[On] Les lames jumelles rivales

HRP: Pour ceux qui veulent faire cette quête, faites un flashback. Et encore désolé pour la taille du post.

HRP : la quête village melynx en péril étant terminée, tu peux y aller now

*Flashback*

Entrant tranquillement dans la guilde, Rallen se dirigea tout de suite vers le panneau des quêtes. Il lui fallait quelque chose qui paye plutôt bien, assez pour payer l'aller-retour chez ses parents.

-...trop dangereux... pas très gratifiant... tiens?

Son regard s'arrêta sur une quête de chasse on ne peut plus basique. Il entrelut la fiche, et le nom du monstre lui sonna comme amusant.

"....Nargacuga... ça doit être un drôle d'animal..."

Après avoir rempli les diverses formalités d'usage, il rentra chez lui, s'équipa, et paya un passeur pour l'emmener vers la jungle....


*Présent*

-...fait noir comme dans un four ici...

La jungle en pleine nuit n'était pas vraiment un endroit très recommandable. Le chariot l'avait déposé au l'orée des bois, à un long temps de marche du village.

-J'vais avoir l'air d'un crétin si j'arrive après la chasse...

Aussi, il avait marché longtemps, se perdant plusieurs fois. Fourbu, son équipement pesait un peu plus à chaque pas, et il hésitait de plus à plus à s'arrêter pour la nuit.

...non! Je peux pas me permettre de me reposer alors que...

Un bruissement le fit sursauter. Quelque chose se baladait non lui de lui, dans les branches. Dégainant son épée, il tenta de calmer sa respiration, avec plus ou moins de succès. Personne pour protéger ses arrières, et dans le noir, lui-même ne pourrait pas très bien protéger ses avants.

"Trop la joie..." pensa-t-il, serrant davantage sa poigne sur son épée.

Un autre bruissement, plus fort, lui indiqua que la chose se rapprochait. Il se tint en garde, inspira, et vit, dans l'obscurité, une grande forme plus sombre encore se déplacer, sautant de branches en branches, et passant au-dessus de lui en une seconde, avant de disparaître.

-....pfiou... j'ai eu...hum?

Quelque chose de chaud lui était tombé sur la joue. Il passa son doigt, et le mit devant son visage, pour s’apercevoir que c'était du sang. Ce qui lui était passé au-dessus, c'était un monstre blessé, qui devait probablement fuir.

"Un coup de bol qu'il ne m'ait pas attaqué... blessés, les monstres sont souvent pires..."

Il rangea son arme, et continua sa route, préférant éviter de se lancer seul sur les traces d'une créature dont il ignorait quasiment tout. Il lui fallait d'abord trouver les autres chasseurs. Après une longue heure de marche, il sentit dans l'air une odeur de brûlé, comme du bois de chauffage.

-Je suis plus loin!

Il accéléra comme il pu, et arriva finalement au village. De loin, il put voir quelques hommes en armes, qui semblaient monter la garde.

-Oy!

Il s'approcha, mettant les hommes en alerte, mais il leur fit signe que tout allait bien.

Garde: Qui êtes-vous?

-J'm'appelle Rallen, je suis un des chasseurs. Y a comme qui dirait eut un petit soucis avec le trajet que je devais faire pour arriver ici donc je suis un peu en retard...

Garde: Un peu? Tu plaisantes! Le monstre a déjà attaqué!

-Ah...euh...pourriez me dire où je peux trouver celui qui gère les troupes?

Les hommes lui indiquèrent une des maisons, vers laquelle il se dirigea en cherchant comment il pourrait présenter les choses.

A peine se ruaient-ils sur le monstre que Miguel lançait un dernier conseil à l'acolyte arrivé la veille:

-Tu le prends sur la gauche! Mais fais gaffe, ses ailes et ses griffes sont drôlement aiguisées!

-Compris. Répondit Rallen, qui brandissait sa grande épée le plus calmement possible. Il était impressionné, mais étrangement serein malgré l'air farouche de la bête.

Le Nargacuga avait passé la nuit à gronder, la douleur des blessures le tiraillant encore et l'énervant davantage maintenant qu'il voyait de nouveaux des humains. Une odeur forte couvrait son odorat mais qu'à cela ne tienne, il avait deux cibles en vue et son ouïe fonctionnait toujours. Cette fois, il allait les tuer, et il s'assurerait qu'ils seraient bien morts. Levant sa patte gauche, il frappa à l'aide des lames sur son aile, sans que cela inquiète Rallen, dont l'arme était un mur de défense plus que suffisant.

"Rapide... j'ai intérêt à rester concentré..."

Pendant ce temps, Miguel contournait tant bien que mal la bête, en surveillant la longue queue noire et souple qui s'agitait comme le dard d'un scorpion. Une arme redoutable, qu'il dut esquiver afin de se retrouver dans un angle mort. La bête allait cependant se retourner...

-Hey!

Rallen profita d'un moment d'hésitation pour flanquer un coup de pied dans l'excroissance osseuse en forme de bec qui couvrait le museau du monstre. Répondant aussitôt à la provocation, le Nargacuga mordit. Mais le chasseur s'était déjà abrité derrière son arme, et reculait par petits pas afin de rapprocher le monstre du piège.

"Jusque là tout marche comme prévu..." pensa Doce, la main crispée sur sa Switch-Blade. Un rapide coup d’œil l'assura que Katsuie et Alina étaient toujours en position et prêts à agir. Il expira, mais tout ne se passe pas toujours comme prévu, et il ne le savait que trop bien...

-Rallen! Au-dessus!

-Hein?

La queue du Nargacuga se dressa alors, comme un serpent, et en partit une volée de pointes noires comme des flèches, qui secouèrent l'épée de Rallen. L'une vint même lui entailler sévèrement la joue et il tomba en ne voulant pas la lâcher malgré les nombreux chocs. Miguel voulut aussitôt attirer l'attention du monstre mais celui-ci, d'une façon quasi-immédiate, se retourna, griffes en avant. Le hunter recula un centième de seconde trop tard et le choc l'envoya en arrière.

"Bon sang!" faillit rugir Doce. Il fit signe à Alina, qui sauta aussitôt de son arbre, dague en avant. Le monstre recula et elle se mit entre lui et Miguel, qui reprenait ses esprits.

-Debout Miguel! Il va revenir et moi je n'ai pas de quoi faire bouclier!

Le monstre gronda. Encore cette humaine... il allait en faire des charpies. Il sauta sur place, et se tendit comme un chat, prêt à bondir.

-Hey!

Le monstre se retourna, et vit un grand objet voler vers lui. Il esquiva d'un bond sur le côté, et l'imposante épée tomba sur le sol, eut un rebond avant de s'immobiliser.

-...Me suis loupé. déclara Rallen qui n'avait pas eu d'autre idée que de jeter son arme vers la bête pour attirer son attention.

Et ça avait marché. Le monstre, furieux, se ramassa sur ses pattes. En trois bonds à peine il l'aurait rejoint, et un coup de griffes suffirait à le tuer. Doce, au bord de la crise de nerfs devant une action aussi stupide, ne perdit cependant pas de temps, et visa la tête du monstre. Celui-ci sauta, une fois, deux fois. Rallen courait vers le piège. Trois fois, la patte relevée pour donner le coup...

"De la part des humains sale bête."

La munition feu partit avec un sifflement, et elle explosa en plein sur l'épaule du monstre, le projetant sur le côté, presque pile sur le piège.

-Katsuie!

-Je m'en occupe!

Le soldat sortit en sautant de sa cachette, lance brandie, et frappa le monstre à la patte. Poussant un feulement, le monstre voulut reculer et il se jeta dans le piège.

Doce, qui, jusque là ne faisait que tirer, passa son arme en mode épée et fit signe à Alina. Celle-ci lui fit un signe de tête, mit sa capuche sur sa tête et fonça sur le monstre. Celui-ci se débattait dans le piège au sol et tentait de mordre par la même occasion Katsuie et Rallen quand ils s’approchaient trop près de lui. Alina prit le fil avec ses main, fit le tour du cou du monstre rapidement, puis une deuxième fois et se positionna derrière le monstre en tirant de toutes ses forces. L’action n’avait duré qu’une seconde au maximum. Le monstre forçait sur son cou pour endurer plus longtemps et bougeait pour la faire lâcher prise. Elle tint bon et fit un signe de tête en direction de Doce. Celui-ci dégaina sa deuxième épée et sauta en l’air, ses armes brandies en l’air pour trancher la tête du Nargacuga. Le soleil se réfléchit sur l’arme et alla éblouir Miguel qui se mit à se frotter les yeux. Katsuie mit son arme en arrière, il préparait un coup oblique ascendant sur le monstre. Il trancha. La lame avait coupé le fil d’Alina, tailladé légèrement le cou du monstre et dévié les lames de Doce avant qu’elles n’atteignent leur cible. Le chasseur fut déstabilisé et partit en avant. Ses lames endommagèrent le filet du piège et le monstre se libéra de ses liens. Doce se releva rapidement, alerté par Rallen qui gesticulait et disait de dégager de là. Il se retourna en passant une de ses armes en mode bouclier. Il fit bien, car un violent coup de griffes lui arriva dessus à ce moment et le fit s’éloigner d’une dizaine de pas du piège. Le Nargacuga poussa un puissant cri de rage et de défi.

-Katsuie, t’aurais pu faire gaffe, maintenant, tout est à refaire ! On aurait pu l’achever avec ce coup. Lâcha Doce légèrement dégoûté.
-Désolé, lâcha Katsuie sans en avoir vraiment l’air, je ferai plus attention.
Le Nargacuga envoya des écailles vers Miguel, Doce, Rallen et Katsuie, puis s’envola. Rallen avait paré le coup, les autres avaient esquivé.
-Pfff, faudra continuer une autre fois, soupira Miguel.
-Tout le monde va bien ? demanda Doce. Miguel ? Rallen ? Katsuie ? Alina ?
-Elle est où Alina ? demanda Rallen en regardant autour de lui. Tiens ! Y a sa dague par terre.
-Holy Shit, jura Miguel en comprenant.

Il n’avait même pas fini sa phrase que Doce partit comme une fusée dans la direction où s’était enfuit le monstre. Quelque chose alla frapper l’œil de Miguel. Il l’essuya. Puis quelque chose de froid alla frapper sa joue. Il leva les yeux.

-Et la pluie se met à tomber… Ce n’est jamais une bonne chose… dit Miguel.

Et sur ces mots, il partit sous forme d’éclair dans la même direction que Doce. Rallen et Katsuie repartirent avec la dague en direction de leur planque pour s’abriter. Les chasseurs savaient qu’opérer une chasse sous la pluie est rarement un choix intelligent. Doce appelait Alina en même temps qu’il courait.
Alina s’accrochait comme elle pouvait à la corde qu’elle avait utilisée pour tenter d’étrangler le monstre, mais Katsuie avait coupé la corde et le bout  était allé se coincer entre les écailles et refusait de partir. Elle avait planté un crochet sur le dos du monstre pour répartir le poids sur deux points distincts et s'accrochait  comme une tique pour ne pas tomber, puis, au bout d'un moment qui semblait durer une éternité pour la jeune fille, le Narga s'arrêta d'un coup. L'assassin, surprise, se retrouva projetée et envoyée au sol devant la bête qui lui sauta dessus. Elle sortit les lames de ses bottes et esquive en tailladant la bête par le côté. Elle saute ensuite sur son dos et lui plante les lames entre les côtes. Alina descendit du monstre qui sautait sur place et tournait sur lui-même. Le monstre se tourna ensuite vers elle et grogna. Elle répondit en entaillant l’œil droit du monstre. La bête recula en hurlant et Alina se mit enfin à regarder autour d’elle. Elle connaissait cet endroit. Cet endroit qu'elle ne connaissait que trop bien : la falaise où Gabriel avait disparu. Elle regarda le monstre, celui –ci s’était à nouveau concentré sur elle. Alina activa son maquillage de sang pour se battre sérieusement. Mais malgré tout, le monstre restait plus rapide et son flaire aiguisé compensait le fait qu'elle sorte de son champs de vision. Le monstre était aussi plus endurant qu’elle. Elle commençait à avoir soif et la fatigue la guettait. Elle s’enfila une fiole remplie d’un liquide jaune pour calmer sa fatigue. Requinquée, elle recommença l’assaut pendant encore cinq minutes.
A bout de souffle et épuisée, elle tomba à genoux au bord du gouffre, tandis que la bête préparait ce qu’elle pensait être son dernier assaut. La jeune fille tenta de prendre le contrôle de sa respiration et décida de tenter le tout pour le tout, elle concentra son maquillage dans sa main gauche et patienta, la bête lui saute dessus. Elle profita de ce moment pour s'élancer sous lui, formant son arme de sang brillant d'un éclat bleuté et de la lui planter dans une de ses blessure au ventre, lui transférant une partit de sa fatigue, avant de rouler sur le côté et de se redresser. Elle s'apprêtait à s'enfuir lorsqu’elle entendit la voix de Gabriel. Elle fut déconcentrée et ne vit pas la queue épineuse du monstre la frapper au ventre, l'envoyant par la même occasion dans le vide. La dernière chose qu’elle vit avant de chuter fut un Doce qui arrivait sur place en courant, suivi d’une lueur bleue. Le Nargacuga, en voyant cela, s’envola haut dans le ciel, puis partit en direction du village. Plus Alina se rapprochait du sol et plus elle se disait qu’elle retrouverait Gabriel dans l’au-delà, mais elle était toujours intéressée par le cas Doce et son identité. Quelque chose la sortit de sa torpeur : Miguel s’était jeté dans le vide pour la rattraper avec un sabre dans la main. Il l’attrapa et planta son épée dans la paroi. Plus haut, Doce avait pris de l’élan et avait sauté sur le monstre tout en regardant ce qui se passait plus bas. Il fut rassuré en voyant que Miguel l’avait attrapée. Il leva sa lame et trancha la peau du monstre qui lui servait à voler. Le Nargacuga se mit à chuter avec son adversaire. Miguel descendait toujours, sa lame dans la paroi, mais une partie plus dure que le reste fit sortir son épée du mur. A cause du choc, la lame partit de la main de son porteur. Il la suivit des yeux, dégoûté et vit ses autres épées partir avec elle. Il appliqua sa main sur la tempe d’Alina.

-Ca va faire mal, mais encaisse…

Il envoya une décharge qui fit hurler la jeune fille. Ses yeux se fermèrent, atteints par une lourdeur sans précédent. Ses yeux clos, elle put tout de même distinguer une puissante lumière blanche qui croissait, puis tout s’éteignit. Doce, tout en tombant, eut le regard attiré par une vive lumière blanche qui disparut aussi vite qu’elle n’était arrivée. Il verrait ça après, pour le moment, il n’avait aucune idée pour atterrir sans dommages. Il n’était jamais tombé de plus haut que la falaise. Il tenta d’attraper sa cape pour faire un petit ralentissement, mais, à cause de la chute et de l’air qui lui arrivait dessus, il n’arrivait pas. Il se pencha vers l’avant jusqu’à être à la verticale, attrapa, avec les bras le long du corps, les deux coins inférieurs de la cape. Lorsqu’il sentit que le moment était propice, il se mit à l’horizontale en serrant fort sa cape. L’air s’y engouffra et ralentit sa descente vertigineuse. Il resta dans cette position jusqu’à avoir seulement 5 mètres de différence de hauteur avec les plus hauts arbres où il activa ses gènes. Il encaissa plusieurs branches. Il dégaina son épée. La dernière branche qu’il encaissa le toucha aux jambes, ce qui le déstabilisa. Il passa son arme en mode tir et tira vers le sol pour que le contre-coup le ralentisse encore. Il avait pris la mauvaise de ses Switch-Blades, il tira donc des munitions fragmentation. Lorsqu’il arriva au sol, une des munitions se divisa en explosant. Des morceaux de balle allèrent se loger dans son abdomen. Il se tint le ventre en réprimant violemment un cri. C’était réellement douloureux. Il entendit un rugissement. C’était le Nargacuga. Il n’avait donc pas péri ?! C’est bien. Si lui-même avait réussi à survivre, alors le monstre n’avait pas eu grand mal à survivre. Il partit dans la direction qu’il pensait être le bas de la falaise.

Le lendemain à l'aube Doce se réveilla en premier, comme d'habitude, c’est du moins ce qu'il pensait avant de constater que Alina n'était pas là. Il partit à sa recherche. Dans leur situation actuelle, il valait mieux ne pas se séparer les un des autres, surtout quand on est blessé comme elle. Une fois assez loin, il l'appela sans obtenir de réponse, il se mit alors à la chercher dans la forêt. Il marcha longtemps avant de la repérer au loin une silhouette noire évoluant entre les arbres, exécutant des mouvements rapides et élégants, trop absorbée en elle-même pour le remarquer, tenant dans sa main sa dague qui dessinait des arcs de cercle dans l'air clair du petit matin. C’était la première fois que Doce voyait clairement une assassin des ombres en pleine action. Il se doutait qu’Alina avait déjà tué des personne, mais c'était la première fois qu'il le réalisait vraiment : chaque geste qu'elle exécutait était fait pour tuer. Comme beaucoup d’autres, il aurait dû être horrifié, mais pourtant...il y avait quelque chose de fascinant dans sa grâce féline et dans sa manière de faire danser sa dague les yeux fermés. Après un certain moment, il parvint à arracher ses yeux de sa fascination pour ces mouvements et décida de l'appeler en faisant semblant de n'arriver qu’à l'instant.

-Tu ne devrais pas t'éloigner seule ainsi du camp, surtout que tu es bien blessée, lâcha-t-il à son attention.

La jeune fille se retourna vers lui, surprise et s'empressa de ranger sa dague dans son fourreau. Elle resta ainsi un moment, semblant réfléchir à la situation avant de finalement soupirer et de se diriger vers lui, puis de partir en direction du  camp. Elle voulait l’éviter, mais bon.

-J'ai besoin de m'entraîner de temps en temps, exercer mon corps me fait du bien, c'est une vieille habitude que j’ai prise il y a longtemps. Je… Je  ne pensais pas que tu serais si matinal, répondit-elle.
-Tu t'exerces encore aux techniques de meurtre ?

La jeune fille se figea, interdite et le hunter lâcha un « oups » moqueur. Il décida de changer de sujet.

-Comment se porte ta blessure ? demanda-t-il.
-Mêles-toi de tes affaires, répliqua la jeune fille, agacée par ce qu’il avait dit avant.
-Montres-moi.
-Fous-moi la paix. Je t’ai rien demandé.

Le hunter attrapa la cape de la jeune fille et tira d'un coup sec pour dévoiler sa blessure au flanc ne se souciant pas de la dague qui venait de se placer sur sa gorge, laissant couler un mince filet de sang. Il passa son doigt sur son sang et le mit à sa bouche, tout en regardant les bandages rouges de sang par la fente de son armure de cuir.

-Ta blessure s’est rouverte à force de gesticuler comme tu le fais.
-Espèce de...
-Tu veux boire ? demanda-t-il en souriant.

La jeune fille se figea à ses mots, ses yeux dorés ne quittant pas la nouvelle goutte de sang qui se mit à glisser le long de son cou… Il se passa un moment et il cru qu'elle allait accepter, mais elle ferma les yeux et le repoussa avant de ranger  sa dague et s'éloigner résolument vers le camp.

-Je t'ai prévenu, mêles-toi de tes affaires ! La prochaine fois, tu le regrettera.
Alors qu’elle s’éloignait, il l’appela et la vit se retourner. En voyant son visage, il serra les poings.
-Sais-tu pourquoi je sais tout ça ?
-Qu’est-ce qui t’arrive tout à coup ?
-La guilde le sait. Lâcha-t-il.
-Le sait quoi ?
-Sait que tu es un chevalier de sang.
Elle se figea en entendant ça.
-Que dis-tu ?
-T’as bien entendu. Avant que vous n’arriviez, j’avais demandé à savoir qui allait m’aider, j’ai donc reçu deux feuilles sur toi et Miguel. Tout ce qu’ils savaient est contenu dedans. Rallen est arrivé après, alors je ne sais rien sur lui. Et ils ont rien voulu me dire sur Katsuie.
- Montre-les-moi ! hurla-t-elle.
Doce sortit de son sac deux feuilles et lu :

-Miguel Anarga, jeune homme de 18 ans, combattant bleu à six sabres, peut utiliser la foudre, est déstabilise par la disparition de son cousin, danger probable. Alina, jeune fille aux cheveux rouges de 17 ans, assassin et chevalier de sang, peut créer une dague de sang, connais une multitude de techniques d’assassinat, à ne pas prendre à la légère, menace sérieuse, à éliminer au possible.
Il rangea les feuilles sans les montrer à la jeune fille. Celle-ci paraissait choquée.
-Travailles-tu pour la guilde ?
-Non.
-Ne mens pas. Travailles-tu pour la guilde ?
-Non.
La jeune fille sortit sa dague et tenta de le poignarder, mais il esquivait ou déviait les coups. Il était rapide. Elle refit un enchaînement qu’il esquiva avant de la faire tomber.
-Tu veux toujours essayer ?
-Oui !
-M’aurais-tu attaqué si j’avais dit que je travaillais pour la guilde ?
-Oui !
-Pff, sérieusement.
Alina attaqua encore une fois, mais la tentative se solda sur un échec de plus : Doce avait attrapé la dague et ne la lâchait plus.
-Tu parais déterminée, mais ça ne sert à rien contre moi… En attendant, avec ces bêtises, je suis en retard pour le p’tit déj’.

Doce lâcha l’arme et s’en alla chasser. Sur le chemin, il avala une potion et un antidouleur car sa blessure de la veille venait de se rouvrir. Il n’avait pas réussi à extraire les morceaux, ce qui risquait d’être problématique pour la continuation de la quête. Il fut pris d’une quinte de toux dès qu’ils furent avalés et cracha du sang au sol. Alina repartit à la planque, déstabilisée par ce qu’elle venait d’apprendre. Miguel s’était réveillé. Elle alla s’asseoir.

-Toi, t’as la gueule des mauvais jours…
-Doce est un connard.
-Je sais pas si tu peux dire ça… Bien qu’il ait dit qu’il y avait des cadavres dans toutes les pièces, j’en ai vu aucun. D’ailleurs, je me demande toujours pourquoi il a dit ça… Et il a été le premier à partir à ta recherche quand on a comprit où t’étais passée… C’est aussi lui qui a préparé l’anticoagulant, les bandages, la potion, avant de te retirer l’écaille et de te soigner. Je l’aurais bien fait moi-même, mais j’ai jamais su quels étaient les premiers secours…dit-il en regardant au ciel en riant.

Alina le remarqua et eut l’impression de voir Gabriel. Elle secoua sa tête, mais cette expression était la même, bien que leurs traits soient différents. Elle se rapprocha de son visage. Lorsqu’il s’en rendit compte, il s’éloigna de la même distance. Elle se rapprocha encore.

-Tu lui ressembles trop… Embrasse-moi, je t’aime.
Miguel leva les yeux au ciel, il ne fut pas étonné, il repoussa la tête de la jeune fille qui se rapprochait de lui avec un doigt.
-Non, tu ne m’aimes pas, tu essayes juste de noyer ton chagrin en aimant la personne qui ressemble le plus à Gabriel, c’est-à-dire moi. Enfin, dans ceux qui restent. Je te respecte, ainsi que ton choix, mais tu seras toujours la petite amie de mon cousin et comme une sœur pour moi. Et si tu dis ça à toutes les personnes qui lui ressemblent, ta réputation va en prendre un coup.
La jeune fille s’éloigna, deux larmes se mirent à perler aux coins de ses yeux. Elle ramena ses jambes vers elle.
-Je sais plus quoi penser…  Et en revenant à Doce, il dit connaître nos secrets et dit que la Guilde aussi les connait…
-Mouais…m’étonnerais… Personne ne sait que j’ai bossé comme soldat à la Guilde et augmenté de rang jusqu’à Capitaine, rien que ça, lâcha Miguel, avec un léger sourire fier.

Alina se figea. Que venait-il de dire ?! Qu’il était dans la Guilde ? Serait-ce lui qui l’avait dénoncée ?! Est-ce sa faute si elle est déjà recherchée par la Guilde ?! Alina attrapa sa dague et la plaqua sur le cou du samouraï bleu.
-Est-ce toi qui m’as dénoncée à la Guilde ? Réponds !
-Mais qu’est-ce que tu dis, là ? Pourquoi je te dénoncerais ? Et je comprends même pas pourquoi tu dis ça… dit Miguel sans percuter.
-T’as travaillé pour la Guilde. Qui fait ça de nos jours ?! T’es un infiltré et tu leur fournis des infos sur moi et ma sœur !
Alina tenta de lui trancher la gorge, mais celui-ci s’esquiva rapidement en utilisant son pouvoir. Il se cura le nez sans vraiment faire attention à l’assassin.

-Je ne coopère pas pour la Guilde. C’était juste un job de vacances pour me faire un peu d’argent pour pouvoir manger, vu que j’avais arrêté la chasse… Je ne pensais pas revenir chasser jusqu’à ce que je voie ton nom sur la feuille des personnes à arrêter, avoua Miguel.
-Quelle feuille de personnes à arrêter ? demanda Alina, curieuse et méfiante.
Miguel fit un facepalm en se disant qu’il devrait apprendre à trier avant de parler.
-Une feuille, on me l’avait filé, je devais les arrêter car elles étaient soupçonnées de causer une fuite des informations de la Guilde, mentit Miguel.
-Ça devrait aller, alors. J’oublie ces quelques minutes, ainsi que ce que je t’ai dit plus tôt, j’ai eu un moment de faiblesse…
-C’est bon, soldat, repos, lâcha Miguel avant d’éclater de rire en voyant Alina faire la grimace en entendant cette phrase. Faut réveiller les autres et aller se battre après avoir mangé.
-Ouais, je vais aller prendre un bain vite fait pour enlever cette crasse, j’imagine que les mecs n’en  ressentent pas le besoin, hein ? fit-elle en reniflant son voisin qui se mit à faire la gueule.
-Ok, vas-y. Je préviendrai Doce.

Doce revint environ cinq minutes après, portant plusieurs viandes sur un plateau. Il posa le plateau au sol, prit un morceau de viande et demanda où se trouvait Alina, avant d’arracher un bon morceau de bidoche. Il apprit qu’elle était allée se baigner. Il alla dans une maison, attrapa une serviette et alla vers le lac tout en mastiquant. Lorsqu’il y arriva, elle était déjà de dos dans le lac, l’eau lui arrivant juste au-dessus des fesses. L’eau ruisselait sur son dos. Même lui ne pouvait rester insensible devant une partie de femme aussi dénudée, il détourna son regard et se vengea sur son steak.

-On profite du spectacle ? Parla une voix derrière lui.

Doce se retourna, visiblement surpris d’être la personne suivie et surtout d’être celui qui n’a rien remarqué, pour une fois. C’était Miguel.
-Je ne mate pas, je viens lui apporter une serviette, répliqua le chasseur.
-Mouais, c’est ce qu’ils disent tous, dit Miguel en souriant.
-Bref, si t’es là, tu lui fileras, lâcha Doce en lui donnant la serviette, agacé.
Le chasseur s’en alla avec son morceau de viande dans la main. Alina se retourna pour revenir sur la terre ferme et se rhabiller. Lorsqu’elle vit Miguel, elle s’assit rapidement (limite en faisant la bombe) dans l’eau, ne laissant que sa tête dépasser. Elle était énervée de le voir là, en train de la mater nue. Lorsqu’elle aurait ses armes, elle s’en occuperait réellement.
-Qu’est-ce que tu fous là !? hurla-t-elle sur lui.
-T’énerves pas, c’est pas ce que tu crois ! Répliqua-t-il. (Putain, dans quelle merde il m’a mit ?!) Doce est passé te filer une serviette, puis est partit. Il doit s’inquiéter pour toi. Va savoir, il est p’tèt même tombé amoureux de toi ? Ricana Miguel en partant après avoir mis la serviette sur les affaires d’Alina.

Une fois qu’il eut fini de rire, il souffla car il pensait que ça allait mal tourner comme histoire. Alina, elle, se sécha, se rhabilla et retourna à la planque. Là, les chasseurs se préparèrent et partirent attendre le monstre en zone de chasse. Doce avait accroché ses bombes à sa ceinture et n’avait qu’à casser le fil et lancer la munition sur le monstre. Tous se placèrent et attendirent. Alors que d’habitude, le monstre venait au bout de 10 minutes maximum, il ne vint pas au bout d’une heure.

-Qu’est-ce qu’il fait, bon sang ? Ça fait déjà longtemps qu’on l’attend… On va le chercher ou quoi ? Demanda Rallen, impatient.
-C’est vrai que j’ai oublié que je lui ai tranché ce qui lui servait à voler…dit Doce, légèrement embêté. Alors on y va. Mais si on le trouve pas au bout de trente minutes, on rentre.

Tous acceptèrent. Ils se mirent donc en marche et cherchèrent sans relâche. Le temps passait et ils ne le trouvèrent pas. La demi-heure passa rapidement et ils repartirent tous à la planque. Doce se mit à aiguiser ses lames, il sentait que le Nargacuga allait se montrer rapidement. Plus rapidement qu’ils ne pensaient. Tous restaient silencieux. Miguel fut celui qui brisa ce silence.
-Pourquoi t’as ramené une serviette à Alina ? T’es amoureux d’elle pour t’en occuper comme ça ? A chaque fois qu’il s’agit d’elle tu accours, lâcha Miguel à l’attention de Doce, curieux de voir sa réaction.

Tous se tournèrent vers l’intéressé et attendirent sa réponse. Doce ne tourna même pas la tête dans sa direction et répondit, le plus naturellement possible.

-Si elle attrape froid, ses compétences de combat chuteront. Il ne suffit que d’un seul instant à ce monstre pour nous tuer. N’oubliez pas, tous, que nous sommes des hommes et que ce Nargacuga est un monstre faisant trois fois notre taille. Pensez-vous pouvoir survivre s’il nous abat sa queue hérissée d’épines sur nous ?

Miguel ne répondit pas. Tous savaient qu’il avait terriblement raison. Ce n’est pas parce que quelqu’un a une arme et une armure qu’il peut tuer un monstre de ce gabarit sans problème. De nombreux facteurs interviennent à chaque combat : la fatigue, la faim, la soif, le vent, la zone, les monstres alentours, les autres chasseurs, le temps, ainsi que d’autres encore. Quand la nuit commençait à tomber, Doce et Katsuie partirent chercher du bois pour faire un petit feu (bien au centre de la pièce, en-dessous du trou situé dans le plafond). A leur retour, le groupe alluma un feu et se mit à se raconter des histoires. Le Nargacuga, à l’extérieur, tentait de flairer la piste des chasseurs pour pouvoir se venger. Il ne se laisserait plus avoir, plus jamais ! Il flaira la piste du sang de Doce de la veille et commença à la remonter, en pensant à la façon avec laquelle il pourrait les tuer. Miguel, trop intéressé par le fait qu’il n’y ait personne, se lança et demanda à Doce le pourquoi du comment.

-Doce ?
-Mouais ?
-Pourquoi on est seuls dans ce village ?
-Je l’ai déjà dit, tous les villageois sont morts, répliqua Doce, dédaigneux.
-Je n’en crois pas un mot. Sinon…
-(le coupant) Donc tu veux savoir l’histoire de ce village ?
Tous se turent. Miguel aussi, curieux d’entendre le récit.
-Vas-y, on écoute.
-Attends une seconde, laisse-moi le temps de me rappeler les détails exacts… Voilà. C’était avant votre arrivée, dit-il en signalant Miguel, Alina et Katsuie… Un homme ou plutôt un garçon, arriva ici pour faire une quête de la Guilde. On l’avait appelé à cause d’un monstre dans les parages... Je ne me rappelle plus de quelle créature il s’agissait, mais je sais que lui et 3 chasseurs d’ici affrontèrent ce monstre… Il était réellement apprécié par les enfants de ce village, pourquoi ? Je ne sais pas. Mais ce que personne ne savait c’est que l’arrivant avait un pouvoir spécial. Il faisait attention à ne pas le dévoiler... Mais une fois, alors que ses coéquipiers étaient en très mauvaise posture, pour ne pas dire, proches de se faire tuer, il utilisa son pouvoir et réussit à les sortir de là, ainsi qu’à s’enfuir avec eux sur le dos. Arrivé au village, ils furent soignés. Mais ceux-ci, qui n’étaient pas complètement HS, divulguèrent son secret aux autres villageois. Tous lui vouèrent une peur inconcevable, un racisme se développa dans les cœurs des villageois et il fut menacé. Il aurait pu partir, mais il n’en fit rien, car il savait que ce village était menacé et que sa présence était nécessaire… La cabane où il logeait fut reléguée aux confins du village, quasiment dans la forêt. La pauvre aurait dû partir. La peur grandissait. La peur de l’inconnu. Et le racisme avec. Un jour, tôt le matin, le chasseur fut réveillé par des coups à sa porte. Il était torse nu lorsqu’il ouvrit la porte à une rangée de soldats armés qui le mirent au sol. Il nageait dans l’incompréhension. Ils l’amenèrent au centre du village, menotté et lui collèrent une lame sous la gorge. A ce moment il comprit pourquoi en croisant le regard d’une jeune femme dans les rangs. Elle le regardait, totalement effrayée, comme si elle avait vu le Diable lui-même… Je sais qu’à ce moment-là, il se mit à tenter de sauver sa peau en argumentant. Mais ils étaient tous obstinés. Il insista en faisant l’un des plus beaux plaidoyers qu’il m’ait été donné d’entendre. Comme seule réponse une lignée de soldats le mit en joue et le soldat à la lame s’éloigna prestement pour prendre une arme à feu comme les autres et le viser, lui aussi. Le chasseur, comprenant la situation sourit, puis se mit à rire bruyamment. Cela les déstabilisa, ils firent, pour la plupart, un pas en arrière. Le chasseur lâcha « Moi qui suis venu ici pour aider un village d’un danger imminent… j’en suis moi-même devenu un. Personne ne sait qu’une bête dans ses derniers retranchements est bien plus dangereuse qu’une bête normale ? Pourquoi ça serait différent avec les humains… » Il activa son pouvoir et se défit de ses chaînes. Tous furent stupéfiés en voyant des écailles noires et des poils apparaître sur son visage et ses bras. Ses mains se transformèrent en griffes acérées. D’un coup de main, il détruisit les armes des soldats et avec l’autre les envoyait voler plusieurs mètres plus loin. Il en tua quelques uns de cette façon. Des soldats avec des lances arrivèrent. Le garçon se jeta sur eux et, à chaque coup qu’il faisait, il leur enfonçait leurs boucliers. Mais un soldat avec un petit fusarbalète arriva par derrière et lui tira dans le dos plusieurs fois. Le garçon se retourna et, voyant son regard compatissant et empli d'une pitié sincère, le prit dans ses bras et mourut. Voilà, c’est tout.

-C’était quoi le nom du chasseur ? demanda Alina, anxieuse.
-Je te le dirai pas. Répondit Doce.
-……Des cracks, je vois que ça, lâcha Miguel. Tu dis que tu ne sais pas réellement ce qui est arrivé, mais tu as dit que c’était un des plus beaux plaidoyers qu’il t’ait été donné d’entendre. Donc tu as assisté à la scène.
Alina et le reste du groupe se tourna vers Doce pour entendre ce qu’il allait dire.
-Oui, j’étais présent à cette scène… Je ne pouvais rien faire d’autre que de partager ce qu’il ressentait.
-Pourquoi n’as-tu rien fait ?! demanda Miguel, à bout de patience. Alina a vu que tu étais un croisé. Elle a vu tes lames sortir de tes bras.
Rallen n’avait pas l’air de comprendre ce qu’il voulait dire, mais Katsuie, lui, comprenait.

-Pourquoi ? Car à ce moment-là, je n’avais pas ces pouvoirs. Je suis celui qui l’a abattu. Mais j’étais réellement blessé et dans ce village, mon sang était inexistant. Le seul à en avoir était ce garçon qui est mort dans mes bras.
-Disons que je te crois… T’as eu son pouvoir en ayant son sang, et … ? Le village et les habitants sont toujours debout. Rétorqua Miguel.
-J’étais désolé de sa mort, alors, j’ai revêtu son armure, j’ai pris ses armes et suis allé finir son combat contre le monstre. Mais, pendant que je le cherchais, il s’est invité au village et a décimé la population. Lorsque je m’en suis rendu compte, c’était trop tard. J’ai enterré le chasseur au centre du village car, jusqu’à la fin, il a refusé de laisser ce village, lui apportant la mort. Les autres, je les ai incinérés. Voilà. J’ai tué le monstre, puis le Nargacuga, maintenant je m’attaque à mon troisième monstre.
-Tu dis des trucs illogiques parfois… Si tu as tué ce monstre, comment tu fais pour ne pas savoir ce que c’était ? De plus, pourquoi tu nous as dit que des cadavres se trouvaient partout s’il n’y en a pas un seul ? Pas logique, tu t’embrouilles. Ton histoire est incohérente. J’ai plein de synonymes pour dire que tu mens et que tu caches quelque chose. Quelque chose de gros, je parie. (Se met à 30 centimètres de lui) Et je jure que je le découvrirai.
-Je te souhaite du courage, maintenant, bonne nuit.

Tous allèrent se coucher, sauf Miguel qui resta éveillé pour une fois. Il regardait à l’extérieur, se demandant encore une fois pourquoi il n’avait pas aidé son cousin ce jour-là. Il n’aurait jamais dû sous-estimer ce monstre, sans ça, Gabriel serait encore là. Et que se cachait derrière le « mystère Doce » ? Il avait dit tellement de trucs incohérents que c’était difficile de croire à cette version de l’histoire du village. Alina aussi eut du mal à s’endormir, Doce lui avait embrouillé l’esprit. Ainsi que Miguel. Elle ne savait pas à qui se fier pour connaitre la vérité. Miguel monta sur le toit pour pouvoir se changer les idées au clair de lune. Alina monta aussi, pour s’éclaircir les idées.

-Tu penses qu’il est vivant ? demanda-t-elle au samouraï bleu.
-Ouais. Il l’est forcément, même s’il est suicidaire, car il a un bon côté.
-Lequel ?
-Il n’aime pas la douleur.
Une fois qu’il eut fini sa phrase, Miguel se mit à rire. Une personne suicidaire qui n’aimait pas la douleur, quel paradoxe comique.
-Toi aussi tu penses que ça pourrait être Doce, pas vrai ? demanda Miguel à la jeune fille.
-Oui. Mais pourquoi fait-il tout ça ? Pourquoi s’éloignerait-il de nous comme ça ? T’as une idée ?
-On dira que oui. Mais comme je ne suis pas dans sa tête, je ne peux pas te dire pourquoi.
-Un rapport avec son passé ? Ou le tien ? Ou le votre ? demanda la jeune assassine.
-Le sien, exclusivement. Disons que… qu’il a toujours eut du mal avec l’amitié. Plusieurs fois, au moins trois années de suite, il s’est fait de très bons amis. Mais ceux-ci partaient l’année suivante. Il est resté largué au niveau amical. Donc je pense que ça doit jouer, qu’il préfère la solitude, pour ne pas se sentir délaissé, encore.
-Mais quel serait le rapport avec moi ? Je suis… enfin… j’espère que pour lui je suis plus qu’une amie.
-(rit) C’est quasiment la même chose. Jeune, il a eut une petite amie, je dirais quand il avait 6-7 ans. Mais quand on nous a arraché à ses parents et isolé pour nous faire devenir croisés, puis quand je lui ai effacé la mémoire pour ne pas qu’il en reste marqué à vie… Il a à nouveau été séparé. Même sans sa mémoire, il avait ce visage malheureux. Je crois que quand sa mémoire est revenue, ça a dû être pire. J’imagine qu’il doit s’imaginer comment elle aurait dû être maintenant. Peut-être qu’il voulait juste une fin moins brutale pour une liaison amoureuse.

Alina alla se coucher, méditant sur ces dernières paroles.  Au bout de bien deux heures de réflexion, le feu diminua d’intensité. Miguel, qui était redescendu, s’en rendit compte et descendit aller chercher du bois pour attiser le feu. Une fois dehors, il se rendit compte qu’il avait recommencé à pleuvoir, comme la veille. Il remarqua la forme de la lune, une demi-lune, mais par rapport à sa position, on avait l’impression que c’était l’œil d’un animal furieux qui le regardait. Il ne le sentait pas ce coup-là. Il se hâta et ramassa plusieurs branches qui trainaient dans les bois. Il se baissait pour les prendre. Il se releva à temps pour voir une une gigantesque patte griffue lui arriver dessus et l’envoyer s’écraser 20 mètres plus loin. Il se releva et vit les branches toutes éparpillées au sol. Il sentit quelque chose de chaud lui couler sur le front. Il passa sa main dessus et regarda. La lune était cachée par les nuages cette nuit-là, mais des éclairs balafraient le ciel. Un de ces éclairs éclata dans le ciel et laissa exploser sa lumière. Miguel vit qu’il y avait du sang sur sa main. Il enleva son bandeau qui lui cachait l’œil droit, le rangea, ainsi que ses gants et regarda son adversaire dans les yeux. Celui-ci grognait.

-Tu veux ta revanche ? Comme tu veux, dit Miguel en faisant un sourire carnassier. The show begins.

Il chargea ses mains de foudre et, tout en les croisant devant son torse, envoya deux éclairs dans le ciel. Ceux-ci allèrent se perdre dans les nuages, Miguel écarta ses mains l’une de l’autre violemment. Les deux éclairs allèrent à l’opposé l’un de l’autre, horizontalement. On put voir les nuages s’éclairer où ils passaient. Ils disparurent au bout d’un moment.

-J’ai appelé ça « Tonnerre sous les Tropiques ».

Miguel descendit rapidement ses bras le long de son corps et une multitude d’éclairs de toutes tailles s’abattit sur le sol, aléatoirement. Certains arbres furent foudroyés et s’enflammèrent, éclairant la zone de plusieurs torches. Le Nargacuga fit quelques pas en arrière, affolé par cela, mais il se ressaisit et se lança droit sur Miguel. Il sauta et prépara sa lame pour le tailler en deux. Le chasseur ne bougea pas d’un pouce, un sourire s’afficha sur son visage.

-Countershock.

Lorsque le monstre se retrouva à moins d’un mètre de lui, il reçut une grande quantité d’électricité. Il avait utilisé l’électricité présente naturellement dans les atomes pour former comme une barrière électrique autour de lui. Mais c’était de très courte portée. Le monstre recula et récupéra sa respiration. C’était douloureux. Il lança des écailles sur le garçon. Celui-ci eut de la chance, un éclair s’abattit devant lui à ce moment et réduisit ces écailles à néant. Miguel se fatiguait.

-Utiliser ce pouvoir draine tellement d’énergie… Mais je connais un boost.

Miguel leva la main au ciel et un éclair se chargea, mais un transporteur explosa à ses pieds, le ramenant à la chambre.  
«Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour l’arrêter… ». Une ombre atterrit au sol et se dirigea vers la bête. Elle dégaina une épée. C’était Doce.
-Ceci sera notre dernier combat. Je le jure sur mon honneur.


Miguel se rendit compte de ce qui venait de se passer, il réveilla tout le monde et les mena à la zone de combat. Là, se battait un Doce plus en forme que jamais. Il enchaînait les coups à grande vitesse et esquivait aussi rapidement. Il connaissait cet adversaire. Le Nargacuga sauta en l’air et abattit sa queue au sol, projetant des écailles dans toutes les directions. Rallen se protégea, tandis que les autres esquivèrent. Doce attrapa quatre des cinq fils dans son dos et, attendit le bon moment, puis les lança sur le monstre qui hurla lorsque les munitions qui y étaient attachées explosèrent sur lui. Doce reprit ses deux épées, à l’envers cette fois, les parties tranchantes vers ses bras. Il courut vers le monstre. Celui-ci donna un coup de queue pour l’accueillir, mais le chasseur sauta, tourna le dos au monstre et lui planta les lames dans la peau tout en glissant sur son dos. Il sauta à nouveau pour descendre du monstre et remit ses lames dans le bon sens. Le Nargacuga fit un tour sur lui-même et frappa le chasseur au dos. Celui-ci se releva et fit face au félin qui avait l’air de sourire pour ce coup infligé. Le monstre tourna rapidement la tête vers les autres chasseurs pour voir ce qu’ils faisaient et fut rassuré de voir qu’aucun n’avait bougé. Il se tourna à nouveau vers le chasseur. Il fit une rapide attaque avec ses deux pattes avant pour l’écraser sur le sol, mais le chasseur était plus petit que lui. Doce glissa au sol en avant, lacérant l’intérieur des pattes au passage, puis finit son coup d’une remontée de lame qui laissa une coulée de sang sur le visage du monstre. Le félin recula de quelques pas, secoua sa tête avant d’avoir le regard d’un véritable chasseur. Ses yeux rouges se mirent à briller et ses écailles de la queue se hérissèrent. En voyant ça, Doce dégaina sa seconde Switch-Blade pour lui, «mieux vaut prévenir que guérir». Le Nargacuga fit un rapide demi-tour et se mit à courir en direction de la forêt. Doce le suivit des yeux durant 3 secondes avant de le perdre de vue à cause des arbres qui se trouvaient là. Tous les chasseurs se regroupèrent dos à dos en un cercle et dégainèrent leurs armes. On pouvait entendre des bruits provenant depuis la forêt. Ils savaient que le monstre leur tournait autour, au sol ou dans les arbres.

-J’espère que vous êtes tous bien réveillés, sinon, vous allez souffrir… lâcha Doce.
-On ne doit pas se battre seul contre un monstre de cette taille, dit Rallen rapidement en regardant dans les arbres.
-Dis ça au lutin bleu à côté de moi… lui souffla Doce.
-‘TENTION LE VOILA, cria Miguel en regardant droit devant lui.

En criant, il venait de réveiller tout le monde. Ce qui fut utile au vu de la vitesse à laquelle arrivait le monstre sur eux. Doce se trouvait en face du monstre et entre Rallen à sa gauche et Miguel à sa droite. Katsuie était à gauche de Rallen, dos au monstre et à droite d’Alina. L’assassine, le samouraï bleu et Rallen esquivèrent en faisant une roulade pour s’écarter du chemin. Doce, qui était un peu pris en sandwich de par leur formation, ne put faire qu’un pas sur la gauche, esquivant de justesse la lame qui le visait. Mais l’attaque ne s’arrêta pas là, elle continua et alla toucher Katsuie qui se retournait. Une chance que son arme ait un peu arrêtée l’attaque, sinon il se serait retrouvé tranché en deux. Il saignait abondamment au niveau du torse.

-Occupez-vous du monstre, je le ramène à la planque pour le soigner, puis je reviens, prévint Doce aux autres.

HRP: C'est la partie 1 de mon post, celle qui risque de poser le moins de problèmes. Et c'est aussi un checkpoint au cas où il y en aurait pour la deuxième.

Rallen lâcha un « Ok » avant de se reconcentrer sur le monstre. « C’est marrant comme j’ai eu l’impression qu’il pouvait l’esquiver… » pensa Miguel au fond de lui. Miguel tint fermement ses six épées. Cette fois-ci, le combat allait se terminer ! Il se lança sur le monstre et lui taillada les pattes avant. Rallen s’était mis vers la queue et chargeait un coup avec sa grande épée, espérant que le monstre se retourne pour se le prendre en pleine poire. Alina avait sortit les lames de ses bottes et tailladait le flanc droit du monstre avec, utilisant aussi sa dague en certaines occasions. Le combat depuis le départ de Doce ne durait que depuis cinq petites minutes, dix tout au plus, personne ne savait réellement, la chasse altérait la perception du temps de tous. Un cri monstrueux déchira l’air, faisant se dresser les poils de chacun. Tous se paralysèrent, le monstre également, tournant la tête vers sa provenance. Ce n’était en rien un cri normal, c’était un cri de l’ordre d’une bête sauvage blessée. Ce cri était à la fois d’une longueur extrême et ridicule à la fois. Ça ressemblait à un cri de Nargacuga.


Doce se hâtait, il savait qu’à la planque il pourrait soigner son compagnon tranquillement. Il le portait avec ses deux bras et pouvait voir la tâche cuivrée augmenter de surface. Il sauta d’un coup les trois étages et posa l’homme à terre. Il lui défit son plastron et le posa à côté. Il se leva pour aller chercher de quoi penser la blessure. Doce avait chaud, il retira son écharpe en Rathalos et la jeta à terre. Il sortit de son sac une méga potion, deux seringues, l’une contenant un anti-coagulant, l’autre une solution anesthésique/antidouleur. Une fois qu’il eut trouvé un tissu assez épais pour être utilisé comme bandage, il posa le tout au sol. Katsuie crachait du sang et sa blessure était plutôt profonde. Doce prit la seringue anticoagulante et injecta la solution à côté de la plaie. Katsuie étouffa une plainte.

-Désolé, la blessure prime sur la douleur…

Il lui renversa ensuite les trois quarts de la méga potion sur la blessure et lui fit boire le reste. Il chercha ensuite la seringue anesthésiante. Disparue… Il se leva, mais elle n’était pas là. Tant pis, il se ragenouilla et lui fit un bandage au ventre, le coinçant de telle façon qu’il ne parte pas à la première action. Il lui conseilla de se reposer et d’attendre leur retour. Katsuie hocha la tête, souriant légèrement. Doce sentait qu’il ne serait plus de la partie… Il regarda à l’extérieur pour vois comment se débrouillait le reste du groupe. Une piqûre foudroyante et profonde au cou se fit sentir. Sa main eut un réflexe : prendre la dernière corde reliée à une munition explosive, et frapper dans ce qui venait de l’agresser par derrière. La munition explosa sur un visage. Les deux personnes se firent éloignées par l’explosion. Lorsque la fumée se dissipa, Doce, main sur son cou, pu voir qui l’avait attaqué. «Pff, pas très sympa comme coup, j’aurais pu en mourir… » lâcha la personne en souriant. Doce sentit les forces de ses jambes se dérober. Il tomba au sol et son corps refusait de se relever. Il vit au sol la seringue qui avait disparu tout à l’heure, vide… « Eh non, c’est pas un anesthésique…, mais paralysant avec un peu d’anesthésique.» Le bras de Doce aussi s’arrêta d’obéir et se laissa tomber le long de son corps.

-Et merde…

Doce était terriblement énervé, énervé de n’avoir pas su prendre garde, énervé de ne pas être resté seul, énervé d’avoir eut à compter sur d’autres et honteux de ne pas en avoir pris garde. Il serra les dents. L’homme se rapprocha de lui. C’était Katsuie. Il passa un doigt sur le bandage de sa blessure imbibé de sang. L’endroit brilla d’un rouge intense, puis il retira le bandage. Doce ne fut pas étonné lorsqu’il ne vit plus de blessure du tout.

-Et dire que j’ai dû te guérir…

Katsuie ramassa son arme au sol, passa sa main sur son visage et le guérit aussi vite. Il se rapprocha ensuite de Doce.
-Ne t’approche pas.
Katsuie retira le casque de Doce et le laissa tomber au sol.
-Donc c’était bien toi… Ils avaient raison, alors…
-Tu veux quoi ? demanda Doce, légèrement stressé par la situation.
-Mon objectif est de ramener ton sang à quelqu’un.
Katsuie posa son arme, dégaina son couteau de chasse et ouvrit une plaie dans le bras du chasseur. Le liquide écarlate se mit à couler de la plaie et tomber au sol  après avoir glissé jusqu’au bout des doigts du chasseur.
-Halala, ça va se gâcher si je laisse ça comme ça…
Katsuie sortit une fiole de sa poche et la remplit avec le sang de l’homme. Il reboucha la fiole, siffla et un oiseau vint se poser sur son bras. Il attacha la fiole aux pattes de l’oiseau, avec un petit mot et le regarda s’envoler. Il se releva ensuite après avoir ramassé son arme.

-Bon, ça, c’est fait. Une question, tu ne connaîtrais pas un Chevalier de Sang ?
Le chasseur fit de grands yeux, il ne s’attendait pas à cette question. Il en connaissait bien quelques uns.
-Au vu de ton expression, oui, on dirait. Je connais des moyens de te faire avouer.
-T’approches pas !

Doce remarqua que sa vue se troublait. Lorsqu’il vit Katsuie lever son arme, son corps eut un mécanisme, un réflexe qu’il ne pouvait expliquer. Il activa ses gènes. Deux lames sortirent de ses avant-bras et ses yeux devinrent d’un jaune profond. Sa peau se couvrit d’écailles noires sur ses avant-bras, bordures du visage et des griffes se développèrent. Des poils apparurent. Doce poussa un puissant hurlement, mêlant en son sein toutes ses émotions. Colère, tristesse, solitude, honte, trahison et regrets s’y trouvaient avec tant d’autres. Il se sentit disparaître avant que la lame ne s’abatte.

-Quoi ?! Un deuxième Narga ? Lâcha Rallen.
-Allez voir ce que c’est, je m’en occupe seul, ordonna Miguel. J’ai un mauvais pressentiment, comme si le pire était à venir.
Rallen et Alina acceptèrent devant un regard aussi sérieux et sûr de lui.
-J’espère que tout ira bien pour eux… se dit Miguel à lui-même.

Le samouraï vit que le Nargacuga tentait de passer, alors il lui balafra le haut du crâne avant de lâcher un « you shall not pass ». Le Nargacuga réagit violemment et tenta de lui envoyer de grands coups de griffes et de queue. Miguel les esquivait et contre-attaquait tout en prenant la peine de balancer du jus dans les blessures du monstre. Le Nargacuga grogna et bava la seconde suivante. Un arbre en flamme tomba entre eux. Le monstre s’éloigna du chasseur en reculant lentement. Le chasseur s’en rendit compte, il lança deux sabres dans les pattes avant du monstre, puis, tout en lui courant autour, il planta les pattes arrière avec deux autres sabres. Le monstre hurla, Miguel lui envoya une décharge pour le calmer. Il planta la fin de la queue au sol avec un autre de ses sabres et se plaça devant le félin qui avait perdu son regard de tueur. La pluie de foudre s’était arrêtée, mais certains arbres étaient toujours consumés par les flammes engendrées par ces éclairs.

-Tu pensais réellement que tu allais gagner contre nous ?

Miguel avait son dernier sabre en main. Il jouait avec son arme, la tournant dans tous les sens, puis, une fois son sérieux revenu, il s’élança vers la tête du monstre, sauta et planta son épée dans son crâne, le tuant sur le coup. Le monstre tomba au sol, telle une énorme masse. Miguel récupéra ses épées, les nettoya rapidement, préleva quelques composants, dont l’une des lames des pattes avants du monstre, avant de partir chercher les autres.
Il faisait encore sombre, il se demandait quelle heure il était pour ne rien pouvoir voir autre que ce qui se trouvait à dix mètres seulement autour de lui. Les nuages s’écartèrent et il put voir le chemin jusqu’au village. Il accéléra. Il avait l’impression que la forêt entière s’était tu. Cela sentait le roussi, n’importe qui l’aurait dit. Même la pluie s’était arrêtée. Le chasseur s’arrêta de courir lorsqu’il fut au centre du village. Il regarda autour de lui tout en appelant ses camarades. Personne ne répondit. Le vent souffla. Un vent glacé. Ce souffle s’introduisit dans les fentes de son armure et le fit frissonner. Il entendit des bruits de pas rapide. Il se tourna dans cette direction. Une silhouette sortait de la forêt et se rapprochait. C’était Rallen. Il avait l’air exténué et apeuré.

-Qu’est-ce qui se passe ? demanda Miguel quand le chasseur fut à sa hauteur.
-Un monstre hybride ! Une queue, des écailles et des poils noirs. Yeux jaunes.  Un monstre, mais avec des pièces d’armure sur lui !
-Qu-qu-quoi ?! Qu’est-ce que… ? Et Alina ?
-Je sais pas, elle m’a dit de me tirer vite fait.
-Retournes à la planque et commences à écrire une lettre pour la Guilde. Demande des renforts en précisant ce que tu as vu du monstre. N’oublie aucun détail. Ensuite tu iras à la volière et tu l’accrocheras à la patte d’un oiseau messager. Vite !
-Tout de suite. Mais on a revu ni Doce ni Katsuie.

Rallen partit ensuite vers le QG chercher une plume, de l’encre et du papier. Miguel dégaina ses six épées et alla chercher le monstre. « J’espère qu’elle va bien. » Il courait depuis environ deux minutes lorsqu’il s’arrêta d’un coup. Une créature se tenait sur deux pattes, en face de lui. Elle faisait dans les deux mètres et était dos à lui. Sa main et son bras gauche étaient semblables à ceux d’un humain banal. Mais sa main et son bras droit étaient totalement différent, on voyait des poils noirs les recouvrir avec une grande lame courbée en sortir. Sans cela, on aurait pu croire que c’était un chasseur normal. Miguel serra ses épées. La bête l’entendit et se retourna. « Son visage ! » se dit Miguel, effrayé. Le visage de la bête était de deux formes : la partie qui se trouvait à droite par rapport au chasseur était couverte d’écailles, de poils. L’œil était jaune et les dents étaient tranchantes et effilées. Mais la partie gauche était celle d’un humain. C’était le visage de Gabriel, le cousin disparu de Miguel. Son visage montrait un mélange entre la colère humaine et celle d’un monstre.

-Est-ce toi ? demanda Miguel, le cœur chargé d’émotion.

Quelque chose bougeait derrière lui. Miguel ne s’aperçut qu’à l’instant que c’était une queue noire ainsi qu’une… sorte de cape ? Pourquoi un monstre aurait besoin de ça ?! On avait aussi l’impression qu’un plastron ornait son torse. L’hybride tenait quelque chose dans sa main droite. Il tenait une sorte de serviette ou de chiffon, difficile à voir. Le monstre s’approcha du chasseur, se mettant dans la lumière octroyée par la Lune. Miguel vit que le monstre tenait bien un grand morceau de tissu, relié au corps d’Alina ensanglanté : c’était la cape de la jeune fille. Lorsqu’il s’en rendit compte, le cœur de Miguel ne fit qu’un tour. Il fonça vers son adversaire. « Le 1er coup doit être le dernier, faut que je fasse vite. » Le chasseur s’élança.



Une dizaine de minutes plus tôt

Alina et Katsuie se dirigèrent vers le village, leurs armes dégainées. Ils se demandaient ce qu’ils cherchaient : était-ce la certitude que Katsuie et Doce allaient bien ou qu’un monstre était arrivé dans les parages ? Ils continuèrent leur route.
-Je propose d’aller faire un tour à la planque d’abord, voir si les deux autres y sont toujours, dit Rallen sans arrêter de regarder partout.
-Je trouve que c’est un bon début. On avisera ensuite.

Aussitôt dit, aussitôt fait, les deux chasseurs montèrent les escaliers, poussèrent la porte et restèrent ébahit. Le sol était jonché de sang et d’un liquide semblable à de l’eau. Alina s’en approcha et s’agenouilla pour mieux étudier ce liquide. Après une bonne minute, elle lâcha son verdict.

-C’est un poison qui m’est inconnu… Je me demande quels sont ses effets.

Alina prit une fiole et, méticuleusement, sans se mettre de poison dessus, elle la remplit avec le liquide. Elle boucha la fiole et la rangea avant de se relever et de continuer à regarder la pièce. Le mur sur la gauche avait maintenant un trou semblable à celui du mur du fond. Quelques poils noirs et écailles noires étaient éparpillés un peu partout dans la salle ainsi que des morceaux d’armure. Leur regard s’attarda à deux objets au sol : un casque et une écharpe. Ces objets étaient à Doce et ne s’en séparait pas.

-Dis, t’as déjà vu Doce sans casque ? demanda Rallen, troublé.
-Non, mais j’aimerais savoir qui c’est. J’avoue que c’est bizarre que ce soit là, mais pas lui.
-Faudrait aller le chercher. Et j’aimerais bien savoir ce qui s’est passé ici et si les deux vont bien.
-Je le sens pas, quelque chose a mal tourné… Allons-y, lâcha Alina.
Les deux chasseurs continuèrent leur ronde dans, puis, aux alentours du village. Ils ne trouvaient rien.

-On continue ? Y a rien… demanda Rallen.
-Chut, lâcha Alina en lui mettant la main sur la bouche et en tendant l’oreille. Viens.
Alina s’enfonça dans les bois, Rallen sur ses talons. Il commençait à entendre certains pas, il se dit qu’elle avait une bonne ouïe. Lorsqu’elle s’arrêta, une grande silhouette était dos à eux, à une dizaine de mètres à peu près.
-C’est quoi ça ? Chuchota Rallen à l’oreille d’Alina.
-Aucune idée, partons, répondit-elle sur le même ton.

Ils reculaient doucement, sans quitter le monstre des yeux. Alina avait tous ses sens en éveil, ce qui lui permit d’entendre « Ca……ie ». Elle crut rêver mais elle réentendit ces syllabes. Cela venait du monstre, ou peut-être de l’autre côté de lui.

-CA……IE !!! hurla le monstre.

Alina fut surprise par un tel cri, surtout par le fait qu’il prononçait les deux mêmes syllabes. Elle fit un pas en arrière et marcha sur une branche qui se brisa. Elle regarda son pied, horrifiée, puis rapidement le monstre. Le monstre s’arrêta de bouger et parut humer l’air. Alina et Rallen se mirent à reculer doucement. Le monstre se retourna et les vit.

-Cours ! ordonna-t-elle à son coéquipier.

Les deux chasseurs s’en allèrent en courant, esquivant les branches qui se trouvaient sur le chemin. Ils purent entendre un rugissement provenant de derrière eux. Rallen tourna la tête et vit une silhouette les dépasser et s’interposer sur le chemin. C’était l’hybride. La température avait chuté depuis la tombée de la nuit. Le monstre respirait bruyamment, comme s’il faisait exprès d’avoir l’air plus menaçant. L’œil jaune et la vapeur qui s’échappait de sa bouche rendaient cette présence presque démoniaque. Le monstre les fixa intensément. Elle remarqua que le monstre portait un plastron, des tassettes et des jambières, mais les gantelets avaient disparu pour laisser voir de grands bras musclés et poilus avec deux lames courbes en sortant. Le bras gauche était bien noir, alors que le bras droit du monstre était plus dans les teintes grises foncées au niveau du poignet. Les cheveux du monstre avaient cette même teinte.

-Donc c’était un humain à la base… Je dirais même Doce. Puisqu’on en est là, voyons voir de quoi ce poison est capable et de quoi est capable cette chose, lâcha Alina.

Elle sortit la fiole de son sac et la déboucha. Le monstre se mit à grogner en voyant la fiole. Alina recouvrit sa lame d’un peu de liquide, rangea ce qui restait et se mit en place, activant son maquillage de sang, illuminant les alentours de son aura rougeâtre. Rallen fit un pas en arrière, il n’avait jamais vu ça. C’était impressionnant pour lui. Alina mit sa capuche et se lança sur son adversaire. Le monstre fit de même, le sol s’affaissant au moment de l’impulsion. Le monstre leva ses lames au-dessus de lui et les descendit, dans le vide. Alina était passée derrière lui et avait planté sa dague dans ce qui semblait être son dos. Le monstre ne réagit pas. Le vent se leva et souleva ce qu’elle pensait être la peau du dos. C’était une cape. Lorsqu’elle se souleva, Alina put voir que le plastron faisait bien le tour du tronc du monstre et que les Switch-Blades de Doce étaient accrochées au niveau de son bassin. Elle laissa cela de côté dans sa mémoire et put aussi voir que cette partie possédait un trou avec un diamètre d’un bras de long, laissant voir une peau nue, non recouverte d’écailles, avec un couteau d’où coulait un liquide translucide, planté dedans. Elle fit rapidement le rapprochement avec le poison. Elle attrapa le couteau et tira, libérant un filet de sang. Le monstre tourna sur lui-même et la frappa avec sa queue au niveau des reins. Elle vola et fut rattrapée par Rallen. Elle se releva, prit fermement sa dague et le couteau et s’élança sur son adversaire. Il lança des écailles sur son assaillante qui les esquiva aisément. Elle frappa avec le couteau, mais le coup fut paré par la lame du bras gauche du monstre.

-Merde, pensa-t-elle, raté.

Rallen dégaina son arme et passa sur la droite du monstre et assena un violent coup horizontal. Le monstre le para avec son autre lame comme si de rien n’était. Alina, poussa la lame en ajoutant son autre lame. La lame avait beau être bloquée par celle du bras du monstre, on sentait que ça le dérangeait quand même. Alina en profita et, en passant rapidement dessous, elle lui porta un coup dans l'avant bras, là ou la lame ne la gênerait pas. Les écailles et la lame disparurent, le bras redevenant celui d'un humain jusqu'en haut de l'épaule.

-Super ! Un poison effectif contre les croisés. Cela ne peut qu’être utile, lâcha Alina, contente de sa trouvaille. Je l’appellerais « anti-corps ».

Elle rangea le couteau et fit apparaître sa dague de sang (qui paraissait plus être un couteau de chasse qu’une dague). Elle lâcha un « Va prévenir Miguel » lorsqu’elle vit que les écailles qui restaient sur le monstre se relevèrent les unes après les autres, montrant sa rage. Le garçon recula de quelques pas, toujours en fixant le monstre, puis se retourna et partit en courant. Alina jeta une bombe fumigène au sol et s’écarta dans la fumée. Le monstre la chercha du regard, puis, voyant que c’’était impossible, il utilisa l’ouïe (sans résultats, vu que c’était une assassin), puis l’odorat. La jeune fille réapparut sur sa droite et lui entailla la joue avec sa dague couverte de poison, mais comme le monstre avait été très rapide, la blessure n’était que comparable à une griffure de chat, voir moins. Le monstre recula et grogna en mettant sa main à son visage. Alina sourit. Avec une arme comme ça, elle savait qu’elle pouvait gagner, même s’il y avait une énorme différence de capacités physiques. Alina regarda la joue du monstre et vit que sous la main, les écailles et les poils disparaissaient. Le monstre hurla et se découvrit la joue.
Alina se figea, stupéfaite. La partie de visage qui s’affichait était celle de Gabriel. Le monstre fila en direction d’Alina, tellement vite qu’elle n’eut pas le temps de réagir. Il la frappa dans les côtes avec son bras gauche. Elle eut mal, plus par le fait que le coup avait été réellement rapide et par le fait que les muscles des jambes de l’hybride étaient très efficaces. Elle vola dans les airs, lâchant sa dague de sang. Elle se cogna contre un arbre et tomba au sol. Lorsqu’elle réussit à contenir la douleur, elle vit que sa dague de sang lui arrivait dessus. Elle défit son arme et sa dague ne devint qu’un jet de sang qui lui arriva sur le visage. Elle entrouvrit, seulement, un œil pour que le sang ne rentre pas et put voir que l’hybride arrivait. Elle rangea rapidement sa dague et fit la morte. Elle pouvait entendre le monstre se rapprocher. Son cœur battait réellement fort. Elle put entendre l’hybride se rapprocher, se pencher sur elle et la renifler, comme pour vérifier qu’elle était morte.

-Pitié, j’espère qu’il ne va pas entendre mon cœur. Respire moins vite, ne respire plus du tout, même… pensa Alina, affolée par la situation.

Le monstre parut la croire morte, il attrapa la cape et se mit à la trainer au sol, elle se demandait pourquoi. Il répétait les mêmes syllabes tout en tirant. Lorsque Miguel arriva, elle se sentit soulagée, car elle savait qu’il cachait un grand potentiel. Le monstre la jeta à terre et elle vit Miguel se jeter sur son adversaire. Elle le vit taillader le ventre du monstre sans répit et accélérer chaque seconde. Miguel s’arrêta, jugeant avoir détruit l’armure et bien charcuté la peau en-dessous. Il savait que les croisés n’avaient pas d’écailles à cet endroit-là. Il souriait. C’était fini. Deux secondes passèrent depuis la fin de ses assauts et aucun morceau d’armure ne tombait au sol. Il regarda mieux où s’étaient arrêtées ses lames et vit, abasourdis, que la lame du bras droit du monstre avait encaissé tous les coups sans faillir. L’hybride leva son pied et frappa violemment Miguel dans le ventre, l’expulsant en ligne droite. Le chasseur laissa s’échapper un cracha à cause de la force du coup. L’hybride fila en diagonale sur la gauche, plus loin que Miguel, fit un dérapage contrôlé avec ses quatre membres, puis, utilisant le fait qu’ils s’étaient plantés dans le sol, il s’en servit comme de propulseur et se lança vers Miguel. Le chasseur n’eut que le temps de mettre en arrière, au dessus de son épaule trois de ses lames pour encaisser le coup qui lui arrivait de la droite. L’hybride envoya un coup de pied titanesque, brisant les lames et s’écrasant sur la côte de maille qui lui passait sur l’avant-bras. Le coup de pied était si puissant, qu’il brisa le bras et l’avant-bras droit du chasseur qui alla s’écraser plus loin. Miguel mit quelques dizaines de secondes à se relever en utilisant son bras valide. Il rangea ses armes avec le même bras. Il regarda le corps d’Alina et fut heureux de voir qu’elle se relevait en silence et mettait sa capuche. Le chasseur sortit de son sac un transporteur et, le lança vers Alina. Celle-ci l’attrapa et regarda Miguel, étonnée. Il lui sourit d’un sourire disant « Aies confiance ». Il se retourna et partit sous forme d’éclair en direction du village.

-Il pourra pas me rattraper, personne n’a jamais rivalisé avec ma vitesse, lâcha Miguel en faisant un sourire narquois.

Il tourna la tête vers la droite et vit, horrifié, l’hybride le rattraper et le prendre par le dos. La seconde d’après, il mangeait au sens littéral les pissenlits par la racine. Son bras droit ressentit une grande douleur au contact du sol et son visage fut râpé en touchant le sol à cette vitesse. Miguel sortit doucement son visage du sol et le coucha sur le côté avant de fermer doucement les yeux. Il entendit le monstre faire demi-tour et partir en courant en lâchant encore son blabla habituel : « ca…ie ! ». Le samouraï se releva, dégaina une épée avec sa main gauche –une chance qu’il soit gaucher– et hurla pour attirer l’attention du monstre qui se retourna.

-Les feuilles d’un cahier peuvent couper, mais cette lame peut te couper bien plus que mille cahiers. Lighting Sword ! Lâcha Miguel.

Un éclair s’abattit sur son épée, mais le traversa lui aussi. Il fit la grimace quand cela passa par ses fractures au bras droit. Sa lame brillait d’un éclat bleuté. Il pointa le monstre avec le bout de la lame puis partit telle une flèche vers lui. Il allait lui transpercer le cœur, il le jurait sur son honneur. Le monstre se prépara en mettant sa lame en position d’attaque tout en disant encore une fois « ca…ie ! ». Alina ne s’était pas téléportée, elle l’avait suivit en voyant le monstre lui courir après : et elle eut raison. Il eut de la chance de l’avoir proche de lui à ce moment-là.


Rallen écrivait encore lorsqu’Alina et Miguel se téléportèrent dans la pièce. Il avait amené un support sur lequel écrire pour ne pas à avoir à poser la feuille sur le sol couvert de sang. Il fut surpris de les voir arriver de cette façon-là. Sa première réaction fut d’être soulagé de les voir rentrer sains et saufs. Il allait demander «Alors ? Vous avez réussit à le vaincre ?», mais lorsqu’il vit l’état de Miguel qui avait un bras droit avec trois angles, sa parure, à la base bleue, tâchée de terre, du sang lui coulant de la bouche et une grande balafre plutôt profonde sur son torse, il se ravisa. Alina aussi avait l’air mal en point et avait encore des traces de sang sur le visage. Rallen montra ce qu’il avait déjà écrit à Miguel. Ses yeux parcoururent le texte. Lorsqu’il eut fini de lire, il lâcha :

-C’est pas mal, mais on a peut-être découvert autre chose.
-Et quoi ? demanda Rallen, curieux.
-On a mit en commun nos infos, Alina et moi. On a découvert que Gabriel, mon cousin et son petit-ami, n’est autre que Doce, informa Miguel.
-Et ça change quoi à la situation ? Continua Rallen.
-Premièrement, le fait est qu’on sait pas si on pourra le tuer. Deuxièmement, c’est un croisé. Je sais pas si tu connais : c’est un humain modifié génétiquement pour pouvoir utiliser certaines capacités de monstres, des surhommes en gros, son monstre était…enfin… est le Nargacuga. Normalement, un croisement ne va pas jusqu’à ce point, donc quelque chose ne tourne pas rond. Troisièmement, on a conclut que le poison qui était ici tout à l’heure et qu’Alina a récolté est néfaste pour ce monstre, il annule la transformation. Vu l’état de Gabriel d’après ce que m’en a dit Alina, j’ai l’impression que ce croisement-là, enfin, à ce niveau, est irrémédiable, alors je pense que le poison l’a stoppé avant que ça ne s’achève totalement. Donc quelqu’un le lui a planté au moment où il commençait à perdre le contrôle. Je peux supposer que, si on le plonge dans ce poison, il se pourrait qu’il redevienne comme avant. Au vu de la salle maintenant, je peux dire que ça a commencé ici. J’en conclus que Katsuie lui a planté ce couteau, ce qui expliquerait le fait que ce monstre hurle « ca…ie » à chaque fois. Ce qui m’amène à la question suivante : pourquoi Katsuie était-il en possession d’un poison de ce type ? Donc qui est-il réellement ? Et pourquoi a-t-il disparu pile après que ce monstre se soit trouvé en face de nous, alors qu’il était blessé en plus ?

Alina était ravie, elle n’aurait jamais cru que Miguel avait une telle logique déductive. Elle était heureuse d’être dans son camp et qu’il n’ait jamais eut à enquêter sur un de ses assassinats.

-J’avais bien eu cette impression qu’il pouvait esquiver ce coup du monstre, donc il n’est pas un débutant comme on le croyait au début. Vu son niveau en combat contre un monstre, je crois qu’il est un débutant. Je pense donc qu’il est entre les deux.
-C’est-à-dire ? Demanda Alina.
-Allons. Venant de toi, c’est blessant. Je te rappelle que quand t’as commencé à chasser avec Gab et moi, t’étais dans le même cas, lui répondit Miguel.
-*comprenant* Donc il n’aurait jamais chassé avant cette quête mais aurait déjà tué ?
-Bingo. Et je pense pas qu’il n’ait tué qu’une fois. Si ça se trouve, il est lui aussi un assassin *voyant la mine effrayée d’Alina* ou autre, comme un mercenaire ou un soldat vétéran… Bon, maintenant, Rallen, marque sur une autre feuille une vraie lettre avec toutes ces informations. Les questions que j’ai soulevées sur Katsuie, tu les gardes dans un coin de ta tête. Maintenant, je pense que je vais m’évanouir… dit Miguel en devenant presque inaudible vers la fin de sa phrase.

Le garçon tomba en avant et fut rattrapé par Alina qui l’assit contre le mur avant de se mettre à soigner sa blessure au torse. Elle se retourna vers Rallen et lui dit :

-Je sais que l’adversaire est fort et terrifiant, mais ni moi ni Miguel n’allons rentrer. Si toi tu souhaites rentrer chez toi, vu que la quête est finie, je ne dirais rien, c’est ton droit et je le comprendrais. J’aurais fait pareil à ta place si ce monstre n’avait pas été celui que j’aime. Je veux qu’il redevienne celui qu’il était. Le choix t’appartient, tu peux rester ou partir. Dans les deux cas je ne t’en voudrais pas.
-Je….je vais y réfléchir.


HRP: Deuxième partie fine. Ouf ! Enfin fini. S'il y a un problème (risque d'y en avoir du côté de Saber), merci de me MP. Si jamais je dois changer, ça voudrait dire qu'il faudrait enlever cette 2ème partie et rajouter 2 semaines pour modifier :/ Encore désolé du retard et de la taille du post...

Ca me va, si quelqu'un à quelque chose à rajouter, MP moi, merci.