La guilde d'Adûnakhôr

par Waylander Mar 10 Aoû 2010 - 14:05

La guilde d’Adûnakhôr

Chapitre 1 : Jogging en slip

Le chasseur avançait précautionneusement dans la neige, jetant des regards inquiets autour de lui. Le bruit feutré de ses pas et le sifflement du vent étaient les seuls sons qui troublaient la quiétude du mont enneigé. L’après-midi était bien avancé et le soleil faisait quelques timides apparitions à travers les nuages, que le chasseur frigorifié guettait avidement.
Après avoir marché durant environ un quart d’heure il se laissa choir sur un rocher, épuisé. La froideur du sol s’infiltrait à travers ses bottes trempées et une bise glacée piquait son visage telle une centaine d’aiguilles. Il poussa un juron et sortit une fiole de son sac à dos. Il la porta à sa bouche et en retira le bouchon avec les dents. Une fois que tout le breuvage chaud eut coulé dans sa gorge il se releva en grognant et reprit sa route. La fatigue commença à le gagner mais il savait que s’il s’endormait, il mourrait tué par le froid. Prenant son courage à deux mains et redoublant d’efforts, il avança avec une vigueur renouvelé. Il ne pouvait pas abandonner maintenant, la bête était proche, tellement proche.
Soudain il vit une empreinte dans la neige. Il se précipita pour l’examiner, le cœur plein d’espoir, et manqua pousser un crie de joie quand il se rendit compte que la patte griffu d’un giadrome était à l’origine de la trace. Un sourire étira les lèvres du guerrier qui dépassaient de la capuche en fourrure qu’il avait rabattu sur son visage pour se protéger du froid. Sa proie était désormais à portée de lame.
Il trottina aussi furtivement que possible en suivant la piste laissé par l’animal. Puis il s’arrêta en apercevant quelque chose dans la neige. Il sortit son épée et alla voir de quoi il en retournait.
Quoi que cela puisse être c’était trop petit pour que sa vision amoindrie par le froid ne puisse le distinguer à moins de quelque mètre, voir de quelques centimètres, alors, il se pencha au dessus de la mystérieuse apparition en fronçant les sourcils.
- On dirait du… caca.
Le chasseur poussa un long soupir de découragement en se rendant compte qu’il était penché au dessus d’excréments. Furieux contre lui même, il rangea son arme et releva la tête… pour se retrouver nez à nez avec le giadrome.
La bête mesurait un peu moins de deux mètres de haut et avait le corps couvert d’écailles immaculées. Une crête bleue saillait sur sa tête rectangulaire terminée par un bec garni de longs crocs pointus et d’immenses griffes se dressaient, menaçantes, au bout de ses pattes antérieures. Un grognement monta de la créature qui plissa ses petits yeux sournois.
- Coucou toi ! s’exclama joyeusement notre héros avant de tourner les talons et de s’enfuir en courant.
Une course effrénée s’engagea. L’homme, qui avait pris la bête par surprise, parvint à s’assurer une avance confortable mais, malheureusement pour lui, il était incapable de rivaliser avec l’endurance et la vitesse du monstre. Retardé par sa lourde combinaison et affaiblie par une journée de traque, il perdit vite du terrain.
Bientôt il put entendre les jappements surexcités du carnivore sur ses talons. Alors que tout semblait perdu un plan aussi stupide qu’insensé germa dans son esprit.
Il se tourna et fit face au giadrome puis il balança vers lui une petite sphère. Elle éclata et une vive lumière s’en dégagea, aveuglant temporairement le prédateur. Lorsqu’il reprit ses esprits il vit que l’homme avait prit de l’avance et surtout, qu’il était en caleçon.
- Bordel de merde de saloperie de nom de dieu, ça caille ! hurla le fuyard qui n’avait conservé que son arme, soigneusement rangé dans un fourreau attaché par une bandoulière à son épaule. Allégé et poussé par l’énergie du désespoir il courut aussi vite qu’il en était capable. Alternant entre jurons et pleurnichements il prit une avance considérable sur l’animal mais celui-ci, apparemment de très mauvaise humeur, passa à la vitesse supérieure et se rapprocha dangereusement.
Tout à coup le guerrier aperçut une silhouette dans la neige. Retrouvant un peu d’espoir il gueula tout ce qu’il put et fit de grands signes frénétiques.

Drakain était un chasseur sans histoires du fait de sa grande fainéantise. En effet il ne se contentait que des quêtes de bas niveaux afin de ne prendre aucun risque, de gagner tout de même suffisamment d’argent pour vivre et de rendre service à la guilde. La vérité était qu’il avait un don : il sentait venir les ennuis et les évitait soigneusement.
Voilà pourquoi cet homme paisible et indolent avait très vite compris, en voyant un fou furieux aux cheveux ébouriffés courir vers lui, en slip dans la neige, qu’il allait avoir un sacré paquet d’emmerdements.

par Rhapsodos Mar 10 Aoû 2010 - 18:22

Ca commence bien, avec une petite touche de légèreté qui est bien agréable, chapitre un peu court tout de même.

par Gun145 Mar 10 Aoû 2010 - 22:17

C'est bien écrit, avec beaucoup de vocabulaire, et l'histoire tout en étant sérieuse par moment, a aussi un côté comique très apréciable.
ça peut donner quelque chose de bon continue!!!!!! La guilde d'Adûnakhôr 793186

par LE tueur de dragon Mar 10 Aoû 2010 - 23:31

LOL le titre de malade affraid

!! "La guilde de jesaispasquoi " c' est difficile à écrire... Bon les bons commentaires maintenant : c' est bien écrit avec beaucoup d' humour, surtout quand celui en caleçon arrive devant l' autre qui n' aime pas les emmerdes c' est lol!

!!! Y' a pas de fautes, et j' aime bien la présentation.
Voilà c' est tout... :tkt:

PS : est ce que tu prends des persos ? bounce

par Waylander Mer 11 Aoû 2010 - 0:09

Oui j'aurai probablement besoin de persos à un moment, je vous le ferai savoir. Merci pour vos commentaire en tout cas, la suite arrive bientôt ^^

par Waylander Ven 13 Aoû 2010 - 22:41

Chapitre deux : Drakain

-Aides moi il va me bouffer ! hurla l’individu en sous vêtement en courant vers Drakain.
- De quoi !?
- Il va me bouffer !
-Qu… quoi !?
- Il va me bouffer !
- Oui j’ai entendu, mais qui va te bouffer ?
- Il va me bouffer !
L’homme paniqué arriva au niveau du guerrier et se mit à gesticuler en émettant une série de sons stridents. Au milieu des divers borborygmes qui sortaient de sa bouche le combattant crut comprendre «breuvage chaud ». Il se hâta donc de sortir une fiole contenant une substance pourpre de son sac. L’étrange personnage avala goulûment le contenu de la petite bouteille et s’essuya la bouche du revers de la main, puis il prit la parole d’une voix saccadé.
- Gia… fla… courir, bégaya t-il.
- Pourriez-vous être plus clair ?
- Giadro… flash… me poursuivre ! S’exclama le malheureux d’une voix tremblante en levant un regard courroucé vers Drakain.
- Non mais rien à faire ! Je ne pige rien !
La peau du rescapé vira au rouge et il avala bruyamment sa salive avant d’expirer longuement, après quoi, il tenta à nouveau de s’exprimer.
- J’ai suivis les traces d’un giadrome mais il m’a trouvé en premier et m’a poursuivit.
Le visage du chasseur en armure se décomposa.
- Un giadrome, où ça !? S’exclama-t-il en jetant des regards alarmés aux alentours.
Puis il remarqua une ombre au loin qui grandissait à vue d’œil.
- Oh non ça me va me faire des embêtements tout ça ! Geignit-il en contemplant la bête qui approchait à toute vitesse.
L’homme en slip en profita pour étudier l’aspect de son sauveur. Grand et fort il arborait une armure toute simple constitué d’une cotte maille couverte de plaques de fer. Son torse musculeux et ses bras énormes se devinaient sous son équipement. Une tignasse brune et désordonnée couvrait sa tête et ses yeux, d’un vert profond, surplombaient un nez qui avait dû être cassé à plusieurs reprises. Malgré tous ces détails il n’émanait pas de puissance de cet homme, et c’était même le contraire ! Ses gestes lents et son air exaspéré le rendaient soporifique. Le guerrier se rendit soudain compte qu’il était observé et le voyeur baissa les yeux avec embarras.
- Bon comment on fait pour s’en sortir ? Dit-il, plus pour détendre l’atmosphère que pour trouver une réel issue.
- Je ne sais pas, je n’ai qu’une masse en os pour me défendre, mais je doute que cela soit suffisant pour vaincre cette bestiole.
-Moi j’ai eum… un kriss en os parce que je pensais que ce serait une petite bête, donc nous ne sommes pas plus avancés.
- Ca ne pourrait pas être pire, grommela Drakain.
- Eh, ne te plains pas ! Toi t’es pas en train de crapahuter en slip dans la neige !
- C’est un caleçon…
- Non c’est un slip, ça se voit pourtant.
- Un caleçon.
- Oh puis merde, voilà ! On est sur le point d’se faire charcuter et tu mattes mon slibard, t’as rien de mieux à foutre !
-J’ai peut être une idée ! S’exclama soudain le colosse.
- Mouaim, mais si ça concerne encore mon slip tu peux te la mettre où je pense !
Son « équipier » le fusilla du regard.
- Je m’en fous de ton slip, j’ai peut être un objet qui pourra nous sortir de cette mauvaise passe.
- En même temps, sans vouloir la ramener, grand et fort comme tu es, surtout que t’as une armure en mailles, tu pourrais bien le zigouiller !
- Je euh oui mais… pourquoi je me fatiguerai alors que j’ai l’objet parfait !
- Tu marques un point. Bon que vas-tu utiliser ?
- Un baril de poudre, et d’ailleurs c’est toi qui va l’utiliser puisque c’est ton monstre.
- Ouais mais c’est ton baril !
- On s’en moque, il faut faire vite il est presque sur nous !
En effet le monstre n’était qu’à quelques mètres de là et les deux chasseurs pouvaient désormais entendre ses piaillements haineux. Le combattant au marteau se hâta d’enlever son sac à dos et de le jeter à son compagnon.
- Tiens c’est le baril de gauche, dépêches toi !
- Je l’ai !
- Bien, maintenant pose le prés du giadrome et allumes la mèche, ça ne le tuera probablement pas mais au moins il va avoir les chocottes de sa vie !
- Compris j’y cours ! S’écria le jeune homme en fonçant vers la bête.
Soudain Drakain remarqua quelque chose de plutôt gênant.
- Mais… mais il a pas pris la bonne bombe ce con là ! Reviens espèce de demeuré, tu t’es trompé ! Brailla t-il en vain.
Une fois qu’il ne fut plus qu’à quelques mètres de sa proie le chasseur en herbe installa l’explosif et se tint prêt. Il lui sembla entendre son camarade d’infortune crier quelque chose au loin mais il se dit que c’était le fruit de son imagination. Voyant que le prédateur était assez prêt il arma le petit tonneau.
Le giadrome poussa un cri de rage et se jeta sur lui. A ce moment là, la mèche finit de se consumer et il y eut une petite détonation. Sous les yeux médusés de l’assistance le tonnelet fila vers la gueule grande ouverte de la créature et elle l’avala sans le vouloir. Stupéfait, le chasseur en sous vêtement regarda le monstre qui se tenait, immobile, face à lui. Les yeux écarquillés et l’air encore plus surpris que son ennemi, il émit un petit « Croak ? » interrogatif. L’instant d’après son crâne explosa, projetant des morceaux de cervelle aux alentours et maculant la neige de sang rouge vif.
Drakain, qui s’était empressé de rejoindre son collègue, le retrouva couvert d’une substance visqueuse, assis à même le sol glacé. Il leva vers lui un regard hagard.
- Tu vois je pensais que ça ne pouvait pas être pire mais maintenant, en plus d’être en slip dans la neige, je suis couvert de cerveau. Comme quoi, il est toujours possible de s’enfoncer plus profondément dans la merde. En plus il me fallait ses crocs et au dessus du cou, rien n’es récupérable, c’est plutôt moche.
Comme pour corroborer ses dires, le cadavre décapité s’affaissa avec un bruit spongieux dans une flaque de sang.
- Jamais vu quelqu'un utiliser une bombe rebond comme ça, murmura le géant en contemplant le carnage.

par Rhapsodos Sam 14 Aoû 2010 - 20:33

Chapitre bien marrant, je vais tenter d'utiliser la bombe rebond de la même manière ça simplifiera les combats La guilde d'Adûnakhôr Icon_biggrin

par Waylander Sam 14 Aoû 2010 - 21:39

Oui effectivement ce serait pratique xD

par Waylander Mar 17 Aoû 2010 - 1:50

Chapitre 3 : Le rédempteur

Deux chasseurs s’arrêtèrent devant une petite ville enneigée. Le soleil se couchait et les dernières lueurs crépusculaires donnaient une douce teinte orange au paysage. Le chant des oiseaux qui s’apprêtaient à passer la nuit, les rires des gens qui dinaient dans leurs maisons et le bruit apaisant de quelques grillons qui étaient entrés en activité avant leurs congénères se mêlait en une agréable mélopée. En somme le monde était en paix et s’endormait tranquillement.
-Aranok, je m’appelle Aranok ! s’exclama joyeusement l’un des individus.
Son camarade, beaucoup moins enthousiaste, se força tout de même à esquisser un début de sourire.
- Très bien Aranok, je suis heureux de t’avoir rencontré mais maintenant il faut arrêter de me suivre !
- Et toi tu te nommes Drakain, c’est cela ?
- Oui c’est ça.
- Bon eh bien Drakain, au revoir. Merci de m’avoir reconduit au village.
- C’est bien normal, entre chasseurs on s’entraide. On se reverra peut être un jour, qui sait ?
- Oui qui sait…
Les hommes entrèrent dans le village de Pokke et chacun prit un chemin différent. Drakain, heureux d’être enfin débarrassé du « faiseur d’ennuis » partit vers sa demeure d’une démarche aussi joyeuse que le lui permettait sa paresse. Aranok, quant à lui, se dirigea vers le hall de rassemblement en faisant abstraction des regards étonnés qui lui jetaient les quelques passants en voyant qu’il se promenait en slip. Après quelques minutes de marche à travers les rues silencieuses notre jeune héros peu vêtu pénétra dans la grande salle de la guilde.
L’endroit était éclairé par quatre torches disposées soigneusement aux coins de la pièce, mais, malgré cela, il faisait relativement sombre. Un feu brûlait dans l’âtre et réchauffait agréablement le lieu tandis qu’une odeur de viande grillé flottait dans l’air. A cette heure-ci les rares chasseurs qui n’étaient pas encore complètement saouls discutaient à voix basse dans la pénombre.
Le guerrier en sous vêtement se dirigea vers le comptoir à grandes enjambées sans se soucier des murmures que suscitaient son passage. La réceptionniste bailla à s’en décrocher la mâchoire en le voyant approcher.
- Que puis-je pour vous ? demanda- elle d’une voix fatiguée.
- Je viens chercher ma récompense, je viens de finir une quête. Tenez, voici mon contrat, fit t-il en lui tendant un feuille couverte d’écritures.
La jeune femme parcourut le papier des yeux et haussa un sourcil.
- Pourrais-je avoir un trophée attestant de la réussite de cette quête ?
- Bien sûr, voici pour vous.
Le combattant en herbe posa une griffe bleutée devant elle. Surprise elle regarda l’objet puis son regard alla du trophée au contrat pendant un moment.
- Monsieur je crains de ne pouvoir vous donner satisfaction, dit-elle d’une petite voix contrite.
- Je vous demande pardon ?
- Ceci est une griffe de giadrome monsieur…
- Oui et ? demanda le chasseur qui pâlissait à vue d’œil.
- Vous deviez tuer un giaprey et non pas un giadrome. Vous avez rendu un plus grand service à la guilde en tuant le giadrome, soit le monstre alpha des giapreys, mais je suis dans le regret de vous dire que je ne peux pas vous récompenser.
-Que…
Une bordée de jurons plus odieux les uns que les autres déchirèrent le crépuscule. Aranok, le visage rouge et ses longs cheveux blonds ébouriffés, frappa du poing sur le comptoir.
- Une bière, murmura t-il à l’hôtesse terrifiée.

Un vieil homme était assis derrière un bureau en chêne. Il régnait dans la pièce une lumière tamisé et seul le son d’une grande horloge troublait le silence. Le visage du vieillard était caché dans l’ombre et un jeune scribe richement vêtu, l’air plutôt mal à l’aise, se tenait face à lui.
-Vous m’avez fait mandé mon seigneur ? fit-il d’une petite voix.
- En effet Aleron, j’aurais besoin que tu fasses quelque chose pour moi.
- Je suis à vos services, demandez ce qu’il vous plaira maître.
-Très bien alors écoute. Le chef d’un village avec lequel nous avons des accords commerciaux vient de me demander un service. Il voudrait que je lui envois des chasseurs pour lutter contre un dragon marin qui provoque des séismes et met en danger la totalité de son domaine. Hors, malgré notre alliance plutôt avantageuse, je déteste cet homme. J’ai donc décidé de lui envoyer les pires guerriers qu’il soit possible de trouver dans ce village. Mais je me trouve confronté à un problème. Le voyage sera long et périlleux et je doute que des débutants puissent y parvenir seuls. S’ils n’arrivent pas à destination nos alliés pourraient rompre notre alliance ou même, pire encore, demander une commission d’enquête à la guilde, ce qui pourrait nous mener à une amende exubérante. J’ai donc décidé d’engager un excellent garde du corps afin qu’il protège les imbéciles que j’enverrai. Votre mission est la suivante : allez payer le garde du corps. Je vous demande cela à vous car vous êtes mon secrétaire depuis de nombreuses années et que je sais que je peux avoir confiance en vous. N’est ce pas que je peux avoir confiance en vous ?
- Bien sûr mon seigneur !
- Je n’en doutais pas. L’homme se trouve à la sortie de la ville. C’est quelqu’un de très discret et il se contente d’un cabanon pour dormir, vous le reconnaîtrez facilement : son toit s’affaisse et tous ses carreaux sont brisés. Une fois que la somme lui sera remise vous lui donnerez aussi ceci, fit le vieil homme en jetant une petite bourse au secrétaire. En lui confiant cette bourse vous lui direz très exactement : « Voici pour vous occuper des trois pigeons qui se sont aventurés dans le nid de l’aigle ». Il comprendra.
- Aller lui remettre la somme, puis la bourse en lui disant « Voici pour vous occuper des trois pigeons qui se sont aventurés dans le nid de l’aigle », j’ai tout compris monsieur.
- Excellent, dans ce cas vous partez sur le champ.
Le vieillard claqua des doigts et deux gardes apparurent, portant un énorme coffre.
- A l’intérieur se trouve l’argent, répondit le vieux chef du village en réponse au regard interrogatif de son subordonné.
- Très bien messire, je pars de suite.
Les personnages quittèrent la pièce, laissant le vieil homme seul.
- Rédemption, murmura t-il en faisant craquer ses mains squelettiques.

La cabane délabrée se trouvait à la sortie du village comme l’avait dit le vieillard. Elle dressait sa carcasse difforme au milieu d’une petite plaine enneigée autour de laquelle d’immenses sapins obscurs et décharnés semblaient écorcher le ciel de leurs cimes griffues. Un vent glacé balayait ce lieu sinistre et beaucoup trop calme…
Le petit secrétaire à lunettes, suivis par les gardes en armures qui portaient le coffre, s’engagea d’un pas mal assuré vers la baraque en ruine.
- Il y a quelqu’un ? Cria le jeune homme d’une voix tremblante.
Seul le sifflement d’une rafale glacée lui répondit. Soudain la porte de la petite masure poussa un grincement à fendre l’âme et s’ouvrit lentement. Les trois personnages, transis de terreur assistèrent silencieusement au spectacle.
Un grand homme apparut. Il arborait un long manteau marron et abîmé dont les pans flottaient dans le vent. Sur sa tête trônait un chapeau et son visage demeurait dans l’ombre.
Les éperons qu’il portait aux chaussures teintèrent lorsqu’il s’avança d’une démarche claudicante. Il marqua ensuite une pause avant de prendre la parole d’une voix caverneuse :
- Certaines personnes croient pouvoir se vautrer dans la débauche toute leur vie et se faire pardonner auprès de leur dieu par quelques prières joliment dites. En réalité je vous le dis, ce sont des ignorants. Il n’y pas de foi sans crainte mais leur religion est dépourvu de punition terrestre, hors c’est sur cette terre que l’enveloppe charnelle est la plus vulnérable et qu’elle souffre le plus ! Moi je crois en un dieu de peine et de souffrance, en un dieu qui punit ses fidèles et impose sa puissance par la crainte. La peur qu’il transmet j’en suis l’instrument, l’engin, le bras armé. Je suis la punition divine, le fléau de dieu, celui qui détruit les hérétiques durant leur vie de mortel. Expiation mes frères ! Expiation ! Le salut se fera par l’expiation !
Le scribe, penaud, prit la parole d’une petite voix terrorisé.
-J’ai un c… coffre pour vous ainsi qu’une bourse. A l’intérieur de cette bourse se trouve l’argent que vous aurez en vous occupant des trois pigeons qui se sont aventurés dans le nid de l’aigle.
- Mes frères embrassez le néant et laissez vous caresser les cheveux par la mort ! La punition de dieu sera faite par son plus fidèle serviteur. Je suis cet individu ! Je suis le bras armé de mon seigneur, je suis sa puissance et sa justice, je suis... le rédempteur !
Aussitôt qu’il eut prononcé ces mots, un œil rougeoyant s’alluma dans l’ombre de son couvre chef.

Cette nuit là fut déchirée par d’atroces cris de souffrance : le rédempteur commençait à moissonner des âmes…

par Malphas Mar 17 Aoû 2010 - 22:24

J'adore cette fic ! Toujours aussi doue a ce que je voit, Waylander ;p

par Waylander Mar 17 Aoû 2010 - 22:41

Merci beaucoup Malphas ça fait plaisir La guilde d'Adûnakhôr Icon_biggrin

( au passage j'ai commencé snynyster sur le forum mh3 il y a quelques jours et c'est excellent ^^)

par Nightora Mer 18 Aoû 2010 - 7:49

Le titre de la fic et le titre du 1er chap xD j'ai cru m'être paumé de topic xD
Sinon super bien écrit, en mêlant savamment humour et sérieux !
J'en attendais pas moins de Waylander!
Bonne continuation ^^

PS: une bombe rebond n'est elle pas trop grande pour la gueule d'un Giadrome? Elle pourrait de coincer entre ses mâchoires mais qu'elle soit avalée...

par Waylander Mer 18 Aoû 2010 - 12:59

Maintenant que j'y pense, c'est pas faux nightora ^^'
Nous allons donc dire que c'était une petite bombe rebond ou que le giadrome avait une grande bouche =)

par Nightora Jeu 19 Aoû 2010 - 14:44

xD
As you like Waylander, c'est ta fic =D
et dans l'imagination on peut même créer des bombes rebonds microscopiques...
!!! Imaginez l'attaque Garuda de Deidara (Naruto) dans MH! Plus fort que l'eternuement du teostra/lunastra xxD

par Waylander Lun 23 Aoû 2010 - 14:45

Chapitre 4 : Une équipe de choc.

-Ouvrez c’est un ordre !
Le garde se mit à tambouriner à la porte avec plus de force.
-Ouvrez nom de dieu, sinon j’enfonce cette foutue porte !
Il y eut un moment de silence puis une voix rageuse se fit entendre.
- Allez-vous faire enculer !
- Quoi !? Comment osez-vous me parler de la sorte ! Tant pis pour vous je défonce la porte, ça va bien maintenant !
- Ouais c’est ça viens, je t’attends espèce de peigne zizi !
Le gros soldat, le visage rouge et l’écume aux lèvres, se jeta contre le battant de tout son poids en poussant un cri de rage. Il y eut un craquement sinistre et la porte céda. Le guerrier, victorieux, pénétra alors dans l’habitation.
- Cette fois-ci je te tiens !
L’insolent qui lui avait tenu tête se trouvait dans l’entrée, une expression de défis sur le visage. Il était vêtu d’une magnifique robe de chambre où étaient brodés des visages de hamsters souriants tandis qu’une carotte à demi épluché lui faisait office d’arme.
- N’avance pas ! J’ai une carotte et j’hésiterai pas à m’en servir !
- Enlevez ce vêtement ridicule et habillez-vous. Ensuite vous me suivrez ou bien les coups tomberont !
- Hors de question ! Viens donc m’affronter espèce de résidus de trou du cul de poule tétraplégique !
Le garde, n’en pouvant plus, poussa un long cri de colère et envoya son poing dans le visage de l’homme. Le malheureux fut soulevé de terre et alla s’écraser sur le sol, la bouche en sang.
- Un mot à dire pour votre défense ? Siffla le milicien en plaçant un genou sur son dos.
- Grmbl…

Dans une autre rue, non loin de là, une scène similaire était en train de se produire : un homme en armure tambourinait à la porte d’une habitation depuis plusieurs minutes et commençait à s’impatienter. Cependant, il eut plus de chance que son collègue car on finit par venir lui ouvrir.
- Eh bien quand même, j’ai faillis attendre ! Grogna t-il.
Soudain il se rendit compte qu’il n’y avait personne face à lui. Puis il eut la brillante idée de baisser la tête, se trouvant nez à nez avec le plus gros felyne qu’il ait été donné de voir à un être humain.
L’animal était obligé de se tenir à quatre pattes à cause de sa surcharge corporelle et c’est à peine si ses griffes touchaient le sol. Sa bedaine énorme tremblotait à cause de sa respiration saccadé tandis qu’au milieu de son visage joufflu deux petits yeux porcins dévisageaient le soldat avec mécontentement.
- Mow ! Siffla la bête.
- Euh… veuillez m’excuser mais je dois parler à votre maître, est-il ici ?
- MOOOOOOOW ! Hurla la chose
- Tant pis, puisque vous refusez de coopérer, je rentre !
L’humanoïde félin se mit à siffler et à gesticuler tel un damné comme si la simple idée qu’un être vivant, autre que son auguste personne, ne rentre dans la maison, soit un véritable blasphème. Le garde l’ignora royalement et l’enjamba, en faisant attention à ses pattes boulimiques qui tentaient, vainement, d’écorcher ses mollets.
L’intérieur du bâtiment était très coloré et une odeur d’encens flottait dans l’air. Le soldat eut la surprise de trouver un jeune garçon à la peau bronzé assis par terre en tailleur, les yeux clos. Il portait une chemise et un pantalon ample multicolores. Ses cheveux arrangés en dreadlocks allaient de paire avec la pipe, exhalant une senteur enivrante, qui dépassait de ses lèvres. Un sourire béat flottait sur son visage.
- Hum… monsieur vous m’entendez ?
Le hippie se réveilla en sursaut et ouvrit de grands yeux hagards.
- Onche à toi mon ami !
-Euh, ouais onche. Vous êtes réquisitionné par la guilde afin d’accomplir une quête de la plus haute importance. Vous devez me suivre.
- Pas cool mec. Je me réveille peinard, t’vois, après tiré un coup et tu veux m’entraîner dans un grand monde de haine ! Tu dois apprendre à réveiller l’écureuil qui est en toi mec t’vois ?
Le milicien s’apprêtait à répondre quand il sentit quelque chose lui piquer la cuisse. Il se baissa et vit le mastodonte poilu, censé être un felyne, qui s’attaquait à son pantalon.
-Couché Daydream ! Tu n’introduiras pas la haine dans ce sanctuaire, t’vois ? Siffla l’individu à l’intention de son animal. La bête poussa un feulement indigné et tourna les talons après avoir lâché un pet sonore.
-Donc je dois sortir pour faire régner le chaos, c’est ça mec ? Je suis pas trop d’accord, t’vois. Faites l’amour pas la guerre, c’est ma devise, t’vois ?
- Bah en fait t’as le choix : soit tu sors de ton plein grés, soit tu sors avec mon pied dans le cul.
- Je crois que je vais venir avec toi alors, onche !
- Comment tu t’appelles ?
- Onche, je m’appelle Nex t’vois ? Au passage t’as un gros biscuit rose sur la tête mec, en plus il fait que de chanter, c’est cool.
Les deux personnages quittèrent l’habitation, talonnés de prés par le felyne obèse dont l’énorme postérieur se dandinait au rythme de sa démarche chaloupée.

Le ronchon et le hippie n’étaient pas les seuls à avoir reçu la visite d’un garde. En effet Drakain avait été tiré de son lit très tôt (il avait d’ailleurs tenté d’arracher la tête de son ravisseur en hurlant que le sommeil c’était sacré) et Aranok avait été trainé d’un bar où il avait passé la nuit à se vomir dessus.

Ces quatre chasseurs plus incompétents les uns que les autres ne savent pas encore dans quelle aventure ils vont s’engager. En tout cas chers lecteurs vous n’avez pas finit de vous marrer !

par Over Mer 11 Mai 2011 - 18:37

Félicitations pour ton excellent boulot! Smile

C'est écrit sans trop de fautes, avec un style bien défini et assez fluide. J'adore!
J'ai hâte de lire la suite, continue ainsi! :tkt:

LE tueur de dragon a écrit:LOL le titre de malade !! "La guilde de jesaispasquoi " c' est difficile à écrire...

En fait c'est le nom d'une des meilleurs guildes françaises de MH3... Et Drakain est le pseudo d'un des fondateurs.

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