même à très courte distance. Pour cela, ils profitaient de leur discrétion. Mais c'est en fouillant le sac de l'hoplite qu'Adamant comprit qu'ils ne resteraient pas longtemps dans cette endroit. Il découvrit une lettre à l'ordre de tous les hoplites, appelant à la préparation de l'armement de la Cité. Une guerre se préparait :
"A tous les hoplites,
Préparez l'armement de la Cité, une guerre se prépare. Nous aurons besoin des balistes et des canons les plus performants qui soient.
Les dragonniers sont priés de rentrer le plus vite possible au quartier général pour recevoir l'armement nécessaire à leur monture. Les pics à dragons sont de nouveau en création et nous attendons de vous le meilleur.
Les esclaves seront fournis si nécessaire.
 
Votre commandant et roi, Coron."
Coron, le roi des rois, le chef de la colline, père des armées et gouverneur des dragons. Cet homme portait un millier de titres, mais jamais il n'avait fait preuve de sa force en dehors de la Cité. En soit, c'était une belle mascarade... Comme partout dans ce pays. Adamant rangea le papier qui pouvait s'avérer important pour la suite, surtout qu'il ignorait l'existence d'un groupe de guerriers chevauchant les dragons. Il imagina déjà des énormes lances qui se levaient face à une armée volante qui réduirait tout depuis les cieux... Sans chasseur, qui tuerait les wyverns ? Il se posa franchement la question, s'il y a bien des hommes de l'autre pays qui viennent, combien y aura-t-il de chasseurs ? Très peu sûrement, ce ne sont pas des soldats. Il fallait au plus vite rejoindre la résistance et si Oregon disait vrai, qu'il était un agent caché, il devait savoir pour tout ça. Adamant fit signe au Tigrex de bouger, il le suivit en tirant la langue comme un canidé et en gambadant dans la neige, il mangea un ou deux petits mammifères qui couraient trop bruyamment. Orion était tout de même un sacré spécimen, Adamant n'arrêta de se le répéter, en plus de ça, ayant grandi dans une cage, il paraissait assez petit pour un "gros" wyvern.
Les deux compagnons s'arrêtèrent sur une balustrade de glace où ils purent voir la Cité et la montagne de feu. Les deux étaient cachées par moment par la tempête de neige, mais cela restait facile à voir. Orion renifla l'air en direction du volcan et fit racler ses griffes, c'était la première fois que le jeune homme le vit faire de telle sorte, ses pattes arrières se plièrent légèrement et la tête se baissa un peu bas, il griffait le sol comme pour intimider un volcan. C'était ridicule, en effet, mais c'était peut être significatif pour l'animal. D'ailleurs, ce dernier se tourna ensuite vers la ville, puis d'un coup, il leva la tête, il avait entendu du bruit plus haut, il fit tomber Adamant avec sa lourde queue et il se mit au-dessus de lui pour le protéger, puis il baissa sa tête et devint invisible. On entendit très vite des voix :
 
- Ils ont fuis ou ont été tué ?
- Ils sont morts, ça ne fait aucun doute. On a retrouvé trois cadavres, les hommes que l'on avait laissé un instant seul sont cela. Il faut annuler l'ordre de recherche, ça fait trop de temps que l'on sillonne cette montagne, à force, on va tomber sur le Kushala et on va crever comme des rats à cause de son bouclier.
- Mais on a des bombes flash, ça pourra l'empêcher d'utiliser son vent contre nous, et pendant ce temps, on pourra en profiter pour fuir, il sera assommé quelques secondes.
- Ouais mais n'oublie pas que c'est un dragon ancien, on est pas des chasseurs et Dracir n'est pas dans le coin pour chasser. Il a été appelé à la Cité, apparemment, l'idée de chasser l'a tellement rendu énervé et impatient qu'il était parti seul pour débusquer les fuyards et que finalement, il a était rappelé à l'ordre par notre roi. On raconte qu'il a buté le messager en entendant la nouvelle et qu'il a obéit.
- Le barge. J'aimerai pas l'avoir sur ma route.
- Au moins, il est avec nous. S'il y a une insurrection, il pourrait se faire toute une armée à lui seul et son arme suprême et...
 
Il y eut un rugissement qui se fit entendre. Les hoplites se tournèrent sûrement vers le bruit car on entendit leurs armes s'entrechoquer et un "Vous avez entendu ?!". Ils se mirent en mouvement. Ce n'était pas le cri du Kushala, il en était certain et Orion semblait moins nerveux que lorsqu'ils le rencontrèrent. Non, c'était plus faible, mais cela restait terrifiant. On aurait dit qu'un énorme rocher aurait pu rugir. Orion souleva Adamant par le dos et le traîna en sautant pour aller plus vite. Le jeune homme se laissa faire et vit non loin d'eux les hoplites en mouvement. Puis l'un d'eux remarqua une légère perturbation dans l'air et montra du doigt le Tigrex quand il comprit ce que c'était. Deux épieux fusèrent dans leur direction, tirés avec une précision mortelle. Orion pila net et projeta Adamant en arrière, les deux tombèrent mais évitèrent les armes. Les hoplites glissèrent sur la neige et encerclèrent rapidement les deux compagnons. L'un d'eux sortit une fusée éclairante, mais Adamant ne lui laissa même pas le temps de la tirer et lui envoya un couteau dans le bras. L'arme se planta dans l'armure mais fit quand même lâcher l'arme à l'homme qui grogna de douleur. Ils dégainèrent leur glaive et leur poignard. Deux d'entres eux se battaient avec ses armes, l'un avec deux masses édentées et le dernier avait une lance qui pointait le cou du Tigrex et menaçait de s'enfoncer à tout moment, ce qui gardait l'animal immobile. Son souffle faisait fondre la neige alentours mais ne faisait pas reculer le courageux soldat.
 
- Bordel, c'est le numéro XI, il est en vie. Envoyez tout de suite une fusée !
- Elle est tombée dans la neige, je la cherche. Tenez le Tigrex, sa peau sera pour le maître.
- Regardez comme il a l'air faible, sa peau n'est même pas jaune. Pauvre bête, je vais la tuer tout de suite.
- Non ! Rugit Adamant. Je ne partirai pas prisonnier. Battez-vous !
- Ha ! Ha ! Ha ! Rigola celui qui semblait être le chef. Tu crois avoir une chance ? Un contre 4 ? Si tu bouges, ton Titi se fait tuer.
- Essayez pour voir...
- Soit, tuez-le.
 
Le lancier hocha la tête et se jeta en avant sur le monstre. La lance ricocha contre l'épaisse carapace. Adamant se jeta au sol et Orion fit un tour sur lui-même en rugissant. Le jeune homme dût se boucher les oreilles quand il entendit le cri, mais il se releva aussitôt et embrocha l'un des gardes avec le glaive. Le chef fit une fente vers lui, mais il l'esquiva et bloqua un deuxième coup avec le manche de son arme. Orion bondit sur le lancier qui se protégea derrière son bouclier et qui tenait malheureusement le coup. Le numéro XI se fit repousser par le chef d'un coup de pied et enchaîna avec un coup d'estoc dans son flanc. L'armure ne se déchira pas et ne se plia pas. L'homme parut surpris et reçut un coup de masse dans le nez, le lui brisant totalement. Le lancier vola dans les airs en criant et atterrit vingt mètres plus loin. Il en restait un... qui tenait la fusée dans la main. "Non !" cria Adamant et se fut trop tard qu'il vit la colonne rouge s'élever dans le ciel. Tout de suite, on entendit des cliquetis, un grondement et un coup de canon...
"Orion, il faut partir, maintenant !"
Le Tigrex baissa son aile et il l'escalada en courant. Ouvrant grand ses membranes, il se mit à courir et se jeta dans les airs."Pas par les airs !" Cria Adamant, mais c'était trop tard. Deux petits ballons de chasse surgirent du brouillard et arrivèrent sous la fusée qui brillait toujours, puis ils aperçurent le wyvern en vol et se mirent en chasse. Ils ne voyaient sûrement pas Adamant car aucun cor ne sonna. Deux énormes javelots furent propulsés et sifflèrent près du Tigrex qui grogna en les évitant. La taille de ces armes étaient incroyables, elles étaient sûrement uniquement utilisées pour la chasse aux gros monstres. Un filet fut projeté comme une balle et se déploya au-dessus de l'animal. Adamant le découpa en l'air avec son glaive volé et put alors protéger son ami. Ils allaient vite, aussi bien eux que les ballons. D'ailleurs, ces derniers faisaient de belles manipulations et purent vite rattraper Orion. Le Tigrex rugit et ferma ses ailes d'un coup, Adamant retint sa respiration et planta les griffes de son armure dans la carapace. Orion fut propulsé en arrière, causé par la perte de vitesse et le repli des ailes. Il atterrit sur la toile d'un des ballons, Adamant pendait à son cou, il n'allait pas tenir longtemps, il se laissa tomber sur le cockpit et esquiva une balle d'arbalète qui explosa en l'air. Orion s'attaqua à la toile et la déchira, l'air s'échappa du zeppelin qui perdit de l'altitude à une vitesse exponentielle. Le chasseur sauta dans le vide avant d'être entraîné avec le ballon. Ce fut l'idée la plus stupide qu'il n'eut jamais eu. Il allait toucher terre dans quelques secondes et allait s'écraser. Orion arriva à le rattraper au vol, mais non sans dégât, il le tenait avec ses pattes-arrière mais avait perdu beaucoup d'altitude, les pieds d'Adamant touchaient presque le sol et à cette vitesse, il se briserait les jambes. Le Tigrex rugit et essayait de remonter, mais rapidement, le jeune homme comprit où était le problème : la patte-arrière gauche ruisselait de sang, des plombs étaient fichés dans la peau et sûrement à la base de la patte. Le ballon tira un de ces javelots meurtriers qui se planta heureusement dans le sol, mais c'était loin d'être la seule arme. Ils avaient tout un arsenal et des bolas touchèrent le cou d'Orion qui siffla et dut bientôt à atterrir tellement les armes pesaient lourds. Il avait largement dévié sa trajectoire à cause des poids et replia les pattes arrière, rapprochant Adamant de lui qui fut bientôt enveloppé par le monstre. Il sentit le terrible atterrissage qui ressemblait plus à un écrasage.
Il arriva à se relever aidé par son arme. Il ne voyait rien, il secoua la tête et tata la poche des mains à la recherche d'une de ces potions qui étaient des soins très utiles. Il en but une et lâcha le récipient dans la neige, puis il couvrit ses yeux à cause de la neige et lorsqu'il put enfin voir, il baissa les bras. Il y avait en face de lui une trentaine d'hommes, des hoplites et deux sycophantes habillés de rouge. Il entendit un faible grognement dans son dos : c'était Orion qui se redressait doucement en léchant sa plaie sur la patte et ensuite, sur sa patte ailée. Les hommes étaient guidés par un général, une armure dorée qui brillait légèrement. Il retira son casque et montra un visage barré de nombreuses cicatrices et d'une barbe assez longue, taillée comme il le fallait. Il s'avança, faisant attendre ses troupes et parla à Adamant avec une voix forte que la tempête ne puisse couvrir :
 
- A ta place, je me rendrais calmement. Tu es encerclé, on en a après ton Tigrex, si tu nous le laisses, on te laisses partir.
- Me prenez pas pour un idiot, je sais que vous traquez les concurrents. Si je me laisse faire, vous allez m'emmener et sûrement me torturer pour avoir des informations sur des choses que j'ignorerai !
- Calme-toi, mon enfant, ça sera moins douloureux si tu poses ta lance par-terre, tu as ma parole. T'es encore jeune, pense à toutes les choses que tu pourras faire une fois libre.
- Vous dîtes ça alors que j'ai été enrôlé dans ces jeux ?! Vous êtes idiot ou simplement naïf pour croire que je suis bien content d'être là ? Vous êtes des soldats et c'est un Tigrex, vous n'avez aucune chance.
- On est des soldats, ouais, mais toi t'es un gamin, et on sait bien tuer les hommes, crois-moi. Surplus numérique, ton Tigrex va mourir sous les coups avant d'avoir tué mes hommes. Vous êtes deux contre trente. Bataillon 7 et 8, en position, tuez le Tigrex.
- Ils ne sont pas seuls ! Rugit une voix par-dessus les vents.
- Qu'est-ce que c'est ? Cria le général. Tenez vous sur vos gardes !
- Adamant, éloigne toi du Tigrex ! Cria une autre voix. On l'a en ligne de mire, on tire, il meurt.
- Non ! Ne tirez pas ! Il est avec moi !
- Soldats, engagez le combat !
 
Les lanciers se mirent devant et déployèrent leur bouclier en avançant lentement, quand d'un coup un monstre détruisit un mur de glace avec son crâne couvert de neige et de couleur jade. La glace s'abattit sur les soldats surpris et un énorme wyvern bipède apparut quand toute la neige retomba. Adamant avait déjà vu ce monstre, c'était un barroth, ils en avaient vu un avec Lazulia les premiers jours. Sauf que la bête était couleur verte et avait des cristaux sur le dos. La bête possédait deux pattes avant repliées contre le corps, de puissantes pattes arrière qui écrasaient tout ce qui était sous les griffes et une queue articulée avec le bout plus plat qui servait sûrement de masse. Son crâne massif cachait de petits yeux sous l'épaisse carapace qui servait de marteau sur tête. Le Barroth rugit et se secoua, d'énorme bloc de neige tombèrent sur les hoplites encore sous le choc, leur équipement devint lourd, mais ils commencèrent à attaquer le wyvern brute qui balaya quatre ou cinq soldats. Adamant put apercevoir une épaisse chaîne qui tenaillait la gueule du monstre, et sur le dos, un homme familier... C'était Mikhailov ! Et non loin de lui, avec une armure nouvelle en fourrure blanche, deux épées faites avec ce qui semblaient être des crocs jaunes orangés, Mijolnir. Elle tenait en équilibre sur la bête tandis que le rustre chasseur tenait l'épaisse chaîne et donnait des coups de pied dans deux entailles sur les flancs de la bête qui saignaient et qui devaient servir à contrôler le Barroth. Le général ordonna aux archers et aux artilleurs de tirer et ils s'exécutèrent, rapidement, le bipéde rugit de terreur et de douleur, car même si rien ne perçait les cristaux, il sentait de puissant choc dans ses côtes et ses flancs, sans compter que Mikhailov n'avait pas de protection, simplement le droit d'esquiver. Mijolnir sauta sur la tête du monstre en bloquant ses sabres dans des fissures de la carapace et cria à l'animal de se replier. Le général lança les sycophantes, les plus doués de ses soldats, pour les poursuivre. C'était tout de même d'anciens gagnants des jeux, mais souvent endoctrinés selon le sycophante bleu, Talos. Ils savaient sûrement mieux chasser que le jeune homme.
Une fois le chaos passait, les soldats firent le compte, trois des leurs étaient morts écrasés. Ils ramassèrent leurs armes et laissèrent les cadavres pour s'approcher plus d'Adamant, pointant les armes sur lui. Orion était resté calme mais cette fois-ci, les veines sous sa peau virèrent au rouge et ses yeux s'imbibèrent de sang. Il montrait les crocs, mais la main d'Adamant l'empêchait de se mettre en action, car s'il bougeait, il ne serait peut être pas tué, mais le chasseur oui. Alors il devait attendre. Le général secoua la tête en regardant où était parti le bipède et revint à sa proie d'origine. Mais il y avait désormais quelqu'un sur son chemin. Une petite silhouette, un felyne, avec un chapeau plat et un katana dans une patte. La fourrure grise volait avec le vent, il leva ses yeux dorés vers le général qui sembla perplexe.
 
- Ludja, murmura Adamant, n'en croyant pas ses yeux. Tu es en vie.
- Dès qu'on a vu la fusée, on a su que c'était les nôtres qui étaient en danger, expliqua-t-il sans se retourner. Nous ne sommes plus seuls, nous allons pouvoir reprendre nos droits, une armée est en route, si elle vient conquérir ou reprendre notre pays, peu importe, ce sera toujours mieux que maintenant.
- Foutaises, rugit le général. Notre nation est en paix depuis trop longtemps, vous ne serez pas trois ou quatre pour prendre la Cité, elle a été bâti pour résister à l'attaque de dragons anciens, et vous croyez que des hommes peuvent nous vaincre ? Rendez-vous, et votre mort sera brève.
- Sur mon honneur, mon pays, mon peuple, je ne poserai jamais les armes pour les tyrans, dit haut et fort le felyne en se mettant en position de combat. Préparez-vous soldats, la lame du vent approche...
- Un contre tous, tu as perdu d'avance, ricana le général. Les felynes sont des bons à rien, on ne le répétera jamais assez.
- Si vous êtes tous mes adversaires, alors je vous vaincrai un à un, car ma volonté est supérieure à celle de  100 hommes. Adamant, fuis, ne t'inquiète pas, elle te montrera le chemin. Tu as dit que tu ne voulais pas devenir quelqu'un d'extraordinaire..? Réfléchis-y à deux fois, car tu l'es déjà. Ramène la paix dans notre pays. Nous nous reverrons dans une autre vie.
 
Ludja s'élança sur le général qui recula derrière les boucliers des lanciers. Le felyne sauta au-dessus d'eux et trancha la gorge d'un premier puis rebondit sur ses épaules et enfonça sa lame dans l'épaule d'un second, son agilité prenait le dessus, et bientôt, il retomba au sol, sur ses pattes, trois hommes tombèrent , le dernier avait les tendons coupés et hurlait à la mort. Les deux autres tombèrent sans vie. Le général se mit à reculer frénétiquement et ordonna aux soldats d'en venir à bout, il tira une fusée et se fut le signe de départ d'Adamant. Il sauta sur le dos du Tigrex et lui fit signe de partir, l'animal s'exécuta, courant aussi vite qu'il le put. Puis en se retournant, le jeune homme put voir la suite du combat.
Ludja fendit le corps d'un hoplite avec un marteau, il sortit sa lame à l'horizontal et trancha le bras d'un autre. Il bondit en arrière et évita ainsi un coup d'estoc. Il roula sur le côté et de son autre main, il prit de la neige. Il la jeta dans les yeux d'un hoplite qui dut essuyer son casque et se faire transpercer juste après, mais tenant toujours debout, Ludja l'escalada et sauta de ses épaules pour enfoncer sa lame dans l'épaule d'un artilleur et lui trancha la main droite, puis il lança son arme sur un autre puis se mit à courir à quatre pattes et bondit récupérer la lame, finissant le travail. Le sang recouvrait son armure, mais pas une seule seconde, il n'arrêta sa danse mortelle. Il était aussi rapide que le vent, paraissait invisible et était trop petit pour se faire tirer dessus. Il sauta sur l'un des guerriers et lui enfonça la lame dans le bras, mais cette fois-ci, il reçut de la résistance. L'hoplite tint le coup et donna un coup de crosse dans la tête du felyne. Son chapeau se craquela et une fente apparut pour l'oeil droit. Ludja avait une narine en sang, mais n'abandonna pas, il trancha la cuisse de cet homme et lui coupa la gorge quand il tomba. Puis il reçut une balle dans le dos. Il ne remarqua qu'après qu'elle lui avait transpercé l'épaule gauche. Il se tourna vers le tireur et lui jeta son arme à la tête. Puis il la récupéra en courant et achevant le soldat, il se retourna vers un autre artilleur qui tira du plomb dans sa direction. Toutes les billes fusèrent et quelques unes touchèrent le petit être qui mit un genou au sol, mais d'aida de son katana pour se relever. Son armure n'avait pas tout absorbé. Il avait une petite entaille sur la tempe, par chance, la balle ne l'avait que frôlé, sa respiration avait accéléré et il souffrait. Mais il n'avait pas le temps d'avaler une potion où quoi que ce soit, le prix à payer serait trop cher. Il ne restait plus beaucoup d'homme, mais encore une bonne dizaine qui couraient soit vers lui, soient fuyaient. Le général leur rappela que s'ils fuyaient, ils seraient décapités, mais certains préférèrent mourir sous la hache alliée que sous la lame de vent du felyne. Le général déploya une hache immense de combat qu'il ne semblait pas savoir bien manier. La tempête s'était arrêtée, comme si même les dieux voulaient assister à ce combat sans parasite. Ludja évita un coup de hache, puis un deuxième, il glissa sur le côté où il fit tuer un de ces hommes en dommage collatérale. L'un des hoplites bondit sur Ludja et arriva à l'attraper, le général fonça droit vers lui et prépara son coup avec force. Le felyne griffa violemment son agresseur, lui déchirant les veines et se baissa, la hache s'enfonça dans le malheureux jeune homme qui ne put même pas hurler. Le général avait bloqué sa lame, il avait peur, Ludja serra les dents et vit qu'il avait une occasion. Le gradé tirait son arme de toutes ses forces mais ne décocha l'arme que tardivement, il ne se rendit pas compte que sa propre tête roulait sur le sol. Les derniers hommes prirent leurs jambes à leur cou. Ludja tomba à genoux et put encore voir Adamant, qui avait arrêté le Tigrex et lui faisait signe de venir. Mais déjà d'autres soldats arrivaient. Ludja se releva et baissa son chapeau. Son katana était émoussé, son armure à moitié détruite et il ne sentait plus son bras gauche. Il leva une dernière fois la tête vers les cieux, puis s'élança de nouveau dans la bataille.
Cette fois-ci, ce fut Orion qui prit le commandement et fit il se mit à charger vers un abri, il boitait, mais il allait tout de même vite. Adamant baissa la tête et se tourna vers son nouvel objectif : une grotte de glace où l'attendait deux personnes qui lui faisaient signe. Le Tigrex bondit dedans, renversant presque son cavalier et glissa sur le sol, puis il se stabilisa et laissa son maître glisser au sol avec lenteur. Tout de suite après, l'animal commença à soigner ses plaies mais il se souvint qu'il y avait deux inconnus, alors il montra les dents. Le numéro XI se tourna et vit Kismet et Lazulia qui se tenaient devant lui, les visages inquiets par la présence du monstre et l'absence de Ludja. La jeune femme prit Adamant dans ses bras, mais le coeur n'y était pas, il serra tout de même la jeune femme et s'excusa :
 
- Il m'a dit de m'en aller. Il a décimé l'armée qui se présentait devant lui... Mais je n'ai pas pu le sauver.
- Il est mort ? demanda calmement Kismet.
- Non, il continue de se battre en ce moment même...
- Alors j'y vais, vous, continuez vers le défilé...
- C'est un piège, le coupa Adamant, ils nous attendent !
- On sait, c'est pour ça qu'il faut y aller. Lazulia t'expliquera tout, je vais les ralentir, il ne faut surtout pas qu'ils aient le Tigrex et toi. Rejoignez Edan et les autres au volcan. Désolé pour toi Adamant, mais tu auras besoin d'une meilleure armure...
- Orion est mon traqueur. Mais je ne le tuerai pas. Il est avec moi désormais.
- Quoi ? Bon, aucune importance, soyez prudents.
- Kismet, intervint Lazulia, ne pars pas, on doit être ensemble !
- Il faut que vous y alliez, je m'occupe de tout, vous avez encore des choses à vivre, moi je n'attache pas d'importance à la vie. Allez-y.
 
Il sortit de la grotte et se mit à courir, prenant sa faux dans une main. Les deux chasseurs firent rouler un épais rocher pour bloquer l'entrée, ils étaient en sécurité désormais. Orion couina quand il vit Adamant s’asseoir au sol. Il avait tant de choses à raconter à Lazulia, mais il n'arriva même pas à penser, il venait de laisser derrière lui l'être le plus sage et amical du monde et l'homme le plus courageux qu'il n'est jamais connu. Mais le grognement d'Orion le fit réagir, il avançait férocement vers Lazulia et cette dernière appelait Adamant et lui demandait de l'aide. Il approcha le Tigrex et lui demanda de se calmer, immédiatement, il rangea les crocs et se remit à lécher ses plaies. Le jeune homme s'approcha de la patte et retira un à un les plombs, l'animal le regardait faire avec ses petits doigts agiles. Lazulia n'en revenait pas, elle avait à moins d'un mètre d'elle l'un des prédateurs les plus féroces, qui pourtant, semblait être amadoué par le jeune homme. "Comment tu l'as appelé ?" demanda-t-elle. "Orion, comme le chasseur." répondit-il calmement. "Orion, voici Lazulia, elle est avec nous... depuis le début." Le Tigrex pencha la tête et se mit à renifler nerveusement la jeune femme jusqu'à frotter sa tête contre elle. Elle tomba en arrière et sourit. Elle se demandait :
 
- Tu as changé d'avis pour les wyverns ?
- Celui-ci est différent, il a été élevé par les hommes. Regarde ses pupilles, elles sont toutes rondes, comme un felyne inoffensif, pourtant, quand il combat, elles deviennent aiguisées comme des serpents. Je crois qu'il nous comprend, mais je ne sais pas s'il a assimilé son nom...
- Je croyais que les tigrex étaient jaunes et rayés bleus, pourquoi celui-ci est blanc... et si petit ?
- Il a été élevé dans une cage, il n'a pas pu bien se développer et je pense qu'il a rarement vu la lumière.
- Je ne comprends pas comment tu n'as pas pu l'appeler "Boule de neige"... (le Tigrex leva la tête et regarda Lazulia, la gueule légèrement ouverte) Boule de neige ? (il se leva, faisant tomber Adamant et s'assit en face d'elle.) Tu crois qu'il s'appelle comme ça ?
- Non, je ne pense pas... Boule ? (pas de réaction) Neige ? (Le Tigrex se retourna et regarda son maître en reniflant dans sa direction. Je dirai qu'il a du avoir un nom composé, comme "Crocneige" ou un truc du genre, il ne semble pas réagir complètement. Il est un peu... lent, chuchota-t-il.
- Essayons des surnoms pendant que tu le soignes. Voyons, il est blanc, a des griffes, des ailes, de longs crocs... ça va être long, mais on va retrouver son nom.
 

Ainsi, pendant qu'Adamant soignait la bête, Lazulia essayait des noms, mais pas une fois, le Tigrex eut une réaction convaincante. Elle s'assit en tailleurs et annonça qu'il fallait laisser tomber. Orion reniflait son maître, il avait faim et cherchait une portion de viande. Lazulia sourit et annonça qu'il fallait lui trouver de la nourriture, mais le jeune homme secoua la tête, il n'y avait pas de proie dans ces grottes. "Détrompe-toi" lui sourit Lazulia.
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